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PROFILS DES AUTRES FORêTS NOMINéES

PRODUCTION DE BOIS D’œUVRE

La réserve forestière de la So’o lala, Cameroun

Cette réserve forestière, d’une superficie de 39 728 ha, est une forêt dense semidécidue de moyenne altitude, caractérisée par l’abondance des Sterculiacées et localisée dans l’arrondissement d’Akonolinga (Provinces du Centre et du Sud Cameroun).

L’Office national de développement des forêts (ONADEF) est l’institution responsable de sa gestion. L’objectif d’aménagement assigné à cette forêt est la production de bois d’œuvre et l’amélioration du niveau de vie des populations locales. L’aménagement a été mis en place en 1993 avec l’appui de l’OIBT, au titre d’une expérimentation pilote d’un modèle d’aménagement au Cameroun. Les partenaires impliqués sont l’administration forestière, les administrations publiques locales, un opérateur privé en soustraitance pour la récolte du bois, et les populations locales. Les administrations publiques locales appuient la surveillance de la réserve et encadrent les populations. Pour mettre en œuvre le projet, deux types de comités ont été institués: un comité directeur (instance de prise de décision du projet) et le comité consultatif (instance de suivi des préoccupations des populations locales). Toutes les parties prenantes sont représentées dans ces comités.

L’inventaire d’aménagement a été totalement réalisé ainsi que le plan d’aménagement dont les éléments clés sont les suivants:

Les mesures de conservation mises en place reposent sur l’exercice réglementé des droits d’usages, le développement d’une agroforesterie de stabilisation fondée sur la vulgarisation de méthodes sylvicoles intensives, ainsi que la promotion du délianage comme activité sylvicole de pré exploitation en vue de réduire les dégâts liés à la récolte de bois. De plus, la récolte est planifiée et contrôlée, les routes forestières tracées et les diamètres minimums d’exploitabilité établis. Des enclaves agroforestières ont été délimitées sur le terrain. En matière de sylviculture, des programmes de réhabilitation des zones dégradées post exploitation sont prévus ainsi que l’amélioration des peuplements naturels.

Personne ayant posé candidature

Cyrille Laurent NKIE
B.P. 95 Akonolinga, Cameroun
Tel: +(237) 221 03 93/221 41 87
Fax: +(237) 221 53 50
Email: [email protected]

Personnes à contacter pour plus d’informations

Jean Williams SOLO/ Dieudonné NJIP NTEP
ONADEF
B.P. 1341Yaoundé, Cameroun
Tel: +(237) 221 03 93/ 221 41 87
Fax: +(237) 221 53 50
Email: [email protected]

Bosque de Ndote, Région continentale, Guinée équatoriale

Il s’agit d’une forêt naturelle dense humide appartenant à l’Etat, d’une superficie d’environ 55 000 ha, située sur le littoral de la région continentale de la Guinée équatoriale. La forêt est exploitée par une entreprise privée (SOFOGE/Société forestière de Guinée équatoriale) jouissant d’une longue expérience dans le pays. L’administration forestière est chargée d’assurer le suivi et le contrôle du respect des dispositions du pan d’aménagement.

Le processus d’aménagement a été initié dès 1998. L’aménagement proposé poursuit un objectif principal de production durable de bois d’œuvre accompagné d’un souci de diversification de nouvelles essences et de conservation des écosystèmes littoraux exceptionnels. Ainsi, cet aménagement s’appuie sur la définition de trois séries forestières en fonction des objectifs assignés:

La sylviculture envisagée est celle de la régénération naturelle des peuplements d’okoumé. Actuellement, il règne un bon climat social entre l’exploitant et les populations locales. L’exploitation forestière contribue au développement économique et social de la zone.

Personne ayant posé candidature

Andréas NKISOGO NDONG ANGUE
Projet CUREF
B.P. 207 Bata, Guinée équatoriale
Tel: + (240) 8 3471/8 3566/5 3485
Fax: + (240) 8 3338

Personnes à contacter pour plus d’informations

Jaime MALONGA OKO, Crisantos OBAMA
Ministère des forêts, pêches et environnement
Tel: + (240) 92806/8 3471
Fax: + (240) 92905
Email: [email protected]

PLANTATIONS, BOISEMENTS ET AGROFORêTS

Eucalyptus du Congo (ECO-sa), République du Congo

Ces plantations clonées d’eucalyptus de 42 000 ha appartenant à la société Eucalyptus du Congo (ECO-sa) sont situées dans la région du Kouilou (zone côtière), sur d’anciennes savanes sableuses jugées auparavant impropres à l’agriculture. La présence d’un port en eau profonde non loin de ce massif (ville de Pointe-Noire) est un atout pour les

opérations d’exportation (les plantations les plus éloignées sont à 60 km). Ces plantations sont gérées à des fins de production de bois de pâte à papier et de poteaux supports de ligne électrique et téléphonique. Les bénéficiaires sont les actionnaires de la Société, ainsi que les populations de Pointe-Noire et ses environs pour l’approvisionnement en bois de chauffe et de charbon. Les populations des villages riverains sont également impliquées dans la protection des plantations par le «procédé de fermage». Elles participent ainsi à la surveillance des plantations et sont payées en retour par la Société. L’aménagement des plantations a débuté en 1978. Les forêts d’eucalyptus ont été mises en place à partir d’une longue recherche prospective. Elles sont soutenues en amont de façon continue par une unité de recherche (Unité de recherche sur la productivité des plantations industrielles). La recherche-développement est dynamique et de réputation mondiale et porte sur la génétique, la sylviculture, la durabilité et la technologie. Le régime de fertilisation y est intensif.

