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3 Gestion: champignons sauvages comestibles, arbres, usagers de forêts

USAGES MULTIPLES DES FORÊTS: ENJEUX ET CONFLITS

La gestion de champignons sauvages comestibles et leur production durable doit adresser deux questions majeures: d'abord, les forêts et leur gestion et les usagers de la forêt. Une gestion réussie des champignons sauvages comestibles équilibre l'impact et les effets de la cueillette et de la récolte par rapport aux objectifs globaux de la gestion de la forêt. Ces buts plus généraux sont déterminés par l'importance relative des différentes utilisations des ressources de la forêt. Est-ce que les champignons sauvages comestibles ont plus de valeur que d'autres PFNL, par exemple, et comment se comparent-ils en termes de bénéfices financiers avec la production forestière classique? Certaines forêts ont une importance stratégique mais aussi économique: elles protègent les retenues d'eau et préviennent des glissements de terrain; elles contribuent à conserver la diversité biologique.

Le défi pour les planificateurs et les personnes en charge de l'élaboration des politiques, c'est d'équilibrer les exigences de concurrence par rapport à l'exploitation des forêts et fournir une structure dans laquelle les gestionnaires des ressources de la forêt peuvent fonctionner efficacement. Pour les champignons sauvages comestibles cela signifie réduire au minimum l'impact des récoltes en permettant aux cueilleurs un accès approprié et équitable aux ressources forestières; en d'autres termes adresser les préoccupations des biologistes qui pensent que l'extraction commerciale est non-durable tout en permettant aux entreprises locales de se développer. La production durable des champignons sauvages comestibles revêtent donc des dimensions sociales, économiques et même politiques.

Le terme forêt est employé ici dans le sens général des secteurs où les arbres se reproduisent naturellement ou bien sont plantés. La plus grande partie des récoltes de champignons sauvages comestibles en termes de volume et de valeur proviennent des espèces qui forment des associations mycorhiziennes avec les arbres. Sans les mycorhizes les arbres auraient une croissance déficiente et l'intégrité écologique des forêts dans le monde entier seraient menacée. L'impact des récoltes de champignons sauvages comestibles ne doit pas perturber la dépendance mutuelle des champignons et des arbres. La biologie et l'écologie des champignons sauvages comestibles sont donc importantes, comme l'est la connaissance fondamentale des espèces qui poussent avec ces espèces d'arbres. Il y a encore de nombreuses lacunes en ce qui concerne la connaissance des champignons comestibles ectomycorhiziens et les espèces d'arbres tropicaux.

Les utilisateurs des ressources forestières incluent tous ceux qui obtiennent des produits de bois et de PFNL (dont les champignons sauvages comestibles ne constituent qu'un exemple). Les forêts fournissent aussi une gamme de services, quelques-uns spécifiques destinés à des utilisateurs particuliers et d'autres plus généralement appréciés. Les fonctions écologiques incluent la protection des retenues d'eau, le contrôle de l'érosion et la conservation de la diversité biologique. Les forêts fournissent des avantages sociaux, un endroit pour développer des activités de loisirs, les sports et le plaisir de la nature. Le rapport entre la récolte de champignons sauvages comestibles et d'autres produits et services dérivés des forêts doit être assimilé et des rajustements entrepris pour que les directives de pratiques de gestion forestières soient adéquates.

Des décisions comme celles-ci dépendent de données fiables. Il faut donc inclure les utilisations forestières des pratiques forestières non-durables, et influer sur la récolte de champignons sauvages comestibles. Cela doit être soigneusement examiné en utilisant les données disponibles sur les rendements, les quantités récoltées et d'autres informations par rapport à la production. Ces questions sont traitées ultérieurement dans le chapitre.

La gestion des champignons sauvages comestibles a tendance à se concentrer sur la biologie et l'écologie, en particulier ceux de haute valeur économique. Il y a une littérature considérable sur les truffes, par exemple (Fédération-Française-des-Trufficulteurs, 2001), mais peu d'études sur les espèces comestibles de Russula ou Lactarius, dont plusieurs espèces sont ramassées et consommées localement dans les pays en développement. Les chercheurs accordent plus d'intérêts aux rapports complexes entre les questions biologiques, sociales et économiques, une démarche est la bienvenue pour établir les principes de base pour la production durable des champignons sauvages comestibles.

De nombreuses études ont été menées sur les matsutake (Encadré 4). C'est une exportation importante pour plusieurs pays en développement et il y a plusieurs études qui examinent la récolte commerciale dans le contexte forestier et des utilisateurs de la forêt (Winkler, 2002; Yeh, 2000). Le nord-ouest Pacifique de l'Amérique du Nord est un autre secteur où les questions de gestion forestière ont été examinées en détail (Pilz et Molina, 2002; Tedder, Mitchell et Farran, 2002). Ces études sont utiles en particulier dans la description des cueilleurs et des pratiques de ramassage et ils fournissent un contraste utile avec les quelques études effectuées sur les cueillettes de subsistance dans des pays en développement (Lowore et Boa, 2001).

ENCADRÉ 4

Matsutake et exportations au Japon

Au Japon, le Tricholoma matsutake est largement apprécié et des cérémonies de dégustation gastronomique sont culturellement importantes (Hall et al., 1998a). À l'origine ramassé dans les forêts du Japon, la production a décliné rapidement dans les années 1980. La recherche de nouvelles sources a identifié le matsutake américain comme un remplaçant possible (Tricholoma magnivelare) et rapidement ont été étudiées les quantités substantielles qui pouvaient être récoltées dans le nord-ouest du Pacifique de l'Amérique du Nord, où l'utilisation locale était minimale. Le commerce croissant avec le Japon a coïncidé avec une diminution des emplois forestiers classiques et de la foresterie en générale. Des commerces d'exportation basés sur le T. matsutake ont aussi été établis dans le Sichuan, en Chine (Winkler, 2002; Yeh, 2000), le Bhoutan (Namgyel, 2000) et notablement en République populaire démocratique de Corée.

Des exportations de T. magnivelare et d'autres espèces étroitement liées sont effectuées d'Afrique du Nord, de Turquie et du Mexique mais les détails sont incomplets. Les sommes gagnées par ces pays sont faibles comparées à celles de l'Asie et de l'Amérique du Nord. Les prix payés par les japonais varient considérablement selon l'offre disponible chaque année et la qualité des champignons lorsqu'ils parviennent sur le marché.

Le matsutake est particulièrement de grande valeur lors d'une première phase de développement et cela exige une recherche prudente dans les couches supérieures d'humus des forêts. Certains cueilleurs ne sont pas si prudents: ils ratissent la terre pour dévoiler des organes de fructification émergents, endommageant la couche d'humus et affectant les récoltes futures.

Le matsutake est un champignon mycorhizien et des efforts ont été accomplis pour «gérer» les écosystèmes naturels en République de Corée et en Amérique du Nord afin de maximiser la production. Les rendements annuels sont toujours lourdement tributaire de l'influence des précipitations et des températures ambiantes au long de l'année. (Voir Pilz et Molina (2002) pour un examen général des activités en Amérique du Nord.)

