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NOUVELLES


Fièvre aphteuse au Royaume-Uni - enquête de la Royal Society sur les maladies infectieuses du bétail

Suite au foyer dévastateur de fièvre aphteuse au Royaume-Uni en 2001, le Département des affaires environnementales, alimentaires et rurales (Department for Environment, Food and Rural Affairs - DEFRA) et le Bureau des sciences et technologies ont chargé conjointement la Royal Society d'effectuer une étude scientifique indépendante sur la manière d'empêcher et de combattre d'autres incursions des maladies du bétail fortement contagieuses.

Le rapport de la Royal Society a été préparé par un comité de scientifiques, de vétérinaires, d'exploitants et d'experts en consommation. Le comité a lancé un appel public au témoignage et a reçu quelque 400 présentations écrites de la part de particuliers, de l'industrie du bétail et d'organisations du secteur public et privé. Certaines des principales recommandations de l'enquête sont résumées ci-dessous.

Politique générale
Bien que le statut indemne de maladie (sans vaccination) concernant la fièvre aphteuse ou d'autres maladies infectieuses devrait rester le but, cette condition devrait changer si le risque de nouveaux foyers s'accuentuait fortement, si de meilleurs vaccins devenaient disponibles ou si les réglementations commerciales associées au statut indemne de maladie étaient encore modifiées.

Vaccination d'urgence
Une suppression rapide des sites infectés et des contacts réputés à risque, combinée à un contrôle des déplacements et un diagnostic rapide, resteront essentiels pour lutter contre la fièvre aphteuse et la plupart des autres maladies hautement infectieuses. Dans de nombreux cas, cela ne sera pas suffisant pour garantir que le foyer ne se transforme pas en épidémie.

Jusqu'à récemment, le principal problème lié à l'utilisation de la vaccination d'urgence a été la difficulté de distinguer les animaux qui avaient été infectés mais qui s'étaient ensuite rétablis de ceux qui avaient simplement été vaccinés. Des avancées importantes ont été faites l'an dernier, à la fois techniques et dans l'attitude des autorités et des consommateurs, qui devraient permettre à la vaccination d'urgence de se développer comme une stratégie primoridale de lutte plutôt que comme une stratégie de dernier recours. La vaccination d'urgence devrait donc être considérée comme faisant partie de la stratégie de lutte dès l'apparition de tout foyer de fièvre aphteuse.

Méthodes de diagnostic
Le premier cas suspect dans un foyer devrait être confirmé par un laboratoire de référence approuvé par l'OIE. Les méthodes de diagnostic modernes, y compris les tests Penside, doivent être développées pour transférer la charge du diagnostic des vétérinaires sur l'exploitation. Un diagnostic rapide, en particulier avant l'apparition des signes cliniques, limiterait la taille de toute épidémie et améliorerait le déploiement stratégique des ressources.

Alerte précoce de la maladie
La menace de l'importation d'une maladie augmente avec la mondialisation du commerce et l'augmentation des déplacements des personnes, l'amélioration des voies de transport et les changements climatiques. Pour anticiper et répondre à la menace de l'importation d'une maladie, le Royaume-Uni doit travailler avec ses partenaires internationaux, en Europe et ailleurs, pour renforcer les systèmes actuels de surveillance et d'alerte précoce gérés par l'OIE et la FAO.

Intervention rapide et plan d'urgence
Si le système d'alerte précoce n'a pas réussi à empêcher l'introduction d'une maladie exotique, la qualité et la rapidité de la mise en œuvre d'un plan d'urgence deviennent cruciales pour empêcher le développement de la maladie dans des proportions épizootiques. Un tel plan devrait faire l'objet d'une répétition pratique chaque année et devrait être formellement réexaminé tous les trois ans afin d'assurer qu'il prenne en compte les dernières informations concernant l'échelle des menaces internationales de maladie, les changements des pratiques d'exploitation agricole, les développements scientifiques et technologiques, les développements réglementaires aux niveaux national, européen et mondial, et l'état de préparation du pays.

