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8. PLANS DE SOUTIEN


Les plans de soutien fournissent l’appui essentiel nécessaire à la mise en œuvre des plans d’intervention contre la péripneumonie contagieuse bovine (PPCB) ou les autres maladies à caractère d’urgence.

Plan financier

L’expérience a montré qu’une des contraintes majeures dans la réponse rapide lors d’un foyer de maladie à caractère d’urgence est le délai d’obtention des financements. L’engagement immédiat de fonds même modestes évitera très probablement des dépenses majeures par la suite. La planification financière est donc une composante essentielle de la préparation à l’urgence.

Les plans financiers doivent être conçus pour prévoir l’octroi immédiat de fonds d’intervention afin de répondre aux alertes de maladies. Ils concernent les fonds nécessaires qui dépassent le cadre des coûts normaux des opérations des services vétérinaires du gouvernement. Toutes les branches du gouvernement, y compris les autorités de planification économique et le Trésor ou Département des finances devraient approuver les plans.

Les fonds pourraient couvrir le coût global de la campagne d’éradication. Le plus souvent, ils couvriront les phases initiales de la campagne, en attendant un bilan sur l’état du foyer et du programme de lutte et sur les fonds nécessaires pour finaliser l’éradication.

Les conditions sous lesquelles les fonds pourraient être dégagés devraient être spécifiées à l’avance. En général, ils sont mis à la disposition du chef des services vétérinaires (CVO) dès que:

Les fonds peuvent être tenus pour fonds spéciaux qui sont mis sous séquestre à cette fin, ou pour droits de tirage jusqu’à un montant réaliste et prédéterminé sur un compte spécifique du gouvernement.

Dans certains pays, il peut être souhaitable que les fonds destinés aux programmes d’urgence contre la PPCB et autres maladies agréées soient fournis à la fois par le gouvernement et le secteur privé. Cela serait concordé à la suite d’une évaluation de la nature et de la proportion des avantages que les secteurs public et privé retireraient de l’élimination de la maladie. Le cas échéant, on pourrait se mettre d’accord sur un système de financement qui prévoit le paiement d’un pourcentage fixe du coût total de la campagne par secteur ou selon lequel chaque secteur finance des composantes spécifiques de la campagne. Si le secteur privé doit contribuer, il faut déterminer qui du secteur privé en bénéficiera (et doit donc partager les frais). Cela peut être les industries de transformation et les négociants ainsi que les organisations d’éleveurs. Il faut aussi déterminer à l’avance comment les fonds du secteur privé seront collectés. Cela peut se faire soit par des prélèvements sur l’industrie du bétail (à savoir sur les transactions de bétail ou l’abattage), ces fonds étant alors gardés sous forme de fonds de quarantaine, soit par une assurance à l’échelle de l’industrie.

Les polices d’assurance volontaires individuelles sont satisfaisantes pour s’assurer contre les pertes consécutives à une maladie ou aux actions de lutte contre la maladie, mais elles sont inadéquates quand il s’agit de collecter des fonds destinés à la campagne en elle-même.

Dans de nombreux cas, le financement de toute la campagne d’éradication d’une maladie à caractère d’urgence dépasse les ressources du pays. Si c’est le cas, une planification devrait identifier les donateurs internationaux potentiels pour une telle campagne. Cela pourrait comprendre l’aide d’urgence de la FAO ou des organismes internationaux appropriés. Les procédures de demande de fonds et les conditions requises pour la préparation et la soumission d’une demande devraient être déterminées à l’avance.

Le plan de financement devrait aussi comprendre les fonds d’indemnisation des propriétaires pour tout animal ou tout bien détruit dans le cadre de la campagne d’éradication de la maladie. Le paiement d’indemnisations inadaptées est non seulement injuste mais aussi très contreproductif dans une campagne. Des indemnisations inadaptées favorisent le ressentiment et le manque de coopération et incitent également les éleveurs à dissimuler la présence de la maladie. L’indemnisation doit être basée sur la valeur de production réelle du marché au moment de l’abattage des animaux (en attribuant une valeur que l’animal aurait eu s’il avait été en bonne santé). Le même principe devrait être appliqué aux produits d’origine animale et aux biens. L’estimation devrait être effectuée par un expert spécialiste indépendant. Si l’estimation individuelle pose des problèmes, il est possible alors de recourir à des estimations générales par classe d’âge. L’indemnisation des pertes induites et indirectes est souvent difficile à gérer et inadaptée. Si le remplacement du troupeau après une période adéquate est considéré comme une meilleure alternative que l’indemnisation financière, il devrait se faire en accord avec les propriétaires de bovins, car certains pourraient être suffisamment découragés pour ne pas vouloir recommencer l’élevage.

Plans de ressources

La première étape dans la préparation d’un plan de ressources est de procéder à un inventaire des ressources. C’est la liste de toutes les ressources qui seront nécessaires pour réagir face à un foyer de PPCB, disons de taille modérée, ou à une autre maladie prioritaire à caractère d’urgence. Elle comprend le personnel, les équipements et les autres ressources physiques. Les listes suivantes de ressources nécessaires pour les différentes opérations sont indicatives et non exhaustives:

Ensuite, on prépare une liste des ressources existantes, y compris leur description, leur quantité et leur localisation. Dans le cas d’un personnel spécialisé, un registre sur le personnel, ses qualifications, ses compétences et son expérience en matière de PPCB devrait être maintenu. Ces listes de ressources et ces registres doivent être conservés auprès du Centre national de lutte contre les maladies et, les cas échéant, auprès des Bureaux régionaux.

La comparaison entre les listes d’inventaire des ressources nécessaires et les listes des ressources disponibles mettra inévitablement en évidence de nombreuses lacunes. Le plan des ressources doit identifier comment pallier ces lacunes en cas d’urgence.

Il existe différentes façons d’obtenir les ressources supplémentaires nécessaires:

L’approvisionnement en réactifs de diagnostic présente des problèmes particuliers car leur production au niveau international est limitée. Il faudrait consulter un laboratoire international de référence pour la PPCB afin de savoir où se procurer des réactifs de diagnostic fiables.

Il faut noter que, pour maintenir une capacité de diagnostic convenable, les laboratoires devraient réaliser couramment les tests de base sur des prélèvements au statut connu et non connu afin de garantir leur compétence, et ils devraient également envoyer des prélèvements tests à des laboratoires de référence de temps en temps pour vérifier par recoupement des résultats même négatifs.

Le plan des ressources et les listes d’inventaire y afférentes devraient être mis à jour régulièrement.

Législation

Les lois parlementaires ou les décrets du gouvernement qui fournissent le cadre législatif et le pouvoir d’entreprendre toutes les actions nécessaires pour la lutte contre la maladie doivent être mis en place à l’avance, dans la planification d’intervention. Cela pourrait comprendre la législation pour:

Pour les pays régis par un système gouvernemental fédéral, il devrait exister une harmonisation et une uniformisation de la législation concernant les maladies animales à caractère d’urgence à travers tout le pays. Le même principe devrait être appliqué entre les pays dans des régions dépourvues de restriction sur la circulation du bétail et des produits d’origine animale en raison d’accords de libre-échange, comme l’Union européenne (UE), les pays du Marché commun austral (MERCOSUR) en Amérique du Sud, et les pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de la Communauté du développement de l’Afrique australe (SADC).


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