Suite à la présentation du Document cadre des politiques à la table ronde des donateurs tenue à Paris, au début de 1993, le Gouvernement du Southland reçut du Fonds monétaire international (FMI) une Facilité dajustement structurel renforcée (FASR) conditionnée par la mise en uvre dun programme de réforme des politiques macroéconomiques. La Banque mondiale offrit ce que l'on espérait être le premier d'une série de prêts sectoriels - connus sous le nom de «Prêts dajustement sectoriel» (SECAL de langlais Sectoral Adjustment Loans), sous condition dexécution de réformes dans les différents secteurs. Le SECAL avait été donné en 1993 en appui aux réformes des politiques industrielles et il était envisagé quun autre SECAL serait dédié au secteur agricole et alimentaire. Cependant, le choc provoqué par la sécheresse de la saison de 1994/1995 obligea le gouvernement à donner priorité à laide alimentaire d'urgence, renvoyant à une date ultérieure la mise en uvre des réformes dans le domaine agricole et rural.
En 1997, le gouvernement subit à nouveau une pression considérable des Institutions financières internationales (IFI) pour engager un programme de réformes qui comporterait des changements institutionnels importants. En particulier, le FSB (Food Supply Board) fut transformé en FSA (Food Security Agency), ouvrant le chemin à la libéralisation du marché des céréales.
Au milieu des années 90, la Banque mondiale abandonna les SECAL comme instrument de prêt et poursuivi son soutien aux réformes sectorielles grâce aux Programmes sectoriels dinvestissement. Suivant les termes de ce nouveau type de prêts, lassistance au développement était prévue au moyen dun programme intégré pour le secteur en question avec la participation de tous les principaux donateurs en support à une stratégie conjointement définie.
Après un processus de consultation avec les partenaires de développement et les parties prenantes nationaux, dont les résultats furent retardés à cause de la sécheresse de 1994-1995, le Gouvernement du Southland formula un Programme dinvestissement pour le secteur agricole (PISA) en vue dobtenir des crédits pour la réforme du secteur agricole et alimentaire. Le programme fut présenté à la table ronde des donateurs tenue à Genève en 1998 qui accepta de le financer. Une partie du financement se ferait sous forme de dons octroyés par certains partenaires bilatéraux.
Lessence du PISA de 1998 était une priorité à laugmentation de lefficacité économique du secteur, des marchés intérieurs plus compétitifs, plus dinvestissements intérieurs, davantage de recettes provenant de lexportation et des changements institutionnels. Les objectifs prioritaires étaient:
(i) De fortes réductions des dépenses budgétaires pour les interventions dans le secteur agricole, ce qui exigeait une diminution des subventions pour les organismes de commercialisation déjà initiée en 1997 à travers la réforme du FSB et la continuation de la réduction des subventions sur les intrants et le crédit;
(ii) Quelques privatisations et des contrats de sous-traitance de certains services agricoles (exception faite pour la recherche en faveur des petits agriculteurs);
(iii) Une réforme de la commercialisation des intrants et des produits agricoles, pour y réduire le rôle de létat et y augmenter le niveau de compétition;
(iv) Des réformes des politiques et des systèmes de stockage des céréales;
(v) Des réformes dans les finances rurales pour établir un système viable capable de supporter un nombre croissant de paysans (auquel on devrait parvenir en supprimant les subventions et le contrôle des prix pour les banques rurales, ce qui devait stimuler la compétition pour sengager dans le domaine dactivité qui devait devenir rentable);
(vi) Le soutien à lagriculture dexportation;
(vii) La réforme du sous-secteur de lirrigation, notamment du système de gestion des périmètres irrigués pour petits exploitants et du lien entre les secteurs de lirrigation, hydroélectrique et minier;
(viii) La privatisation des fermes détat;
(ix) Le développement des programmes spéciaux basés sur lagriculture en vue de la réduction de la pauvreté dans les zones rurales désavantagées, et des possibles effets nocifs de la réduction des dépenses de létat et des autres réformes, tout en établissant des alliances avec des ONG fournissant des services agricoles;
(x) La protection de lenvironnement et, si nécessaire, des actions de réhabilitation de lenvironnement; et
(xi) La décentralisation pour accroître les responsabilités des gouvernements locaux, restructuration interne du Ministère de lagriculture, de lalimentation et des ressources naturelles pour ladapter à son nouveau rôle.
