L’Afrique centrale abrite l’un des derniers grands massifs forestiers de la planète, le deuxième en terme de surface après l’Amazonie. Il est constitué d’une vaste couverture forestière tropicale dense humide quasi-uniforme qui couvre majoritairement les pays du bassin du Congo. Cette région possède une diversité biologique exceptionnelle et un niveau d’endémisme élevé. L’Afrique centrale ne connaît qu’un faible taux global de déforestation comparé à d’autres régions d’Afrique mais ses forêts sont néanmoins soumises à un phénomène de dégradation difficile à évaluer. Les causes de déforestation et de dégradation y sont nombreuses et variées: agriculture itinérante et permanente, exploitation forestière, incendies de forêt, exploitations minières, construction d’infrastructure, etc.
Conscients des menaces qui pèsent sur leurs ressources forestières, les pays d’Afrique centrale, avec l’appui de la Communauté internationale, multiplient les efforts en vue d’un aménagement durable de ces forêts. La conservation et la gestion durable des écosystèmes forestiers, notamment la conservation de la diversité biologique, sont en effet essentielles pour soutenir les fonctions de production des forêts et protéger la santé et la vitalité de ces écosystèmes, maintenant de cette façon leurs fonctions productives, protectrices et environnementales ainsi que leurs valeurs sociales et culturelles. De ce fait, la question de la gestion forestière durable est actuellement placée très haut dans l'ordre du jour politique en Afrique centrale et il est urgent de traduire ce concept par des actions pratiques sur le terrain. De plus, l'engagement politique à long terme aux niveaux national et local est une condition préalable à la mise en œuvre des programmes de gestion durable des forêts. Il est en effet nécessaire que les organismes nationaux et les communautés locales coopèrent dans les pays et d’un pays à l’autre. Les initiatives suivantes illustrent l'appui politique dont bénéficie ce thème:
• La Conférence sur les écosystèmes de forêts denses et humides d’Afrique centrale (CEFDHAC), dont la 4e session s’est tenue à Kinshasa du 10 au 13 juin 2002, conformément à la résolution sur les mécanismes de suivi de la CEFDHAC adoptée par la Conférence inaugurale de Brazzaville de 1996 (appelée également Processus de Brazzaville). La CEFDHAC est un forum de concertation très élargi qui entend favoriser la collaboration en matière de conservation et d’utilisation durable des écosystèmes des forêts denses et humides de l’Afrique centrale. Ainsi, la 4e CEFDHAC a eu pour thème «Concilier la gestion des écosystèmes forestiers d'Afrique centrale et la lutte contre la pauvreté».
• Le Sommet des chefs d'Etats d'Afrique centrale sur la conservation et la gestion durable des forêts tropicales, tenu à Yaoundé le 17 mars 1999, a donné mandat aux ministres en charge des forêts de la sousrégion de coordonner et de veiller à la mise en œuvre de la Déclaration de Yaoundé à travers un plan de convergence sousrégional. C'est ainsi qu'a été instituée la Conférence des ministres en charge des forêts d'Afrique Centrale (COMIFAC) dont la première rencontre s’est tenue en décembre 2000 à Yaoundé. Il s’agit d’une instance et d’un instrument de coopération sousrégional en matière de gestion durable des forêts. Elle regroupe les ministres en charge des forêts du Cameroun, de la République du Congo, du Gabon, de la République centrafricaine, du Tchad et de la République démocratique du Congo.
• Plus récemment, au cours du Sommet de Johannesburg au mois de septembre 2002, une déclaration formelle avait été faite sur un nouveau partenariat impliquant les Etats-Unis d’Amérique, le Royaume-Uni, la France, l’Union Européenne, la Banque Mondiale, l’Organisation internationale des bois tropicaux, etc. Cette initiative connue sous le nom de Partenariat pour les forêts du bassin du Congo (PFBC) a pour objectifs d’appuyer les efforts de conservation et de développement des forêts du bassin du Congo.
L’Organisation des Nations Unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) a lancé en mai 2001, dans le cadre du nouveau programme de partenariat FAO/Pays-Bas en matière de conservation et gestion durable des écosystèmes des forêts tropicales humides de l’Afrique centrale, une nouvelle initiative intitulée Recherche d’excellence, en étroite collaboration avec des agences régionales et internationales: l’Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT), l’Organisation africaine du bois (OAB), l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le Fonds mondial pour la nature (WWF), le Secrétariat du réseau international des forêts modèles (SRIFM) et l’Association interafricaine des industries forestières (IFIA).
