Au cours de la dernière decennie, dans de nombreux pays du monde entier, le VIH/SIDA a été de plus en plus souvent associé à la malnutrition et à l'insécurité alimentaire des ménages. Le prolongement de la vie, par le biais de médicaments, est possible pour le VIH/SIDA, mais l'accès à de tels médicaments et les soins qui les accompagnent sont hors de portée pour la plupart des personnes atteintes par cette maladie. C'est surtout le cas dans les pays où l'augmentation rapide du VIH/SIDA crée une contrainte supplémentaire pour les communautés aux ressources insuffisantes. Dans ce contexte une nouvelle urgence est apparue: repenser les stratégies de développement et réorienter les projets et les ressources pour prendre en compte l'impact du VIH/SIDA sur la nourriture et la sécurité des moyens d'existence.
Alors que les besoins pour atténuer les effets du VIH/SIDA sont de mieux en mieux connus, il est également important de reconnaître que la nourriture et la sécurité des moyens d'existence sont un élément clé de la prévention. La prévention est toujours considérée comme faisant partie du secteur de responsabilité de la santé et implique plus communément l'éducation et la promotion de pratiques sexuelles plus sûres. Cependant, la nourriture et l'insécurité des moyens d'existence conduisent souvent les gens à adopter des comportements et des stratégies qui augmentent le risque d'infection, telles que la migration et la prostitution. L'amélioration des moyens d'existence, en particulier parmi les groupes les plus vulnérables de la société, peut fournir un moyen concret de s'attaquer à l'un des problèmes fondamentaux derrière la propagation du VIH.
Ce carnet fournit une check-list de questions pour fournir des conseils pour intégrer les remarques sur le VIH/SIDA à celles de la sécurité alimentaire et aux projets de moyens d'existence. Le carnet est tiré du document complet intégrant les remarques sur le VIH/SIDA à celles de la sécurité alimentaire et aux projets sur les moyens d'existence préparés par Le Service des programmes nutritionnels de la FAO. Il est destiné à être utilisé par les personnes concernées par la gestion de projet et à servir de support technique.
Le VIH/SIDA et la nutrition sont étroitement liés entre eux. Une mauvaise nutrition peut endommager le système immunitaire et contribuer à l'accélération d'un SIDA déclaré. A son tour, le VIH/SIDA lui-même peut porter à la malnutrition. Le VIH affaiblit le système immunitaire, compromettant ainsi les capacités du corps à combattre les infections. Il en résulte qu'une personne positive au VIH peut devenir sujette à de longues périodes prolongées de maladie, qui peuvent réduire son appétit et contrarier l'absorption par le corps de substances nutritives. Les infections augmentent également les besoins du corps en matières de substances nutritives essentielles. De nombreuses personnes infectées par le VIH sont incapables de satisfaire leurs besoins de susbstances nutritives supplémentaires et deviennent ainsi faibles et malnourries.
Un régime adéquat et bien équilibré représente par conséquent une composante essentielle des soins de base pour les personnes atteintes par le VIH/SIDA. Etant donné le manque de soins médicaux et de traitements médicamenteux dans la plupart des pays en développement touchés par le SIDA, il est impératif que de vigoureux efforts pour parvenir à une bonne nutrition et à son maintien parmi les personnes infectées par le VIH soient entrepris comme une priorité fondamentale.
Non seulement le VIH/SIDA mine les capacités des individus et des ménages à se nourrir et à s'occuper d'eux mêmes, mais il érode les capacités des communautés et des institutions à fournir des services de base et l'assistance aux personnes dans le besoin. En général, les groupes qui requièrent une attention particulière comprennent:
La combinaison des interventions et la façon dont elles sont mises en oeuvre sera différente en fonction de la phase de l'épidémie. La réponse à une crise existante du VIH/SIDA sera totalement différente de la préparation pour une crise qui pourrait survenir. Ceci a des implications importantes quand on considère le VIH/SIDA dans un cycle de projet.
