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Sur la voie des engagements du Sommet

Combattre activement la faim

La «Révolution blanche» de l'Inde

En Inde, la croissance rapide et continue du secteur laitier a tellement contribué à atténuer la pauvreté et à améliorer la nutrition que l'on parle de «Révolution blanche», avec une production laitière passée de moins de 30 millions de tonnes en 1980 à près de 87 millions de tonnes en 2003 (voir graphique). Aujourd'hui, l'Inde est le principal producteur laitier de la planète. En dépit de la progression démographique soutenue, la disponibilité par personne a atteint 80 kilocalories par jour en 2000, alors qu'elle était de 50 kilocalories par jour en 1980.

L'augmentation de la disponibilité de lait représente une amélioration importante de la nutrition, notamment dans un pays où les végétariens sont très nombreux et dépendent des produits laitiers pour la majeure partie de l'apport en protéines animales.

La production laitière a considérablement renforcé les revenus de 80 à 100 millions de ménages, pour la plupart composés de petits agriculteurs ou d'exploitants marginaux, dont les parcelles sont souvent trop petites pour faire vivre leurs familles, ainsi que de travailleurs sans terre, tributaires des pâturages et forêts communautaires pour le fourrage. Plus de 70 pour cent du lait produit en Inde provient de ménages dont le cheptel laitier se limite à une ou deux têtes.

En règle générale, la production laitière fournit près d'un quart du revenu des ménages ruraux. Cependant, son importance dépasse largement cette proportion pour les pauvres et pour les femmes, ces dernières s'acquittant de plus de 90 pour cent des tâches liées aux soins et à l´entretien des vaches laitières. Dans les ménages sans terre, la production laitière représente plus de la moitié du revenu, contre moins de 20 pour cent dans les grandes exploitations.

Le catalyseur de la production laitière des petits exploitants et de la Révolution blanche de l'Inde a été l'expansion d'un réseau de coopératives laitières d'envergure nationale. La démarche coopérative doit son succès à la réussite d'une initiative locale, prise à Anand, au Gujarat, voici un demi-siècle. Depuis 1970, l'expérience a été reproduite dans l'ensemble du territoire indien grâce à un programme en trois phases intitulé Opération Inondation (Operation Flood) et appuyé par le gouvernement, l'Anand Milk Union Limited, la FAO et la Banque mondiale. En 2002, plus de 11,2 millions de ménages participaient à 101 000 coopératives laitières de village (voir graphique).

L'importance des produits laitiers dans le régime alimentaire de la population indienne n'a cessé de croître parallèlement à la production laitière et aux revenus qu'elle a générés. Entre 1970 et 2000, la proportion du budget des ménages destinée à l'achat de produits laitiers dans les régions rurales est passée de 10 à 15 pour cent.

Bien que l'Opération inondation soit à présent achevée, la production laitière de l'Inde devrait, selon les prévisions, tripler d'ici 2020. Avec l'appui des politiques gouvernementales, qui facilitent le crédit rural et fournissent les services de soutien essentiels à la promotion de la production laitière des ménages ruraux pauvres, la Révolution blanche continuera de jouer un rôle marquant dans la réduction de la pauvreté et de la faim en Inde.

Le droit à l'alimentation gagne des appuis

Après plus d'une année de travaux, un groupe de travail intergouvernemental auquel a été confiée l'élaboration de directives volontaires visant à l'instauration progressive du droit à une alimentation adéquate, doit soumettre son rapport en temps utile pour la session du Comité de la sécurité alimentaire mondiale de la FAO, en septembre 2004. Ces directives ont pour but d´aider de façon concrète les pays à introduire le droit à l'alimentation.

Entre-temps, de nombreux pays ont pris des mesures concrètes pour faire en sorte que le droit à l'alimentation ne reste pas une simple déclaration de principe, mais soit un droit dont le respect est garanti.

L'Afrique du Sud est le pays le plus avancé dans ce domaine. En effet, le droit à l'alimentation est consacré dans la constitution post-apartheid adoptée en 1996, qui fait obligation à l'État de garantir que tout un chacun ait accès, en tout temps, à une alimentation adéquate. Le Gouvernement sud-africain a pris d'autres mesures en vue de préciser et d'honorer cette obligation, en élaborant une législation très détaillée sur les problèmes alimentaires, le National Food Security Draft Bill (projet de loi sur la sécurité alimentaire nationale). L'Inde et l'Ouganda ont également renforcé récemment le droit à l'alimentation qui, de principe directeur, s'est vu conférer le statut de droit opposable en justice.