Des préoccupations ont été exprimées sur la productivité déclinante et la disparition de certaines espèces de macrochampignons (Arnolds, 1995). L'attention s'est concentrée sur l'Europe et un des enjeux identifié a été l'impact du ramassage commercial accru en Europe de l'Est (Perini, 1998). La conservation des champignons est maintenant un sujet de débat parmi les mycologues. Le débat vient de commencer et il est important qu'il adresse les questions sociales et économiques concernant la récolte, si le progrès doit encourager le ralentissement du déclin des espèces comestibles menacées.

Les sections suivantes examinent l'accès aux sites de ramassage, les activités des cueilleurs et les impacts de la récolte. Le chapitre continue sur un examen des données publiées sur les rendements et la production avant de tenter de fournir des conseils pratiques en matière de gestion des champignons sauvages comestibles pour une production durable.

REGLEMENTER LA CUEILLETTE

Le règlement et les politiques sur la cueillette des champignons sauvages comestibles varient grandement (voir aussi Encadré 8, Chapitre 4). La Scandinavie a un accès ouvert: chacun peut cueillir des champignons comestibles tant qu'il ne nuit pas à la propriété (Saastamoinen, 1999). Cette politique a été désavouée par la migration économique de pays voisins, qui ne font plus partie de l'ancienne Union Soviétique et la disponibilité d'une main d'œuvre bon marché pour la cueillette de champignons sauvages comestibles et de baies sauvages. Des changements semblables en Europe de l'Est ont créé de nouvelles occasions pour la récolte commerciale ce qui a entraîné une inquiétude des récoltes non durables et des tentatives de règlement de la cueillette

Contrôler les cueilleurs n'est pas toujours facile. Après la Deuxième Guerre mondiale, le Gouvernement Finlandais a encouragé une plus grande récolte de champignons sauvages comestibles et continue à promouvoir l'utilisation d'une ressource sous-utilisée (Härkönen et Järvinen, 1993; Salo, 1999). Un accès ouvert à la campagne est un principe de vie en Suède et en Norvège et contrôler le ramassage de champignons sauvages comestibles (et d'autres PFNL) exigerait un changement fondamental de la politique nationale.

La «sur-récolte» est une inquiétude habituellement exprimée pour les cueillettes commerciales et de subsistance. La crainte notamment des gestionnaires forestiers se concentre sur la production future de champignons sauvages comestibles qui diminuera. Ces préoccupations sont véritables, mais il y a un danger de prendre des décisions radicales pour réglementer les cueilleurs sans comprendre l'impact de la récolte, basée sur une connaissance incomplète du montant de la cueillette et des activités des ramasseurs.

La priorité principale pour réglementer les activités des cueilleurs est de déterminer le lieu de la récolte commerciale. L'introduction d'arrangements régulateurs permet un nombre de fonctions différentes :

* De tenter (en théorie) de limiter la quantité récoltée;

* D'assurer que les cueilleurs soient sensibles à la meilleure pratique (les méthodes les moins nuisibles);

* De fournir un revenu.

En Italie, chaque province règle le droit de ramassage des truffes (Tuber spp.). Les cueilleurs doivent passer un test simple qui confirme s'ils sont conscients d'où et comment récolter. A peu près 30 000 permis (chacun d'une valeur d'environ US$90) ont été émis en Emilie-Romagne en 2001 (Zambonelli, 2002, communication personnelle: Truffles, and collecting porcini in Italy).

Dans le Parc National Winema, en Oregon, la vente de permis fournit un revenu substantiel, quoique ce soit fortement variable (le tableau 8). Au Bhoutan, seulement des sommes dérisoires sont gagnées par la vente de permis (Namgyel, 2000).

TABLEAU 8

La vente de permis pour la cueillette de matsutake dans la Forêt Nationale de Winema, en Oregon, 1997-2002

Année

Permis vendu

Valeur us$

Fin de saison

Notes

1997

3 733

365 939

31 octobre

La plus grande récolte depuis 1988

1998

1 246

138 338

7 novembre

 

1999

901

122 350

24 octobre

Données incomplètes. Aucune information après cette date.

2000

(512)

(61 180)

(21 septembre)

 

2001

Non connu

78 810

4 novembre

 

2002

> 1 200

> 120 000

(4 octobre)

Données intérimaires

Source: www.fs.fed.us/r6/winema/specialprojects. Les permis commerciaux sont valables pour la cueillette dans la forêt de Deschutes, Umpqua, Willamette en plus de la Forêt Nationale de Winema. Seule Winema publie des comptes complets de la saison de cueillette de matsutake (les «chroniques du champignon»).

Les communautés locales administrent aussi des arrangements de permis pour limiter l'accès aux sites de valeur. Ce système semble avoir moins de succès dans la réduction de conflits entre les communautés voisines et des problèmes se sont produits dans la réglementation du ramassage de truffes en Espagne (de Román, 2002, communication personnelle: Trade in níscalos from North Spain to Catalonia and truffle production). C'est un rappel du besoin de faire attention étroitement à la justice des arrangements qui excluent injustement les populations plutôt qu'encourager l'utilisation équitable de ressources naturelles.

Les cueilleurs dans des pays en développement ramassent les champignons fréquemment à des fins de moyens d'existence. Les champignons comestibles représentent une ressource d'alimentation importante. Au Malawi, les officiers et gardes forestiers sont inquiets à cause de la permission des populations pour ramasser les champignons sauvages comestibles dans des secteurs protégés de forêt, ce qui risque d'induire une extraction plus importante que les produits forestiers classiques, en particulier le bois de chauffage (Lowore et Boa, 2001). Il n'y a pas de cueillette commerciale officiellement enregistrée au Malawi et il n'y a pas eu de tentative d'introduire un système de permis.

Le succès des arrangements réglementaires dépend de qui contrôle ou possède les forêts. C'est une question relativement directe pour réglementer les cueillettes de Boletus edulis dans les plantations commerciales de pin d'Afrique du Sud comparée aux problèmes plus complexes posés par l'utilisation multiple de forêts naturelles du Malawi. La pression pour réglementer l'accès aux sites provient de diverses sources et ne sont pas toutes impliquées dans la sylviculture. Un fort lobby de conservation aux États-Unis a cherché à limiter les récoltes commerciales (McLain, Christensen et Shannon, 1998).

L'expansion de la récolte commerciale en Europe a abouti à l'introduction de règlements en Pologne (Lawrynowicz, 1997); l'ancienne Yougoslavie (maintenant la Serbie et Monténégro) (Ivancevic, 1997; Zaklina, 1998) et la Roumanie (Pop, 1997). L'information sur le succès de ces arrangements est peu détaillée et met en évidence la difficulté générale de contrôler les conditions fixées par un permis. Il indique souvent un montant quantitatif qui peut être ramassé dans un temps limité mais il est difficile de le vérifier et d'encaisser les pénalités des contrevenants.

Les interdictions d'abattage introduites en Chine (Winkler, 2002), aux Philippines (Novellino, 1999), au Canada (Tedder, Mitchell et Farran, 2002) et ailleurs a ouvert de nouvelles occasions pour la cueillette de champignons sauvages comestibles et a suscité des préoccupations liées au risque de sur-récolte. En Sibérie, l'effet opposé est survenu: une augmentation des activités d'exploitation forestière par des entreprises étrangères a rendu plus difficile pour les habitants locaux la cueillette des champignons sauvages comestibles (de Beer et Zakharenkov, 1999).