Le projet Recherche d’excellence tente de répondre à la problématique de conservation et de gestion durable des forêts à travers l'appui des initiatives sousrégionales et nationales en cours. Son objectif principal est alors d’identifier et de documenter les efforts positifs réalisés pour une gestion durable des forêts en Afrique centrale, et ainsi promouvoir la mise en œuvre concrète de meilleures pratiques d’aménagement forestier sur le terrain. Son action s’inscrit dans le cadre établi par la CEFDHAC et la Conférence des Ministres en charge des forêts d’Afrique Centrale. Cette initiative concerne les 11 pays suivants: Angola, Burundi, Cameroun, République centrafricaine, République du Congo, République démocratique du Congo, Guinée équatoriale, Gabon, Rwanda, Sao Tomé-et-Principe, Tchad. Dix d’entre eux sont les membres du CEFDHAC et/ou du COMIFAC. Le onzième pays (Angola) a un statut d'observateur.
L’initiative utilise l'approche de Tom Peters et Robert Waterman, auteurs d’un ouvrage de gestion d'entreprise, intitulé In Search of Excellence, paru en 1982 et extrêmement populaire. Les auteurs avaient alors sélectionné un échantillon d'entreprises performantes et avaient tenté d'identifier les facteurs qui les avaient conduit au succès. C’est dans le même esprit que la FAO et ses partenaires ont cherché à sélectionner des exemples de gestion forestière de qualité en Afrique centrale, afin d’identifier les caractéristiques de ces aménagements exemplaires et ainsi appuyer sur le terrain la mise en œuvre du concept de gestion durable des forêts tropicales humides dans cette région. L’approche globale est alors de prêcher par l’exemple, notamment en identifiant, reconnaissant et encourageant les organisations et individus qui œuvrent avec succès pour la gestion durable des forêts dans la région. Il s’agit également d’explorer les voies et moyens par lesquelles les approches prometteuses pourraient être reproduites ailleurs.
Les activités du projet ont été, et sont menées en étroite collaboration avec les gouvernements des pays concernés et les organisations non gouvernementales. Les principaux résultats sont entre autres: (i) une série d’études de cas mettant en lumière des exemples réussis de gestion durable en Afrique centrale (automne 2002) pour identifier des indicateurs d’aménagements forestiers performants; (ii) un atelier sousrégional pour favoriser le partage des expériences issues de ces exemples et promouvoir les concepts de forêts modèles et de forêts de démonstration (Kribi, Cameroun, 10-14 septembre 2002); et (iii) établir un réseau sous-régional pour le partage de l’information et des expériences entre les initiatives relatives aux forêts modèles/de démonstration et d’autres initiatives concernant la gestion durable des forêts sur le terrain et facilitant l'échange des idées sur les meilleures pratiques et approches parmi les responsables gestionnaires forestiers et d'autres partenaires intéressés.
APPEL à CANDIDATURES ET RéSULTATS
L’étape préliminaire de cette initiative a été d’identifier des exemples variés de massifs forestiers en Afrique centrale en utilisant une approche ouverte, transparente et participative. Cette sélection devait illustrer les nombreuses pratiques et les efforts de gestion réalisés pour un aménagement forestier durable dans des forêts comprises dans un large éventail de zones géographiques et écologiques, de catégories de propriété, de taille et d'objectifs de gestion (production, protection, multiusages, récréation, etc.).
Un appel à candidatures de forêts dans la région d’Afrique centrale a ainsi été largement diffusé par la FAO et ses partenaires dès le mois de mai 2001 et jusqu’au mois d’avril 2002, à plus de 250 acteurs de l’aménagement forestier dans les onze pays concernés et ailleurs. Il s’agissait d’une gamme variée de personnes, responsables, gestionnaires, forestiers et autres, qui ont aidé à l’identification d’exemples réussis de gestion durable des forêts en Afrique centrale. Les formulaires de candidature ont alors été envoyés aux agences forestières nationales, aux organisations régionales, aux universités, aux agences environnementales, aux organisations non gouvernementales, aux industries forestières, à des réseaux et à des personnes individuelles impliqués dans cette problématique. Les associations, organisations non gouvernementales (ONG), fondations nationales ou internationales œuvrant pour l’aménagement durable des forêts de la sousrégion ont été largement contactées ainsi que les projets, programmes et institutions de recherche (figure 1, page suivante). Cette initiative a ainsi été également diffusée dans des journaux forestiers, magazines commerciaux, sur des serveurs forestiers sur Internet et au cours de séminaires traitant de thèmes similaires dans la sousrégion.
