V - PRATIQUES

Recours en cas de maladie

Tableau 11.1 au centre de santé

Tableau 11.2 Recours à l’automédication

Tableau 11.3 Recours à la médecine traditionnelle

Ces résultats ne doivent pas remettre en cause l’attitude positive que les enquêtés ont vis-à-vis de la médecine traditionnelle bien que 73,80% des enquêtés disent recourir au centre de santé en cas de maladie contre 9,30% qui déclarent faire recours à la médecine traditionnelle. En effet, les populations sont confrontées à beaucoup de difficultés telles que le manque de moyens financiers ou même l’éloignement des structures sanitaires. L’automédication est le recours le moins sollicité car dans la plupart des villages on trouve facilement un ou plusieurs agents de la santé retraités, ou même encore en fonction, qui s’occupent de certains cas de maladies.

Utilisation des méthodes de contraception

Tableau 12.1 Utilisation du préservatif

Les résultats reflètent la réalité vécue: très peu de gens utilisent le préservatif comme moyen de contraception. L’Extrême Nord qui semble plus avancé en la matière n’est qu’à 18,11% et le Sud, le moins avancé, à 9,45%. Cette faible utilisation du préservatif s’explique par l’indisponibilité du produit dans les villages, certains interdits socioculturels (l’Islam interdit l’utilisation du préservatif aux célibataires) et même des blocages psychologiques (le préservatif ne donne pas le plaisir escompté selon certains).

Tableau 12.2 Utilisation de la pilule ou des injectables

Les pilules ou les injectables sont encore moins utilisés que les préservatifs. Au niveau des femmes, le Sud qui vient en tête ne présente qu’un taux de 11,87%; l’Extrême Nord est à 6,22%; l’Est à 4,2% et le Centre à 3,64%. L’indisponibilité du produit dans les villages, le manque de moyens financiers, les préjugés (ces produits rendent parfois la femme infertile; les pilules font prendre du poids à la femme) et même le manque d’information appropriée limitent l’utilisation de ces méthodes.

Tableau 12.3 L’abstinence

L’abstinence (méthode naturelle) reste la méthode de contraception la plus utilisée; d’abord parce qu’elle ne nécessite aucune dépense, ensuite parce qu’elle ne souffre d’aucun interdit. Seuls les jeunes ne semblent pas beaucoup l’utiliser: 27,37% pour les jeunes hommes; 27,03% pour les jeunes femmes; alors que les adultes sont à 54,14%.

Tableau 12.4 Utilisation des autres méthodes

Une femme au Centre et une au Sud ont eu des trompes ligaturées. Aucune femme n’utilise le norplant. Des tableaux 11.1, 11.2 et 11.4, il ressort que le taux de prévalence contraceptive des quatre provinces est de 5,96% avec 7,22% à l’Extrême Nord, 6,1% au Sud, 5,68% au Centre et 4,72% à l’Est. Il faut relever la grande abstention qu’il y a eu chez les jeunes au niveau des pratiques. En effet, près de 90% de jeunes filles et 24% de jeunes hommes de l’Extrême Nord ne se sont pas exprimés sur la question.

Tableau 12.5 N’utilisent aucune méthode

Ce tableau est très significatif. En effet, les hommes adultes sont ceux qui utilisent le plus ces méthodes parce qu’ils perçoivent mieux leur utilité. Quant aux femmes, elles sont moins intéressées. Cela est dû au manque d’information, à l’indisponibilité des produits et aux préjugés. Certaines femmes pensent par exemple que les pilules ou les injectables rendent la femme stérile à long terme.

Tableau 13 Espacent leurs naissances d’au moins deux ans

Bien que les naissances soient plus ou moins rapprochées dans certains couples de la province du Centre, 65,93% des enquêtés espacent néanmoins leurs naissances de deux ans au moins. (voir explications au tableau 2.3).

Utilisation des méthodes de prévention contre les mst

Tableau 14.1 Utilisation du préservatif

Tableau 14.2 Pratique de la fidélité

La fidélité reste le moyen le plus utilisé avec un taux de 37,03% pour les quatre provinces. L’Extrême-Nord qui en est le plus grand pratiquant a un taux de 53,02% contre 18,95% pour l’Est. Les jeunes femmes du Centre (84,45%) n’utilisent que très peu les méthodes de prévention contre les MST.

Tableau 14.3 N’utilisent aucune méthode

Le préservatif comme moyen de prévention contre les MST est surtout utilisé à l’Est: 56,4%; il l’est moins à l’Extrême Nord: 16,7%, la région est à 70% musulmane et l’Islam interdit l’utilisation du condom aux célibataires. La moyenne d’utilisation est de 28,48% dans les quatre provinces. Le taux d’utilisation du préservatif reste élevé à l’Est probablement à cause du travail de sensibilisation menée par différents projets de lutte contre les MST/sida depuis plus de 5 ans. En outre, il est important de relever que les populations enquêtées utilisent beaucoup plus le préservatif pour se protéger des MST que pour la contraception. En conclusion partielle, il ressort que c’est surtout au niveau des pratiques que le bât blesse. En effet, 9,91% seulement des populations enquêtées utilisent le condom, la pilule ou les injectables comme méthode de contraception. Les autres méthodes telles que le norplant, la ligature des trompes ou le stérilet sont utilisées par moins de 3% de la population. 28,48% des personnes utilisent le condom comme méthodes de prévention contre les MST et le sida. C’est au niveau des pratiques que le projet devrait mettre des bouchées doubles pour amener les populations à changer effectivement de comportements par des séances poussées d’information et de sensibilisation, surtout au niveau des femmes et des jeunes. Si 28,48% des populations utilisent le condom pour se prévenir des MST, pourquoi ces mêmes personnes n’utiliseraient-elles pas le condom comme méthode de contraception?