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NOTE GENERALE (A distribuer avec les termes de référence)


1. Résumé de la dernière décennie

Suite à la présentation du Document cadre des politiques à la table ronde des donateurs tenue à Paris, au début de 1993, le Gouvernement du Southland reçut du Fonds monétaire international (FMI) une Facilité d’ajustement structurel renforcée (FASR) conditionnée par la mise en œuvre d’un programme de réforme des politiques macroéconomiques. La Banque mondiale offrit ce que l'on espérait être le premier d'une série de prêts sectoriels - connus sous le nom de «Prêts d’ajustement sectoriel» (SECAL de l’anglais Sectoral Adjustment Loans), sous condition d’exécution de réformes dans les différents secteurs. Le SECAL avait été donné en 1993 en appui aux réformes des politiques industrielles et il était envisagé qu‘un autre SECAL serait dédié au secteur agricole et alimentaire. Cependant, le choc provoqué par la sécheresse de la saison de 1994/1995 obligea le gouvernement à donner priorité à l’aide alimentaire d'urgence, renvoyant à une date ultérieure la mise en œuvre des réformes dans le domaine agricole et rural.

En 1997, le gouvernement subit à nouveau une pression considérable des Institutions financières internationales (IFI) pour engager un programme de réformes qui comporterait des changements institutionnels importants. En particulier, le FSB (Food Supply Board) fut transformé en FSA (Food Security Agency), ouvrant le chemin à la libéralisation du marché des céréales.

Au milieu des années 90, la Banque mondiale abandonna les SECAL comme instrument de prêt et poursuivi son soutien aux réformes sectorielles grâce aux Programmes sectoriels d’investissement. Suivant les termes de ce nouveau type de prêts, l’assistance au développement était prévue au moyen d’un programme intégré pour le secteur en question avec la participation de tous les principaux donateurs en support à une stratégie conjointement définie.

Après un processus de consultation avec les partenaires de développement et les parties prenantes nationaux, dont les résultats furent retardés à cause de la sécheresse de 1994-1995, le Gouvernement du Southland formula un Programme d’investissement pour le secteur agricole (PISA) en vue d’obtenir des crédits pour la réforme du secteur agricole et alimentaire. Le programme fut présenté à la table ronde des donateurs tenue à Genève en 1998 qui accepta de le financer. Une partie du financement se ferait sous forme de dons octroyés par certains partenaires bilatéraux.

L’essence du PISA de 1998 était une priorité à l’augmentation de l’efficacité économique du secteur, des marchés intérieurs plus compétitifs, plus d’investissements intérieurs, davantage de recettes provenant de l’exportation et des changements institutionnels. Les objectifs prioritaires étaient:

(i) De fortes réductions des dépenses budgétaires pour les interventions dans le secteur agricole, ce qui exigeait une diminution des subventions pour les organismes de commercialisation déjà initiée en 1997 à travers la réforme du FSB et la continuation de la réduction des subventions sur les intrants et le crédit;

(ii) Quelques privatisations et des contrats de sous-traitance de certains services agricoles (exception faite pour la recherche en faveur des petits agriculteurs);

(iii) Une réforme de la commercialisation des intrants et des produits agricoles, pour y réduire le rôle de l’état et y augmenter le niveau de compétition;

(iv) Des réformes des politiques et des systèmes de stockage des céréales;

(v) Des réformes dans les finances rurales pour établir un système viable capable de supporter un nombre croissant de paysans (auquel on devrait parvenir en supprimant les subventions et le contrôle des prix pour les banques rurales, ce qui devait stimuler la compétition pour s’engager dans le domaine d’activité qui devait devenir rentable);

(vi) Le soutien à l’agriculture d’exportation;

(vii) La réforme du sous-secteur de l’irrigation, notamment du système de gestion des périmètres irrigués pour petits exploitants et du lien entre les secteurs de l’irrigation, hydroélectrique et minier;

(viii) La privatisation des fermes d’état;

(ix) Le développement des programmes spéciaux basés sur l’agriculture en vue de la réduction de la pauvreté dans les zones rurales désavantagées, et des possibles effets nocifs de la réduction des dépenses de l’état et des autres réformes, tout en établissant des alliances avec des ONG fournissant des services agricoles;

(x) La protection de l’environnement et, si nécessaire, des actions de réhabilitation de l’environnement; et

(xi) La décentralisation pour accroître les responsabilités des gouvernements locaux, restructuration interne du Ministère de l’agriculture, de l’alimentation et des ressources naturelles pour l’adapter à son nouveau rôle.