A partir de 2002, lopinion générale parmi les observateurs internes et externes du Southland était que le PISA navait pas donné de résultats satisfaisants et cela pour plusieurs raisons, parmi lesquelles:
(xii) Une faiblesse généralisée et prononcée des prix mondiaux des produits primaires, laquelle avait affecté la valeur des exportations agricoles;
(xiii) Combinée avec la libéralisation du commerce extérieur, la diminution des prix mondiaux des produits alimentaires avait réduit les prix perçus par les petits producteurs des produits alimentaires de base quand ils avaient des surplus destinés à la vente sur les marchés locaux, ce qui réduisait dautant lincitation à produire pour le marché;
(xiv) Des échecs dans la réforme institutionnelle, notamment:
a. Les réformes de la politique de finance rurale avaient eu des effets contraires à ce qui avait été prévu. La fin des subventions et les contrôles de prix avaient donné lieu à une augmentation accentuée des taux dintérêt, basés sur le taux des bons du Trésor, plus 5 à 10 pour cent. (Le gouvernement avait lutté sans succès contre son déficit budgétaire qui, selon le FMI, devait être entièrement financé par des emprunts auprès du secteur privé national, ce qui avait nécessité un taux dintérêt élevé des bons du Trésor). Il y avait eu un fort déclin des emprunts agricoles et une diminution comparable des achats dintrants agricoles, lesquels étaient largement financés par le crédit.
b. La fin des subventions sur les engrais avait encore davantage déprimé la demande pour les intrants agricoles (quoiquil soit admis que cela avait contribué à réduire la contrebande vers les pays voisins qui avaient éliminé leurs subventions sur les engrais trois ans avant le Southland).
c. La réforme du FSB avait connu des grandes difficultés de mise en uvre. En fait, la FSA, nouvellement créée, s'était retirée des marchés intérieurs, à l'exception des zones reculées où le gouvernement était préoccupé par l'absence de source alternative de fourniture de services. Le secteur privé était encouragé à prendre à son compte, sur tous les marchés, les fonctions de commercialisation et de distribution de la nourriture qui étaient auparavant celles de lancien FSB, mais létat, en dépit de son accord formel avec les IFI, n'était pas disposé à abandonner les fonctions essentielles du FSB, pour des raisons de sécurité alimentaire. Il était conscient du rôle très utile que le FSB avait joué dans la gestion de la sécheresse de 1994/5, et il avait conscience des répercussions politiques de la suppression des fonctions d'une agence qui était vue par les agriculteurs comme une partie essentielle du paysage institutionnel rural. Après la suppression presque totale des subventions à la FSA, au moment de sa création avec des fonctions réduites, ce qui avait affecté négativement les activités de commercialisation dans les zones éloignées, les paiements furent réactivés en 2000 et en 2001, quand la FSA reprit des activités d'achat et de vente, le gouvernement s'étant rendu compte de la lenteur avec laquelle les fonctions de commercialisation et de distribution de la FSB étaient reprises par le secteur privé. La proximité des élections de l'année 2000 nétait certainement pas non plus étrangère à cette décision.