Le succès du contrôle dépend de la modification des règlements qui ne fonctionnent pas et le maintien d'un bon dialogue avec les cueilleurs (Pilz et Molina, 2002; voir aussi Vance et Thomas, 1995). Une approche pragmatique est nécessaire pour protéger les ressources naturelles tout en permettant un accès approprié et équitable aux cueilleurs.

CUEILLEURS ET PRATIQUES LOCALES

Une étude récente au Malawi décrit ce qui est arrivé quand M. Kenasi Affad est allé ramasser le bowa (champignons sauvages comestibles) près de sa maison à Machinga. Il a été accompagné par deux chercheurs travaillant pour le Projet Miombo sur les Champignons Comestibles (Lowore et Boa, 2001).

«Nous nous sommes mis en route à 6 heures du matin, plus tard que le temps normal qui commencent à 5 heures. Kenasin n'est équipé que de vêtements qu'il porte et d'un sceau. Il est pieds nus sans protection contre la pluie, qui est aujourd'hui persistante, mais pas trop forte. Il ne peut pas se permettre de laisser la pluie l'arrêter puisque le ramassage de bowa est une activité de saison pluvieuse et il doit donc être préparé à se mouiller. Cette année les pluies sont toujours fréquentes et fortes, ce qui est bon pour le kunglokwetiti6 et le chipatwe.

Il s'est mis en route sur un chemin bien connu qui le mène là où il sait qu'il trouvera des bowa. Il a observé la pluie pendant une ou deux journées, il connaît les espèces poussant à cette période, et sait où il est allé la dernière fois et la condition de la dernière récolte. Il emploie toutes ces informations pour décider où aller. Ces jours-ci - en fin de saison - peu de bowa sont trouvés près de la maison à la différence du début de la saison lorsqu'ils sont trouvés en abondance.

À cette époque de l'année, les espèces principales trouvées et celles préférées par les clients sont les kunglokwetiti. Ceux-ci sont trouvés dans des places rocheuses et Kenasi doit être fûté pour les trouver. Ils apparaissent ici et là sous des touffes d'herbe. Pour les cueillir Kenasi tire le bowa de sa base en employant son doigt et le soulève doucement de la terre. Il casse alors la partie du bas de la tige et la jette. Il souffle sur la terre restante et place doucement le bowa dans le sceau et continue.

Kenasi sait que certains bowa se trouvent près de certaines espèces d'arbres et que chaque année le même type de bowa apparaît aux mêmes places. Il sait aussi que certaines espèces ont besoin de quelques jours de pluie suivis de l'ensoleillement avant d'apparaître pendant que d'autres ont besoin d'une pluie prolongée. Certains prennent quelques jours pour émerger d'un petit organe de fructification de bowas récoltable, d'autres prennent quelques heures. Ceci est important parce qu'alors il sait quand retourner à la même place pour chercher de nouveau d'autres bowas.

Kenasi nous montre le chemin pour Naiswe où il ira demain. Cela prendra environ 3-4 heures de marche à pied pour atteindre l'endroit - puis il peut passer une heure à ramasser le bowa et revenir dans deux autres heures. C'est normal qu'un voyage de cueillette dure jusqu'à six heures. Kenasi aspire à remplir un sceau entier (photos 15) avant de se mettre en route pour la maison. Il va toujours seul, mais peut rencontrer d'autres cueilleurs pendant qu'il est dans la forêt. La transmission de l'information sur l'emplacement des bowa se fait parfois, mais il n'y a pas beaucoup de raison parce que c'est simplement une question de chance - on peut manquer ce que d'autres trouveront. Kenasi ira ramasser des bowas de 2 à 5 fois par semaine, selon la disponibilité de bowas et le demande des clients.

Dans le passé, il n'y avait pas d'eucalyptus, mais c'était une région boisée naturelle. Les bowas ont été trouvés en abondance près du village. Une autre raison pour laquelle nous devons voyager si loin ces jours-ci est le nombre de personnes qui vont à la cueillette. Les populations veulent simplement de l'argent et de plus en plus de populations pensent vendre des bowas. Je peux toujours trouver des bowas, si le temps est bon, mais cela peut prendre une longue période de temps pour atteindre l'endroit et une longue période de temps pour remplir un puisoir entier.»

Cette courte description décrit graphiquement le type de problèmes auxquels un ramasseur doit faire face. Kenasi sait où regarder mais il sait aussi qu'il doit avoir de la chance pour faire une bonne cueillette. Il fait des remarques sur la perte de région boisée naturelle, où les champignons sont les plus abondants et il dit qu'il doit voyager plus loin pour ramasser des champignons sauvages comestibles parce que maintenant il y a davantage de cueilleurs.

Kenasi vit près de la forêt et fait partie d'une communauté qui dépend de la région boisée Miombo pour l'alimentation, le revenu et l'habitation. La cueillette de bowas est une source importante de revenus pour lui mais c'est seulement une façon de gagner sa vie dans le Miombo. Selon les observations de Kenasi, un nombre croissant de personnes ont pris l'habitude de cueillir, parce que dans le secteur où il vit il y a un bon point de vente sur une route principale près de la forêt.

Kenasi est un homme à part car les cueilleurs au Malawi sont surtout des femmes, comme c'est le cas dans la République-Unie de Tanzanie (Härkönen, 2002) et au Burundi (Buyck, 1994b). Le tableau 9 décrit les cueilleurs et leurs pratiques dans plusieurs pays différents. En Chine, la plupart des cueilleurs sont des hommes. Les hommes et les femmes sont impliqués au Mexique lors de la grande récolte chaque année. Au Malawi, le temps maximum alloué pour la cueillette des champignons sauvages comestibles et les apporter au marché est de moins de 24 heures. Plus c'est long et plus les champignons pour la vente se détériorent et perdent de la valeur. Les femmes dans la zone Mzimba au nord du Malawi marchent de 10-15 km pour arriver au marché le plus proche à Mzuzu. Cela limite la cueillette à un voyage de six heures (aller et retour) de leurs maisons (Lowore, Munthali et Boa, 2002). Les distances de la maison à la forêt et aux points de vente sont plus courtes au Liwonde, près de Zomba (Lowore et Boa, 2001) à cause de la proximité d'une route principale, qui devient un point de vente commun pour les champignons sauvages comestibles dans plusieurs pays Africains (Photo 6).

TABLEAU 9

Cueillir des champignons sauvages en République-Unie de Tanzanie, au Mexique, en Fédération de Russie, au Bhoutan, en Finlande, en Inde et en Chine

Activité/enjeu

République-unie de tanzanie

Qui cueille?

Principalement des femmes et des enfants quoique les hommes les rapportent à la maison s'ils les trouvent par hasard.

Cueillette

Déplacement à pied jusqu'aux sites. Accès ouvert. Aucune méthode de récolte spéciale n'est employée. Une réglementation officielle des cueilleurs est inexistante. Les populations commencent très tôt les cueillettes à cause de la compétition pour les champignons comestibles - faisant allusion à l'importance de vendre sur les marchés locaux.

