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1. Introduction

Les coopératives agricoles des régions en développement sont attaquées sur plusieurs fronts. L'aide gouvernementale se réduit comme peau de chagrin et la libéralisation des marchés agricoles est telle que nombre d'entre elles doivent se battre pour leur survie, dans un environnement commercial toujours plus concurrentiel. Les services aux membres s'effritent et les agriculteurs quittent les coopératives. Le monde est en pleine évolution, or le plus souvent, ces mutations profitent aux petites organisations décentralisées, qui sont à même de répondre rapidement aux exigences fluctuantes du marché.1

1 En règle générale, les définitions classiques des «technologies de l'information» établissent une distinction entre matériel informatique, logiciels et télécommunications. Les «technologies de l'information» englobent divers éléments techniques qui sont utilisés pour recueillir, traiter, gérer et diffuser des données ou des informations. Ces éléments peuvent être indépendants ou, plus souvent, faire partie de systèmes qui, regroupés à leur tour, font partie intégrante d'une «infrastructure de l'information». Étant donné l'importance croissante des télécommunications, d'Internet et de la téléphonie mobile, et la convergence des technologies, il est recommandé d'employer l'expression «technologies de l'information et des communications», plus complète et plus précise.

Dans une large mesure, ces mutations sont induites par la libéralisation et la mondialisation des marchés et par l'usage toujours plus intensif qui est fait des technologies de l'information et des communications. Pour survivre, les coopératives agricoles doivent apprendre à être concurrentielles. Or elles sont notamment confrontées à un obstacle de taille: dans les pays en développement, il est de notoriété publique que, dans les coopératives agricoles, le traitement de l'information est lent; la plupart des grandes coopératives utilisent encore, pour leur comptabilité, des systèmes manuels ou semi-automatiques. Exigeants en main-d'oeuvre pour ce qui est de leur maintenance, ces systèmes font la part belle aux erreurs et aux abus. Difficile alors pour les gestionnaires d'être concurrentiels, lorsqu'ils n'ont pas d'autre choix que de se fier à des informations obsolètes ou erronées.

L'informatisation a un avantage direct: elle permet de traiter de façon plus rationnelle de grandes quantités d'informations. L'introduction de technologies modernes d'information et de communications dans les coopératives peut améliorer les résultats de façon notoire: grâce à ces technologies, la collecte, l'analyse, le stockage des informations et l'établissement de rapports peuvent être nettement plus rapides et précises qu'avec des systèmes manuels.

L'informatisation peut également aider les directeurs de coopératives à rationaliser les opérations, à réduire les coûts de fonctionnement, à élargir leurs réseaux de membres et d'institutions affiliées, à augmenter les ventes et à réagir aux tendances de marchés lointains. Le fait d'être connecté au réseau mondial qu'est Internet a également ses avantages, puisqu'il permet aux membres, aux partenaires et aux clients de communiquer plus rapidement, à un coût nettement plus faible.

Et pourtant, l'expérience montre que les coopératives ne récoltent pas les bénéfices aussi rapidement qu'escompté. Ce décalage tient au fait que l'informatisation est plus qu'une question technique consistant à installer des ordinateurs et à les relier entre eux et à mettre au point ou utiliser les logiciels appropriés. Il s'agit également de modifier les habitudes de travail et les relations interpersonnelles; or il est difficile de prévoir ou de planifier à l'avance ces bouleversements comportementaux et institutionnels. Ils dépendent des expériences et des innovations réalisées après l'adoption de la technologie, or ce processus peut s'avérer particulièrement long.

POURQUOI UN GUIDE PRATIQUE?

A l'heure actuelle, les coopératives agricoles qui envisagent leur informatisation ne disposent d'aucun manuel de référence où trouver des conseils. Le présent manuel a pour objectif d'aider à combler cette lacune et de garantir le succès immédiat des tentatives d'informatisation. Il est fondé sur une analyse des expériences réalisées en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud dans le domaine de l'informatisation.

Public visé:

Le présent manuel a été rédigé à l'intention des coopératives de pays en développement qui envisagent pour la première fois la possibilité de s'informatiser. Il vise un public composé de directeurs, de formateurs et de décideurs peu familiers du monde des ordinateurs.

Structure et format:

L'information est présentée de manière simple et facile à comprendre, accompagnée d'illustrations. Elle est étayée par des exemples concrets de coopératives agricoles de pays en développement, qui montrent comment celles-ci règlent leurs problèmes informatiques à l'échelle locale. Le Manuel est articulé autour des sections suivantes:

  1. Introduction.
  2. Pourquoi informatiser les coopératives? Avantages et risques liés à l'informatisation.
  3. Projet d'informatisation: étapes d'un plan d'informatisation type. Éléments à prendre en compte à chaque étape, avis et suggestions.
  4. Étude de cas: une coopérative conçoit un projet d'informatisation, qui est développé de manière plus approfondie dans les annexes.
  5. Les coopératives et l'utilisation des technologies: conclusions et recommandations.
  6. Annexes: glossaire, bibliographie, listes récapitulatives et informations supplémentaires relatives à l'étude de cas.

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