Les candidatures ont été par la suite complétées et renvoyées soit directement à la FAO, soit auprès des organisations partenaires (avant le 30 mars 2002). Les candidatures de personnes et/ou d’organisations qui voulaient proposer leur(s) propre(s) forêt(s) mais également celle(s) des autres ont été accueillies.
La FAO a assuré la centralisation et le dépouillement de toutes les candidatures dont la liste est présentée dans le tableau suivant. Vingt-quatre candidatures provenant de neuf pays de la sousrégion ont été réceptionnées. Onze candidatures ont été présentées par le Cameroun, quatre par le Congo, deux par le Burundi et la Guinée équatoriale et une candidature en provenance respectivement du Gabon, de la République centrafricaine, de la République démocratique du Congo, du Rwanda et du Tchad. L’Angola ainsi que Sao Tomé-et-Principe n’ont pas présenté de candidature. Les objectifs de gestion les plus représentés furent le développement rural (forêts communautaires avec sept candidatures), la production de bois d’œuvre et celle de biens et services (plantations/agroforêts) avec six candidatures et enfin la conservation de la biodiversité (aires protégées) avec quatre candidatures.
Figure 1: Personnes et organismes contactés (en %)
La figure 2 présente la répartition du nombre de candidatures par pays selon les objectifs de gestion. Seuls le Cameroun et le Congo ont proposé des candidatures dans trois catégories de gestion sur quatre avec toutefois une présence plus forte du Cameroun en terme d’effectif total. Le Burundi et la Guinée équatoriale ont soumis des nominations pour deux des catégories de gestion alors que tous les autres pays ont envoyé des candidatures uniquement dans une seule des catégories de gestion. La superficie totale de l’ensemble des candidatures présentées couvre plus de 3 millions d’hectares
Figure 2: Nombre de candidatures par pays et par objectif de gestion
Tableau 1: Liste des forêts nominées
Nom de la forêt |
Pays |
Organisation/Responsable gérant la forêt |
Objectifs de gestion |
Surface (ha) |
CFAD du Haut-Abanga |
Gabon |
Rougier Gabon (Société privée) |
Production durable de bois d’œuvre Conservation de la biodiversité Gestion de la faune Protection d’écosystèmes fragiles |
288 626 |
Réserve forestière de la Patte d’Oie |
Congo |
Direction régionale de l’économie forestière, sous tutelle MEFPRH |
Conservation de la biodiversité tourisme et récréation |
125 |
Boisement de Kilibula |
RDC |
CADIC / KASUKULU SONGOLO (ONG) |
Protection des sols et bassins versants Production fruits et bois de chauffe |
2 + 20 |
Forêt de Ngotto |
RCA |
Société IFB ( Société Industrie Forestière de Batalimo) |
Production durable de bois d’œuvre Conservation de la biodiversité |
195 000 |
Eucalyptus du Congo |
Congo |
Conseil d'administration Direction générale |
Bois de pâte à papier |
42 000 |
Arboretum de Ruhande |
Rwanda |
Institut agronomique du Rwanda (ISAR) |
Sélection des espèces forestières et agroforestières performantes et adaptées aux conditions de la région avant leur diffusion Conservation de la biodiversité |
200 |
Forêt Pokola-Kabo-Loundoungou |
Congo |
Société CIB |
Production durable de bois Conservation de la biodiversité |
1 150 000 |
Forêt communautaire de Moangue le Bosquet |
Cameroun |
Communauté des Baka (COBABO) |
Sécurisation foncière Conservation de la biodiversité Conservation des droits d'usages Production/gestion |
1 662 |
Forêt communautaire de Ngola Achip |
Cameroun |
Communauté de Gbopaba de Ngola Achip |
Conservation, droits d'usages Production/gestion |
4 200 |
Forêt communautaire de CODEVIR |
Cameroun |
Comité de développement des villages réunis CODEVIR |
Conservation des droits d'usage Conservation de la biodiversité Production/gestion |
4 100 |
Forêt communautaire CAFT |
Cameroun |
Coopérative agroforestière de la Trinationale (CAFT) |