Traditions locales, choix d'espèces

Les vieux paysans dont les familles avaient vécu à la même place pendant plusieurs générations en connaissent le plus sur les champignons sauvages. Notamment, ils connaissent plus d'espèces consommées dans les zones du Miombo que dans les collines. Les bolets sont évités par tous: «même les singes ne les mangeront pas» (les singes mangent B. edulis au Malawi, cependant). Les populations connaissaient bien les variétés toxiques. Quelques groupes de populations ne consomment pas de champignons sauvages comestibles. Les populations éduquées ont presque tout oublié à propos des champignons sauvages. Une diminution semblable de la tradition locale peut être rencontrée au Malawi et au Zimbabwe.

Activité/enjeu

Mexique

Qui cueille ?

Des familles et des individus des deux sexes. Les photos de places de marché montrent que ce sont seulement les femmes qui vendent.

Cueillette

Les cueilleurs marchent 4-5 km par jour, apportant 4-5 kg pour être vendus dans les 5-7 heures qui suivent. Les cueillettes sont transportées jusqu'à 55 km; Ce n'est pas précisé si le transport est assuré par les commerçants et/ou les cueilleurs. L'accès est libre aux sites. Il y a des règlements gouvernementaux pour la cueillette sur les sept espèces principales.

Traditions locales, choix d'espèces

Tous les types de macrochampignons sont cueillis. Il y a une longue tradition d'usage des champignons sauvages. La connaissance se perd lorsque les populations se déplacent des zones rurales aux zones urbaines; l'acceptation des champignons sauvages peut diminuer d'autant plus que la disponibilité des espèces cultivées augmente. Généralement, il y a peu de cas d'empoisonnement.

Activité/enjeu

Fédération de russie [la sibérie]

Qui cueille?

Les familles.

La cueillette

à 5-6 km des frontières des villages ou des arrêts de transports en commun. Certains conduisent même 40-60 km. Aucune restriction ne réglemente les accès aux sites, sauf dans les réserves naturelles et les parcs nationaux. La récolte quotidienne peut être de 15 à 100 kg par personne dans les bonnes années.

Traditions locales, choix d'espèces

La longue histoire de cueillette s'est intensifiée avec la dégradation de la situation économique. De nombreux ménages ne peuvent se permettre des aliments importés tandis que la distribution des aliments en Fédération de Russie a baissé. De plus, les opportunités d'emploi sont réduites dans les industries minières et forestières. 18-25 espèces sont régulièrement cueillies; Lactarius deliciosus et Boletus edulis sont les plus importantes. Les cas d'empoisonnement ne sont pas notés séparément pour cette région mais voir le Tableau 5 pour des comptes rendus sur d'autres régions de la Fédération de Russie.

Activité/enjeu

Bhoutan

Qui cueille ?

Les familles.

La cueillette

À pied. Certains campent et commencent à cueillir avec des torches de bon matin à cause de la compétition. Des paysans locaux ne permettent pas aux paysans d'autre geogs de visiter leur secteur. Le Centre National du Champignon a fourni une formation sur la récolte durable à 1 525 paysans. Des préoccupations sont exprimées en ce qui concerne les dégradations du matsutake mycelium dans le sol à cause des méthodes de récolte.

Traditions locales, choix d'espèces

Peu de connaissances des traditions sur les champignons sauvages comestibles mais considérées comme étant bien établies. L'attention s'est maintenant concentrée sur les matsutakes qui avaient une faible valeur locale avant que les exportations vers le Japon n'aient commencé.

Activité / enjeu

Finlande

Qui cueille?

Aucun genre ou différence d'âge n'est indiqué.

La cueillette

Voyage de cueilleurs par transport public et privé aux sites. Accès libre sauf les cours-arrières des populations. La cueillette est activement encouragée après l'inventaire qui démontre que seulement une petite proportion de la ressource de champignons sauvages comestibles est cueillie chaque année.

Traditions locales, choix d'espèces

Des conseils officiels fournis sur les meilleurs champignons à cueillir, à l'origine à cause des conditions de famine et maintenant pour encourager le meilleur usage des ressources alimentaires sauvages. La Finlande Occidentale favorise des espèces différentes aux Caréliens de l'Est, dont la tradition de cueillette et de consommation de champignons est beaucoup plus forte.

Activité/enjeu

Inde [madhya pradesh]

Qui cueille?

Des familles entières sont impliquées, mais les femmes sont plus actives.

La cueillette

Les populations tribales connaissent bien le milieu naturel et la période de fructification. Aucune restriction d'accès aux sites de cueillette n'est mentionnée.

Traditions locales, choix d'espèces

Plusieurs espèces sont cueillies.

Activité/enjeu

Chine [yunnan]

Qui cueille?

Les hommes sont plus intéressés par la cueillette.

La cueillette

Les populations ne vont pas cueillir sur une base régulière puisque les espèces cultivées sont disponibles durant l'année.

Traditions locales, choix d'espèces

Seulement les secteurs de montagne sont visités; le plus grand nombre d'espèces comptabilisé par un homme est de 33 espèces comestibles. Les populations sont bien conscientes des espèces toxiques.

Activité/enjeu

Chine [sichuan et secteurs alliés]

Qui cueille ?

Non indiqué.

La cueillette

Le plus grand problème de la baisse de la production du matsutake pour la Préfecture tibétaine Autonome de Degen est dans le nord-ouest du Yunnan. Avec les taux d'extraction les plus élevés la région connaît une baisse évidente de la productivité. Ceci est causé par les mauvaises techniques de récolte (le ratissage). Puisque la vente est déterminée par la taille, cela encourage des méthodes de récoltes destructrices. Aucune baisse de la productivité n'est recensée dans la vallée Jumba du Litong, dont la vente se réalise par rapport au poids. Les cueilleurs de Cordyceps sinensis dans le Comté Litang sont confinés aux terres de pâturage légales ou aux forêts où ils ont des droits d'accès. Les étrangers doivent payer des honoraires à la communauté locale pour la cueillette et des conflits sont survenus. La cueillette d'autres espèces comestibles est aussi répandue (Rijsoort et Pikun, 2000).

Traditions locales, choix d'espèces

Une longue tradition de cueillette d'espèces comestibles et médicinales. Les Matsutake n'étaient généralement pas cueillis avant 1988.

Sources: RÉPUBLIQUE-UNIE DE TANZANIE - Härkönen, 2002; MEXIQUE - Bandala, Montoya et Chapela, 1997; Montoya-Esquivel et al., 2001 et www.semarnat.gob.mx. FÉDÉRATION DE RUSSIE - Vladyshevskiy, Laletin et Vladyshevskiy, 2000; BHOUTAN - Namgyel, 2000. FINLANDE - Härkönen, 1998; Pekkarinen et Maliranta, 1978; INDE (MADHYA PRADESH) - Dur, Rai et Soni, 1999. CHINE (YUNNAN) - Härkönen, 2002; CHINE (SICHUAN et secteurs alliés) - Winkler, 2002; Yeh, 2000.