Source: informations extraites de The Royal Society. 2002. Infectious diseases in livestock: summary and main recommendations. Policy document 19/02. Juillet. Le rapport complet est disponible sur:
http://www.royalsoc.ac.uk/templates/search/websearch.cfm?mainpage=/inquiry/index.html

Rubrique nécrologique - Dr Alain Provost

Nous avons le regret d'annoncer le décès du Dr Alain Provost le 24 novembre 2002. Le Dr Provost (1930-2002), diplômé de l'Ecole nationale vétérinaire de Maisons-Alfort (France) en 1953, était un remarquable expert vétérinaire international de la péripneumonie contagieuse bovine (PPCB), de la peste bovine et des maladies animales transfrontalières infectieuses du bétail. Directeur du laboratoire de Farcha (Tchad) entre 1969 et 1976, il est devenu Directeur général de l'IEMVT (Institut d'élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux) entre 1977 et 1988, avant que l'Institut ne devienne le Département EMVT du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD).

Comme le disait le Dr Yves Cheneau, Chef du Service de la santé animale de la FAO: «Beaucoup d'entre vous se souviendront de l'humanité et de la dévotion d'Alain, ainsi que de la qualité de sa formation et de ses réalisations scientifiques, qui lui ont permis de présider ou de participer à de nombreuses consultations et missions d'experts de la FAO. Ses remarquables contributions sur la PMEPB et la PPCB continueront de nous guider. La famille vétérinaire a perdu l'un de ses membres les plus éminents.»

EN BREF…

Depuis le dernier Bulletin EMPRES (no 21 - 2002), des foyers inattendus de peste porcine africaine, de fièvre aphteuse et de fièvre de la vallée du Rift ont été signalés dans différentes régions du monde:

Peste porcine africaine

Ghana: La peste porcine africaine s'est déclarée dans le nord-est du Ghana en septembre 2002. Le foyer actuel se situe très près de la frontière avec le Togo, où la peste porcine afri-cine avait été auparavant signalée. L'estimation des morts totalisait plus de 7 000 têtes.

Ouganda: L'Ouganda connaît actuellement de multiples foyers de peste porcine africaine. Le premier foyer a été signalé en avril 2002 dans deux districts de Kayunga et de Masaka, et s'est depuis propagé rapidement aux districts de Kiboga, Kampala, Jinja, Soroti, Sembabule, Kalangala et Busia en juillet, août et septembre 2002. Une quarantaine a été imposée pour les déplacements des porcs à travers ces districts.

Fièvre aphteuse

Paraguay (18 octobre 2002): La fièvre aphteuse a été détectée au Paraguay dans la région de Canindey, dans le district Corpus Christi, situé près de la frontière avec le Brésil. Plus de 700 têtes de bétail ont été abattues. Le Centre panaméricain de la fièvre aphteuse a informé l'OIE que le virus de la fièvre aphteuse de type «O» avait été isolé à partir d'échantillons de liquide œsophago-pharyngien bovin prélevés dans cette région. Une enquête sérologique avait été mise en place sur 14 exploitations, couvrant une population de 40 000 têtes de bétail.

Venezuela (16 octobre 2002): Un foyer de fièvre aphteuse a été détecté au Venezuela, dans la commune Presidente Paez de la municipalité d'Alberto Adriani, où 194 cas ont été identifiés parmi 680 têtes de bétail sensibles. Le laboratoire de l'Institut national de recherche vétérinaire agricole a confirmé la présence d'un virus de type «A» à partir de trois échantillons d'épithélium prélevés sur des animaux malades.

Mozambique (13 novembre 2002): Des foyers ont d'abord été détectés dans les districts de Calanga de Manzir. Les virus isolés sont très proches du virus ZIM/14/98, qui avait été auparavant isolé sur des buffles de l'île de Lubangwa (Kariba) au Zimbabwe, en 1998. La source supposée de l'infection semble être des animaux provenant de la région de Chicualacuala, située à la frontière entre le Mozambique et le Zimbabwe.

Fièvre de la vallée du Rift

La fièvre de la vallée du Rift a été détectée cette année en Gambie, en Mauritanie et au Sénégal. De plus amples informations sur ces foyers seront disponibles sur le site Internet EMPRES et dans le prochain numéro du Bulletin EMPRES.

Peste bovine

Fin octobre, une suspicion de peste bovine à Laikipia au Kenya a été signalée à l'OIE. Les résultats des tests de diagnostic de laboratoire ont tous été déclarés négatifs (pour plus d'informations, reportez-vous à la page 2 de ce Bulletin). Les rapports détaillés peuvent être retrouvés sur le site Internet de l'OIE: www.oie.int/


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