A partir de 2002, l’opinion générale parmi les observateurs internes et externes du Southland était que le PISA n’avait pas donné de résultats satisfaisants et cela pour plusieurs raisons, parmi lesquelles:

(xii) Une faiblesse généralisée et prononcée des prix mondiaux des produits primaires, laquelle avait affecté la valeur des exportations agricoles;

(xiii) Combinée avec la libéralisation du commerce extérieur, la diminution des prix mondiaux des produits alimentaires avait réduit les prix perçus par les petits producteurs des produits alimentaires de base quand ils avaient des surplus destinés à la vente sur les marchés locaux, ce qui réduisait d’autant l’incitation à produire pour le marché;

(xiv) Des échecs dans la réforme institutionnelle, notamment:

a. Les réformes de la politique de finance rurale avaient eu des effets contraires à ce qui avait été prévu. La fin des subventions et les contrôles de prix avaient donné lieu à une augmentation accentuée des taux d’intérêt, basés sur le taux des bons du Trésor, plus 5 à 10 pour cent. (Le gouvernement avait lutté sans succès contre son déficit budgétaire qui, selon le FMI, devait être entièrement financé par des emprunts auprès du secteur privé national, ce qui avait nécessité un taux d’intérêt élevé des bons du Trésor). Il y avait eu un fort déclin des emprunts agricoles et une diminution comparable des achats d’intrants agricoles, lesquels étaient largement financés par le crédit.

b. La fin des subventions sur les engrais avait encore davantage déprimé la demande pour les intrants agricoles (quoiqu’il soit admis que cela avait contribué à réduire la contrebande vers les pays voisins qui avaient éliminé leurs subventions sur les engrais trois ans avant le Southland).

c. La réforme du FSB avait connu des grandes difficultés de mise en œuvre. En fait, la FSA, nouvellement créée, s'était retirée des marchés intérieurs, à l'exception des zones reculées où le gouvernement était préoccupé par l'absence de source alternative de fourniture de services. Le secteur privé était encouragé à prendre à son compte, sur tous les marchés, les fonctions de commercialisation et de distribution de la nourriture qui étaient auparavant celles de l’ancien FSB, mais l’état, en dépit de son accord formel avec les IFI, n'était pas disposé à abandonner les fonctions essentielles du FSB, pour des raisons de sécurité alimentaire. Il était conscient du rôle très utile que le FSB avait joué dans la gestion de la sécheresse de 1994/5, et il avait conscience des répercussions politiques de la suppression des fonctions d'une agence qui était vue par les agriculteurs comme une partie essentielle du paysage institutionnel rural. Après la suppression presque totale des subventions à la FSA, au moment de sa création avec des fonctions réduites, ce qui avait affecté négativement les activités de commercialisation dans les zones éloignées, les paiements furent réactivés en 2000 et en 2001, quand la FSA reprit des activités d'achat et de vente, le gouvernement s'étant rendu compte de la lenteur avec laquelle les fonctions de commercialisation et de distribution de la FSB étaient reprises par le secteur privé. La proximité des élections de l'année 2000 n’était certainement pas non plus étrangère à cette décision.

