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LA FAO ET LA FORESTRERIE

Buste d'Egon Glesinger, Directeur du Département des Forêts et des produits forestiers, sculpté par Carlos Flinta

- FAO/7306

La FAO, les forêts et le monde de l'art perdent un allié de talent

Carlos M. Flinta est décédé à Rome, le 18 août 2001, des suites d'une longue maladie. Carlos Flinta était un homme exceptionnel, au talent éclectique, qui a tant apporté à la foresterie et au monde de l'art.

Carlos Flinta avait une passion pour les arbres, les forêts et la foresterie, cette dernière l'intéressant en particulier pour sa contribution potentielle au développement. Après des études en Italie, en Argentine et aux États-Unis, où il acquit une maîtrise à l'Université du Michigan en 1945, il entama sa carrière de forestier en Argentine, au Service des parcs nationaux de Bariloche, puis entra au Service des forêts dès sa création, et devint enfin propriétaire de sa propre compagnie, une plantation de peupliers destinée à la production de bois de trituration, dans la zone du delta du fleuve Paraná. En 1956, il entra à la Division des forêts de la FAO, à Rome, où il rédigea un ouvrage Tree planting pratices in Latin America, salué par la critique. Il fut ensuite muté à Santiago, au Chili, au Bureau régional de la FAO pour l'Amérique latine, puis au Pérou, où il remplit les fonctions de responsable de la sylviculture sur un projet de la FAO, en faveur de l'établissement d'une faculté des forêts à l'Université agricole de Lima, d'un institut de recherche et d'une école de formation de techniciens forestiers à l'Université amazonienne d'Iquitos. Avant de prendre sa retraite en 1973, Flinta revint exercer à Rome, puis à Buenos Aires où il fut Coordonnateur de programme pour le septième Congrès forestier mondial et inspira d'autres jeunes forestiers qui firent par la suite une carrière internationale.

Après sa retraite, une maladie débilitante priva peu à peu Carlos Flinta de sa mobilité, sans pour autant porter atteinte à sa vivacité d'esprit ou modérer sa passion pour les arbres et les forêts. En effet, il expliquait inlassablement à qui voulait bien l'écouter comment l'énergie contenue dans le bois pouvait être utilisée pour produire de l'électricité pour alimenter les communautés rurales des pays en développement, de façon durable et rentable. Carlos Flinta restera dans notre mémoire un forestier de talent et un fonctionnaire international dévoué.

Mais Flinta était bien plus que cela. C'était aussi un artiste accompli qui a réalisé des sculptures, des croquis et des dessins, en utilisant de multiples médias et des techniques à la fois créatives et originales. Quelques-unes de ses sculptures font aujourd'hui partie du patrimoine de la FAO où elles peuvent être admirées par les visiteurs: le buste de Sir John Boyd Orr, premier Directeur général de la FAO, qui trône dans le hall central, ou ceux des deux premiers directeurs du Département des forêts de la FAO, Marcel Leloup et Egon Glesinger. Flinta a réalisé bien d'autres sculptures, représentant des membres de sa famille, des amis ou des personnes qui comptaient pour lui.

Flinta avait aussi un talent et une prédilection particulière pour les croquis. Il nous en a laissé environ 500, qui représentaient surtout, mais pas seulement, des coins les plus pittoresques de Rome. Certains ont été sélectionnés pour la collection de cartes de voeux de la FAO. Sa maison était remplie de ses oeuvres. Chacune était unique et reflétait la pensée et les visions de cet homme brillant.

La FAO, les forêts et le monde de l'art regretteront cet homme hors du commun, par son talent et l'engagement dont il a fait preuve. Carlos M. Flinta avait 82 ans.

D. Harcharik

Réunion en Toscane sur le thème des forêts et de la lutte contre la pauvreté

On le sait, les forêts peuvent améliorer les conditions de vie des ruraux pauvres, de plusieurs manières: en accroissant leurs revenus, en améliorant leur sécurité alimentaire, en réduisant leur vulnérabilité et en renforçant leur bien-être. D'après les estimations récentes, un quart des pauvres du monde dépendent directement ou indirectement des forêts pour leurs moyens d'existence.

Pour explorer les facteurs de la relation économique entre les pauvres et les forêts, la FAO a organisé le Forum sur les forêts et la lutte contre la pauvreté, qui a eu lieu à Semproniano, en Italie, du 4 au 7 septembre 2001, et réunissait 50 décideurs et experts venus d'organisations internationales, d'institutions bilatérales et multilatérales, d'instituts de recherche et d'organisations non gouvernementales du monde entier.

Les participants ont examiné six études de cas (Bolivie, Honduras, Mali, Népal, République-Unie de Tanzanie et Viet Nam), pour identifier des actions spécifiques qui augmenteront les avantages pour les membres des communautés et auront un impact direct sur la pauvreté.

La réunion a recommandé l'élaboration d'un guide en vue d'identifier des approches concrètes pour reformuler les politiques, la législation et les programmes forestiers, afin de lutter plus efficacement contre la pauvreté. Le forum a identifié certaines conditions ou exigences de base:

Le Forum a renforcé le sentiment de responsabilité commune. Ses organisateurs espèrent qu'il contribuera à rendre l'assistance technique et financière plus efficace, en permettant aux pauvres de tirer profit de ressources forestières gérées dans une optique de durabilité, et que la pauvreté tiendra une place plus importante dans la gestion des forêts et des ressources naturelles.

Un fonctionnaire de terrain opérant dans le secteur forestier remporte le prix Sen de la FAO pour l'an 2000

À la Conférence biennale de la FAO, en novembre 2001, le prix Sen pour l'an 2000 a été décerné à Jean Prosper Koyo, ressortissant du Congo, pour son action dans le domaine de l'aménagement durable de l'environnement au Burundi.