En Fédération de Russie et en Ukraine, des familles entières partent en expédition pour la cueillette et cela semble être plutôt un événement social qu'une cueillette commerciale. Les distances de voyage jusqu'aux meilleurs sites peuvent être longues (Tableau 9). Les immigrants cueillent des champignons sauvages comestibles dans la biorégion Klamath (Californie du nord); plusieurs sont originaires du sud-est asiatique (Richards et Froissé, 1996) et sont attirés par les offres d'emploi. Ils se rendent compte aujourd'hui que la compétition est féroce et que les revenus ne sont pas garantis. Il y a eu quelques conflits entre les cueilleurs et une méfiance générale des personnes de l'Asie du Sud-Est, en partie à cause de leur faible niveau d'anglais et de leur incapacité à observer les règlements sur les sites de cueillette. Un récit d'un ramasseur américain de matsutake (Moore, 1996) fournit un compte rendu personnel de l'antagonisme que les travailleurs immigrés doivent surmonter - avec succès dans ce cas particulier.

Lorsque l'argent est impliqué dans la cueillette des champignons sauvages comestibles, des problèmes peuvent surgir, parfois alimentés par des histoires exagérées de bénéfices potentiels. Des villages au Sichuan sont engagés dans des conflits juridiques pour déterminer des droits locaux à des sites matsutake qui se traduisent dans son paroxysme aux actions de sabotage des approvisionnements et réserves d'eau - des villages étaient sans eau pendant 45 jours - et ont constaté la destruction d'un pont très utile. Un village a menacé non seulement de continuer leurs actions de destruction des points de vie dans le village rival, mais «de cacher les pièces des conduits d'eau dans la forêt pour qu'ils ne puissent pas être réparés» (Yeh, 2000). Tels conflits sont peu communs, mais quand l'argent devient le motif principal pour la cueillette, la gestion des cueilleurs (et l'accès aux sites) a besoin d'un jugement prudent.

La plupart des cueilleurs travaillent côte à côte sans problèmes évidents. Cela ne signifie pas qu'ils coopèrent nécessairement dans la récolte. En Espagne du nord, Lactarius deliciosus (níscalos) sont vendus à des acheteurs de la Catalogne, permettant de gagner de petites sommes d'argent utiles. Même de bons amis refusent de révéler l'emplacement de leurs sites favoris (de Román, 2002, communication personnelle: Trade in níscalos from North Spain to Catalonia and truffle production).

La récolte commerciale de champignons sauvages est une activité récente et à petite échelle en Ecosse. Précédemment, il y avait une récolte sporadique et secondaire pour une utilisation personnelle. Les propriétaires terriens des zones impliquées de forêt surtout privés ont exprimé quelques inquiétudes par rapport à l'afflux croissant de cueilleurs (Dyke et Newton, 1999) :

· L'accès non autorisé des cueilleurs sur leurs terres;

· Un revenu perdu: les propriétaires ne peuvent pas profiter des cueillettes sur leurs terres; ils étaient aussi dans l'impossibilité de gagner de l'argent par des excursions organisées si les champignons avaient déjà été cueillis;

· Les dommages excessifs sur la ressource (champignons sauvages comestibles et la forêt);

· Des conflits avec la chasse (une source importante de revenus pour certains propriétaires terriens).

Un total de 53 pour cent des cueilleurs interviewés en Ecosse ne savait pas qui possédait la terre où ils allaient cueillir les champignons. Cette étude est un bon exemple pour savoir comment rassembler l'information afin de développer des plans de gestion.

Les cueilleurs appartiennent à différentes classes sociales mais l'impression générale suggère que la majorité soit des classes pauvres rurales qui ont traditionnellement vécu des ressources de la terre et pour qui les champignons sauvages comestibles sont une source alimentaire normale et souvent non enregistrée (de Kesel, Codjia et Yorou, 2002).

MÉTHODES DE RÉCOLTE ET APPROCHES

Récolte

L'impact des récoltes de champignons sauvages comestibles est fréquemment mentionné et une étude récente fournit un résumé utile des problèmes-clés qui sont explorés en détail ci-dessous (Pilz et Molina, 2002).

La cueillette de champignons sauvages comestibles est souvent comparé avec cueillir le fruit d'un arbre. Enlever tout le fruit n'affecte pas les récoltes futures à moins que l'arbre ne soit endommagé, mais pourrait avoir un impact sur la régénération. Cela semble être vrai pour des champignons sauvages comestibles, mais avec quelques réserves: Retirer les champignons encore fermés empêche la dispersion des spores. Dans certaines zones d'Italie, les règlements interdisent la cueillette des premières éclosions de certaines espèces comestibles (Zambonelli, 2002, communication personnelle : Truffles, and collecting porcini in Italy). (Ceci a un sens pratique aussi puisque les premiers organes de fructification sont souvent endommagés par des insectes.) Quelques cueilleurs étendent les parties du chapeau du champignon pour encourager la dispersion des spores.

Une étude en Suisse a montré que récolter tous les organes de fructification de 15 espèces de macrochampignons au cours d'une période de dix ans n'avaient aucun effet significatif sur la production (Egli, Ayer et Chatelain, 1990). Si les sols sont rendus compacts ou les couches de détritus de feuille sont détruites, cela peut affecter la production. Le grattage d'exploration pour trouver des truffes, par exemple, est nuisible. Le ratissage brut pour exposer des jeunes et immatures matsutakes endommage le mycélium présent dans les couches supérieures du sol. (Les jeunes organes de fructification peuvent être vendus à un prix plus élevé.) Cela peut être évité en identifiant en premier les régions à potentiel de matsutake, en identifiant ensuite au toucher les protubérances indicatrices tout en cherchant généralement les signes des organes de fructification émergents (Arora, 1999).

La plupart des espèces de champignons comestibles est cueillie sans causer de dégradation puisque leurs organes de fructification et leurs parties comestibles sont au-dessus du sol. La recherche de truffes (Tuber spp.) est souvent entreprise par des chiens dressés (Photo 4) (Hall et al., 1998a). L'utilisation traditionnelle de cochons est maintenant interdite en Italie parce qu'ils sont difficiles à contrôler et mangent parfois les truffes. Les chiens à truffes ne sont pas employés en Chine et le creusement aléatoire utilisé pour localiser les organes de fructification affecteront la production future.

L'étude suisse a aussi montré l'effet de piétiner la production d'une espèce de chanterelle. Cependant, des rendements «normaux» ont été rétablis une fois le piétinement arrêté (Egli, Ayer et Chatelain, 1990). Le piétinement n'est pas considéré comme un facteur habituel de dégradation. Le nombre de cueilleurs par secteur d'unité de forêt est habituellement faible et il n'y a aucune preuve que le piétinement a affecté des rendements au Malawi, par exemple. La récolte commerciale augmente la pression sur des sites quoique les champignons sauvages comestibles se trouvent normalement sur une large zone et les ramasseurs se tiennent à part dans leurs recherches.

Améliorer la productivité

La baisse de la production de matsutake au Japon dans les années 1980 a incité une recherche sur comment maximiser les rendements in situ. Quelques réussites ont été réalisées, bien que les augmentations de la production aient échoué à enrayer la baisse générale. En République de Corée, des méthodes ont inclus l'arrosage et le contrôle de la végétation (Koo et Bilek, 1998). En Finlande, les traitements de surface du sol ont été étudiés pour améliorer la production de Gyromitra esculenta (Jalkanen et Jalkanen, 1978). Ces démarches sont potentiellement coûteuses et on ne connaît pas le niveau de succès dans l'augmentation des rendements financiers.