Utilisations multiples Production de cacao, fruits de consommation, bois d’œuvre, plantes médicinales, etc. |
17 970 |
Forêt communautaire Nzienga- Mileme |
Cameroun |
Protection de l'environnement, recherche et appui au développement (PERAD) |
Amélioration des conditions de vie des populations Gestion durable de la forêt |
4 800 |
Kilum-Ijim Forest |
Cameroun |
19 communautés villageoises |
Conservation de la biodiversité Droits d'usages |
20 000 |
Agroforêts cacao du Sud Cameroun |
Cameroun |
Communautés accompagnées par IITA-HFC |
Utilisations multiples Production de cacao, fruits de consommation, bois d’œuvre, plantes médicinales, etc. |
139 651 |
Réserve forestière de So'olala |
Cameroun |
Etat du Cameroun/ONADEF |
Production durable de bois d’œuvre |
39 728 |
Forêt de Campo-Ma'an |
Cameroun |
Unité technique opérationnelle de Campo-Maan |
Conservation de la biodiversité Utilisation durable des ressources Développement socioéconomique |
770 000 |
Caldera de Luba |
Guinée équatoriale |
Programa de la Protecciòn de la Biodiversidad de Bioko |
Conservation de la biodiversité |
51 000 |
Bosque de Ndote/SOFOGE |
Guinée équatoriale |
Sociedad Forestal GE SOFOGE |
Production de bois d 'œuvre Conservation des écosystèmes littoraux |
54 990 |
Forêt de Mogroum |
Tchad |
Canton de Mogroum |
Production de bois de feu, de service Conservation de la biodiversité |
40 000 |
Parc national de la Kibira |
Burundi |
Institut national pour l'environnement et la conservation de la nature (INECN) |
Conservation durable de la biodiversité Protection des sols et des bassins versants |
40 000 |
Plantation de Magara |
Burundi |
Communautés locales |
Gestion participative |
60 |
Lokoundje-Nyong |
Cameroun |
MINEF |
Production soutenue de bois d'œuvre |
128 568 |
Sanctuaire de gorilles de Lossi |
Congo |
Association des ayants droit des terres Lossi, ECOFAC |
Tourisme et récréation |
35 000 |
Meme River Area Reserve Forest |
Cameroun |
Communautés locales (Bakundu et Mbonge) |
Usage local Protection des sols et des bassins versants |
1 450 |
Le faible nombre de candidatures par pays en terme d’objectifs de gestion et de catégorie de gestionnaire peut s’expliquer par deux raisons principales:
• une culture de la production et de la publication scientifique en matière de gestion forestière faiblement développée dans cette sousrégion;
• les difficultés liées à la diffusion de l’appel à candidature: les procédures officielles de présentation des candidatures ont souvent été privilégiées par rapport aux procédures plus souples et informelles. En outre, les difficultés de communication avec la sous-région (courrier, télécopie, téléphone) ont sensiblement entravé le retour de courrier et par conséquent le taux de réponse à l’appel.
Les descriptions de chacune de ces forêts nominées sont présentées dans les chapitres suivants (voir les études de cas et les profils des autres forêts nominées). Il s’agit de résumés descriptifs à partir des informations fournies dans les candidatures reçues soulignant les principales raisons pour lesquelles ces forêts ont été sélectionnées par le nominateur comme étant des exemples d’aménagement forestier réussis.
En lisant ces profils, les critères définissant «une forêt bien aménagée» peuvent être très divers. En effet, ils sont tantôt techniques et scientifiques, notamment pour les forêts de production (zonages, inventaires, taux de prélèvement, sylviculture, recherche, etc.), tantôt socioéconomiques, surtout pour les forêts communautaires (retombées économiques pour les populations, gestion participative, etc.), tantôt institutionnels et politiques (décentralisation, collaboration et partenariat institutionnel par exemple) ou environnementaux (conservation, régénération de telle ou telle espèce, etc.). Bien sur, ces critères ne sont pas exclusifs les uns des autres et peuvent figurer simultanément pour une même forêt nominée.