En Inde, les organisations non gouvernementales ont réussi à introduire en justice des actions mettant en jeu le droit à l'alimentation. À titre d'exemple, la People's Union for Civil Liberties (Union populaire pour les libertés civiques), a soutenu devant les tribunaux que le système de distribution publique de nourriture ne fonctionne pas dans certains districts et qu'aucun effort n'a été fait pour empêcher les décès liés à la faim. Bien que la Cour suprême n'ait pas encore rendu son jugement définitif sur cette affaire, elle a pris des mesures conservatoires enjoignant au gouvernement d'introduire la fourniture de repas de midi dans toutes les écoles primaires, de distribuer 35 kg de céréales par mois à 15 millions de ménages indigents et de doubler le financement du programme d'emploi rural le plus important du pays.

Les procédures judiciaires risquant d'être lentes et coûteuses, on a recours dans certains pays à des mécanismes quasi judiciaires pour revendiquer le droit à l'alimentation. Ainsi, au Brésil, le Ministério Público (Ministère public) peut engager une procédure civile contre toute personne physique ou morale, y compris contre des organismes gouvernementaux, «en vue de la protection du patrimoine public et social, de l'environnement et d'autres intérêts diffus et collectifs». Depuis que la Constitution de 1988 a élargi le champ d'application de ces «actions civiles publiques», les procureurs de l'État ont utilisé de plus en plus fréquemment ce mécanisme pour obtenir la consécration de droits tels que le droit à l'alimentation, qui pourraient découler du droit constitutionnel à «l'éducation, la santé, le travail, les loisirs, la sécurité, le bien-être social, la protection de la maternité et de l'enfance». Au demeurant, un sondage d'opinion parmi les procureurs de l'État a révélé que ces derniers considèrent que le Ministère public peut, plus que tout autre institution ou secteur, contribuer à élargir et à consolider de tels «droits diffus et collectifs» (voir graphique).

Le Groupe de travail de lutte contre la faim encourage l'action

Dans les Objectifs du Millénaire pour le développement adoptés par les Nations Unies, comme dans la Déclaration de Rome publiée par les chefs d'État et de gouvernement réunis au Sommet mondial de l'alimentation, figure l'engagement de réduire la faim de moitié d'ici 2015. Le Projet du Millénaire adopté par les Nations Unies s'est accompagné de la création d'un groupe de travail de lutte contre la faim chargé de promouvoir la prise immédiate de mesures contribuant à cet objectif. Ce groupe se compose d'experts en nutrition, en agronomie, en durabilité environnementale, en recherche, en renforcement des capacités, en gestion des entreprises et en télécommunications, provenant d'un large éventail d'organisations et d'institutions publiques et privées.

Le Groupe de travail a entrepris des recherches visant à mieux cerner et localiser les collectivités souffrant de la faim. À cette fin il a utilisé un ensemble de cartes mettant en relief les foyers de famine de la planète, pour définir les typologies générales du phénomène de la faim. S'appuyant sur les informations disponibles, le Groupe de travail est parvenu à la conclusion qu'environ la moitié des personnes souffrant de la faim dans le monde appartiennent à des communautés de petits exploitants agricoles, tandis que 20 pour cent sont des ruraux sans terre, et près de 10 pour cent, des communautés qui tirent leurs moyens d'existence des activités pastorales, de la pêche ou des ressources forestières. Les 20 pour cent restants habitent dans les villes (voir graphique).

Au sein de ces communautés, la faim touche de façon disproportionnée les groupes les plus vulnérables, notamment les enfants de moins de cinq ans, les femmes en âge de procréer et les mères d'enfants en bas âge, ainsi que les malades et les infirmes. Le Groupe de travail a lancé un appel pour que soient prises, de façon urgente, des initiatives dotées d'un financement adéquat, afin d'améliorer les services de santé et de nutrition durant la période périnatale et pour faire parvenir de la nourriture aux personnes qui en ont besoin. Le Groupe de travail a également souligné la nécessité de renouveler et de renforcer le soutien apporté aux petits exploitants agricoles, en accordant une attention particulière à l'amélioration de la fertilité des sols, à la gestion des eaux, à la qualité des semences et à la restauration ou à la réorganisation des services de vulgarisation. Toutes les recommandations du Groupe de travail visent principalement les investissements en faveur des catégories défavorisées et des infrastructures et services qui leur sont indispensables pour s'échapper du cercle intolérable de pauvreté et de faim dans lequel ils sont enfermés. Dans la foulée des premières mesures adoptées par un certain nombre de pays d'Afrique, le Groupe de travail compte procéder à une estimation des investissements nécessaires et lancer un appel à l'ONU et à ses pays membres pour obtenir les financements qui s'imposent.