Ces plantations utilisent un matériel végétal perfectible et renouvelable via la création continue de clones de plus en plus performants, ce qui permet actuellement la conversion des anciens clones peu productifs (12 m3/ha/an) par le nouveau clone d’Uro-grandis (25-30 m3/ha/an). La replantation se fait à hauteur de 500 ha par mois depuis novembre 2001.

Les procédés de multiplication végétative des clones sont maîtrisés ainsi que la régénération par les méthodes de taillis ou de replantation. Des mesures de surveillance contre les feux et les coupes illégales ont été mises en place et celles de la prévention de l’érosion en cours d’établissement (voirie sur les courbes de niveau).

La production annuelle de bois de pâte se situe entre 300 000 m3 et 500 000m3/an. De plus, ces forêts satisfont près de 80 pour cent des besoins en énergie domestique des populations de la ville de Pointe Noire. Elles contribuent ainsi à freiner l’exploitation abusive des îlots de forêt naturelle de la zone. Il existe une professionnalisation de la soustraitance avec 800 à 3 000 travailleurs, ce qui participe au désenclavement des villages et au développement de la voirie. L'emploi du bois d’œuvre d’eucalyptus pour la construction des maisons et des meubles (commencé puis abandonné) est un axe à reprendre. Dans le cas de l’habitat par exemple, il peut servir d’alternative à l’usage de la planche éclatée. Celle ci est obtenue à partir de l’ilomba (Pycnanthus angolensis Exell)

Ces plantations constituent un bon exemple d’application de la recherche en matière de sylviculture des plantations dans les zones dégradées. Elle utilise des pratiques sylvicoles de réhabilitation de zones dégradées avec des plantations forestières (installées sur d’anciennes savanes sableuses jugées auparavant impropres à l’agriculture). Le Congo a été (est toujours) un leader en matière de plantations clonales d’Eucalyptus et d’amélioration génétique des Eucalyptus.

Personne(s) ayant posé candidature

Yves R. GOKANAT, Directeur Général
B.P. 1227, Pointe-Noire, Congo
Tel: + (242) 94 83 58
Fax: + (242) 94 40 54
Email: [email protected]

Personne(s) à contacter pour plus d’information

Maurice GOMA, Directeur Technique
B.P. 1227, Pointe-Noire, Congo
Tel: + (242) 94 15 51/ 23 53 20
Fax: + (242) 94 40 54
Email: [email protected]

Le boisement de Kilibula, RDC

Plantation agroforestière de 22 ha située à Uvira (Sud-Kivu), elle appartient à l’ONG CADIC (Centre d’action pour le développement durable et intégré dans les communautés) et aux populations. Elle est gérée par CADIC et un comité de gestion villageois. Les bénéficiaires sont les populations défavorisées qui participent également à sa gestion et aux prises de décision.

L’aménagement a démarré en 1995 à des fins de protection des sols et des bassins versants, ainsi que de production de fruits et de bois de chauffe via l’agroforesterie. L’aménagement fait participer les populations locales à la gestion et aux prises de décision et retombées économiques En effet, les avantages et bénéfices générés par la plantation sont octroyés aux populations concernées. Elles sont également sensibilisées de façon continue à l’utilité et à la protection des arbres.

Une pépinière de plants forestiers et agroforestiers a été aménagée (10 000 plants/saison). Les coupes et mutilations d’arbres, les récoltes de fruits et d’autres produits nécessitent une autorisation du Comité de gestion constitué de 10 personnes élues parmi les différents intervenants. Les coupes d’arbres sont planifiées afin de favoriser la conservation. Chaque mois a lieu une réunion durant laquelle les membres du Comité rendent compte de leur gestion à la population concernée, ce qui constitue un cadre propice à l’échange d’idées et à la participation populaire.

Cette initiative a également amélioré les conditions socioéconomiques et le bien être de la collectivité. En effet, elle représente, pour les 400 ménages bénéficiaires, une des principales sources de revenus monétaires ainsi qu’un élément vital dans le développement de leur économie en cette période de guerre en République démocratique du Congo durant laquelle certaines parties de la forêt restent inaccessibles du fait des combats intenses qui s'y déroulent et des mines antipersonnelles qui y ont étés posées, privant ainsi la population de sa propriété foncière traditionnelle. D'où la nécessité de maintenir la pérennité de ces produits pour les générations futures.

Personne ayant posé candidature

Gisèle MASOKA
B.P. 6306, Bujumbura, Burundi
Tel: + (257) 24 22 58
Fax: + (257) 24 22 58
Email: [email protected] / [email protected]

Personne à contacter pour plus d’informations

KASUKULU SONGOLO
B.P. 6306, Bujumbura, Burundi
Tel: + (257) 24 22 58
Fax: + (257) 24 22 58
Email: [email protected]

L’arboretum de Ruhande, Rwanda

Forêt plantée en 1933 de 200 ha, elle est située sur la colline de Ruhande à environ 1 700 m d’altitude (Province de Butare) et appartient à l’Institut des sciences agronomiques du Rwanda (ISAR), institution publique. La plantation est composée de 148 feuillus et de 56 résineux, mêlant essences exotiques et autochtones. Il existe quelques primates dans la forêt.

