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ANNEXE 1. ENQUETE SUR LES FOYERS DE TERRAIN


(Extrait du Manuel de Santé animale de la FAO n°13 [Rév.1]. Rome, 2002, Reconnaître la péripneumonie contagieuse bovine)

Les investigations conduisant à une décision finale reposent sur l’association des activités suivantes:

i) enquête épidémiologique afin de dresser un tableau global de la maladie dans le troupeau;

ii) autopsie pour retrouver les lésions caractéristiques sur les organes des animaux morts et abattus;

iii) examens de laboratoire pour confirmer l’infection.

ENQUETE EPIDEMIOLOGIQUE

Lors d’une suspicion de PPCB, il faut se poser les questions suivantes:

1. Quelles sont les espèces animales (exemple: bovins, ovins, caprins, porcins et animaux sauvages) présentes dans les installations de la propriété (ou du village). Combien d’animaux de chaque espèce sont présents et quelles sont les espèces affectées?

Si des animaux domestiques ou sauvages autres que les bovins et les buffles d’eau sont touchés, une autre piste que la PPCB doit être envisagée.

2. Quel est l’âge des bovins ou buffles domestiques touchés?

Répertorier les différents groupes d’animaux par âge (c’est-à-dire, moins de 6 mois; 7 à 18 mois; plus de 18 mois). Dans la PPCB, les formes respiratoires les plus sévères sont observées chez les animaux adultes.

3. Les bovins ont-ils été vaccinés contre la PPCB ou contre d’autres maladies épidémiques, et, si c’est le cas, quand a eu lieu la dernière vaccination? Quel vaccin a été utilisé? Combien d’animaux ont été vaccinés? Qui s’est occupé de la vaccination?

Si tous les bovins ont été vaccinés à l’aide d’un vaccin PPCB de bonne qualité aux intervalles de temps appropriés, théoriquement, ils ne devraient pas développer la maladie. Cependant, la PPCB peut apparaître sur des animaux non vaccinés dans des troupeaux partiellement vaccinés, et même sur des animaux vaccinés qui n’ont pas été revaccinés comme prévu.

4. Quand sont apparus les premiers signes de la maladie? Est-ce la première fois que la maladie apparaît? Si non, quelles sont les dates approximatives des épisodes précédents?

Cela peut permettre d’indiquer si la maladie est endémique ou si elle a été introduite récemment et à quel moment elle est entrée dans le troupeau.

5. D’autres bovins ont-ils été achetés ou introduits dans les six mois précédant la première apparition de la maladie? Si oui, d’où venaient-ils? Est-ce que certains sont tombés malades?

La réponse peut fournir une indication sur la façon dont la maladie a été introduite dans le troupeau.

6. Le troupeau a-t-il été en contact avec un autre troupeau dans les six mois précédant la première apparition de la maladie? Est-ce que des troupeaux nomades traversent la région? Si oui, quand et d’où viennent-ils?

Les troupeaux nomades peuvent être des réservoirs de la PPCB. Les réponses peuvent aussi fournir des explications sur la façon dont la maladie a été introduite dans la ferme ou le troupeau.

7. Existent-ils des pâturages, des points d’eau et des abreuvoirs ou des bains détiqueurs en commun avec d’autres troupeaux nomades ou sédentaires?

Cela permet d’indiquer les contacts possibles avec les animaux d’autres troupeaux afin de remonter aux origines du foyer et permet donc de donner un signal d’alerte précoce concernant la propagation de la maladie dans la localité.

8. Les animaux de remplacement ont-ils été vaccinés contre la PPCB et autres maladies avant ou après leur introduction dans le troupeau?

Cela permet d’expliquer pourquoi la maladie peut être limitée à un groupe d’animaux particulier.

9. Est-ce que la population locale connaît la maladie? A-t-elle un nom local?

Les éleveurs peuvent souvent fournir des indications utiles sur les maladies qu’ils ont rencontrées dans le passé.