d. Des progrès très lents dans la réforme du Ministère de l’agriculture, de l’alimentation et des ressources naturelles où, en dépit d'un processus consultatif assez approfondi d’analyse fonctionnelle impliquant le personnel et les parties prenantes externes, très peu de changements se sont produits et, en particulier, seulement un petit nombre de fonctionnaires a été transféré des bureaux centraux vers les districts. En outre, la délégation des responsabilités vers les districts a rencontré une résistance considérable de la part des dirigeants centraux. Une incertitude prolongée sur des perspectives individuelles du personnel a aussi contribué à faire baisser le moral, le degré d’initiative et la productivité des cadres. Le retard dans le processus de réforme peut aussi être attribué aux difficultés rencontrées pour résoudre certaines questions fondamentales (telle que celle de la réforme des salaires et des bonus financiers, la création d'un nouveau cadre du personnel d’administration, etc.) qui ne peuvent être résolues au niveau du Ministère de l’agriculture, de l’alimentation et des ressources naturelles. On peut espérer que la réforme globale du secteur public, lancée par le Président de la République en juillet 2002, facilitera le processus de réforme institutionnelle, dans le cadre duquel le Ministère de l’agriculture, de l’alimentation et des ressources naturelles fait office de ministère pilote.

e. Les services de recherche et de vulgarisation en faveur des petits producteurs ont continué à se détériorer en grande partie par manque des fonds, ce qui, dans ce dernier cas, a fortement réduit leur mobilité. La provision de services agricoles par les ONG directement financées par les donateurs s'est accrue rapidement dans certaines régions, ce qui a certainement été une évolution positive pour les populations concernées. Cependant, on observe encore peu de coordination entre leur système et celui de l’état. En outre, les meilleures conditions financières et de travail offertes au personnel par les ONG ont entraîné un appauvrissement en ressources humaines des organismes publics.

f. Les mesures visant à augmenter le prix de l’eau ont rencontré un succès partiel, dans la mesure où les recettes ont connu une augmentation et le montant des subventions a été tenu sous contrôle. Cependant, les paysans les plus pauvres, situés aval des périmètres irrigués, ne semblent pas encore avoir bénéficié de l’augmentation de la disponibilité en eau.

g. La détérioration générale des services publics destinés aux agriculteurs et l'absence de développement du secteur privé au niveau anticipé, ainsi que l’insuffisance des progrès dans la réduction de la pauvreté rurale. (Cependant, ceci a été compensé par quelques développements positifs, par exemple: la libéralisation des produits de rente à valeur élevée a stimulé le développement de services de fourniture des intrants et la signature de contrats de productions avec les petits exploitants, et certaines banques ont montré un intérêt prudent pour faire des prêts aux entreprises privées actives dans ce domaine).

h. Les difficultés dans la mise en œuvre d'un programme sectoriel géré d'une façon plutôt centralisée, dans un contexte d'une décentralisation de plus en plus forte, où l’on a attribué aux Conseils de développement du district un rôle croissant dans la formulation et la réalisation d’activités multisectorielles de développement à leur niveau.

Il y a eu des succès dans l’augmentation de la production par les petits producteurs de certains produits agricoles d'exportation, en dépit de la tendance défavorable des prix, et cela a généralement été attribué à l’amélioration de l’accès aux marchés mondiaux et au développement dans des zones à hautes potentialités des activités par quelques compagnies privées.

A la fin de 2002, les parties prenantes tombèrent d’accord pour qu’un deuxième PISA soit être formulé en 2003 afin d’assurer la continuité des financements du secteur en 2004 et les années suivantes. L’approche précise à adopter pour ce nouveau programme n’a pas encore été définie et exigera certainement des négociations complexes si une approche participative est adoptée. Certains ont exprimé leur préoccupation de voir trop de discussions retarder les décisions et conduire à l'interruption des financements déjà insuffisants pour les services essentiels tels que la recherche et la vulgarisation. La NFSU en particulier commence à exercer une pression considérable pour mettre en œuvre de façon plus énergique la réforme du Ministère de l’agriculture, de l’alimentation et des ressources naturelles, et pour redynamiser la FSA pour assurer la fourniture des services dont les petits producteurs ont un besoin urgent, particulièrement dans les zones reculées. Ces services, disait le Secrétaire général de la NSFU dans un article paru récemment dans un quotidien national, sont indispensables si l’on veut atteindre les objectifs de réduction de la pauvreté.

