Formuler des politiques ayant pour objectif le développement agricole et la réduction de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire dans les pays en développement requiert la capacité d’analyser et de synthétiser une grande quantité d’information et de données, d’interagir avec des personnes ayant des intérêts, des points de vue et des profils très différents. Ce travail exige également la prise en compte de facteurs économiques (macro, méso et micro), démographiques, technologiques, institutionnels, sociaux et politiques. Il demande également à celui qui le fait de se reporter à l’histoire récente - et parfois même plus ancienne - à l’expérience acquise dans d’autres pays, et s’intéresser tant au futur immédiat qu’au moyen ou long terme. Il impose aussi une conscience de l’évolution de la situation internationale et des conséquences que l’environnement international pourra avoir sur le pays pour lequel l’on formule des politiques. En d’autres termes, il s’agit là d’un processus complexe, d’aucuns diraient même d’un art.
La formulation de politiques de développement agricole, de sécurité alimentaire et de réduction de la pauvreté demande des connaissances considérables, de solides théories, des compétences pluridisciplinaires, des méthodes et outils adaptés ainsi que la capacité de relations interpersonnelles. Une partie importante de ce bagage peut être enseignée dans des cours. Cependant, tant que ces connaissances et ces compétences ne sont pas mobilisées et combinées de façon appropriée, dans un contexte d’informations partielles, douteuses et contradictoires, sous la pression du manque de temps et dans un contexte institutionnel donné, il est difficile d’être sûr qu’une véritable capacité de formulation de politiques ait été créée. Ce sont ces conditions imparfaites mais réelles que l’étude de cas «Southland» cherche à simuler afin que les participants puissent mobiliser tout leur savoir-faire en vue d’un objectif commun et acquérir un peu d’expérience dans des conditions proches de «la vie réelle».
L’étude de cas «Southland» a été créée par la FAO, en collaboration avec l’Imperial College London - alors connu sous le nom de Wye College - dans les années 1990, au moment où l’ajustement structurel et la stabilisation économique faisaient l’actualité. Elle a été, depuis lors, utilisée avec succès très souvent un peu partout dans le monde. Elle a été réactualisée au fur et à mesure que se déroulait l’histoire du pays imaginaire de «Southland», en suivant des cheminements semblables à ceux de biens des pays en développement. Mais elle n’avait encore jamais été publiée. Nous espérons que sa publication aidera à mieux la disséminer et qu’elle sera encore plus largement utilisée par les institutions de formation travaillant à travers le monde dans les domaines du développement agricole et de la sécurité alimentaire.
Mafa Chipeta
Directeur
Division de l’assistance aux
politiques