L’ISAR est responsable de sa gestion à des fins de recherche, de sélection d’espèces forestières et agroforestières performantes et adaptées aux conditions environnantes avant diffusion, ainsi qu’à des fins de conservation de la biodiversité. Le Ministère ayant les forêts et/ou l’environnement en charge est impliqué dans la prise de décision de gestion.

L’aménagement a été mis en place en 1993. La plantation est composée de feuillus et de résineux d’origines différentes. Les espèces exotiques sont adaptées aux conditions environnementales et répondent aux besoins des populations locales pour le bois de chauffe. Les essences autochtones de forêt naturelle sont, quant à elles, conservées et leurs comportements suivis. L’arboretum est ainsi un outil de la recherche forestière et contribue à la production de semences et de plants de valeur scientifique. Les bois d’œuvre y sont exploités pour la population urbaine.

Le plan de gestion est bien respecté et concerne tout le périmètre de l’arboretum. La majorité des parcelles est gérée dans le cadre d’essai ou d’observation et les études sont différentes en fonction des parcelles (agroforestières, essences autochtones, etc.). Il existe une brousse protégée qui se régénère d’elle-même.

La sylviculture appliquée consiste en des éclaircies et élagages, traitements en taillis, etc. Les récoltes effectuées portent sur les graines, le bois de chauffe et parfois le bois d’œuvre. L’entretien des parcelles et des pistes permanentes est respecté de la population locale et n’est pas menacé par les animaux domestiques en divagation. L’arboretum fournit des emplois aux 10 villages environnants ainsi que du bois (brindilles) pour la préparation des repas.

L’importance de l’arboretum se justifie tant au niveau national, régional, qu’international, car il constitue le grenier de semences forestières et agroforestières. Plusieurs peuplements semenciers y sont installés et les graines sont exploitées par plusieurs pays surtout africains. Actuellement, toutes les pépinières forestières du Rwanda et les différents projets de développement s’approvisionnent en semences à la station de Ruhande.

Pour des raisons didactiques et de recherche, l’arboretum est apprécié par les étudiants et enseignants de l’Université nationale du Rwanda (particulièrement les facultés d’agronomie et des sciences et technologie), mais aussi par d’autres universités étrangères ainsi que de plusieurs institutions de recherche.

L’Arboretum de Ruhande est un exemple d’application possible de la recherche en matière d’aménagement forestier et de pratiques de conservation ex situ de la biodiversité.

Personne ayant posé candidature

ISAR, Station du Ruhande
B.P. 617, Butare, Rwanda
Tel: + (250) 53 03 08
Fax: + (250) 53 06 44/211
Email: [email protected] ou [email protected]

Personne à contacter pour plus d’informations

Jean R. GAPUSI., Chef de station
B.P. 617 (ou 532), Butare, Rwanda
Tel: + (250) 530 308/08 53 13 88
Fax: + (250) 530 644/211
Email: [email protected]

AIRES PROTéGéES

La réserve forestière de la patte d’oie, République du Congo

La réserve forestière de la patte d’oie, créée en 1938, reste l’unique poche de forêt naturelle à Brazzaville. Cette forêt de type mixte (blocs de forêt naturelle mésophile et de plantations), qui s’épanouit en plein cœur de la capitale congolaise, couvre une superficie encore appréciable, 125 ha contre 214 ha lors de sa création en 1938. Elle appartient à l’Etat congolais.

La Direction régionale de l’économie forestière de Brazzaville (DREFB), qui a en charge la gestion du domaine forestier dans la région de Brazzaville, est l’institution responsable de la gestion de la réserve de la patte d’oie. Les principaux objectifs de cette réserve sont la conservation de la biodiversité, le tourisme de vision et la récréation. Les commissions nationales ou locales des éditions de la journée nationale de l’arbre sont devenues depuis 1985 (date de la première journée nationale de l’arbre au Congo), de véritables cadres de concertation et de décision pour les programmes ou les plans de gestion y relatifs. Les habitants de Brazzaville, impliqués eux-mêmes dans la gestion de cette réserve, comptent parmi les principaux bénéficiaires.

Le plan de gestion de cette réserve comprend deux volets:

Des programmes de réhabilitation des zones dégradées sont mis en œuvre ainsi que des suivis et évaluations. Différentes sylvicultures sont utilisées en fonction des blocs: reboisement en plein dans les zones dénudées, enrichissement en forêt naturelle par introduction de plantes autochtones (limba, okoumé, sapelli, sipo, etc.), lutte contre les incendies. Une pépinière régionale de plants forestiers et fruitiers a été mise en place. Douze éditions de la journée nationale de l’arbre sur les quinze déjà organisées ont été pour Brazzaville consacrées à la sauvegarde de la patte d’oie.

Des études à caractère scientifique sont poursuivies, notamment le suivi de la dynamique des arbres du couvert naturel. Aucune récolte de produits ligneux et non ligneux n’est permise, sauf les produits issus des cultures en système agroforestier.

Personne ayant posé candidature

Georges Claver BOUDZANGA, Ingénieur des eaux et forêts
B.P. 14.379 Brazzaville, Congo
Tel: + (242) 66 73 21 ou 242 66 74 83
Fax: + (242) 81 01 82 (s/c Ange Matangana)
Email: [email protected] / [email protected]

Personne à contacter pour plus d’informations

François NTSIBA, Docteur Ingénieur des eaux et forêts
B.P. 98 Brazzaville, Congo
Tel: + (242) 66 33 02
Email: [email protected]

FORêTS COMMUNAUTAIRES

La forêt communautaire de CODEVIR, Cameroun

La forêt communautaire gérée par le Comité de développement des villages réunis (CODEVIR) d’une superficie de 4 100 ha, est localisée à l’est du Cameroun dans la zone «agricole et habitation» du domaine non-permanent de l’Etat camerounais (arrondissement de Lomié, canton Nzimé-Nord). Il s’agit d’une forêt naturelle dense humide.

