Previous PageTable Of ContentsNext Page

Les communications écrites: des compétences essentielles pour les ingénieurs forestiers1

J. Ball

Jim Ball, ancien Chef de l’Unité d’information et de liaison pour les questions forestières de la FAO et président du Comité consultatif de rédaction d’Unasylva, était Conseiller externe du Congrès forestier mondial.

A l’heure où la foresterie tend vers la participation, les forestiers doivent être en mesure de communiquer, et l’écriture est fondamentale à cette fin. Néanmoins, dans les mémoires soumis au XIIe Congrès forestier mondial (Québec, Canada, septembre 2003), l’aptitude à rédiger des documents techniques révélait de graves lacunes. Le Congrès forestier mondial est l’une des grandes occasions de communiquer pour les ingénieurs forestiers. Pourtant les réviseurs des plus de 1 000 mémoires volontaires soumis au Congrès de 2003 observaient que de nombreux documents manquaient de pertinence et de capacité d’analyse, présentaient des incohérences de structure, avaient une portée trop limitée ou uniquement locale, ou se bornaient à recycler les informations disponibles. Si les forestiers doivent communiquer leurs réalisations et donner des avis à leurs pairs, au grand public ou aux décideurs, il leur faudra perfectionner leur aptitude à rédiger des documents techniques.

Il n’est guère surprenant, si les forestiers sont incapables d’expliquer leur travail à leurs propres collègues, que la foresterie présente une image publique négative. Pour communiquer des réalisations et fournir des avis, non seulement à ses pairs, mais aussi au grand public ou aux décideurs, ou même pour appuyer des demandes de financement de projets, il est nécessaire de mieux savoir formuler par écrit ses propres intentions. Mais que faire pour améliorer cette situation? Voici quelques suggestions:

La rédaction de rapports techniques doit faire partie de la formation initiale. La rédaction de rapports techniques devrait faire partie de la formation dispensée aux forestiers de niveau universitaire. La foresterie étant de plus en plus orientée vers le social et les programmes de sciences forestières évoluant pour mieux traduire les nouveaux besoins de la profession, la communication interpersonnelle – y compris la rédaction – doit être reconnue parmi ces besoins.

Formation professionnelle permanente. La formation des forestiers actuels doit se poursuivre tout le long de leur carrière pour contribuer à leur faire connaître les nouvelles techniques et idées. Dans de nombreux pays, pour exercer leur profession, les forestiers sont tenus d’appartenir à une association nationale qui réglemente cette profession, et exige normalement qu’un certain nombre d’heures soit affecté chaque année à la mise à jour ou à l’approfondissement des connaissances de leurs membres. Cette formation professionnelle permanente doit comprendre la préparation de communications techniques ou autres, qui pourront ensuite être soumises aux journaux techniques de leur association. Au Canada, par exemple, la publication d’articles portant sur des questions forestières prouve l’engagement des ingénieurs forestiers canadiens à poursuivre leur formation professionnelle permanente (McLaughlan et Comeau, 2003). La Commonwealth Forestry Association a établi un prix à décerner aux jeunes scientifiques dans le cadre de son Young Scientist Publication Awards pour primer les meilleurs ouvrages soumis pour publication (voir Unasylva, 2003).

Apprentissage à distance. Il existe déjà plusieurs cours d’apprentissage à distance concernant en particulier les méthodes de rédaction de documents scientifiques. Parmi les exemples en langue anglaise figurent les suivants:

Writing and presenting scientific work (rédiger et présenter des ouvrages scientifiques) (www.sciencekomm.at/advice/presenting.html ), sur le site Web de MedBioWorld, et A selection of websites related to various aspects of academic writing (choix de sites Web relatifs à différents aspects de la rédaction de textes universitaires) (www.camlang.com/links.htm ), sur le site web de Cambridge Learning Consultants, sont des manuels qui présentent de nombreux liens permettant d’accéder en ligne à des outils de rédaction et de recherche utiles, y compris des cours en ligne.

Il faudra envisager l’élaboration ou l’adaptation de programmes d’apprentissage à distance, soit en autoformation soit dispensés par des formateurs, pour apprendre à préparer des documents sur des questions forestières ou des thèmes connexes.

Bibliographie

McLaughlan, M. et Comeau, R. 2003. Maintaining forest practitioner competence through continuing education. Document soumis au XIIe Congrès forestier mondial, Québec, Canada, du 21 au 28 septembre 2003. Disponible sur Internet: www.fao.org/DOCREP/ARTICLE/WFC/XII/0624-C1.HTM

Unasylva. 2003. La Commonwealth Forestry Association décernera des prix pour les publications des jeunes scientifiques. Unasylva, 213: 68.

Previous PageTop Of PageNext Page