Létude vise à faire le point sur les niveaux de connaissances, dattitudes et de pratiques des populations par rapport aux thèmes de la SR, à avoir des éléments pour permettre délaborer des stratégies appropriées dIEC et obtenir des données de base fiables.
Au niveau de la méthodologie, trois cibles étaient visées: les hommes adultes, les jeunes garçons et les jeunes filles.
Léchantillon a porté sur 688 personnes ainsi réparties dans les quatre provinces. Centre: 177 (55 jeunes filles, 60 jeunes hommes et 62 hommes adultes); Extrême Nord: 181 (50 jeunes filles, 57 jeunes hommes et 74 hommes adultes); Est: 197 (59 jeunes filles, 59 jeunes hommes et 79 hommes adultes); Sud: 133 (36 jeunes filles, 49 jeunes hommes et 48 hommes adultes). La méthode retenue est celle du choix raisonné puisquil a été tenu compte des spécificités socioculturelles des provinces. Cest ainsi que dans la Lékié au Centre, les villages Zima et Olembe du District de Santé dObala, Nkolassa et Nkolossananga, du District de Santé de Monatélé, Mendouga Mokala, du District de Santé de Saa et Lobo du District de Santé dOkola ont été choisis. On y retrouve les Eton, les Manguissa, les Batchenga; principales ethnies du Département. Dans la Mvila au Sud, les villages Mbeng Bane, Mbong, Adzap Fong et Etondo du District de Santé dEbolowa ont été choisis. Ces villages regroupent les Bulu, les Fong et les Bane, principales ethnies du Département. Dans le Haut Nyong à lEst, les villages Sokamalam, Nkouak, Mpoundou, Ankoung et Angossas du District de Santé dAbong Mbang ont été choisis. Les Maka et les Badjoué peuplent majoritairement le Département. A lExtrême Nord, les villages Midjivin et Boboyo du District de Santé de Kaélé-Moutourwa, Dana du District de Santé de Yagoua, Gouzda du District de Santé de Mokolo et un quartier de Mora du District de Santé de Mora ont été choisis. Toutes les grandes ethnies de la province sy retrouvent. La population totale de ces villages est estimée à 54 364 habitants.
Quant à la collecte des données, elle sest déroulée en deux étapes: du 25 janvier au 02 février dans les provinces du Centre et de lExtrême Nord. Du 16 au 22 février dans les provinces du Sud et de lEst. Elle a concerné 688 personnes interrogées individuellement sur un questionnaire de 31 questions dont 16 sur les connaissances, 8 sur les attitudes et 7 sur les pratiques.
Outils de collecte
Le questionnaire utilisé a surtout servi à la collecte des données quantitatives et a été élaboré autour des thèmes relatifs à lespacement des naissances (méthodes de contraception). Les maladies sexuellement transmissibles, les grossesses, la vaccination, la stérilité, la taille de la famille. Les langues dinterviews utilisées étaient: Le fufuldé, le mafa, le moundang, le guizga, le massa (Extrême Nord), léwondo, léton, le manguissa, le batchenga (Centre), le bulu, le bene, léwondo et le fong (Sud), le maka, le badjoé (Est) et le français dans toutes les provinces.
Analyse des données
Lanalyse des données a été faite après leur dépouillement et la présentation des résultats par province et par cible sous forme de tableaux.