Face à l’exploitation anarchique de son patrimoine forestier par une société forestière, les populations de quatre villages se sont réunis au sein de l’association CODEVIR afin d’engager un processus d’adoption de forêt communautaire. Les objectifs assignés à cette forêt sont l’exploitation des produits ligneux et non ligneux, l’exploitation agrosylvopastorale, la chasse et autres usages traditionnels.

Le plan simple de gestion a été mis en place au mois d’avril 2001 et approuvé par une lettre du Ministère en charge des forêts le 6 mai 2002. Il est élaboré par les communautés, appuyées par des formations techniques forestières de base, par l’ONG CIAD et le projet SDDL/SNV/DJA. Les financements sont propres aux communautés et proviennent des cotisations des membres et des redevances forestières issues de quatre villages: Djénou (siège), Djébé, Abakoum et Nemeyong, composés de deux ethnies (Baka et Nzime). Les habitants des quatre villages, ainsi que l’administration des forêts locales, sont impliqués dans la supervision technique et la surveillance. Dans un proche avenir, il est attendu un apport de la part d’opérateurs économiques nationaux et extérieurs dans le cadre du partenariat.

Les éléments clés du plan simple de gestion sont les suivants:

Les mesures de conservation sont les suivantes: mesures disciplinaires renforcées dans les statuts et règlements intérieurs de l’association pour pallier l’abus du droit d’usage, vulgarisation de l’agroforesterie avec alternance de produits, protection de certains arbres comme le moabi et le manguier sauvage, sensibilisation à l’environnement, surveillance de la régénération naturelle des sauvageons, respect du diamètre moyen d’exploitabilité, respect de la réglementation en vigueur, non-ouverture de nouveaux champs dans les zones de forêt primaire, exploitation basée sur la scierie portative sans ouverture de piste dans la forêt et sans pénétration des engins, veiller sur le gaspillage des ressources, rafraîchissement des limites de la forêt communautaire.

La forêt communautaire de CODEVIR au Cameroun reste un bon exemple d’appropriation et d’auto-contrôle des ressources par la population ainsi que de définition de règles et de méthodes communes d’exploitation des ressources. Avec un faible prélèvement de la ressource, l’impact est faible. Il s’agit encore d’un projet dans une phase pilote en phase de démarrage pour lequel il reste à définir les objectifs communautaires sur le moyen et long terme.

Personne ayant posé candidature

Jean Séraphin MOTTO MBOH, Responsable de la gestion des opérations forestières
CODEVIR SDDL/SNV
B.P. 19 Lomié, Cameroun
Tel: + (871) 762 104 592
Email: [email protected]

Personne à contacter pour plus d’informations

CP SDDL/SNV
B.P. 19 Lomié, Cameroun
Tel: + (871) 762 104 592
Email: [email protected]

La forêt communautaire de Ngola et Achip, Cameroun

Cette forêt, d’une superficie de 4 200 ha, s’étend sur 17 km dans l’arrondissement de Lomié au Cameroun. C’est une forêt dense humide de moyenne altitude qui n’a connu auparavant aucune exploitation industrielle. Cette forêt communautaire de la communauté des villages Ngola et Achip est gérée par un comité de développement villageois, plus précisément l’Association des familles Balagbo, Pa’a, Bamouh Bankoho, Baka et Bodja (GBOPABA). Les partenaires impliqués sont l’administration forestière, les ONG locales, les jeunes exploitants forestiers, la Fédération des Fets (UPODEFC) et les populations villageoises. Le nombre de bénéficiaires de la gestion de la forêt est estimé à 1 430 personnes. L’objectif d’aménagement assigné à cette forêt communautaire est la production et la transformation de bois de manière artisanale, la production de PFNL, la réalisation de micro projets communs et l’écotourisme.

L’élaboration du plan simple de gestion a démarré en novembre 1998 avec l’appui technique du projet SDDL/SNV (Soutien au développement durable dans la zone de Lomié/organisation néerlandaise pour le développement) au titre d’une nouvelle expérimentation pilote d’un modèle d’aménagement relatif au concept de foresterie communautaire au Cameroun. Ce plan présente les activités à mener dans la forêt durant les cinq premières années d’autogestion.

Un inventaire de la ressource ligneuse a eu lieu ainsi que des enquêtes socioéconomiques. Un zonage de la forêt communautaire a été établi ainsi que son découpage en trois secteurs (2 secteurs de forêt primaire et une zone d’habitation et agriculture). La délimitation de la zone a été effectuée. La rotation a été définie à 24 ans et la possibilité par contenance de 175 ha par an, avec une possibilité de prélèvement d’un volume de 1 000 m3 de bois débité par an.

Le plan simple de gestion a été approuvé, la convention de gestion signée, le rapport annuel 2001-2002 et le plan annuel d’activité 2001-2002 approuvés. La notification de démarrage d’activité a été signée et les activités d’exploitation et de commercialisation réalisées malgré de nombreuses difficultés liées au mode d’exploitation. Les rapports d’activités ont été effectués mais le plan d’aménagement définitif est en cours d’élaboration en étroite collaboration avec le CEF-Dja spécialisé pour la réalisation des travaux forestiers ainsi que l’UPODEFC à travers son plan stratégique de mise en œuvre du projet d’installation d’une unité mobile de transformation des produits issus des FC dans la région de Lomié-Dja.