Néanmoins, deux critères importants apparaissent dans quasiment toutes les candidatures reçues par la FAO. En effet, il s’agit souvent d’aménagements forestiers ayant pris en compte à divers degrés, les différents acteurs en jeu (ayant un rôle officiel ou non) dans les processus de décision liés à l’aménagement ainsi qu’à sa mise en œuvre (diagnostic participatif par exemple). Ces types d’arrangement diffèrent d’une forêt à une autre en fonction des acteurs (populations locales, institutions nationales, administrations, secteur privé, etc.), néanmoins, la plupart des nominations signale que la prise en compte des différents intervenants dans les diverses étapes de l’aménagement forestier est très importante.
L’autre enjeu de l’aménagement forestier en Afrique centrale, qui apparaît nettement dans les différentes candidatures, est constitué par les objectifs secondaires liés à l’objectif principal et la prise en compte de la multiplicité des bénéfices et des utilisations dérivés de l’aménagement. La plupart des nominations, bien qu’ayant toutes un objectif de gestion principal (conservation, production, etc.), présente également d’autres bénéfices possibles issus de la forêt. Par exemple, citons sans être exhaustif, la conservation et l’augmentation du niveau de vie local, la production de bois d’œuvre et la conservation des ressources naturelles.
LA SéLECTION DES éTUDES DE CAS
Un comité de sélection, composé de spécialistes de la FAO dans différentes thématiques forestières (politique et planification, aménagement, conservation, foresterie communautaire, agroforesterie) a passé en revue, puis a sélectionné, les candidatures les plus remarquables. La sélection a été réalisée à la FAO puis envoyée pour commentaires et amendements à toutes les organisations partenaires de l’initiative. Le Comité de sélection interne de la FAO a établi une grille d’analyse des candidatures comportant une liste de critères afin de:
• avoir un éventail raisonnable de candidatures en terme de type de forêt, d’objectif d’aménagement, de gestionnaire et de localisation géographique (pays);
• sélectionner des approches nouvelles ou innovantes, avec une préférence pour les forêts moins connues mais pouvant être considérées comme des exemples prometteurs;
• aider à l’analyse technique grâce à des exemples de gestion forestière réellement mis en œuvre sur le terrain;
• définir la durabilité de ces exemples d’aménagement (une préférence est accordée aux structures de gestion justifiant d’une longue expérience et bénéficiant d’un soutien extérieur limité);
• sélectionner des exemples réplicables dont la gestion n’est ni trop spécialisée ni trop coûteuse;
• prendre en compte les trois composantes de la durabilité (dimensions sociale, environnementale et économique);
• sélectionner des aménagements qui ont créé et maintenu des partenariats réussis;
• prendre en compte les candidatures suggérées et/ou présentées par une tiers organisation/ personne.
Les critères utilisés pour sélectionner les forêts devaient être pragmatiques afin d’éviter un choix subjectif dans la mesure du possible. Ces critères sont les suivants: l’objectif principal de gestion, la nature de la ressource, le type de gestionnaire, la localisation, le type d’innovation ou de nouvelle approche utilisée, les standards d’aménagement, sa mise en œuvre effective sur le terrain, la conformité à la politique forestière nationale, la durabilité, l’assistance mise en place (locale/extérieure), la réplicabilité, la taille du massif, les bénéfices sociaux, environnementaux et économiques engendrés, la transparence dans la gestion, la qualité des partenariats ainsi que la crédibilité de la personne/organisation qui a envoyé la candidature. Néanmoins, cette sélection n’a pas été sans difficultés (ou biais) du fait de la disparité de la quantité et de la qualité de l’information fournie pour chaque forêt nominée. Il est également difficile de statuer de l’excellence de l’aménagement effectivement mis en place sur le terrain à partir des seuls documents fournis.
A la suite de cette consultation, une liste finale de 14 candidatures a été arrêtée. Il s’agissait avant tout d’identifier des exemples d’aménagement forestier à travers tout une gamme de type de forêt, d’objectif d’aménagement, de gestionnaire et de localisation géographique (pays). Il s’agissait alors de sélectionner des approches nouvelles ou innovantes et également des exemples réplicables dont la gestion n’est ni trop spécialisée ni trop coûteuse. Ainsi, chaque objectif de gestion forestière est représenté ainsi que sept des neuf pays fournissant des candidatures. Le nombre de 14 forêts sélectionnées a été également conditionné par les fonds limités alloués à la préparation des études de cas.