10. Les animaux infectés ont-ils été traités par des antibiotiques? Si oui, de quels types?

Les antibiotiques peuvent masquer l’aspect clinique de la PPCB et modifier la progression de la maladie dans un troupeau. Ils peuvent aussi transformer l’aspect des lésions pathologiques caractéristiques et de ce fait compliquer le diagnostic de la maladie.

11. Quels sont les signes observés chez les animaux malades?

Les signes respiratoires sont plus marqués chez les bovins adultes, tandis que l’hypertrophie des articulations peut exister chez les veaux de moins de six mois.

12. Combien d’animaux sont malades cliniquement par rapport au nombre total?

13. Combien d’animaux sont morts depuis le début du foyer?

14. Quel est le statut sanitaire des troupeaux voisins?

Pour déterminer si la PPCB est présente dans la région, les troupeaux voisins doivent être testés afin de détecter la maladie.

15. Est-ce que des animaux ont été vendus, transférés ou prêtés durant ces six derniers mois, par exemple pour le labour ou en cadeau (dot)?

La réponse à cette question peut donner des informations importantes sur la diffusion de la maladie et aider à remonter jusqu’à la source du foyer.

EXAMEN CLINIQUE

Dans un troupeau, l’aspect clinique de la maladie peut varier d’un individu à l’autre selon son stade de développement; il est donc très important d’examiner le plus grand nombre possible d’animaux afin d’obtenir un tableau clinique complet. Il est essentiel d’enregistrer systématiquement sur un carnet toutes les observations qui serviront par la suite de références. Il est déconseillé d’utiliser des feuilles de papier volantes car elles se perdent souvent et avec elles, les informations capitales.

1. Enregistrer les observations du fermier ou du responsable des animaux

Demander au fermier ou au responsable des animaux de décrire la maladie observée.

Des traitements ont-ils été administrés? Les antibiotiques comme la tylosine et les tétracyclines peuvent être efficaces sur des symptômes cliniques modérés et sur la progression de la maladie.

[Classiquement, il est admis que le traitement antibiotique est contre-indiqué dans les foyers de PPCB parce qu’on pense que son utilisation entraîne la production d’une grande proportion de «pulmonaires»(porteurs chroniques avec séquestres dans les poumons) dans le troupeau et qu’ils peuvent par la suite transmettre l’infection aux bovins sensibles. Cela est vrai dans un sens mais dans la plupart des pays où existe la PPCB, le traitement antibiotique est une question de survie. Le désaccord sur son utilisation ne devrait pas créer une barrière entre l’agent de santé animale et le propriétaire de bétail.]

Est-ce que des vaches ont avorté?

2. Observer les animaux au repos

Avant d’entreprendre la manipulation des animaux, vérifier s’ils sont alertes ou déprimés, s’il existe des cas de boiteries et si la condition physique des animaux est satisfaisante pour la période de l’année et le type de système d’exploitation.

Est-ce que certains animaux se tiennent avec la tête tendue sur l’encolure, les antérieurs écartés, la bouche ouverte et des difficultés à prendre de l’air? Il est utile de se rappeler que cela arrive non seulement chez:

La respiration est-elle difficile, rapide et douloureuse? Si la respiration est difficile, les narines sont généralement dilatées et des sécrétions nasales claires ou striées de sang peuvent être observées au niveau des narines.

Contrôler la nature et la fréquence de la respiration. Est-elle rapide (supérieure à 20 mouvements par minute)?

Est-ce que certains animaux toussent?

Y-a-t-il des écoulements au niveau des yeux et du nez? Un écoulement clair peut être présent.

3. Examen médical

Prendre la température rectale: dans les cas aigus elle peut dépasser 40 °C.

Contrôler les ganglions lymphatiques superficiels: l’hypertrophie n’est pas caractéristique.

Contrôler la bouche, y compris la bordure des lèvres, la langue, contrôler les papilles et la voûte du palais (il n’y a pas de lésions, contrairement à la peste bovine et à la fièvre aphteuse, même si la salive peut s’écouler de la bouche).

4. Faire courir les animaux pendant quelques minutes et les examiner de nouveau

Les symptômes de la PPCB peuvent être observés plus clairement après quelques minutes d’exercice - toux et signes de boiterie.


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