Une alternative est de gérer les forêts de manière à augmenter la production de champignons sauvages comestibles. Des tentatives ont été faites dans le nord-ouest du Pacifique de l'Amérique du Nord pour équilibrer la production de bois et des champignons sauvages comestibles (Weigand, 1998). Les conclusions d'une étude de gestion des plantations naturelles de conifères aux États-Unis et la production de champignons sauvages comestibles, incluant Tricholoma matsutake et les chanterelles, sont récapitulées ci-dessous (Pilz et Molina, 2002) :

· Les coupes à blanc perturbent la production de la plupart des champignons comestibles ectomycorhiziens pendant dix ans ou plus. Cela recommence seulement une fois que les champignons ont recolonisé les arbres assez vieux pour fournir leurs substances nutritives nécessaires.

· Les éclaircies sur pied (où les arbres sont sélectivement enlevés pour encourager la croissance des autres arbres restants et afin d'éliminer les spécimens faibles) introduisent plus de pluie et d'ensoleillement et une humectation et un séchage plus rapide dans la forêt. Un éclaircissage sévère d'une plantation de sapin de Douglas a réduit la fructification des chanterelles de 90 pour cent l'année suivante. L'éclaircissage moins fréquent permettrait de maintenir la productivité des champignons mais induirait une diminution de la production de bois qui pourrait contrebalancer les bénéfices de cette stabilisation de la productivité.

· Le compactage du sol dû aux activités forestières réduit la productivité tandis que la coupe de grandes branches rend plus facile et plus sûr de trouver des champignons sauvages sans augmenter nécessairement la productivité de base.

La question critique dans l'amélioration de la production de champignons sauvages comestibles est leur importance économique comparée à la valeur de production de bois et les autres utilisations des ressources de la forêt. Ceci est souvent mal compris parce que des données précises manquent notamment par rapport à la valeur des récoltes.

MESURER LA PRODUCTION

Rendements

Les données des études expérimentales dans cinq pays sont récapitulées dans le Tableau 10. Les comparaisons sont difficiles à faire parce que certaines études incluent toutes les espèces comestibles tandis que d'autres mesurent la productivité d'espèces individuelles. Les méthodes d'échantillonnage varient aussi, avec la taille des terrains et la zone totale contrôlée souvent trop petite pour tirer des conclusions majeures.

Les résultats du Mexique suggèrent que jusqu'à 1 759 kg par ha de champignons sauvages comestibles peuvent être produits pendant une bonne année. Les rendements des autres pays sont habituellement beaucoup plus bas, autour de 100 kg et moins par ha. Des fluctuations naturelles se produisent d'année en année (Villarreal et Guzmán, 1985; Villarreal et Guzmán, 1986a; 1986b) et sans données historiques il est difficile de tirer des conclusions utiles pour la production d'une seule année. Il y a un besoin évident d'améliorer la qualité et l'éventail des données sur les rendements. Des préoccupations ont été exprimées sur les «rendements déclinants», toutefois il manque des données qui permettraient un examen plus détaillé de l'impact de la cueillette commerciale au Portugal (Baptista-Ferreira, 1997) et en Fédération de Russie (Kovalenko, 1997), par exemple.

Le tableau 11 récapitule les données nationales sur les quantités récoltées d'espèces surtout commerciales. La production totale de n'importe quelle période donnée sera plus élevée. Les données pour les pays en développement sont mal représentées bien qu'une tentative ait cherché d'estimer la production potentielle de l'état de Tlaxcala au Mexique, où les champignons sauvages comestibles sont largement ramassés. Tlaxcala a 83 000 ha de forêt dont 65 000 ha sont des conifères et des feuillus. La superficie restante n'a seulement que des espèces feuillues. Un rendement potentiel de 10 kg par ha par an pour tous les champignons sauvages comestibles dans les 65 000 ha fournirait une récolte potentielle de 650 tonnes. Un des principaux, sinon le principal, facteur contraignant du montant qui est récolté et vendu est le temps requis pour cueillir et apporter les champignons à un acheteur potentiel.

La question importante est de savoir le montant de la production totale véritablement récolté dans une année, celle-ci demeure en grande partie sans réponse, même pour des espèces commerciales de champignons sauvages comestibles.

Inventaire

Des efforts concertés ont été faits pour estimer la productivité des espèces commerciales de champignons sauvages comestibles en Amérique du Nord (Pilz et Molina, 2002). Des approches semblables ont été employées au Malawi pour contrôler la production des espèces comestibles (Meke dans Boa et al., 2000). Un total de 250 50 m x 2 m de parcelles a été évalué sur cinq sites de forêt naturelle (Miombo) de 1999 à 2002 et les résultats initiaux sont disponibles sur le site www.malawifungi.org. L'information accumulée a inclus le nombre et le poids des organes de fructification et leur proximité aux arbres (pour examiner les associations mycorhiziennes).

TABLEAU 10

Les rendements des champignons sauvages de pays

Pays

les détails des rendements annuels

quantité (kg / ha)

source

Fédération de Russie (Sibérie centrale)

«Les champignons les plus populaires (comestibles)» 65-170

Vladyshevskiy, Laletin et Vladyshevskiy, 2000

 

Fédération de Russie (Arkhangelsk)

(a) Lactarius torminosus; (b) «champignon à tête rouge» - ? Russula sp.

(a) 2-14 (b) 9

Chibisov et Demidova, 1998

Finlande (nord)

Tous les champignons comestibles de Sotkamo (a) 1976 et 1977 (b)

(a) 30 (b) 85

Koistinen, 1978

Finlande

Gyromitra esculenta (notez les fluctuations; 1973 et 1974 Bien; 1975 et 1976 Mauvais; 1977 Médiocre)

50-100

Jalkanen et Jalkanen, 1978

Estonie (nord-ouest)

Moyenne pour tous les champignons comestibles sur trois sites, de 1978 à 81 *

124, 499,143

Kalamees et Argent, 1988

Estonie (nord-ouest)

Moyenne pour (a) Suillus variegatus - un site et (b) Lactarius rufus - trois sites *

(a) 41 (b) 20; 24; 405

Kalamees et Argent, 1988

Mexique

Toutes les espèces comestibles sur deux sites

85

Lopez, Cruz et Zamora-Martinez, 1992

Mexique (Veracruz)

Toutes les espèces comestible, deux sites (a) et (b) pour 1983 et 1985 respectivement

(a) 1 759; 234 (b) 747; 180

Villarreal et Guzmán, 1985; 1986a

Mexique (Veracruz)

(a) Suillus granulatus; (b) Cantharellus cibarius; (c) Amanite caesarea; (d) Boletus edulis pour 1983 et 1985 respectivement

(a) 246; 75 (b) 4; 8 (c) nd; 38 (d) 150; 9

Villarreal et Guzmán, 1985; 1986a

États-Unis (nord-ouest du Pacifique)

(a) Tricholoma magnivelare; (b) Morchella spp.; (c) Cantharellus spp.

(a) 3-15 (b) 1-6 (c) 2-0

Pilz et Molina, 2002

Les quantités sont en poids frais ou présumées l'être. Les données de Villarreal et Guzmán basées sur l'extrapolation de deux terrains permanents de 100 m2 sur chaque site.