J.P. Koyo, lauréat du prix Sen (à droite) et Jacques Diouf, Directeur général de la FAO

- FAO/11900-Z-4/L. SPAVENTA

Le prix Sen de la FAO, institué en 1967, récompense un fonctionnaire de terrain qui a apporté une contribution exceptionnelle au développement du pays auquel il (elle) a été affecté(e). Le prix, qui porte le nom de l'ancien Directeur général de la FAO, Binay Ranjan Sen, est remis tous les deux ans durant la Conférence de la FAO.

Le Burundi, pays jadis recouvert de forêts denses, a perdu plus de 85 pour cent de son couvert arboré originel, par suite de la guerre et de la pression de la population. Un projet conjoint de la FAO, d'autres organismes des Nations Unies et du Gouvernement du Burundi, a été mis en place en vue d'enseigner aux communautés rurales les techniques de gestion durable des forêts et des bassins versants. En qualité de Conseiller technique principal du projet, M. Koyo s'est chargé de promouvoir des techniques novatrices respectueuses de l'environnement, pour s'assurer que tous les membres de la communauté, en particulier les femmes, avaient appris à entretenir la forêt. Une formation à la production du charbon de bois et à l'agroforesterie a également été dispensée, pour permettre aux communautés de gagner leur vie.

Le projet a planté 36 millions d'arbres, formé 60 vulgarisateurs à l'aménagement des bassins versants et créé un centre d'information sur l'environnement. Une campagne de sensibilisation a porté les problèmes du secteur forestier à l'attention du grand public. Sous les directives de M. Koyo, le projet a aussi développé l'utilisation d'une technique de cartographie infographique qui a fourni des informations sur d'importants aspects allant de la conservation des ressources au suivi des camps de réfugiés.

Consultation d'experts sur la terminologie unifiée sur la dendroénergie

Le bois est et restera à l'avenir une importante source d'énergie. Exploitée comme il convient, la dendroénergie peut encourager le développement durable, en particulier au niveau local. Le débat sur les changements climatiques ouvre de nouvelles perspectives pour le développement de la bioénergie.

Les données et les informations sur les combustibles ligneux sont cruciales pour évaluer la situation environnementale, planifier la dendroénergie et formuler des politiques forestières et bioénergétiques rationnelles; or, les capacités nationales et internationales pour la collecte, l'analyse et la présentation systématiques des informations sur les combustibles ligneux sont souvent insuffisantes. Le problème vient principalement du fait que la terminologie n'est pas définie et uniformisée comme il convient.

Pour remédier à ce problème, 25 experts d'Amérique latine, d'Europe, d'Asie et d'Afrique, membres d'organisations internationales, régionales et nationales à la pointe dans le domaine de la dendroénergie, se sont réunis à la FAO, à Rome, du 3 au 4 octobre 2001.

Les participants ont préparé une liste révisée des termes, avec leurs définitions, qui sera diffusée dans une publication intitulée A unified wood energy terminology, definitions and descriptions, qui sera publiée par la FAO. Ils ont également discuté d'une méthode d'identification et de classification des principaux biocombustibles, ainsi que des outils pour la mise en place de systèmes d'information nationaux améliorés sur la dendroénergie, et pour la mise en oeuvre d'exercices de planification en rapport avec la dendroénergie.

Les participants ont décidé de promouvoir l'adoption, l'application et la diffusion de la terminologie unifiée; d'intensifier la coopération aux niveaux régional et international pour la mise en place de systèmes d'information et de planification améliorés sur les combustibles ligneux; et de soutenir le lancement d'une initiative ayant pour objet de faire mieux connaître les sources d'approvisionnement en bioénergie et de les évaluer.

Examen du Code des pratiques d'exploitation forestière de la FAO par les hauts fonctionnaires forestiers de l'ANASE

Depuis que le Code des pratiques d'exploitation forestière dans la région Asie-Pacifique a été achevé en 1998, il a été reconnu que tout devait être fait pour que les pouvoirs publics appuient fermement le Code et sa mise en oeuvre. La démarche adoptée à cette fin a consisté à chercher à obtenir la reconnaissance et l'appui d'organes politiques régionaux. C'est pourquoi il a été décidé d'inclure le Code des pratiques d'exploitation forestière dans la région Asie-Pacifique dans l'ordre du jour de la quatrième Session des hauts fonctionnaires forestiers(ASOF) de l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE), tenue du 22 au 25 juillet 2001 à Manille, aux Philippines. Le Code a été présenté, avec des informations générales sur son élaboration et sa mise en oeuvre, par un représentant du Bureau régional de la FAO pour l'Asie et le Pacifique, et discuté par chaque délégation de l'ASOF.

Le rapport de la réunion de l'ASOF a fait un compte rendu positif des débats sur le Code des pratiques d'exploitation forestière dans la région Asie-Pacifique. Il a reconnu que le Code pouvait être utile pour améliorer l'exploitation et la gestion des forêts de la région, et a approuvé qu'il serve de modèle pour l'élaboration de directives ou de codes spécifiques à l'échelle nationale. Pour faciliter l'échange d'informations et d'expériences concernant l'élaboration et la mise en oeuvre de codes nationaux, la réunion de l'ASOF a décidé d'établir un réseau pour mettre en oeuvre le Code dans les pays de l'ANASE. Le Cambodge (qui est probablement le pays ANASE qui a le plus besoin du Code régional) a été invité à proposer un mécanisme pour renforcer la collaboration entre l'ANASE et la FAO, dans le domaine du suivi et de l'établissement de rapports sur l'avancement de la mise en oeuvre du Code, et pour faciliter l'échange d'informations et d'expériences.


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