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Individual Presentations

FAO-OIE-AU/IBAR-IAEA

Consultative Group Meeting on CBPP in Africa

Towards sustainable CBPP control programmes for Africa

(Editor’s Note: Papers are reproduced as submitted by the participants at the meeting)

Analyse des stratégies de lutte contre la péripneumonie contagieuse bovine
(PPCB) dans les pays membres du PACE

Bidjeh Kebkiba,

Unité d’Epidémiologie du PACE (PEU), AU-IBAR, PO Box 30786, Nairobi, Kenya

Introduction

L’économie de la plupart des pays Africains reste essentiellement basée sur le secteur agricole qui occupe plus de 80% de la population, procure plus de 85% des recettes d’exportation et représente près de 40% du PIB national dont 12% pour le secteur d’élevage. Dans le PIB du secteur agricole, l’élevage représente en moyenne 35%. L’élevage contribue d’une manière considérable à l’amélioration de la sécurité alimentaire et à l’augmentation des revenus des paysans et des éleveurs.

Les maladies animales en général et la péri pneumonie contagieuse bovine (PPCB) en particulier, constituent des contraintes majeures au développement du secteur d’élevage et aux échanges commerciaux internationaux du bétail et des produits d’origine animale. De nos jours la PPCB demeure une contrainte majeure pour la production bovine dans la plupart des régions de l’Afrique sub-saharienne, même si un certain nombre de pays de l’Afrique australe en a été exemptée pendant de nombreuses décennies. Les pertes annuelles de deux milliards de dollars américains ont été attribuées à la maladie en Afrique, bien qu’on ne puisse pas garantir l’exactitude de ce chiffre (Masiga et al., 1998). En effet, après la peste bovine, la PPCB a été identifiée par un grand nombre de pays d’Afrique subsaharienne comme l’une des contraintes pathologiques majeures et prioritaires (Hendrikx, 2000). C’est ainsi que le Programme Panafricain de Contrôle des Epizooties (PACE) a inscrit la lutte contre la PPCB parmi un de ses quatre objectifs principaux.

Afin de mettre en place des stratégies de lutte contre la PPCB, les informations relatives aux données épidémiologiques et à l’impact de la maladie doivent continuer à être collectées à travers le système général de déclaration des maladies, des foyers, les investigations et la surveillance participative de la maladie de même que le diagnostic du laboratoire. C’est dans cette optique que les tentatives suivantes ont été initiées par la FAO, l’AIEA et l’UA/IBAR/PACE, dans le but de l’amélioration de la connaissance de l’épidémiologie de la PPCB et le développement des capacités et des stratégies fiables et pratiques pour son contrôle.

La FAO a financé un programme régional de coopération technique (PCT) appelé “Programme coordonné de renforcement des capacités en épidémiosurveillance et en contrôle de la PPCB” pour la période allant du mois d’avril 2001 à mars 2003. Couvrant 8 pays de l’Afrique de l’Ouest (Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Ghana, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger et Sénégal), ce projet a fourni une assistance technique aux programmes nationaux de contrôle de la PPCB notamment dans l'amélioration des structures et des systèmes de surveillance. Ledit projet avait pour objectif principal, l’amélioration des activités de contrôle de la PPCB et harmonisation des stratégies mises en œuvre dans ces différents pays. La dernière réunion de coordination de ce projet (Ouagadougou, le 23-24 octobre 2002) avait initié la définition d’une proposition d’un plan stratégique pour le contrôle coordonné et progressif de la PPCB dans la sous-région de l'Afrique occidental.

Un atelier relatif à la réunion finale de coordination de recherche sur le monitoring de la PPCB en Afrique a été organisé par l’AIEA à Bamako (Mali). L’objectif dudit atelier est de valider les outils de diagnostic de la PPCB: ELISA compétition (cELISA) et latex test d’agglutination (LAT) et de développer des stratégies appropriées des tests de diagnostic.