Enfin, le Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA) inspiré par la FAO, constitue une expérience intéressante. Depuis 1997, dans des zones sélectionnées pour leur haute potentialité (NA 2 et 3) des producteurs ont été formés et ont reçu des semences, des outils et des équipements dont ils ont besoin pour augmenter la production au moyen de quatre composants complémentaires: le contrôle de l’eau, l’intensification des systèmes de cultures, la diversification des systèmes de production, et l’analyse et la résolution des contraintes. La première phase du programme était conçue pour être progressive, avec des activités couvrant peu à peu une zone plus grande et des composantes plus nombreuses. Une évaluation préliminaire du PSSA au Southland montrait que ce programme avait un bon nombre des caractéristiques positives:

(i) Il renforce la conscience nationale du problème de la sécurité alimentaire et encourage l’appropriation du PSSA et la responsabilité des nationaux;

(ii) Il attire l'attention sur l’agriculture, l’alimentation et la nutrition, lesquelles tendaient souvent à être négligées dans les discussions concernant la pauvreté;

(iii) Il souligne que l’approche la plus efficace pour affronter les problèmes de la sécurité alimentaire est l’approche participative, facilitée par l’implication des organisations et groupes d’agriculteurs et l’utilisation de l’approche des «écoles d'agriculture de terrain»;

(iv) Il donne priorité au fait que la disponibilité de l’eau est la contrainte naturelle majeure au développement de l’agriculture dans beaucoup de systèmes à basse productivité; et

(v) Il met l’accent sur la diversification des activités afin de compléter les revenus des ménages durant les périodes d’insécurité alimentaire, ce qui est particulièrement important pour aider les femmes, qui ont souvent la responsabilité plus directe de s’occuper des enfants et nourrir tous les membres de la famille.

L’évaluation notait, de façon critique, qu’initialement le PSSA avait été conçu d’une manière rigide et inflexible et exigeait qu’il soit mis en œuvre dans des zones de hautes potentialités afin d’accroître rapidement la production. Ces zones étaient celles où il y avait des possibilités d'irrigation. Le lancement des activités du PSSA dans ces zones de forte potentialité était susceptible d'obtenir des résultats plus significatifs par rapport à l'amélioration de la sécurité alimentaire nationale plutôt que d’affronter avec succès le problème de la sécurité alimentaire au niveau des ménages dans les zones à faible potentialité. La pauvreté et, par conséquent, l’insécurité alimentaire au niveau du ménage, peut exister dans les zones à haute potentialité mais elle est en général moins aiguë que dans les zones agricoles moins privilégiées. Une preuve systématique du degré d'adoption des technologies démontrées par le PSSA n’est pas disponible parce que le programme n’a pas, en général, collecté ce type d’information. L’équipe d’évaluation a, par conséquent, dû se forger ses impressions sur la base d’interviews avec les parties prenantes à l’occasion de ses visites sur les différents sites du programme. Bien qu’il y ait quelques preuves de l'adoption de la technologie par les agriculteurs qui avaient participé directement aux démonstrations des technologies ou qui avaient participé aux écoles d'agriculture de terrain et, dans une moindre mesure, par ceux qui n'y avaient pas participé pendant la durée du projet, il y a relativement peu de cas d'adoption durable des technologies après la réalisation et les démonstrations du projet, ou d’adoption de ces technologies par des producteurs qui n’avaient pas été associés au PSSA. Le PSSA a largement utilisé des subventions pour encourager l’adoption des technologies vulgarisées par le programme. Ceci a pris deux formes: assurer la disponibilité gratuite des intrants aux cultivateurs, ou les leur donner à des prix subventionnés. Ceci nécessite d’être réexaminé avec attention, particulièrement parce qu’il n‘est pas de bon augure pour l’adoption durable des technologies une fois que l’aide apportée par le PSSA cessera, premièrement parce que les intrants nécessaires pourraient ne plus être disponibles et, deuxièmement, s’ils sont disponibles, ils devront être achetés au prix de marché. De même, pour des raisons de durabilité, le crédit devrait être administré par des banques compétentes plutôt que directement par le programme.