Les mesures de conservation mises en place reposent sur le double principe de continuation des activités menées exclusivement par les membres de la communauté, notamment l’exercice réglementé des droits d’usage, le développement d’une palmeraie communautaire, le délianage, l’exécution de l’exploitation par la communauté elle-même en vue de réduire les dégâts multiples causés par les exploitants forestiers. Un comité de vigilance sera également mis en place pour la surveillance de la forêt. En ce qui concerne la régénération des zones dégradées, un programme est en cours, notamment la réalisation d’inventaires multiressources ainsi que l’identification de semenciers.

Personne ayant posé candidature

Feu Théodore ANDANG, s/c B.P. 19 Lomié, Cameroun

Personne(s) à contacter pour plus d’informations

NTSIE MIKOUA Hervé Omer Gbopaba/UPODEFC
s/c B.P. 19 Lomié, Cameroun
Tel: + (871) 782 99 29
Email: [email protected] 
ANDANG NTYNTY Aubin S/C B.P. 19 Lomié Cameroun

La forêt communautaire de Nzienga-Mileme, Cameroun

Il s’agit d’une forêt dense humide naturelle d’une superficie de 4 490 ha, appartenant à l’Etat et ayant le statut de forêt communautaire. Elle se situe à Lomié à l’Est du Cameroun. Elle se divise en trois grands secteurs:

Les objectifs de gestion sont l’amélioration des conditions de vie des populations locales et l’utilisation durable de la forêt. Elle est gérée par l’ONG «Protection de l’environnement, recherche et appui au développement» (PERAD). Un opérateur économique assure l’exploitation de la forêt sous le contrôle de l’ONG et d’un comité de surveillance villageois. Le chef du poste forestier, représentant de l’administration, aide le chargé des opérations forestières à faire ses rapports et à remplir les lettres de voiture pour la circulation du bois débité. Les ouvriers sont des villageois employés par l’opérateur économique et des ouvriers qualifiés qui travaillent sur machine (Lucas mil).

L’aménagement a été mis en place depuis 1999, avec pour principaux points clés:

Le prélèvement est de l’ordre de 3 à 5 arbres par hectare. L’exploitation ne nécessite pas d’engins lourds ni d’ouverture de pistes. Les mesure de conservation concernent l’identification et la protection des semenciers et l’interdiction de la chasse des grands primates. Un comité de surveillance est mis en place pour réaliser le suivi de l’exploitation du bois d’œuvre et de la chasse de subsistance. Un système agroforestier sera mis en place sur les zones destinées aux plantations. Dans sa dimension socioéconomique, les revenus tirés de l’exploitation de la forêt contribuent à l’amélioration des conditions de vie des populations des deux villages concernés par l’exploitation de la forêt communautaire.

Personnes ayant posé candidature

Angèle ANKOH
Isidore KPAMAN
B.P. 23 Lomié, Cameroun
Tel: + (237) 758 85 45
Email: [email protected] .

Personne à contacter pour plus d’informations

Angèle ANKOH
B.P. 23 Lomié, Cameroun
Tel: + (237) 221 64 96
Email: [email protected]

La réserve forestière de la zone de Meme River, Cameroun

Il s’agit d’une forêt tropicale dense humide décidue de plus de 1 450 ha, située dans la Subdivision de Mbonge au Cameroun. Une large rivière (Meme River, 40 m de large) passe au sein de cette forêt. Récemment, la surface concernée a été augmentée à 20 000 ha, impliquant ainsi la Division de Meme et de Ndian. Elle est sous la tutelle de la Fédération de la diversité écologique et environnementale pour l’amélioration agriculturale et des droits humains (The Federation of environmental and ecological diversity for agricultural revampment and human rights). Cette forêt est la propriété des peuples de Bakundu et Mbonge qui en sont également les bénéficiaires. Plus de 25 000 personnes et 10 villages sont touchés par cette gestion.

L’aménagement de cette réserve forestière a été initié depuis 1991. Les objectifs de gestion de cette forêt sont multiples: usages communautaires et protection des sols et des bassins versant.

Les éléments clés de cette gestion sont les suivants:

Le résultat est que la forêt n’est pas touchée par les incendies de forêt ou par une exploitation excessive de bois et produits forestiers. La rivière Meme contient toujours ses innombrables espèces aquatiques et son gradient.

Personne ayant posé candidature et à contacter pour plus d’informations

M. Tcharbuahbokengo
PO Box 321 Kumba, Meme
S.W.P. Cameroun
Tel: + (237) 3354483
Fax: + (237) 3322311
Email: [email protected]

LES LEçONS APPRISES6

VERS UNE PRISE DE CONSCIENCE ET UNE VOLONTé RéELLES ET UN BOULEVERSEMENT DES MENTALITéS

La volonté et la préoccupation des gouvernements d’Afrique centrale d’assurer la gestion durable de leurs ressources forestières sont affichées dans les nouvelles politiques forestières émergentes dans la sous-région. C’est en effet dans un cadre national harmonieux que s’inscrit l’aménagement forestier et le choix d’une politique forestière est un préalable à l’action des aménagistes. Le monopole accordé à l’Etat dans la gestion forestière n’a cependant pas garanti par le passé la conservation et l’utilisation durable des ressources forestières. Ces nouvelles politiques viennent alors révolutionner les pratiques de gestion de l’espace forestier en proposant de nouvelles voies alternatives: responsabilisation collective, décentralisation, etc., avec l’émergence de domaines d’application tels que les forêts communautaires, l’aménagement pour la production de bois avec la participation des populations et la création de réserves communautaires.