Depuis le démarrage du programme, la coordination du PACE a organisé trois ateliers relatifs aux stratégies de contrôle/lutte contre la PPCB (à Addis Ababa en novembre 2001, Accra en février 2003 et Nairobi en mai 2003). L’objectif des deux premiers ateliers était de développer en étroite collaboration avec les responsables des services vétérinaires, une politique, raisonnée et intégrée et des stratégies fiables, pratiques et applicables de lutte contre la PPCB dans les pays membres du PACE basée sur une approche régionale. Pour étayer les conclusions et recommandations de ces deux ateliers sur une base scientifique, un autre atelier fut organisé à Nairobi en mai 2003. Durant ce dernier, seuls les aspects techniques étaient soulignés à travers les récents travaux de modélisation et de simulation conduits au sud Soudan, en Tanzanie (Mariner, 2003) et en Ethiopie (Lesnoff, 2003).

Suite aux recommandations et plans d’action issus de ces différents ateliers, il a été demandé aux pays de préparer un projet document de politique nationale et de stratégies de lutte contre la PPCB basées sur les données épidémiologiques réactualisées et de l’envoyer à l’ Unité d’épidémiologie du PACE (PEU). A partir de ces informations, le PEU devrait élaborer un avant-projet du programme régional de lutte contre la PPCB.

Le présent document fait la synthèse et l’analyse des projets de stratégies nationales de lutte contre la PPCB soumis par les pays PACE à l’Unité de Coordination du PACE.

Situation épidémiologique de la PPCB dans les pays membres du PACE

La PPCB est une maladie contagieuse causée par Mycoplasma mycoides subspecies mycoides small colony (MmmSC). Cette maladie connaît une recrudescence malgré les efforts déployés au niveau des pays. Historiquement, la PPCB était une maladie européenne, américaine et asiatique, mais elle a été éradiquée des Etats-Unis, du Canada et de la majeure partie de l’Europe au 19ème siècle par le biais de diagnostics cliniques, du contrôle des mouvements et de l’abattage sanitaire (Provost et al., 1987). Bien que la PPCB ait été présente en Afrique sub-saharienne avant l’époque coloniale, elle a été importée de l’Europe par bateau dans presque toute l’Afrique australe au milieu du 19ème siècle, comme indiqué ci-dessus, et s’est propagée vers le nord jusqu’en Angola, où elle a persisté jusqu’à ce jour (Windsor, 2000). La complexité relative aux origines de l’infection en Afrique est confirmée par les récentes études épidémiologiques et moléculaires qui ont démontré l’existence de trois lignées distinctes de la PPCB (Lorenzon et al., 2003). Elle est répandue dans plusieurs pays d’Afrique à l’exception de ceux du nord et de l’Afrique Australe (OIE, 2003; 2002; 2001; 2000; 1999; FAO, 1998). Cependant, elle est souvent observée en Angola, Namibie et Zambie (Bessin 1998).

La maladie est transmise par contact direct entre les individus infectés et les individus susceptibles. Quand elle s’introduit pour la première fois au sein d’une population bovine sensible, la PPCB cause généralement une forte mortalité. C’est la raison pour laquelle elle est comprise dans la liste A des maladies de l’Office International des Epizooties (OIE, 2003). Dans des situations endémiques, la maladie connaît une évolution variable et est souvent insidieuse de nature. Les formes cliniques de la maladie sont: suraiguë, aiguë et chronique. Il y a aussi des cas d’infection inapparente lorsque la maladie clinique ne se déclare pas. Cette dernière condition comprend les porteurs sains (des animaux apparemment sont guéris de la maladie) qui ont des séquestres encapsulés dans les poumons contenant des organismes vivants. La mesure de l’impact des porteurs sains sur la survie et à la transmission de l’infection est sujette à controverse et mérite d’être clarifiée. D’autre part, il faut signaler que la maladie est difficile à reproduire en laboratoire et l’étude de son épidémiologie est problématique dans des situations endémiques à cause de sa nature insidieuse.

Lors des ateliers tenus à Addis Ababa et à Accra en 2001et 2003 respectivement, il a été montré que la persistance et la propagation de la PPCB dans les pays PACE sont dues aux facteurs suivants:

Afrique de l’Ouest

La PPCB est endémique dans la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest depuis des décennies. Le tableau 1 présentant la situation des foyers enregistrés au cours de ces huit dernières années dans les pays de la sous région montre que, à l’exception de la Guinée Bissau, de la Gambie et du Sénégal, cette maladie demeure endémique ou sporadique dans la plupart de ces pays. Ce tableau montre qu’un nombre important de foyers a été enregistré dans les pays de 1994 à 1998. A partir de 1999, on note une baisse et un nombre constant de foyers (en moyenne 75 foyers) pendant trois ans consécutifs. Toutefois, au vu de ce tableau on peut constater que la PPCB constitue et demeure une préoccupation majeure de cette partie du contient Africain.