2. La situation économique en 2002

Indicateurs de performance

La situation économique en 2002 est loin d'être satisfaisante. Après trois ans de baisse du PIB par habitant au début des années 90, il eut une reprise lente entre 1993 et 1999, mais les deux dernières années ont à nouveau connu une baisse (voir diagramme ci-dessous). La présente récession est associée à des déficits du commerce extérieur, de la forte croissance du budget de l'état et à une dette extérieure très élevée. Il est remarquable que, alors que la croissance de la valeur des importations avait accéléré dès le début des années 90, celle de la valeur des exportations avait été beaucoup plus faible, baissant en fait au cours des deux dernières années. Un facteur explicatif important était une confirmation, à partir du milieu des années 90, d'une tendance à long terme vers la baisse des termes de l'échange qui avait été temporairement renversée au début des années 90. La baisse des termes de l'échange avait particulièrement affecté la valeur des exportations agricoles.

Un indicateur général de bien-être, la consommation estimée de céréales par habitant, avait atteint un maximum vers la fin des années 80 et, depuis lors, a été en baisse. De plus, une proportion croissante de besoins en céréales est satisfaite à partir d’importations. Bien que les données sur la consommation et la commercialisation des produits alimentaires soient toujours approximatives, ces indications, en conjonction avec des estimations selon lesquelles la distribution du revenu est devenue de plus en plus inégale, sont préoccupantes par rapport à une possible détérioration de la sécurité alimentaire.

SOUTHLAND: PIB REEL ET POPULATION DE 1974 A 2001

Source: Bureau national des statistiques.

Politique de taux de change

Le taux de change avait été libéralisé en 1993, et la confiance stimulée par la libéralisation avait induit un afflux de capitaux, surtout en provenance des southlandiens qui avaient gardé leur argent en dehors du pays, ce qui a eu pour effet un renforcement du taux de change. Le taux de change était basé sur un mécanisme d’enchères, et l’on autorisa l’ouverture de bureaux de change privés. Cependant, après 1996, un processus continu de dévaluation s’est mis en place, lequel a joué un rôle déterminant dans le maintien d’une assez forte inflation. Le gouvernement est d’accord que des politiques fiscales et monétaires rigoureuses sont nécessaires pour stabiliser le taux de change.

Politique fiscale

Au milieu des années 90, le déficit budgétaire avait chuté des niveaux plus élevés observés pendant les années 80, mais l’objectif de 3,5 pour cent établi en accord avec le FMI n’avait jamais été atteint. Au contraire, le déficit s'est maintenu autour de 6 pour cent du PNB et sur les trois dernières années pour lesquelles des données sont disponibles (de 1999 à 2001), il a commencé à augmenter de nouveau, atteignant 9 pour cent en 2001. Ainsi les buts du PRPC (Prêt pour la réduction de la pauvreté et la croissance) sont:

(a) La réduction du déficit budgétaire aux alentours de 5 pour cent du PIB d’ici 2004, date prévue pour atteindre le stade de la prise de décision dans le cadre de l’initiative PPTE;

(b) Comme l’expérience de 1990 montrait qu’il y avait peu de possibilités d'augmenter les recettes de l’état, la plus grande partie de la réduction du déficit budgétaire devrait être obtenue en réduisant les dépenses, qui devraient baisser d’un tiers en termes réels, impliquant des coupes considérables dans les services fournis par le gouvernement; et

(c) Les dépenses publiques d’investissement, qui étaient tombées à un niveau dangereusement bas, ne devront pas être réduites dans l’ensemble, mais elles devront être concentrées sur l’entretien et sur la réhabilitation de l’infrastructure publique plutôt que sur des nouveaux projets.