Avec le changement des stratégies de gestion et ces réformes politiques, de nouveaux acteurs ont émergés : paysans, communautés locales, ONG, secteur privé, services techniques gouvernementaux, etc. De plus, ces nouveaux modes de gestion induisent notamment une certaine reconversion des cadres forestiers et un transfert d’organisations et de responsabilité, des structures étatiques vers des structures privées (ONG, concessionnaires, etc.). Dorénavant, les communautés ont conscience des réelles opportunités offertes par l’aménagement forestier car elles envisagent un système endogène de création de richesses à partir de l’utilisation des ressources naturelles de leur forêt afin de s’attaquer à la résolution des besoins pratiques et des intérêts stratégiques des communautés. La révolution provoquée par la mise sous aménagement durable d’une forêt s’illustre également à l’intérieur de l’entreprise forestière: nouveaux savoir-faire, nouvelles méthodes de travail, nouvelles relations en interne et avec les partenaires extérieurs, etc. De plus, ce sont les entreprises forestières elles-mêmes qui recherchent et exécutent dorénavant les aménagements forestiers de leur concession.

VERS UNE GESTION FORESTIèRE PARTICIPATIVE ET L’éTABLISSEMENT ET LE MAINTIEN DE PARTENARIATS SOLIDES

L’émergence et l’implication de nouveaux acteurs n’apportent pas seulement un appui important au secteur forestier, mais permet également de créer de nouveaux partenariats entre les acteurs. Le deuxième enseignement est alors à rechercher dans les formidables progrès du dialogue entre les partenaires de la gestion durable en Afrique centrale ces dernières années. En effet, les ONG, les représentants des populations, les agents de l’administration, les exploitants forestiers et les chercheurs se rencontrent, échangent des idées et progressent ensemble dans l’intérêt commun. Les forêts font l’objet d’un nombre d’enjeux importants et variés et la gestion durable des forêts doit être profitable pour toutes les parties prenantes.

Ainsi, l’établissement et le maintien des partenariats stratégiques et efficaces apparaissent alors comme des facteurs importants de la gestion durable des forêts qui tiennent compte à la fois de la différence de niveaux d’intérêts et de la convergence des intérêts entre tous les partenaires et acteurs de cette gestion. Ceci permettrait alors aux partenaires d’atteindre leurs objectifs respectifs. Le partenariat implique le même niveau de responsabilité dans l’entente avec (i) l’identification d’objectifs communs, (ii) un cycle de négociation et (iii) la signature d’un accord de partenariat.

Pour les forêts de production, les relations sociales au niveau de l’entreprise et dans la région sont importantes en raison de l’implication des ouvriers et des villageois à la mise en œuvre du plan d’aménagement. Au niveau de l’entreprise forestière, les avantages concernent notamment l’assurance d’une pérennité de l’approvisionnement de la ressource, la planification de la commercialisation locale et l’exportation. La formation professionnelle et l’implication des autres partenaires, tels que les ONG et les populations, constituent alors des éléments importants. Il s’agit d’institutionnaliser une approche de la gestion des ressources naturelles axée sur le dialogue et la communication.

On note également la participation d’usagers parmi les plus faibles et traditionnellement marginalisés comme les Pygmées. La contribution du savoir indigène apparaît alors comme un élément important du processus de gestion forestière participative. Une autre leçon importante apprise dans ce processus est l’efficacité du renforcement des capacités des populations à travers «apprendre en faisant». Des bénéfices concrets sont indispensables pour fournir les incitations nécessaires à une totale participation. Le plus grand défi auquel est confronté le processus de gestion participative reste alors celui de générer des revenus et des mécanismes de distribution de ces bénéfices aux communautés.

VERS UNE MEILLEURE CONNAISSANCE DE LA RESSOURCE ET UNE PRISE EN COMPTE DES DIFFéRENTES FONCTIONS ET USAGES DE LA FORêT

L’autre tendance concernant les pratiques d’aménagement en cours dans la sous-région, est la prise en compte dans la gestion forestière des problématiques liées aux fonctions protectrices et écologiques (conservation de la biodiversité, réduction des impacts d’exploitation), sociales et culturelles de la forêt (sécurisation du patrimoine forestier par exemple) en plus de la fonction productive de la forêt. Les objectifs de production s’associent alors à d’autres objectifs, comme celui de conserver la biodiversité. Le défi est alors de créer des approches multidisciplinaires opérationnelles dans leur conception et mise en œuvre sur le terrain, prenant en compte les différentes dimensions de la durabilité. La biodiversité est ainsi parfois incluse dans les inventaires multiressources d’aménagement. Néanmoins, les normes d’inventaires multiressources restent à développer et à valider. Parfois, des activités relatives à la gestion de la faune sont intégrées dans les concessions forestières. On observe également le développement de techniques de prélèvement à faible impact telles que celles décrites dans les «Normes d’intervention en milieu forestier, Cameroun» afin d’allier conservation et production. Les dimensions sociale et culturelle peuvent également être abordées grâce à des méthodes participatives. Dans une forêt multiusages et multifonctions, le succès de l’aménagement repose alors sur la communication continue et la collaboration soutenue entre les différentes parties intéressées. Il s’agit également de concilier le droit coutumier et le droit moderne et de créer un cadre de concertation.