Les informations relatives au nombre de cas de maladie et de morts enregistrés entre 1994 et 2002 sont présentées dans le tableau 2. Ces informations sont complètes dans 6 pays et restent fragmentaires pour les autres. Bien que le nombre de cas varie sensiblement d’une année à une autre, on peut constater que c’est en 1997 et 1998 que le plus grand nombre de foyers a été enregistré.

Tableau 1. Nombre de foyers de PPCB enregistrés dans la sous-région de 1994 à 2002 par pays

Pays/Année

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

Benin

20

5

0

2

3

3

5

3

0

Burkina Faso

7

24

33

35

42

16

20

10

12

Côte d’Ivoire

6

12

11

10

8

11

7

8

5

Gambie

0

0

0

0

0

0

0

0

0

Ghana

3

1

5

49

51

23

21

4

26

Guinée Bissau

0

0

0

0

0

0

0

0

0

Guinée

71

50

30

36

11

6

0

1

1

Mali

21

32

12

15

9

15

12

15

5

Mauritanie

8

5

7

10

3

3

1

4

1

Niger

6

5

9

0

7

1

1

0

1

Nigeria

4

8

13

15

16

4

9

31

1

Sénégal

0

0

0

0

0

0

0

0

0

Togo

0

+







17

Total/année

146

142

120

172

150

82

76

76

69

Tableau 2. Nombre d’animaux malades et morts dans un foyer enregistrés de 1994 à 2002 par pays

Pays/Année

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

Burkina Faso





168

944

389

518

53

63

81

81

203

27

Côte d’Ivoire

97

170

87

302

184

160

152

203

398

19

48

33

188

84

106

50

130

199

Ghana

38

12

572

122

655

75

51

166

251

1

0

6

11

45

4

12

7

42

Guinée

122

335

71

719

61

24

0

42


?

103

11

341

57

19

0

30

Mali


695

162

591

146

221

382

241

182

294

52

230

55

100

202

78

34

Mauritanie

20

183

170

98

182

340

10

44


5

118 ?

109

67

133

67

7

7

Niger

23

24







22

35

13

6

Nigeria

498

258

518

2580

1793

181

1162

998


153

42

77

117

76

17

87

219

Togo









1393

3

Total/Année

653

1677

1580

4412

3189

1945

2146

2212

1099

178

618

288

954

513

394

439

674

311

NB: première ligne correspond au nombre d’animaux maladies. Deuxièmes ligne correspond au nombre d’animaux morts

Le tableau 3 présente quelques paramètres épidémiologiques de la PPCB en Afrique de l’Ouest de 1994 à 2002. Les Taux de morbidité et de mortalité n’ont pu être calculés en raison de la non disponibilité et de la disparité des données relatives au nombre d’animaux sensibles ou exposés.

Tableau 3. Quelques paramètres de la PPCB dans la sous-région de 1994 à 2002

Année

Nombre de foyers

Animaux malades

Animaux morts

1994

146

633

178

1995

142

1677

618

1996

120

1580

288

1997

172

4412

954

1998

150

3189

513

1999

81

1945

394

2000

75

2146

439

2001

76

2212

674

2002

70

1099

311

L’analyse de différents rapports des pays montre la distribution des foyers de la PPCB dans la sous-région en deux zones distinctes: zones infectées (endémiques et nouvellement infectées ou épidémiques) et des zones dites libres/indemnes de la maladie pour la plupart des pays à l’exception du Nigeria où la maladie est endémique sur toute l’étendue du territoire.