* Les ravages d'insecte réduisent la récolte disponible des espèces comestibles de non-L. rufus par environ 70 %. Nd - aucune donnée.

TABLEAU 11

Production nationale de champignons sauvages comestibles

Pays

Types (champignons sauvages comestibles)

Quantité (tonnes)

Source

Biélorussie

«Ressources» de 1981 à 1985

53 000

Malyi, 1987

Canada

Exportations annuelles estimées

220-450

De Geus, 1995

Canada

Chanterelles, bolets et morilles «exportés dans une bonne année»

1 000

Wills et Lipsey, 1999

Chine

Production de bolets, Lactarius deliciosus et «autres» (? Champignons sauvages comestibles): 1998

308 000

Sun et Xu, 1999

Estonie

Exportation annuelle moyenne 1929-38

2 200

Paal, 1999

Finlande

Rendements de 1988 (a), (b) 1992 et 1996 (c)

(a) 1 050 (b) 670 (c) 360

Härkönen, 1998

Pologne

Production de champignons (sauvages) comestibles en 1958

3 500

Bukowski, 1960

Fédération de Russie (Arkhangelsk)

Cueillis annuellement par les populations locales dans les années 1930

2 040

Chibisov et Demidova, 1998

États-Unis
(WA, OU, ID)

Tous les champignons sauvages comestibles cueillis pour le commerce: 1992

1 776

Schlosser et Blatner, 1995

Les quantités sont en poids frais ou présumées l'être en absence d'autres informations. Les données de production des pays type boréal et tempéré froid, par exemple en Lithuanie, ont été enregistrées trop en retard pour être inclues dans ce tableau (Lund, Pajari et Korhonen, 1998). Voir le Chapitre 4, la section: Commerce national et international, pour les informations sur la valeur des champignons sauvages utiles (comestibles et aux propriétés médicinales).

Les organes de fructification des macrochampignons se révèlent sur une superficie potentiellement large et une recommandation pour rassembler des données sur les rendements est d'observer des parcelles longues et étroites, comme indiqué ci-dessus. Cela réduit aussi au minimum les dégradations liées au piétinement du personnel de terrain. La fréquence des observations dépend de quand l'espèce en particulier apparaît. Des cueilleurs locaux se sont avérés être une source utile d'information au Malawi.

De meilleures et de plus amples données sont nécessaires sur les rendements et la productivité pour aider dans l'élaboration de plans de gestion. Des conseils supplémentaires sur les méthodes pour l'évaluation de la production des PFNL ont été publiés par FAO (2001a).

Les études de marché fournissent un guide sur la productivité générale et sont une manière plus simple et moins coûteuse pour rassembler les données, à condition que des quantités significatives soient vendues au public.

PLANIFICATION PRATIQUE: VERS UNE PRODUCTION DURABLE

Le but ultime de la gestion des champignons sauvages comestibles est de réaliser une production durable. L'importance de données de bonne qualité a été soulignée et l'attention porte sur les questions générales de gestion de forêt et des usagers de forêt. La première étape pour formuler un plan de gestion est de décrire et ensuite d'analyser les particularités de chaque système de production. Le tableau 12 suggère une approche générale à adopter avec les questions clés à se poser.

La Finlande est l'exemple rare d'un pays qui a activement essayé de gérer ses ressources de champignons sauvages comestibles. Ils ont activement soutenu les champignons sauvages comestibles (en même temps que les baies sauvages) depuis la Deuxième Guerre mondiale et leurs expériences largement publiées fournissent des indicateurs utiles pour d'autres pays. Le Mexique a aussi montré un intérêt soutenu pour la gestion des champignons sauvages comestibles. Des efforts coordonnés ont été effectués par des chercheurs et le gouvernement local et régional pour comprendre l'importance des champignons sauvages comestibles et les gérer dans l'intérêt général des populations et de l'environnement.

Les différentes informations nécessaires pour commencer le processus de planification et de gestion est déjà disponible dans des pays comme la Chine (Mao, 1998) et la Turquie (par exemple, Gurer, 2002, communication personnelle: Données non publiées sur les champignons sauvages comestibles pour la Turquie). L'ex-Union Soviétique a consacré beaucoup d'efforts à enquêter sur les champignons sauvages comestibles (Paal, 1998), bien que peut-être plus du point de vue des scientifiques des champignons que de leurs importances sociales et économiques. Cette dernière représente une faiblesse en générale dans plusieurs pays et un secteur où des efforts particuliers sont nécessaires pour améliorer la connaissance.

TABLEAU 12

Préparation de directives de gestion pour les champignons sauvages comestibles

Sujet

Questions à demander / points clef

Propriétaire des forêts

Public ou privé ? État / région contrôlé ou sous gestion commune avec les populations rurales? Comme le nombre de parties prenantes intéressées augmente, le processus décisionnel concernant les droits d'utilisateur et comment ceux-ci sont établis devient plus complexe. Des propriétaires privés peuvent ignorer la valeur réelle des CSC et celle-ci doit être soigneusement expliquée pour qu'ils aient des projections réalistes de rendements financiers de leurs opérations commerciales potentielles.

Importance relative des champignons sauvages comestibles

Commercial ou personnel? Premièrement, il faut considérer la valeur des CSC par elles-mêmes et la comparer ensuite avec celle d'autres produits et services de la forêt. Examiner dans son ensemble toutes les espèces de CSC pour des évaluations préliminaires et vérifier ensuite plus soigneusement la valeur des différents types (qui peut varier significativement). Des cueillettes personnelles incluent les moyens de subsistance et les loisirs (les mycologues amateurs par exemple, des biologistes de terrain).

Des données bonnes et fiables sur la production et les quantités récoltées sont essentielles pour une planification efficace. Si ces données n'existent pas ou sont inégales, consultez des cueilleurs pour évaluer les modèles d'utilisation précédentes et considérer un inventaire basé sur un système de parcelles d'échantillonnage.

Cueilleurs et leurs pratiques

Profils des personnes et méthodes de récolte. Qui sont les cueilleurs: sont-ils locaux ou loue-t-il la main d'œuvre à l'extérieur ? Examinez les pratiques de récolte et évaluez leur impact sur les ressources des CSC, la forêt et les arbres. Examinez le besoin de changer de pratiques et comment les cueilleurs pourraient être encouragés à employer des méthodes moins nuisibles. Evaluez soigneusement les autres particularités des moyens de subsistance des cueilleurs pour que les CSC puissent être compris dans un contexte plus large.

Législation et règlements

Les permis de cueillette et le droit d'accès. Comment les cueillettes de CSC sont-elles régulées et les lois actuelles soutiennent-elles l'usage durable? Le principe déterminant est l'accès juste et équitable aux ressources forestières ce qui maintient un équilibre harmonieux entre l'usage des CSC et d'autres utilisations de la forêt. Examinez la législation actuelle pour voir si elle est applicable et reflète les besoins actuels des usagers. Le principe de directeur est le pragmatisme: des règlements qui fonctionnent.

Production et valeur financière

Volume et valeur. Évaluez le volume et la valeur à une échelle nationale puisque les données seront employées pour développer des politiques gouvernementales. Des données insuffisantes induisent une politique déficiente et la gestion des CSC est entravée par de fausses perceptions de connaissances de pratiques de cueillette et leur importance, en particulier par rapport aux communautés rurales.