Il est important d’attirer l’attention sur le fait que l’initiative Recherche d’excellence n’est pas une compétition, et que les exemples sélectionnés par la FAO ne sont simplement que ceux qui répondaient le mieux aux critères de sélection proposés. De plus, le choix de ces forêts ne devrait pas être interprété comme une «approbation» ou comme une «labellisation» quelconque de la gestion forestière par la FAO ou ses partenaires. Le but de la sélection et de la préparation des études de cas est en effet de tirer des leçons à partir de ces exemples représentatifs de la large gamme d’objectifs d’aménagement, de propriété, etc., comme un moyen d’analyser et de disséminer ces conclusions et ces leçons et ainsi de contribuer à l’amélioration de la connaissance et des pratiques de gestion forestières existantes.
Des études de cas concernant la gestion de ces 14 forêts ont ensuite été préparées et publiées (liste présentée en Annexe 1) selon des termes de référence guidant l’auteur et aidant à la comparaison entre les différentes études pour les lecteurs. Elles tentent d’analyser les leçons apprises ainsi que les applications potentielles à d'autres types de forêt et d’aménagement forestier dans la sousrégion. Des résumés pour chacun de ces documents sont inclus dans le prochain chapitre1.
Un atelier sousrégional a également eu lieu pour partager et diffuser ces informations et ces initiatives concernant la gestion durable des forêts en Afrique centrale (Kribi, Cameroun, 10-14 septembre 2002)2. Un certain nombre de recommandations ont été émises lors de cette réunion concernant l’élaboration des plans d’aménagement forestier, l’établissement et maintien des partenariats, la gestion de la forêt pour des usages et valeurs multiples, le rôle de la recherche et de la technologie, sur la façon d’améliorer les pratiques et les approches actuelles et de partager les expériences et étendre les meilleures pratiques de gestion. Ainsi, pour une meilleure diffusion des informations relatives à des expériences et les initiatives de forêts modèles/de démonstration et autres actions concernant la gestion durable des forêts sur le terrain, outre renforcer et étendre les réseaux existants intervenant dans la gestion durable des forêts, il s’agit de créer de nouveaux réseaux couvrant des aspects non pris en compte par des réseaux existants en impliquant autant que possible tous les acteurs.
Figure 3: localisation des forêts nominées
Carte basée sur la carte de la couverture forestière de l’Afrique centrale selon FRA 2000.3
Burundi |
A=Parc national de la Kibira |
B=Plantation de Magara |
Cameroun |
C=Agroforêts cacao du Sud Cameroun |
D=Forêt communautaire CAFT |
E=Forêt communautaire de CODEVIR |
F=Forêt communautaire de Moangue le Bosquet | |
G=Forêt communautaire de Ngola Achip |
H=Forêt communautaire Nzienga- Mileme | |
I=Forêt de Campo-Ma'an |
J=Kilum-Ijim Forest | |
K=Lokoundje-Nyong |
L=Meme River Area Reserve Forest | |
M=Réserve forestière de So'olalaCongo |
N=Eucalyptus du Congo | |
O=Forêt Pokola-Kabo-Loundoungou |
P=Réserve forestière de la Patte d’Oie | |
Q=Sanctuaire de gorilles de Lossi |
||
Gabon |
R=CFAD du Haut-Abanga |
|
Guinée éq. |
S=Bosque de Ndote/SOFOGE |
T=Caldera de Luba |
RCA |
U=Forêt de Ngotto |
|
RDC |
V=Boisement de Kilibula |
|
Rwanda |
W=Arboretum de Ruhande |
|
Tchad |
X=Forêt de Mogroum |
|
1 Les
études de cas complètes sont disponibles dans la série des documents de travail
en aménagement forestier de la FAO, Rome, Service de la mise en valeur des
ressources forestières, Division des ressources forestières (voir annexe
1).
2 Les actes de
l’atelier de travail de Kribi (10-14 septembre 2002) sont également disponibles
à la FAO, Rome, Service de la mise en valeur des ressources forestières,
Division des ressources forestières.
3 FAO. 2001. Global Forest resources Assessment 2000. Main Report. FAO Forestry paper 140. Rome.