Afrique du centre

Si la distribution géographique de la PPCB est bien établie en Afrique de l’Ouest, elle reste cependant confuse en Afrique centrale. En effet, les informations zoo-sanitaires sont souvent absentes ou irrégulières, comme on peut le constater dans le tableau 4. Cette situation ne permet pas d’apprécier les paramètres épidémiologiques de la maladie dans les pays de la sous région. Si les données confinées dans le tableau ci-après se confirment, il en découle que la maladie n’est pas largement répandue en Afrique centrale. Cependant, les quelques rares cas enregistrés montrent qu’elle apparaît de façon sporadique (à l’exception du Tchad). Selon les rapports des pays, la maladie est absente en Guinée Equatoriale, au Gabon, au Congo Démocratique et au Congo.

La PPCB n’a pas été observée en République Démocratique du Congo (RDC) depuis 1981. Mais suite aux échanges commerciaux du bétail entretenus avec les pays voisins (surtout l’Ouganda, District de Karamoja) où la maladie sévit sous forme endémique, elle a réapparu en RDC en 1989 et s’y est maintenue jusqu’en 1992. En deux ans, les zones d’Aru et Mahagi ont enregistré environ 1913 cas de mortalité, soit 9,2% de la population bovine de la région de l’Ituri.

Afrique de l’Est

Après une période d’absence, la PPCB est réapparue en Afrique de l’Est à partir de l’Ouganda et le Kenya. Petit à petit elle a progressé vers le sud et l’Ouest (Ituri, au nord de la RDC). Les données bibliographiques montrent que la PPCB a été introduite en 1990 dans le Nord de la Tanzanie et atteindrait le Sud de l’Ouganda vers le Rwanda en 1994 (Bessin, 1998).

De nos jours, tous les pays de l’Afrique de l’Est sont infectés par la maladie à l’exception de l’Erythrée dont les derniers foyers déclarés à l’OIE remontent à 1994 (tableau 5 et 6).

Bien que la PPCB soit une maladie endémique en Somalie (FAO, 1998), très peu d’informations sont disponibles en ce qui concerne sa prévalence et sa distribution géographique dans le pays. Cependant, les tentatives d’étude de prévalence ont été initiées en 2000 et 2002 à travers le programme PACE Somalie où 484 sérums ont été collectés (200 sérums et 284 en Somalie Centrale et la partie du sud respectivement). Les résultats de cette analyse ont montré que tous les sérums testés sont négatifs.

Tableau 4. Foyers de la PPCB enregistrés en Afrique centrale de 1995 à 2002

Pays/Année

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

Cameroun


1

2


5




Gabon

0

0

0

0

0

0

0

2 (nc)

RCA







+


Tchad

1

5

2 (nc)

2

4


+

3

Guinée Equat.

0

0

0

0

0

0

0

0

RDC

0

0

0

0

0

0

0

0

Congo

0

0

0

0

0

0

0

0

Total/Année

1

6

7

2

9

0

+

5


NB:

(nc) - suspicion non confirmée par le laboratoire


(+) - maladie déclarée à l’OIE , mais absence de chiffres

Tableau 5. Foyers enregistrés en Afrique de l’Est de 1994 à 2002

Pays/Année

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

Djibouti

?

?

?

?

?

?

?

?

?

Burundi

+

+

+

+

+





Sudan

+

+

+

+

+

+

+

+

+

Kenya

19

12

11

8

7

9

14

18

18

Tanzanie


30

274

70

67

286

180


15

Erythrée

+

0

0

0

0

0

0

0

0

Ethiopie


48

96

43

187

94

56

27

32

Ouganda

44

37

32

42

15

18

13

30

54

Rwanda

+

+

+

+

+

?

?

?

?

Somali

?

?

?

?

?

?

?

?

?

Total/Année

63

127

413

163

276

407

263

75

78


NB:

+ - Foyers déclarés


? - informations non disponibles

D’une manière générale, comme en Afrique Centrale, les données épidémiologiques sont insuffisantes pour définir exactement le zonage classique de la maladie dans les pays d’Afrique de l’Est à l’exception du Kenya.