d. Des progrès très lents dans la réforme du Ministère de lagriculture, de lalimentation et des ressources naturelles où, en dépit d'un processus consultatif assez approfondi danalyse fonctionnelle impliquant le personnel et les parties prenantes externes, très peu de changements se sont produits et, en particulier, seulement un petit nombre de fonctionnaires a été transféré des bureaux centraux vers les districts. En outre, la délégation des responsabilités vers les districts a rencontré une résistance considérable de la part des dirigeants centraux. Une incertitude prolongée sur des perspectives individuelles du personnel a aussi contribué à faire baisser le moral, le degré dinitiative et la productivité des cadres. Le retard dans le processus de réforme peut aussi être attribué aux difficultés rencontrées pour résoudre certaines questions fondamentales (telle que celle de la réforme des salaires et des bonus financiers, la création d'un nouveau cadre du personnel dadministration, etc.) qui ne peuvent être résolues au niveau du Ministère de lagriculture, de lalimentation et des ressources naturelles. On peut espérer que la réforme globale du secteur public, lancée par le Président de la République en juillet 2002, facilitera le processus de réforme institutionnelle, dans le cadre duquel le Ministère de lagriculture, de lalimentation et des ressources naturelles fait office de ministère pilote.
e. Les services de recherche et de vulgarisation en faveur des petits producteurs ont continué à se détériorer en grande partie par manque des fonds, ce qui, dans ce dernier cas, a fortement réduit leur mobilité. La provision de services agricoles par les ONG directement financées par les donateurs s'est accrue rapidement dans certaines régions, ce qui a certainement été une évolution positive pour les populations concernées. Cependant, on observe encore peu de coordination entre leur système et celui de létat. En outre, les meilleures conditions financières et de travail offertes au personnel par les ONG ont entraîné un appauvrissement en ressources humaines des organismes publics.
f. Les mesures visant à augmenter le prix de leau ont rencontré un succès partiel, dans la mesure où les recettes ont connu une augmentation et le montant des subventions a été tenu sous contrôle. Cependant, les paysans les plus pauvres, situés aval des périmètres irrigués, ne semblent pas encore avoir bénéficié de laugmentation de la disponibilité en eau.
g. La détérioration générale des services publics destinés aux agriculteurs et l'absence de développement du secteur privé au niveau anticipé, ainsi que linsuffisance des progrès dans la réduction de la pauvreté rurale. (Cependant, ceci a été compensé par quelques développements positifs, par exemple: la libéralisation des produits de rente à valeur élevée a stimulé le développement de services de fourniture des intrants et la signature de contrats de productions avec les petits exploitants, et certaines banques ont montré un intérêt prudent pour faire des prêts aux entreprises privées actives dans ce domaine).
h. Les difficultés dans la mise en uvre d'un programme sectoriel géré d'une façon plutôt centralisée, dans un contexte d'une décentralisation de plus en plus forte, où lon a attribué aux Conseils de développement du district un rôle croissant dans la formulation et la réalisation dactivités multisectorielles de développement à leur niveau.
Il y a eu des succès dans laugmentation de la production par les petits producteurs de certains produits agricoles d'exportation, en dépit de la tendance défavorable des prix, et cela a généralement été attribué à lamélioration de laccès aux marchés mondiaux et au développement dans des zones à hautes potentialités des activités par quelques compagnies privées.
A la fin de 2002, les parties prenantes tombèrent daccord pour quun deuxième PISA soit être formulé en 2003 afin dassurer la continuité des financements du secteur en 2004 et les années suivantes. Lapproche précise à adopter pour ce nouveau programme na pas encore été définie et exigera certainement des négociations complexes si une approche participative est adoptée. Certains ont exprimé leur préoccupation de voir trop de discussions retarder les décisions et conduire à l'interruption des financements déjà insuffisants pour les services essentiels tels que la recherche et la vulgarisation. La NFSU en particulier commence à exercer une pression considérable pour mettre en uvre de façon plus énergique la réforme du Ministère de lagriculture, de lalimentation et des ressources naturelles, et pour redynamiser la FSA pour assurer la fourniture des services dont les petits producteurs ont un besoin urgent, particulièrement dans les zones reculées. Ces services, disait le Secrétaire général de la NSFU dans un article paru récemment dans un quotidien national, sont indispensables si lon veut atteindre les objectifs de réduction de la pauvreté.