ENCADRÉ 5

Inventaire pratique: expériences de Malawi

Un vaste examen des études d'inventaire des PFNL a révélé des données de mauvaise qualité qui apparaissent souvent à la fin des études et ont mis en évidence le manque général d'information sur la productivité (FAO 2001a). C'est une question critique si les ingénieurs forestiers doivent comprendre l'impact des pratiques de cueillette sur les champignons sauvages comestibles et résoudre les revendications concurrentes des intérêts commerciaux et d'autres groupes d'utilisateurs qui ont une méfiance instinctive envers les cueilleurs (qui inclut souvent les ingénieurs forestiers eux-mêmes).

Au Malawi, des préposés au recensement ont été engagés pour rassembler des données sur quatre sites principaux. Il y eut quelques problèmes majeurs à part l'échec de la collecte de données sur un site qui a été résolu l'année suivante quand une organisation non-gouvernementale locale (ONG) a facilité le travail. Cela a pris au moins une saison pour que tous les préposés concernés deviennent familier avec les protocoles et les techniques. Les pluies furent rares la deuxième et troisième année et la productivité par conséquent fut faible. Une bonne connaissance des noms locaux et scientifiques des champignons sauvages comestibles a été un avantage majeur pour interpréter les données.

Le coût des voyages sur les quatre sites était élevé; le carburant est cher au Malawi et les budgets doivent être calculés avant de finaliser la délimitation de l'emplacement des parcelles. Il y a peu d'avantages à voyager très loin à moins que des sites diffèrent significativement de ceux à portée de la main. Un système informatique d'entrée des données a été créé au début et a été d'une aide inestimable en permettant aux données sur le rendement d'être enregistrées rapidement et précisément. Il est bientôt devenu évident de contrôler si de fausses données avaient été enregistrées ou s'il y avait des décalages non expliqués. Les superviseurs ont utilisé ces informations pour suggérer des améliorations sur comment les préposés au recensement ont collecté les données et ont rapporté les résultats.

L'analyse des données et la formulation de conclusions se sont avérées être plus difficile à réaliser, en partie parce que les populations impliquées dans le travail avait une collaboration distante des unes des autres et que la collecte de données a été continuée jusqu'à la fin du projet. Cela aurait été mieux, rétrospectivement, d'arrêter la collecte de données plus tôt et de donner une plus longue période de temps (six mois) pour l'analyse de données.

On pourrait faire plus pour fournir des conseils pratiques sur comment faire des inventaires de champignons sauvages comestibles. Il y a beaucoup d'informations utiles disponibles sur les PFNL (FAO, 2001a), mais il n'y a pas encore de guide simple, pratique qui encouragerait plus de personnes à mesurer la productivité et leur montrerait comment exécuter les analyses simples de données.

L'accès juste et équitable aux forêts et aux ressources forestières est un enjeu décisif. Si les populations continuent de se considérer injustement excluses ou marginalisées, elles continueront à cueillir mais sans observer les règlements ou sans payer les permis ou les impôts. Les populations évitent par habitude de payer des impôts officiels en Italie lorsqu'ils cueillent les Boletus edulis et les truffes (Hall et al. , 1998b). L'exclusion peut aussi devenir du ressentiment. Dans le nord-ouest de l'Espagne en 2001, un site de truffe a été brutalement ratissée pendant la nuit et «détruit» pour la cueillette parce qu'un ancien résident de la zone n'avait plus eu le droit d'obtenir un permis de cueillette dans son ancien village (de Román, 2002, communication personnelle: Trade in níscalos from North Spain to Catalonia and truffle production).

Le Code des Champignons Sauvages Écossais7 fournit les directives suivantes aux cueilleurs d'espèces comestibles et non-comestibles:

· Cueillir seulement ce que vous utiliserez; la faune a aussi besoin de champignons;

· Ne pas cueillir si le chapeau n'est pas encore ouvert, ni ceux qui sont périmés;

· Faites attention pour ne pas détruire la partie principale du champignon au-dessous de la surface et ne pas dégrader son environnement;

· Disperser les rognures discrètement dans le même secteur d'où vient le champignon;

· Cueillir uniquement les champignons que vous connaissez et prenez un guide des champignons pour identifier les champignons en fonction de l'endroit où vous les avez trouvé; certains champignons sont vénéneux et ceux qui sont rares ne doivent pas être cueillis;

· S'il vous plaît observez les conditions spéciales qui s'appliquent aux réserves naturelles.

Les règlements des pratiques sont utiles, mais de nouveau doivent être réalistes pour être adoptés.

La disparition des forêts naturelles réduit la production potentielle des champignons sauvages comestibles. Planter des arbres exotiques ouvre de nouvelles possibilités, dont certaines ont déjà été exploitées. Boletus edulis ont été introduits en Afrique du Sud et un petit commerce d'exportation a été établi (Pott, 2002, communication personnelle: Exportation de Boletus edulis d'Afrique du Sud). Ce champignon n'est pas consommé localement. Une espèce d'eucalypt d'Australie, plantée au Madagascar, a formé des associations mycorhiziennes avec la Russula «naturelle» comestible (Buyck, 2001). Des interactions semblables impliquant d'autres champignons sauvages comestibles ont été observées en Afrique occidentale (Ducousso, Ba et Thoen, 2002).

Planter des espèces exotiques n'appauvrit donc pas nécessairement le mycota local (Ryvarden, Perce et Masuka, 1994) et peut significativement augmenter les possibilités de cueillir des CSC, comme cela s'est produit avec la plantation de Pinus nigra dans le nord-ouest de l'Espagne et les marchés commerciaux pour le Lactarius deliciosus qui se sont développés pendant les trente dernières années (de Román, 2002, communication personnelle: Trade in níscalos from North Spain to Catalonia and truffle production). La Nouvelle-Zélande a saisi l'occasion pour introduire des champignons comestibles mycorhiziens et le manque d'espèces naturelles de champignons en concurrence est perçu comme une occasion positive pour appuyer la commercialisation (Hall et Wang, 2002).

Photo 4
CUEILLETTE DES TRUFFES EN ITALIE

La cueillette et la culture de Tuber spp. ont une grande importance commerciale. Les photographies des truffes viennent d’Urbino, Région des Marches en Italie et sont des Tuber aestivum sauf indication contraire. Toutes les photos sont de Eric Boa.

Photo 5
LE COMMERCE DES BOLETUS EDULIS

Ces champignons sauvages de valeur très recherchés poussent dans le monde entier mais ne sont pas consommés dans des pays comme le Malawi. Les italiens dominent le commerce à l’intérieur (usines) et à l’étranger (comme commerçants). Des volumes énormes sont importés de Chine, d’Europe de l’Est et d’Afrique du sud. Connu en italien sous le nom de porcini, ils sont séchés et vendus préservés, parfois dans des mélanges avec d’autres espèces Boletus et d’autres champignons cultivés. Toutes les photographies de Borgo Val de Toro, Parma, en Italie, à moins d’être précisé autrement, sont d’Eric Boa.

6 Espèces Cantharellus.

7 Disponible sur: www.rbge.org.uk/research/celtica/fungi/sustainability.htm.

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