Impact de la vaccination sur l’incidence de la PPCB

Les informations épidémiologiques collectées et des données bibliographiques montrent que, les vaccins (T1 44, T1 SR) utilisés jusqu’à présent pour lutter contre la PPCB procurent une immunité de courte durée chez les animaux. Aussi, il existe une grande variabilité dans la réponse immunitaire chez les animaux vaccinés Hubshcle et al., 2002; FAO, 2000; 1998). Par ailleurs, l’inexistence d’une méthode efficace et fiable de détection des porteurs chroniques associée aux mouvements des animaux rend difficile l’application correcte des mesures de contrôle de cette maladie. Toutefois, l’analyse des rapports des pays montre que l’incidence de la maladie a considérablement baissé pendant la phase d’exécution du programme PARC dû à la vaccination massive et systématique des animaux avec le vaccin bivalent peste bovine-péripneumonie.

Afrique de l’Ouest

Les chiffres de vaccination contre la PPCB des huit dernières années sont représentés dans le tableau 7. Bien que les pays pratiquent annuellement la vaccination, l’analyse dudit tableau montre qu’elle n’est pas faite d’une manière massive et systématique, ce qui laisse évidemment des poches. Le faible taux de couverture vaccinale de 32,22% en moyenne en est une illustration.

La tentative d’illustration de l’impact de la vaccination sur l’incidence de la maladie durant les 12 dernières années est montrée par des rapports entre les foyers déclarés et le taux de couverture vaccinale à travers les tableaux 5, 6 (dressés par pays) et 7 (pour l’ensemble de la sous-région). L’analyse de ce trois tableaux ne permet pas de faire une relation directe entre le nombre de foyers déclarés dans l’année et le taux de couverture vaccinale. Ceci peut être expliqué probablement par le fait que les vaccinations sont faites par poches, et ne sont donc pas réalisées d’une manière systématique d’une part, et les informations sur les foyers de la maladie fournies aux instances internationales (OIE, FAO et UA/IBAR) par les pays sont fragmentaires et irrégulières, d’autre part.

Tableau 6. Chiffre de vaccination contre la PPCB de 1994 à 2001 par pays

Pays/Année

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

Burkina

491921

834186

1481672

1852898

1391387

1309043

1242857

1337527

Faso

4260900

4345900

4432900

4521500

4611900

4704000

4798000

4992000

Côte

0

732657

947000

1019282

1012125

1014480

874044

594485

d’Ivoire

0

832000

1020000

1082333

1101664

1084654

1409000

1409000

Ghana

11291

5800

6593

1846

0

835650

708190

2434

1216677

1122730

1247861

1267826

1270000

1288000

1302000

1315951

Guinée

0

404571

414839

994369

902207

835650

708197

665706

0

950497

757764

1467882

1241893

2368000

2679385

2679385

Mali

1231091

1517668

1962977

1899165

3306051

2849105

3321244

2971545

5541689

5708000

5882000

5894000

6325764

6521100

6569946

6930000

Mauritanie

350000

281877

551557

802153

856115

841876

856598

700000

1236749

1236302

1163622

1315005

?

1433000

1476000

1500000

Niger

635000

344000

631000

827596

678751

455252

516025

669333

1968382

2050060

3085575

3138274

3202320

3282378

3382378

2260000

Nigeria

2804346

780291

1235544

522924

1263800

524327

644008

3200000

?

?

?

?

?

?

?

?

Sénégal

1203278

1192728

1203278

1029268

1208809

1450695

1275001

1275000

2693000

2800000

2870000

2898000

2898000

2898000

2961300

3227000

Total/

3572581

5031610

5847359

7624424

8499330

9592211

8628112

8216030

Année

15680640

17809187

19296100

20269815

18043341

23579132

23816322

23551649

Couverture

22,80

28,25

30,30

37,60

47,10

40,68

36,22

34,88

Vac./Année










NB:

La première ligne correspond au nombre d’animaux vaccinés


La deuxième ligne correspond au nombre d’animaux recensés

Tableau 7. Rapports entre les foyers enregistrés et la couverture vaccinale de 1990 à 1993

Pays/Année

1990

1991

1992

1993

Burkina Faso

9

3

10

8

37,23

35,39

31,54

28,08

Côte d’Ivoire

18

16

9

12

90,34

71,36

81,71

82,17

Ghana

14

2

0

2

6,7

0,4

0,7

1,8

Guinée

38

82

49

60

?

?

?

?

Mali

37

12

24

19

?

?

?

?

Mauritanie



6

8

?

?

Niger

1

11

11

7

60,65

49,95

35,93

26,34

Nigeria

71

55

35

29

?