Enfin, le Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA) inspiré par la FAO, constitue une expérience intéressante. Depuis 1997, dans des zones sélectionnées pour leur haute potentialité (NA 2 et 3) des producteurs ont été formés et ont reçu des semences, des outils et des équipements dont ils ont besoin pour augmenter la production au moyen de quatre composants complémentaires: le contrôle de leau, lintensification des systèmes de cultures, la diversification des systèmes de production, et lanalyse et la résolution des contraintes. La première phase du programme était conçue pour être progressive, avec des activités couvrant peu à peu une zone plus grande et des composantes plus nombreuses. Une évaluation préliminaire du PSSA au Southland montrait que ce programme avait un bon nombre des caractéristiques positives:
(i) Il renforce la conscience nationale du problème de la sécurité alimentaire et encourage lappropriation du PSSA et la responsabilité des nationaux;
(ii) Il attire l'attention sur lagriculture, lalimentation et la nutrition, lesquelles tendaient souvent à être négligées dans les discussions concernant la pauvreté;
(iii) Il souligne que lapproche la plus efficace pour affronter les problèmes de la sécurité alimentaire est lapproche participative, facilitée par limplication des organisations et groupes dagriculteurs et lutilisation de lapproche des «écoles d'agriculture de terrain»;
(iv) Il donne priorité au fait que la disponibilité de leau est la contrainte naturelle majeure au développement de lagriculture dans beaucoup de systèmes à basse productivité; et
(v) Il met laccent sur la diversification des activités afin de compléter les revenus des ménages durant les périodes dinsécurité alimentaire, ce qui est particulièrement important pour aider les femmes, qui ont souvent la responsabilité plus directe de soccuper des enfants et nourrir tous les membres de la famille.
Lévaluation notait, de façon critique, quinitialement le PSSA avait été conçu dune manière rigide et inflexible et exigeait quil soit mis en uvre dans des zones de hautes potentialités afin daccroître rapidement la production. Ces zones étaient celles où il y avait des possibilités d'irrigation. Le lancement des activités du PSSA dans ces zones de forte potentialité était susceptible d'obtenir des résultats plus significatifs par rapport à l'amélioration de la sécurité alimentaire nationale plutôt que daffronter avec succès le problème de la sécurité alimentaire au niveau des ménages dans les zones à faible potentialité. La pauvreté et, par conséquent, linsécurité alimentaire au niveau du ménage, peut exister dans les zones à haute potentialité mais elle est en général moins aiguë que dans les zones agricoles moins privilégiées. Une preuve systématique du degré d'adoption des technologies démontrées par le PSSA nest pas disponible parce que le programme na pas, en général, collecté ce type dinformation. Léquipe dévaluation a, par conséquent, dû se forger ses impressions sur la base dinterviews avec les parties prenantes à loccasion de ses visites sur les différents sites du programme. Bien quil y ait quelques preuves de l'adoption de la technologie par les agriculteurs qui avaient participé directement aux démonstrations des technologies ou qui avaient participé aux écoles d'agriculture de terrain et, dans une moindre mesure, par ceux qui n'y avaient pas participé pendant la durée du projet, il y a relativement peu de cas d'adoption durable des technologies après la réalisation et les démonstrations du projet, ou dadoption de ces technologies par des producteurs qui navaient pas été associés au PSSA. Le PSSA a largement utilisé des subventions pour encourager ladoption des technologies vulgarisées par le programme. Ceci a pris deux formes: assurer la disponibilité gratuite des intrants aux cultivateurs, ou les leur donner à des prix subventionnés. Ceci nécessite dêtre réexaminé avec attention, particulièrement parce quil nest pas de bon augure pour ladoption durable des technologies une fois que laide apportée par le PSSA cessera, premièrement parce que les intrants nécessaires pourraient ne plus être disponibles et, deuxièmement, sils sont disponibles, ils devront être achetés au prix de marché. De même, pour des raisons de durabilité, le crédit devrait être administré par des banques compétentes plutôt que directement par le programme.