Politique monétaire

Il est convenu que le gouvernement financera surtout son déficit par des emprunts nationaux, et qu’il couvrira avec des aides et des prêts extérieurs la partie restante. Ainsi, le taux d’intérêt sera déterminé par l'offre et la demande internes de capitaux. Comme le gouvernement représente actuellement une source majeure et imprévisible de demande de capitaux, le taux d’intérêt des bons du Trésor est élevé, ce qui contribue à faire monter les taux pour les emprunts du secteur privé et ralentit ainsi les activités économiques. On prévoit que la réduction des dépenses du gouvernement entraînera une baisse des taux d’intérêts et, par conséquent, stimulera les investissements privés.

Politique commerciale

En tant que signataire du GATT, le Southland a ratifié l’accord du Cycle de l’Uruguay en 1994 et adhéré à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) comme membre fondateur. Tous les systèmes de licence à l'importation ont été supprimés, y compris ceux dans les secteurs agricole et alimentaire, et il y a eu un progrès substantiel vers la tarification de certains produits manufacturés, en conformité avec les règles de l’OMC et conformément aux accords signés dans le cadre de la SCC et du CCM. En ce qui concerne la politique agricole, il y a actuellement un débat dans le Southland sur le niveau de contrainte imposé en matière de politiques par ces accords et les points de vue divergent quant au niveau d'intégration que le Southland devrait rechercher au niveau régional. En particulier, certains s’opposent à l'idée d’une Politique agricole commune conçue et mise en œuvre au sein de la SCC, par peur de voir des politiques défavorables à l’agriculture nationale définies au niveau régional et légalement contraignantes. Certain craignent également que les produits agricoles en provenance des pays les mieux dotés ou plus avancés au sein des organisations régionales ne viennent inonder le marché du Southland. Les obligations tarifaires négociées au sein de l’OMC permettent encore des niveaux de protection élevés pour le secteur agricole, plus élevés que les tarifs appliqués, notamment des tarifs plus élevés sur les céréales importées. Cependant, le gouvernement a résisté à la pression des producteurs des produits alimentaires en faveur de plus de protection, dans la mesure où il s’expose à des mesures de rétorsion de la part de la Banque mondiale et du FMI, et des pressions de groupes nationaux préoccupés par l’effet qu’auraient des prix alimentaires plus élevés sur l'inflation et le bien-être de certaines catégories de populations pauvres. Les petits producteurs, membres de la NSFU, craignent que l'OMC et les accords régionaux contribuent à la longue à les marginaliser et rendent leur possibilité de prendre part au marché, particulièrement aux marchés d'exportation, plus incertaine, à cause de normes de qualité de plus en plus rigoureuses imposées sur les produits vendus. Ils disent qu'une telle qualité ne peut être atteinte qu'en adoptant des technologies qui leur sont tout à fait inaccessibles à cause de la formation et de l'investissement qu’elles requièrent, à l’heure même où ils ont peu accès aux services de vulgarisation et virtuellement aucun accès au crédit.

L'espoir du Southland est que le résultat des négociations multilatérales entamées dans le cadre du cycle de Doha de l’OMC, actuellement en cours, puissent éventuellement conduire à un accès amélioré aux marchés des pays de l'OCDE, et que ces pays réduisent massivement leurs subventions. Le Southland a signé la motion en faveur de l'établissement au sein de l'OMC d'une "Boite de Développement", bien qu’il semble qu'il y ait peu de possibilités, à l’heure actuelle, de trouver les ressources nécessaires pour mettre en œuvre les mesures prévues dans cette proposition. Tout le monde s’accorde pour dire que même si des résultats favorables sortent des négociations en cours, ceux-ci prendront au minimum une demi-douzaine d'années avant d‘être traduits en action. Ainsi, les résultats de Doha ne peuvent être pris en considération dans un plan à court terme.

Politique industrielle

Les années 90 virent des succès considérables dans la réduction de la protection par l’élimination des subventions, des quotas, des licences d’importation, et des taxes à l’importation. L’intention avait été d’augmenter la compétition interne à travers la privatisation des entreprises publiques et l’encouragement des investissements intérieurs, mais les progrès de la privatisation furent très limités.