?

?

?

Sénégal

0

0

0

0

71,70

74,40

41,78

44,30


NB.

première ligne correspond au nombre de foyers


Deuxième ligne correspond à la couverture vaccinale

Tableau 8. Rapports entre les foyers enregistrés et la couverture vaccinale de 1994 à 2001

Pays/Année

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

Burkina Faso

7

24

23

35

42

16

20

10

11,55

19,19

33,42

40,98

30,17

27,82

25,90

22,16

Côte d’Ivoire

6

12

11

10

8

11

7

8

0

88,10

92,84

94

92

94

91

91

Ghana

3

1

5

49

51

23

21

4

0,9

0,5

0,52

0,14

0

64,88

54,39

0,18

Guinée

30

28

26

22

11

6

0

1

?

42,56

54,74

67,74

72,64

66,16

57,24

24,85

Mali

21

32

12

15

9

12

12

15

22,21

26,58

33,37

32,22

52,26

43,69

50,55

42,88

Mauritanie

8

5

7

10

3

3

1

4

?

?

?

?

52,26

58,76

58,04

46,67

Niger

6

5

9

0

7

1

1

0

32,26

16,78

30,45

26,97

31,86

20,95

25,78

29,61

Sénégal

0

0

0

0

0

0

0

0

44,68

42,60

41,93

35,52

41,71

?

50,05

39,51


NB:

La première ligne correspond au nombre de foyers


La deuxième ligne correspond à la couverture vaccinale

Tableau 9. Rapports entre les paramètres épidémiologiques et les chiffres de vaccination contre la PPCB dans la sous région de1994 à 2001

Année

Foyers

Animaux malades

Animaux morts

% couverture vaccinale

1994

126

633

173

22,78

1995

137

1478

495

28,25

1996

120

1417

186

30,30

1997

170

4437

1007

37,61

1998

147

3061

418

47,10

1999

78

1945

394

40,68

2000

70

2146

439

36,23

2001

73

2212

674

33,88

Afrique centrale

Bien que la PPCB soit rare ou absente dans certains pays de l’Afrique centrale, les campagnes de vaccination contre cette maladie sont quand même réalisées.

Au Gabon les campagnes de vaccination contre la PPCB utilisant le vaccin bivalent (peste bovine et PPCB) sont menées chaque année dans les ranches de 1980 jusqu’en 1997.

Depuis l’arrêt la vaccination contre la peste bovine, la vaccination contre la PPCB a aussi cessé. Depuis la déclaration officielle de la maladie en Ituri en 1992, les mesures de police sanitaire ont été instaurées. Ces mesures ont été renforcées par les campagnes de vaccination réalisées en 3 phases de 1993 à 1994. Pendant ces campagnes étendues sur toutes les zones d’élevage (Aru, Mahagi, Djugu et Irumu), 89,4% du cheptel bovin ont été vaccinés. Durant la troisème phase, les campagnes de vaccination ne se sont limitées qu’aux zones d’Aru et de Mahagi et ont atteint 49% de l’effectif du cheptel.

Au Tchad, la vaccination contre la PPCB se faisait à l’aide d’un vaccin bivalent (peste bovine et PPCB). Cette vaccination était gratuite et obligatoire jusqu’en 1993, date à laquelle l’état s’est désengagé en donnant le mandat sanitaire aux vétérinaires privés. La vaccination était devenue payante. Face à cette situation, les éleveurs étaient devenus réticents au paiement des frais de vaccination. Certains sélectionnent les animaux à vacciner d’autres fuient carrément la vaccination.

Afrique de l’Est

Comme indique le tableau 10, la persistance et la propagation de la PPCB en Afrique de l’Est peuvent être expliquées par le fait que les vaccinations ne sont pas réalisées d’une manière systématique. C’est seul le Burundi qui a obtenu un taux de vaccination de 75 % en moyenne pour les trois années consécutives de vaccination.