La production se diversifie et peut inclure les produits forestiers non ligneux (PFNL) par exemple ou l’écotourisme, etc. La prise en compte de tels produits se fait parfois lors des études préparatoires au plan d’aménagement (relevés des PFNL lors des inventaires d’aménagement et enquêtes socioéconomiques). Citons également les systèmes agroforestiers sur les terres paysannes qui incluent des arbres à usages multiples et qui continuent d'être l’une des principales sources de revenus des populations, même si elles n’ont pas jusqu’ici fait l’objet de la même attention que la foresterie communautaire.

Les exemples en cours d’aménagement forestier nous montrent également les progrès considérables réalisés dans la connaissance des écosystèmes et des ressources forestières. En effet, l’aménagement se base dorénavant sur une connaissance fine de la situation initiale de la forêt, de ses multiples ressources et de son contexte social. L’inventaire forestier d’aménagement reste alors l’élément clé de la planification à long terme des activités dans une forêt. C’est ainsi l’occasion unique de relever le maximum d’informations sur le territoire à gérer. Cependant, il manque encore la vision dynamique d’ensemble de la ressource naturelle et de l’écosystème. Pour répondre à une partie de ces questions, des dispositifs expérimentaux ont été installés et dans cette tâche, une collaboration avec les instituts de recherche est primordiale.

VERS UNE APPROCHE INTéGRéE ET UNE VISION SUR LE LONG TERME

Dans ce nouveau modèle émergeant de gestion forestière décentralisée, négociée et dont la responsabilité est dévolue aux acteurs locaux, les différentes dimensions de la durabilité sont prises en compte avec plus ou moins de succès. Outre sa dimension temporelle sur le long terme, les dimensions économiques et techniques, sociauxculturels et écologiques de la durabilité tentent d’être abordées grâce à une approche intégrée dans la conception et de la mise en œuvre de l’aménagement forestier. Celui-ci essaie alors d’intégrer et de gérer durablement, sur le long terme, un espace forestier et une ressource avec certains outils de production et en accords avec les différentes parties prenantes de la gestion forestière. Ainsi, les règles d’accès à la ressource se clarifient et ses modes de gestion se définissent. Les capacités de production et de transformation (industrielles ou artisanales) s’adaptent et la ressource est renouvelée et entretenue. Des efforts significatifs ont été entrepris pour fournir les guides techniques nécessaires à la mise en place sur le terrain de pratiques de gestion durable d’aménagement. Des efforts sont également réalisés pour développer des critères et indicateurs, grâce auxquels la durabilité de l’aménagement forestier peut être évaluée, mais le processus de certification des forêts n’est quant à lui toujours pas opérationnel, bien qu’il reçoive actuellement une attention considérable.

Le problème de l’échelle de temps utilisée dans l’aménagement forestier se pose du fait que l’arbre est une plante pérenne à croissance lente. Ceci entraîne des difficultés en particulier dans l’évaluation des pratiques sylvicoles en termes de conséquences à long terme sur la dynamique forestière et sur l’écosystème en général, ceci afin de définir une sylviculture assurant la conservation et la production durable des forêts. L’adoption de pratiques d’aménagement durable est plus aisée dans le cadre d’aménagement à long terme, comme c’est le cas pour les concessions par exemple, afin de garantir à l’exploitant un accès sécurisé à la ressource.

LES DéFIS POSéS PAR L’AMéNAGEMENT FORESTIER DURABLE EN AFRIQUE CENTRALE

D’une façon générale, les différentes actions et initiatives en cours, bien que prometteuses, se heurtent le plus souvent à des obstacles de différents ordres:

CONCLUSION ET PERSPECTIVES

Le secteur forestier en Afrique centrale est en pleine mutation. Depuis les modèles de gestion forestière simples et rigides en vigueur par le passé, les modèles se complexifient. Le système de gestion centralisé et imposé d’hier, dominé par l’Etat et excluant les populations locales de toute décision liée à l’aménagement forestier et sa mise en œuvre, tend à se décentraliser et à se négocier. Les interventions dans le secteur forestier axées auparavant sur la production de bois d’œuvre et la création de revenus, inclut dorénavant les différents produits et services, les opportunités économiques pour les communautés et les individuels, et veulent aider à la diminution de la pauvreté et contribuer à la conservation de la biodiversité. L’aménagement forestier analytique et réductionniste propre au champ technique du passé, se modifie et s’axe vers une gestion participative et tente d’utiliser une approche multidisciplinaire et intégrée, en impliquant paysans, communautés locales, ONG, opérateurs du secteur privé, services techniques gouvernementaux et leaders politiques. La production et les objectifs se diversifient, sur un plus long terme, pour y inclure les multiples bénéfices issus de la forêt, y compris la fourniture de biens et de services environnementaux.

Néanmoins, le succès de la gestion forestière dépendra de l’établissement de conditions préalables comme la diminution de la pauvreté, l’amélioration du bien-être des populations, l’implication des acteurs aussi bien au niveau local, national, régional et international. La gestion forestière demande plus que des ressources financières. Elle demande également une volonté politique, des investissements sociaux et le plus important, l’implication active des acteurs locaux, comme les communautés et les exploitants forestiers. Elle implique également une plus grande attention dans le financement durable à travers l’établissement et la gestion transparente de mécanismes de financement. Les investissements sont aussi de l’ordre du renforcement des capacités humaines et institutionnelles et de la dissémination des connaissances.