Indicateurs de performance
La situation économique en 2002 est loin d'être satisfaisante. Après trois ans de baisse du PIB par habitant au début des années 90, il eut une reprise lente entre 1993 et 1999, mais les deux dernières années ont à nouveau connu une baisse (voir diagramme ci-dessous). La présente récession est associée à des déficits du commerce extérieur, de la forte croissance du budget de l'état et à une dette extérieure très élevée. Il est remarquable que, alors que la croissance de la valeur des importations avait accéléré dès le début des années 90, celle de la valeur des exportations avait été beaucoup plus faible, baissant en fait au cours des deux dernières années. Un facteur explicatif important était une confirmation, à partir du milieu des années 90, d'une tendance à long terme vers la baisse des termes de l'échange qui avait été temporairement renversée au début des années 90. La baisse des termes de l'échange avait particulièrement affecté la valeur des exportations agricoles.
Un indicateur général de bien-être, la consommation estimée de céréales par habitant, avait atteint un maximum vers la fin des années 80 et, depuis lors, a été en baisse. De plus, une proportion croissante de besoins en céréales est satisfaite à partir dimportations. Bien que les données sur la consommation et la commercialisation des produits alimentaires soient toujours approximatives, ces indications, en conjonction avec des estimations selon lesquelles la distribution du revenu est devenue de plus en plus inégale, sont préoccupantes par rapport à une possible détérioration de la sécurité alimentaire.
SOUTHLAND: PIB REEL ET POPULATION DE 1974 A 2001
Source: Bureau national des statistiques.
Politique de taux de change
Le taux de change avait été libéralisé en 1993, et la confiance stimulée par la libéralisation avait induit un afflux de capitaux, surtout en provenance des southlandiens qui avaient gardé leur argent en dehors du pays, ce qui a eu pour effet un renforcement du taux de change. Le taux de change était basé sur un mécanisme denchères, et lon autorisa louverture de bureaux de change privés. Cependant, après 1996, un processus continu de dévaluation sest mis en place, lequel a joué un rôle déterminant dans le maintien dune assez forte inflation. Le gouvernement est daccord que des politiques fiscales et monétaires rigoureuses sont nécessaires pour stabiliser le taux de change.
Politique fiscale
Au milieu des années 90, le déficit budgétaire avait chuté des niveaux plus élevés observés pendant les années 80, mais lobjectif de 3,5 pour cent établi en accord avec le FMI navait jamais été atteint. Au contraire, le déficit s'est maintenu autour de 6 pour cent du PNB et sur les trois dernières années pour lesquelles des données sont disponibles (de 1999 à 2001), il a commencé à augmenter de nouveau, atteignant 9 pour cent en 2001. Ainsi les buts du PRPC (Prêt pour la réduction de la pauvreté et la croissance) sont:
(a) La réduction du déficit budgétaire aux alentours de 5 pour cent du PIB dici 2004, date prévue pour atteindre le stade de la prise de décision dans le cadre de linitiative PPTE;
(b) Comme lexpérience de 1990 montrait quil y avait peu de possibilités d'augmenter les recettes de létat, la plus grande partie de la réduction du déficit budgétaire devrait être obtenue en réduisant les dépenses, qui devraient baisser dun tiers en termes réels, impliquant des coupes considérables dans les services fournis par le gouvernement; et
(c) Les dépenses publiques dinvestissement, qui étaient tombées à un niveau dangereusement bas, ne devront pas être réduites dans lensemble, mais elles devront être concentrées sur lentretien et sur la réhabilitation de linfrastructure publique plutôt que sur des nouveaux projets.