Tableau 10. Rapports entre les foyers déclarés dans l’année et le taux de couverture vaccinale

Pays/Année

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

Burundi





ND

ND

ND

93,5

62,3

69

Kenya

19

12

11

8

7

9

14

12,72

31,12

17,8

9,28

6,25

5,8

11,8

Tanzanie


30

274

70

67

286

180

75,0

47,3

62

40,1

50

43,8

Ethiopie


48

96

43

187

94

56

ND

ND

ND

ND

ND

ND

Ouganda

44

37

32

42

15

18

13

16

17

7

20

18

2

1


NB:

La première ligne correspond aux foyers déclarés dans l’année


La deuxième ligne correspond au taux de vaccination réalisée dans l’année

Politique et stratégies actuelles de lutte contre la PPCB dans les pays PACE

Depuis son introduction en Afrique, la PPCB a fait l’objet de multiples programmes de lutte basés essentiellement sur:

Formulation de nouvelles stratégies de lutte contre la PPCB dans les pays PACE

L’analyse des rapports des pays fait ressortir les contraintes majeures limitant l’application des stratégies et l’amélioration du contrôle de la PPCB dans les pays PACE. Ces contraintes se résument aux facteurs suivants:

L’une des recommandations de l’atelier d’Accra est l’élaboration des stratégies de contrôle de la PPCB par les pays participant au Programme PACE. Elles devraient aboutir à la réduction de l’incidence de la PPCB dans les zones endémiques et la protection des zones où la maladie n’est pas déclarée. Ces stratégies proposées doivent reposer sur une approche régionale prenant en compte la situation épidémiologique, les conditions socio-économiques ainsi que les modes d’élevage dans les pays. Elles devront être accompagnées et soutenues par des activités d’information, d’éducation de base et de communication adéquates.

A cet effet, 14 pays sur 30 soit 46,6% ont envoyé leurs rapports relatifs à la politique et aux stratégies de contrôle de la PPCB à la date du 30 septembre 2003 à la Coordination du PACE. L’analyse de ces rapports montre les tendances ci-dessous énumérées:

Le contrôle de la PPCB, comme pour toute autre maladie épizootique passe absolument par le renforcement des capacités de surveillance épidémiologique au travers la formation des acteurs principaux (agents de terrain, personnel du laboratoire et les éleveurs....), la sensibilisation ou l’information des intervenants dans le système (propriétaires d’animaux, bergers, autorités administratives et politiques locales...) et le renforcement des capacités de diagnostic. C’est ainsi que tous les pays ont fait mention de la surveillance épidémiologique dans tous les scénario de stratégies de lutte quelque soit leur statut sanitaire vis à vis de ladite maladie.

Dans les zones non infectées dites zones indemnes de PPCB, il est préconisé le renforcement de la surveillance aussi bien passive qu’active aux abattoirs, au niveau des marchés de bétail des axes de transhumance ou de commerce et aux frontières. Tous les animaux entrant dans ces zones font l’objet d’un dépistage par les tests sérologiques (c-ELISA et le test de fixation de complément) et, les séropositifs sont systématiquement abattus. La restriction des mouvements d’animaux entrant dans ces zones est de rigueur

Dans les zones endémiques, la vaccination massive des animaux est faite d’une manière systématique et annuelle et ce, pendant au moins cinq années consécutives comme se fut le cas de la peste bovine. Cette approche de lutte doit être harmonisée/ coordonnée avec les régions adjacentes et généralisée à l’ensemble des bovins de la région (action régionalisée).

Dans les zones épidémiques (zones nouvellement infectées), à part les mesures appliquées dans les zones indemnes, en cas de confirmation de foyers, la vaccination sélective ou ciblée et en anneau associée au marquage obligatoire des animaux, la surveillance épidémiologique (sur le terrain et aux abattoirs et aires d’abattage) et le contrôle des mouvements des animaux tant à l’intérieur du pays qu’au travers les frontières sont appliqués. Une enquête sérologique est instaurée et les animaux réagissant positivement sont systématiquement abattus.

La stratégie de lutte contre la PPCB de la Guinée qui est considérée comme l’une des plus complètes de la région PACE reposent sur les éléments suivants:

- les campagnes annuelles de vaccination de masse;

- l’élimination par abattage de tous les bovins malades ou exposés au sein des foyers ou même dans des villages entiers selon le cas;

- l’établissement d’un cordon sanitaire divisant le pays en deux, avec une interdiction d’entrée pour les bovins provenant de la zone infectée sauf pour la boucherie et ceci par transport motorisé et sous escorte vétérinaire;

- le marquage à l’oreille de tout bovin présenté sur un marché de la zone infectée;

- l’identification individuelle de chaque bovin par tatouage.

