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Projet FAO d'amélioration des
parcours et de création d'une réserve
de faune dans la steppe syrienne

D. Williamson

Douglas Williamson est forestier
(gestion de la faune et des aires protégées)
auprès du Service de la conservation des forêts,
de la recherche et de l'enseignement forestiers,
Division des ressources forestières, FAO.

Depuis février 1996, la FAO et le Gouvernement syrien on mis en oeuvre conjointement un projet, financé par l'Italie, qui porte sur l'amélioration des parcours et la gestion de la faune dans la steppe dégradée syrienne.

Les troupeaux de moutons et de chameaux de la steppe (qui couvre 55 pour cent de la République arabe syrienne) trouvaient à manger à leur faim dans les pâturages naturels, mais à cause de leurs conditions dégradées, ces étendues ne fournissaient, au moment du démarrage du projet, que 20 pour cent des besoins du cheptel d'ovins qui s'est considérablement accru, et qui se nourrit essentiellement de résidus de récolte et d'orge subventionnée, comme aliment d'appoint. Si la steppe était gérée selon les principes scientifiques modernes d'amélioration des parcours, elle pourrait contribuer pour une part beaucoup plus grande à l'alimentation des animaux du pays. Le projet s'efforce d'introduire des techniques modernes de gestion des parcours, en employant une approche participative pour obtenir l'adhésion des utilisateurs locaux, basée sur la formation de techniciens nationaux, la démonstration de techniques efficaces d'amélioration des parcours et la mise en place d'un système de suivi de l'environnement. Les résultats ont été satisfaisants sur les trois plans.

En assistant à des ateliers sur l'approche participative, en fréquentant des cours de formation à l'étranger et en travaillant intensément avec des utilisateurs locaux des parcours sous la supervision d'un expert national en vulgarisation, des vulgarisateurs nationaux ont acquis des compétences en matière d'évaluation rurale participative, de sensibilisation, et de création d'entreprise. Des techniciens nationaux ont suivi une formation à la gestion des parcours aux États-Unis et acquis des connaissances pratiques dans une séance de démonstration extrêmement réussie, où ils ont participé au reverdissement des parcours avec des végétaux locaux et à l'élaboration et au fonctionnement du système de suivi de l'environnement.

De bons résultats ont aussi été obtenus avec la composante sur la gestion de la faune, qui était peut-être encore plus urgente que celle sur l'amélioration des parcours. Jusqu'aux années 50, on voyait couramment des gazelles dans la steppe syrienne, mais depuis que les populations ont des véhicules et des armes à feu modernes, ces animaux ont été pratiquement exterminés. Il n'y a plus d'oryx dans la zone depuis des temps immémoriaux, mais leur présence est attestée par une statue de pierre remontant à 2 000 ans, exposée devant le musée de Palmyre.

Le centre des activités concernant la faune sauvage est la réserve de Talila, à l'est de Palmyre, qui a été créée par le Gouvernement syrien en 1991. De multiples activités ont été menées: formation de personnel, inventaire de la diversité biologique, réintroduction de gazelles et d'oryx et formulation et mise en oeuvre de plans d'aménagement. Le personnel national a reçu une formation pratique sur le tas, portant sur les méthodes d'inventaire forestier, la capture des animaux, les soins à leur donner et la gestion des réserves. Des cours de formation en informatique, écologie de la faune et sciences vétérinaires ont été dispensés sur place. Le vétérinaire des services nationaux qui collabore au projet a suivi une formation de trois mois à l'étranger sur la reproduction en captivité et la réintroduction. Grâce à la réintroduction de gazelles dans la réserve de Talila, le personnel national a acquis une expérience pratique appréciable de la gestion de la faune.

Les composantes d'amélioration des parcours et de gestion de la faune sauvage ont été intégrées, grâce à l'élaboration conjointe d'un plan pour le pâturage des moutons et des chameaux dans la réserve de Talila, et d'un accord avec les éleveurs de chameaux locaux, qui les autorise à les faire paître dans la réserve, durant les périodes critiques.


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