La définition utilisée7 en Afrique pour désigner les surfaces forestières aménagées est «la surface de forêt qui est aménagée pour des buts variés (conservation, production, autres) en accord avec un plan d’aménagement, formel et approuvé au niveau national, durant une période suffisamment longue (5 ans ou plus)». Compte tenu de cette définition, il est difficile de trouver au niveau national des pays d’Afrique centrale qui fournissent des informations complètes sur les surfaces forestières couvertes par un plan d’aménagement forestier qui soit à la fois formel et approuvé au niveau national. Néanmoins, à l’échelle nationale, chacun des pays d’Afrique centrale a adopté une stratégie et un plan d’action qui tiennent compte de leur spécificité. Comme nous l’avons vu dans les exemples d’aménagement forestier résumés dans ce document, des règlements de gestion ont été proposés pour chaque type de forêt, comme l’obligation de réaliser l’inventaire de la ressource et de proposer un plan d’aménagement avant toute exploitation commerciale au Gabon. Au Congo et au Cameroun, le domaine forestier de l’Etat a été divisé en unités forestières d’aménagement comportant des schémas d’utilisation et de développement des ressources. Des plans simples de gestion sont également réalisés dans les forêts des communautés villageoises, etc. Des efforts significatifs ont été entrepris pour fournir les guides techniques nécessaires à la mise en place sur le terrain de pratiques de gestion durable d’aménagement dans la sous-région. Des efforts sont également réalisés pour développer des critères et indicateurs, grâce auxquels la durabilité de l’aménagement forestier peut être évaluée, mais le processus de certification des forêts n’est quant à lui pas encore opérationnel dans la plupart des pays, bien qu’il reçoive actuellement une attention considérable.

Dans le cadre du projet Recherche d’excellence, l’identification de forêts parmi les mieux aménagées d’Afrique centrale, après un travail acharné de plus d’une année, a abouti à 24 nominations alors que plus de 250 personnes, organisations et réseaux avaient été contactés. Nous pouvons néanmoins apprécier la qualité des nominations et des exemples retenus à travers les études de cas dont la liste est présentée en annexe 1. Outre la publication de ces 14 études de cas, les actes de l’atelier de travail organisé par la FAO et ses partenaires à Kribi (Cameroun, 10-14 septembre 2002) dans le cadre du projet Recherche d’excellence, sur les pratiques de gestion durable des forêts tropicales en Afrique centrale, ont été récemment publiés par la FAO8, ainsi que l’étude sur la situation et les tendances incluant les profils nationaux9 des 11 pays de la sous-région.

La sélection de forêts aménagées en Afrique centrale, pour une vaste gamme d’objectifs et dans différents contextes, nous permet de connaître leurs expériences en matière de gestion durable forestière ainsi que les leçons retenues pouvant être répliquées ailleurs. La problématique de la gestion durable des forêts d’Afrique centrale est en effet présentée à travers ces exemples sous ses différentes facettes. Il importe à présent de poursuivre les contacts établis tout au long de ce projet, et de les élargir à d’autres partenaires. Dans l’avenir, il sera important d’assurer le suivi et l’appui de ces échanges d’expériences et d’informations à travers la mise en réseau et la collaboration avec les réseaux déjà existants, la poursuite ou l’initiation d’activités spécifiques à l’échelle nationale ou de certaines forêts en vue d’améliorer les pratiques actuelles.

Le projet Recherche d’excellence traduit la volonté évidente et la préoccupation des gouvernements d’Afrique centrale d’assurer la gestion durable de leurs ressources forestières. Si les remous sociopolitiques, voire les guerres civiles qui ont fortement secoué les pays de la sous-région, ont pendant plusieurs années entravé la mise en œuvre de tout programme de gestion durable des forêts, il est heureux de noter l’engagement actuel, tant de la part des gouvernements que de la communauté internationale, en faveur des forêts du bassin du Congo. La conjonction des démarches actuelles entreprises dans le cadre du Plan d’action environnemental du NEPAD, du Plan de convergence de la COMIFAC et du Partenariat sur les forêts du bassin du Congo, pourrait créer dans un futur proche, un cadre favorable au développement de la gestion durable des forêts de la sous-région.

6 Ce chapitre, ainsi que les conclusions, sont tirés d’un article concernant le projet Reherche d’excellence et ses résultats, à paraître prochainement:
Amsallem I., Loyche Wilkie M., Koné P. et Ngandji M. A paraître. Gestion forestière en Afrique centrale: à la recherche de l’excellence. Un programme de partenariat FAO/Pays-Bas. Bois et forêts des Tropiques. CIRAD, Montpellier, France.
7 FAO (2001). Status and Trends in Forest Management Worldwide. 1980-2000. By Mette Løyche Wilkie, November 2001. Forest Management Working Papers, Working Paper 6. Forest Resources Development Service, Forest Resources Division. FAO, Rome (unpublished).
8 FAO. (2003). Conservation et gestion durable des écosystèmes des forêts tropicales humides de l’Afrique centrale. Actes de l’atelier régional sur les pratiques de gestion durable des forêts tropicales en Afrique centrale, Kribi, Cameroun, 10-14 septembre, 2002. Avril 2003. Isabelle Amsallem (ed.). FAO, Rome.
9 FAO. (2002). Situation et tendances de l’aménagement forestier en Afrique centrale. Par Isabelle Amsallem, novembre 2002. Document de travail FM/3F rev.1. Service de la mise en valeur des ressources forestières, Division des ressources forestières. FAO, Rome (non publié).

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