Pour les pays où la maladie n’est pas répandue sur toute l’étendue du territoire, voire localisée dans une zone bien définie séparée des autres zones par une barrière naturelle ou à travers le cordon sanitaire, la vaccination peut être réalisée de façon ciblée à base annuelle. Et, si le problème des porteurs sains après le traitement des cas cliniques est résolu, la vaccination associée aux traitements des animaux malades peut être envisageable comme l’une des stratégies de lutte contre la PPCB. A cet effet, seule la recherche portant sur l’efficacité de la chimiothérapie sur les Mycoplama mycoides subsp. mycoides (y compris le dosage) et la relation entre l’utilisation des antibiotiques dans le traitement des cas cliniques de la PPCB et le développement des séquestres dans les poumons des animaux traités à ces produits chimiques, pourrait clarifier la situation.

Conclusion

A la lumière des rapports des pays, le plan stratégique de contrôle de la PPCB au niveau national doit se faire par étapes en tenant compte de:

Etape 1. Actualisation des données épidémiologiques de la maladie afin de connaître sa distribution géographique (faire le zonage) dans les pays.

Pour améliorer la connaissance de l’épidémiologie de la maladie et ses impacts économiques afin d’aboutir à un système sous-régional ou régional efficace d’information zoo sanitaire et d’alerte précoce et de réaction rapide de la PPCB, l’étude de prévalence utilisant les outils de diagnostic existant, la surveillance épidémiologique de la maladie sur le terrain et les abattoirs impliquant les vétérinaires privés, les commerçants de bétail, les bouchers et les éleveurs, devraient être entreprises. Ces activités ne peuvent connaître succès qu’en améliorant les capacités des laboratoires vétérinaires dans le diagnostic de la PPCB et la création de conditions favorables pour la mise en place d’un laboratoire sous-régional de référence pour l’identification des souches de Mycoplasma mycoides.

Etape 2. Réduction de l’incidence et du risque de propagation de la maladie

La réduction de l’incidence et la limitation des risques d’expansion de la PPCB dans les pays endémiques/zones par la vaccination obligatoire associée à la mise en quarantaine des troupeaux affectés et le contrôle des mouvements du bétail. Ces activités doivent être suivies de la surveillance clinique sur le terrain et la recherche des lésions pulmonaires aux abattoirs. Malheureusement, la menace pesant sur les possibilités actuelles de lutte contre la PPCB reste l’inexistence de vaccins procurant une immunité de longue durée et des méthodes de détection des porteurs chroniques de la maladie.

Dans les pays ou zones dits indemnes de la PPCB, l’application des stratégies combinées doit être mise en place. Celles-ci se limitent à la surveillance épidémiologique intensive suivie de la restriction des mouvements du bétail ainsi que la mise en place du test de dépistage suivi d’abattage des animaux réagissant positivement. Entre les zones libérées et infectées, le cordon sanitaire (comprenant des zones tampon et de surveillance) pour la protection des zones libérées/indemnes de la maladie devrait être établi. Cependant, il faut signaler que dans la zone tampon, la vaccination annuelle est aussi appliquée comme dans les zones endémiques.

Etape 3. Minimisation du risque de réintroduction et d’expansion de la PPCB

Elle doit se faire à travers une évaluation et une gestion adéquates des risques de la PPCB ainsi que des capacités de réaction rapide améliorées sur la base de l’institutionnalisation de la surveillance et des programmes de contrôle de la PPCB, impliquant tous les intervenants et conduisant à l’établissement de différentes zones épidémiologiques. La transparence dans la communication et l’échange des informations zoo sanitaires relatifs à la PPCB, l’évaluation du système de surveillance et de la disparition de la maladie selon la méthode recommandée par l’OIE devraient permettre la minimisation du risque de réintroduction de la maladie dans le pays.

Cette phase devra ainsi aboutir à l’établissement de barrières sanitaires ou de zones tampons régionales basées sur des facteurs écologiques, sur les systèmes d’élevage et sur les pistes de bétail si on considère la minimisation du risque au niveau régional.

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