Politique monétaire
Il est convenu que le gouvernement financera surtout son déficit par des emprunts nationaux, et quil couvrira avec des aides et des prêts extérieurs la partie restante. Ainsi, le taux dintérêt sera déterminé par l'offre et la demande internes de capitaux. Comme le gouvernement représente actuellement une source majeure et imprévisible de demande de capitaux, le taux dintérêt des bons du Trésor est élevé, ce qui contribue à faire monter les taux pour les emprunts du secteur privé et ralentit ainsi les activités économiques. On prévoit que la réduction des dépenses du gouvernement entraînera une baisse des taux dintérêts et, par conséquent, stimulera les investissements privés.
Politique commerciale
En tant que signataire du GATT, le Southland a ratifié laccord du Cycle de lUruguay en 1994 et adhéré à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) comme membre fondateur. Tous les systèmes de licence à l'importation ont été supprimés, y compris ceux dans les secteurs agricole et alimentaire, et il y a eu un progrès substantiel vers la tarification de certains produits manufacturés, en conformité avec les règles de lOMC et conformément aux accords signés dans le cadre de la SCC et du CCM. En ce qui concerne la politique agricole, il y a actuellement un débat dans le Southland sur le niveau de contrainte imposé en matière de politiques par ces accords et les points de vue divergent quant au niveau d'intégration que le Southland devrait rechercher au niveau régional. En particulier, certains sopposent à l'idée dune Politique agricole commune conçue et mise en uvre au sein de la SCC, par peur de voir des politiques défavorables à lagriculture nationale définies au niveau régional et légalement contraignantes. Certain craignent également que les produits agricoles en provenance des pays les mieux dotés ou plus avancés au sein des organisations régionales ne viennent inonder le marché du Southland. Les obligations tarifaires négociées au sein de lOMC permettent encore des niveaux de protection élevés pour le secteur agricole, plus élevés que les tarifs appliqués, notamment des tarifs plus élevés sur les céréales importées. Cependant, le gouvernement a résisté à la pression des producteurs des produits alimentaires en faveur de plus de protection, dans la mesure où il sexpose à des mesures de rétorsion de la part de la Banque mondiale et du FMI, et des pressions de groupes nationaux préoccupés par leffet quauraient des prix alimentaires plus élevés sur l'inflation et le bien-être de certaines catégories de populations pauvres. Les petits producteurs, membres de la NSFU, craignent que l'OMC et les accords régionaux contribuent à la longue à les marginaliser et rendent leur possibilité de prendre part au marché, particulièrement aux marchés d'exportation, plus incertaine, à cause de normes de qualité de plus en plus rigoureuses imposées sur les produits vendus. Ils disent qu'une telle qualité ne peut être atteinte qu'en adoptant des technologies qui leur sont tout à fait inaccessibles à cause de la formation et de l'investissement quelles requièrent, à lheure même où ils ont peu accès aux services de vulgarisation et virtuellement aucun accès au crédit.
L'espoir du Southland est que le résultat des négociations multilatérales entamées dans le cadre du cycle de Doha de lOMC, actuellement en cours, puissent éventuellement conduire à un accès amélioré aux marchés des pays de l'OCDE, et que ces pays réduisent massivement leurs subventions. Le Southland a signé la motion en faveur de l'établissement au sein de l'OMC d'une "Boite de Développement", bien quil semble qu'il y ait peu de possibilités, à lheure actuelle, de trouver les ressources nécessaires pour mettre en uvre les mesures prévues dans cette proposition. Tout le monde saccorde pour dire que même si des résultats favorables sortent des négociations en cours, ceux-ci prendront au minimum une demi-douzaine d'années avant dêtre traduits en action. Ainsi, les résultats de Doha ne peuvent être pris en considération dans un plan à court terme.
Politique industrielle
Les années 90 virent des succès considérables dans la réduction de la protection par lélimination des subventions, des quotas, des licences dimportation, et des taxes à limportation. Lintention avait été daugmenter la compétition interne à travers la privatisation des entreprises publiques et lencouragement des investissements intérieurs, mais les progrès de la privatisation furent très limités.