Un «code d’investissement étranger» fut approuvé et mis en place pour attirer les investissements et fournir des garanties contre la nationalisation, mais les industriels se sont plaints de l’augmentation inattendue des taxes et des complications pour l’obtention des licences. Ces contraintes aux investissements privés nécessitent d’autres réformes.

VIH/SIDA

Enfin, il y a une inquiétude croissante au sujet de la propagation du VIH/SIDA dans certaines parties du pays, particulièrement dans certaines poches de la zone NA 2 (voir document 2). La maladie a contribué à une augmentation rapide de la pauvreté dans les zones concernées, et certains ont plaidé en faveur de la création d'un programme spécial de soutien aux ménages frappés par le VIH/SIDA pour éviter que les communautés les plus touchées ne tombent dans la spirale de la pauvreté.

3. Accords commerciaux

Le Southland était parmi les signataires de l’Accord de Cotonou signé en juin 2000 avec l’Union européenne. C’est là un accord d’association important pour le Southland, l’Union européenne (UE) étant l’un des principaux bailleurs de fonds, et son aide étant essentiellement donnée sous forme de dons. Les principes de l’Accord de Cotonou sont cohérents avec le Cadre global de développement de la Banque mondiale, et le processus PPTE/DRSP. L'accord prévoit un engagement ferme envers l’éradication de la pauvreté et l’intégration dans l’économie globale. L’UE a signalé que son assistance (presque toute sous forme de dons) aura pour objectif de renforcer le secteur privé et d'encourager un rôle très important pour le secteur privé et la société civile dans le processus de développement.

L’UE a informé le Southland qu’elle considérerait favorablement des propositions d’assistance visant à:

Le Southland est aussi membre de deux organisations régionales. L’une est le CCM (Common Continental Market - Marché Commun Continental), un groupement de 18 pays du continent, créé en 1992, lequel vise l’accroissement du commerce intra-continental, notamment pour l’agriculture. Le CCM a créé un «Accord sur le libre échange» auquel neuf membres ont déjà adhéré. Le Southland a été un des premiers signataires de cet accord en 2000, et il est en train de réduire les tarifs sur les marchandises provenant des autres pays membres (l’objectif est l'abolition totale des tarifs en 2005), en dépit des pressions considérables des organisations de producteurs et des partis politiques de l’opposition. L’accord envisage la mise en application de règles d’origine et des normes améliorées pour la qualité des produits alimentaires définies par le groupement. Il est prévu de renforcer le Bureau des normes du Southland pour augmenter ses capacités de contrôler les normes pour les produits dans le pays, mais les ressources sont limitées pour aider les petits cultivateurs à améliorer leurs capacités et devenir ainsi capables de produire selon les nouveaux standards. Il est maintenant envisagé d’élever les normes du CCM au niveau international au cours des années à venir. De la même façon, il est prévu d’établir un Tarif extérieur commun dès 2008 et une monnaie commune en 2015.

Le Southland est aussi membre de la SCC (South Corner Community - Communauté du Coin du Sud), un groupement de huit pays de la Sous-Région (cinq d’entre eux sont aussi membres de CCM), créée en 1990, laquelle vise à la création d'une communauté économique. Un nombre de programmes de la SCC ont été lancés au cours des années, visant à augmenter la coopération entre les pays membres dans le secteur de la recherche agricole et de la sécurité alimentaire sous-régionale, mais ces programmes ne fonctionnent pas aussi bien qu’on l’avait espéré, par manque des fonds. Récemment, la SCC a signé un accord de principe avec la Commission européenne qui a accepté d’augmenter considérablement ses financements à travers le Programme indicatif régional et a alloué la plupart des fonds additionnels aux activités de soutien à la sécurité alimentaire. Les pays membres de la SCC sont en train de discuter la possibilité d’établir un Fonds pour la sécurité alimentaire régionale (y compris le financement d’un système d’assurance des récoltes). Un protocole commercial a été signé en 2002 et entre progressivement en vigueur, et le principe d’adoption d’une Politique agricole commune pour la SCC a été approuvé par le Sommet de la SCC qui s’est tenu en février 2003.


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