Composition des équipes de collecte
La supervision générale des travaux était assurée par le Conseiller technique principal (CTP) du projet. Les travaux de collecte et de traitement des données ont été réalisés par léquipe technique appuyée par les ADC du projet sous la coordination du responsable de la Recherche Action. Ainsi quatre équipes été constituées:
A LEXTRÊME-NORD |
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AU CENTRE |
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OMGBA Ndoyé François. |
ET |
MOUNYOL Dorcas |
ET |
DOUNLA Jean |
ET |
PENDA Rachel |
ET |
DAMA Pierre |
CP |
KIMENG Nfor F. |
ET |
MAZAKRE |
Enquêtrice |
TAZANOU Martin |
CP |
BOUBA Emmanuel |
Enquêteur |
MBIA Ebene |
Enquêtrice |
SOUORE DAVID Enquêteur |
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OBAMA Juliette |
Enquêtrice |
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BOUBAKARY |
Enquêteur |
MBOCK Joséphine |
Enquêtrice |
KRAKE |
Enquêteur |
ASSOUGA Fidélie |
Enquêtrice |
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EBODE Germaine |
Enquêtrice |
AU SUD |
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A LEST |
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OMGBA Ndoyé François. |
ET |
DOUNLA Jean |
ET |
PENDA Rachel |
ET |
KIMENG Nfor F. |
ET |
MOUNYOL Dorcas |
ET |
TAZANOU Martin |
CP |
ENGOLO Bitounou |
CBDGRDC |
CELINE Alonga |
Enquête |
ENGONO Suzie |
Enquêtrice |
BALLA Eugènie |
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MBIA Ebene |
Enquêtrice |
MPOANS Elise |
Enquête |
NKOO Marion |
Enquêtrice |
EFAGA ZE Léonard |
Enquête |
ONANA Bono |
Enquêteur |
NDOUAN Sobong |
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Lucien |
Enquête |
OBIAGA Siméon |
Enquêteur |
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En résumé, il ressort des résultats obtenus que:
Au niveau des connaissances
Si lâge despacement de deux naissances consécutives est assez bien connu des enquêtés: 74,81%, de même que les conséquences dues aux grossesses rapprochées: 71,13%, la connaissance des grossesses précoces et tardives, tout comme la connaissance des méthodes modernes de contraception est peu connue. En effet, outre labstinence qui est connue à 80%, 17% des enquêtés peuvent citer une autre méthode (le condom, la pilule ou les injectables); 8,34% peuvent citer deux autres méthodes (le condom et la pilule, le condom et les injectables, ou la pilule et le stérilet). Les femmes semblent les mieux informées dans ce domaine. Parlant des MST: la syphilis, la gonococcie, le Sida et même lherpès sont suffisamment connus: 85 % au Centre, 81% à lEst, 80% au Sud et 77% à lExtrême Nord. La voie sexuelle est le mode de transmission le plus connu avec 82,21%. Les moyens de prévention contre les MST les plus connus sont labstinence (38,16%) et le port du condom (14,24%).
Au niveau des attitudes
En ce qui concerne le Sida, 7,82% ne croient pas en son existence contre 81,21%, dans les quatre provinces. Les jeunes sont les plus sceptiques avec près de 10%. Sagissant de lespacement des naissances, 75% pensent que cest une bonne chose pour la famille et la communauté. LEducation à la Vie Sexuelle (EVS) des adolescents est bien perçue par 68,30% des enquêtés qui pensent quil faut initier les enfants à la vie sexuelle dès lâge de la puberté et dès quils deviennent sexuellement actifs. Evoquant le sexe de lenfant, la moitié des enquêtés soit 50,23% trouvent que tous les enfants se valent. Pour ce qui est des maternités nombreuses et précoces, 44,93% et 35,71% respectivement y sont favorables. Au niveau de la population cible que constituent les femmes, 48% sont favorables aux maternités nombreuses et 37,38% aux maternités précoces. Dans le Sud, les deux moyennes globales sont de 49,25% et 51,68% respectivement. Quant à la médecine traditionnelle, 38,17% la trouvent efficace. Ce chiffre augmente lorsquil sagit de certaines maladies telles que la stérilité, les maladies mentales, limpuissance, lenvoûtement. Les traditions en Afrique font que les gens croient beaucoup à lefficacité des écorces et des herbes, surtout quand il sagit de la virilité.
La stérilité est perçue par la moitié de la population comme une résultante de la sorcellerie ou du pouvoir divin.
Au niveau des Pratiques
Si le niveau de connaissance est globalement élevé, celui des pratiques laisse encore à désirer. Sagissant des méthodes de contraception, 14,6% dhommes utilisent le condom; 5,58% de femmes ou de couples utilisent les injectables ou la pilule; 11,17% utilisent les autres méthodes (traditionnelles: 4,03%; le stérilet:1,53%; lallaitement maternel: 2,79%; les comprimés: 2,5%; une femme au Sud et une au Centre ont des trompes ligaturées) et 36,53% nutilisent aucune méthode. Le taux de prévalence contraceptive est donc très faible dans les quatre provinces: 5,96%. En ce qui concerne les méthodes de prévention contre les MST, 28,48% des enquêtées utilisent le préservatif: 16,7% à lExtrême Nord et 56,4% à lEst. 37,03% sont fidèles à leur partenaire, 30,18% ne font rien pour les prévenir et 4,31% ne se sont pas prononcées. Comparativement aux méthodes de contraception, 14.6% des enquêtés utilisent le préservatif pour la contraception et 28,48% pour se prévenir des MST. En cas de maladie, 73,80% de sujets disent recourir à une structure sanitaire et 9,30% à la médecine traditionnelle.