Un «code dinvestissement étranger» fut approuvé et mis en place pour attirer les investissements et fournir des garanties contre la nationalisation, mais les industriels se sont plaints de laugmentation inattendue des taxes et des complications pour lobtention des licences. Ces contraintes aux investissements privés nécessitent dautres réformes.
VIH/SIDA
Enfin, il y a une inquiétude croissante au sujet de la propagation du VIH/SIDA dans certaines parties du pays, particulièrement dans certaines poches de la zone NA 2 (voir document 2). La maladie a contribué à une augmentation rapide de la pauvreté dans les zones concernées, et certains ont plaidé en faveur de la création d'un programme spécial de soutien aux ménages frappés par le VIH/SIDA pour éviter que les communautés les plus touchées ne tombent dans la spirale de la pauvreté.
Le Southland était parmi les signataires de lAccord de Cotonou signé en juin 2000 avec lUnion européenne. Cest là un accord dassociation important pour le Southland, lUnion européenne (UE) étant lun des principaux bailleurs de fonds, et son aide étant essentiellement donnée sous forme de dons. Les principes de lAccord de Cotonou sont cohérents avec le Cadre global de développement de la Banque mondiale, et le processus PPTE/DRSP. L'accord prévoit un engagement ferme envers léradication de la pauvreté et lintégration dans léconomie globale. LUE a signalé que son assistance (presque toute sous forme de dons) aura pour objectif de renforcer le secteur privé et d'encourager un rôle très important pour le secteur privé et la société civile dans le processus de développement.
LUE a informé le Southland quelle considérerait favorablement des propositions dassistance visant à:
Améliorer la qualité des services publics et privés.
Le Southland est aussi membre de deux organisations régionales. Lune est le CCM (Common Continental Market - Marché Commun Continental), un groupement de 18 pays du continent, créé en 1992, lequel vise laccroissement du commerce intra-continental, notamment pour lagriculture. Le CCM a créé un «Accord sur le libre échange» auquel neuf membres ont déjà adhéré. Le Southland a été un des premiers signataires de cet accord en 2000, et il est en train de réduire les tarifs sur les marchandises provenant des autres pays membres (lobjectif est l'abolition totale des tarifs en 2005), en dépit des pressions considérables des organisations de producteurs et des partis politiques de lopposition. Laccord envisage la mise en application de règles dorigine et des normes améliorées pour la qualité des produits alimentaires définies par le groupement. Il est prévu de renforcer le Bureau des normes du Southland pour augmenter ses capacités de contrôler les normes pour les produits dans le pays, mais les ressources sont limitées pour aider les petits cultivateurs à améliorer leurs capacités et devenir ainsi capables de produire selon les nouveaux standards. Il est maintenant envisagé délever les normes du CCM au niveau international au cours des années à venir. De la même façon, il est prévu détablir un Tarif extérieur commun dès 2008 et une monnaie commune en 2015.
Le Southland est aussi membre de la SCC (South Corner Community - Communauté du Coin du Sud), un groupement de huit pays de la Sous-Région (cinq dentre eux sont aussi membres de CCM), créée en 1990, laquelle vise à la création d'une communauté économique. Un nombre de programmes de la SCC ont été lancés au cours des années, visant à augmenter la coopération entre les pays membres dans le secteur de la recherche agricole et de la sécurité alimentaire sous-régionale, mais ces programmes ne fonctionnent pas aussi bien quon lavait espéré, par manque des fonds. Récemment, la SCC a signé un accord de principe avec la Commission européenne qui a accepté daugmenter considérablement ses financements à travers le Programme indicatif régional et a alloué la plupart des fonds additionnels aux activités de soutien à la sécurité alimentaire. Les pays membres de la SCC sont en train de discuter la possibilité détablir un Fonds pour la sécurité alimentaire régionale (y compris le financement dun système dassurance des récoltes). Un protocole commercial a été signé en 2002 et entre progressivement en vigueur, et le principe dadoption dune Politique agricole commune pour la SCC a été approuvé par le Sommet de la SCC qui sest tenu en février 2003.