Intégrer la résilience des systèmes alimentaires et des communautés à la réaction aux crises prolongées

Les 21 crises humanitaires les plus graves qui ont marqué l'année 2003 ont affecté plus de 45 millions de personnes. La majeure partie de ces crises se sont prolongées pendant de nombreuses années après avoir été, pour nombre d'entre elles, provoquées par des conflits armés et aggravées par la sécheresse, les inondations et les conséquences de la pandémie de sida (voir la carte). Les crises prolongées perturbent la production et sapent la sécurité alimentaire, parce qu'elles chassent les populations de leur domicile, s'attaquent aux fondements mêmes de leur subsistance et rongent le tissu social constitué par les familles, les communautés et les pays.

Il est fréquent, toutefois, que les agriculteurs et leur communauté manifestent une capacité d'adaptation remarquable face à de telles catastrophes. Ainsi, alors que l'Angola émergeait de près de trois décennies de guerre civile, dans de nombreuses régions, les institutions villageoises traditionnelles étaient demeurées en grande partie intactes, faisant preuve d'une capacité durable de gestion des terres allouées et des petits périmètres d'irrigation. À Sri Lanka, déchiré par les guerres, une étude de cas a montré que les agriculteurs d'un village tamil, forcés d'abandonner la culture traditionnelle du riz dans les basses terres, avaient réussi à se procurer d'importants revenus en se tournant vers la pratique des cultures pluviales dans les collines voisines et en louant leurs services comme travailleurs. Les rapports décrivant la situation dans d'autres pays ravagés par la guerre, les catastrophes naturelles et le VIH/SIDA font, eux aussi, état d'une capacité d'adaptation analogue face aux catastrophes naturelles.

Ces dernières années, il a été de plus en plus largement admis que la réponse aux crises chroniques et prolongées ne doit pas se borner à mobiliser de façon répétée les secours d'urgence au moment où les conditions humanitaires se détériorent. En effet, les mesures de secours et de redressement sont infiniment plus efficaces si elles s'appuient sur les mécanismes d'adaptabilité plutôt que sur la fourniture pure et simple de moyens, de techniques et d'apports institutionnels externes.

Résilience, secours et relèvement

Des études ont permis de cerner plusieurs mécanismes déterminants de l'adaptabilité des systèmes et des communautés agricoles. En outre, les secours d'urgence et les activités de relèvement ont obtenu des succès notables en se basant sur de tels mécanismes:

Le renforcement de la diversité: les communautés qui pratiquent la polyculture, qui élèvent du bétail et se consacrent à d'autres activités génératrices de nourriture et de revenus, sont souvent en mesure de s'adapter et de survivre aux perturbations infligées à la production alimentaire et aux institutions sociales. Dans l'ouest du Soudan, très exposé à la sécheresse, les communautés agricoles consacraient traditionnellement la majeure partie de leurs terres aux cultures, n'en réservant qu'une portion restreinte aux pâturages. La nourriture et les revenus tirés de leurs troupeaux les aidaient à survivre pendant les années, de plus en plus fréquentes, au cours desquelles la sécheresse détruisait leur récolte. Afin de renforcer leur capacité d'adaptation à ces crises répétitives et persistantes, on entreprit de tirer parti de la diversité offerte en encourageant une redistribution importante des ressources en faveur de l'élevage. Une fois le projet achevé, la proportion des terres consacrées au pâturage était passée de moins de 30 pour cent à plus de 80 pour cent (voir graphique page ci-contre). La réaffectation des terres fut accompagnée de tout un éventail d'autres activités, au nombre desquelles la remise en état des parcours, l'amélioration de l'accès au crédit et des services vétérinaires, toutes initiatives qui vinrent renforcer la diversité, augmentant la capacité d'adaptation et améliorant la sécurité alimentaire.

L'appui aux institutions locales: lorsque les crises se prolongent, elles entraînent souvent l'effondrement des structures gouvernementales et commerciales, laissant les communautés livrées à elles-mêmes. Leurs chances de survie dépendent alors, bien souvent, de la vigueur et de l'adaptabilité des réseaux traditionnels d'entraide communautaire. À ce propos, les marchés locaux des semences ont été identifiés comme faisant partie des institutions pouvant générer une certaine adaptabilité durant les crises et, par la suite, une dynamique de redressement. Ainsi, les organismes de secours d'urgence ont observé que la distribution de coupons destinés à être échangés sur les marchés locaux de semences est souvent beaucoup plus efficace que la distribution de semences d'origine commerciale. Les foires aux semences permettent aux agriculteurs d'accéder à une gamme beaucoup plus large de cultures et de variétés répondant aux conditions locales. À titre d'exemple, à l'occasion des foires organisées par les services du Secours catholique dans cinq pays d'Afrique de l´Est, les agriculteurs ont pu échanger leurs coupons contre, en moyenne, sept différentes cultures et près de 10 variétés pour chaque culture. De plus, du fait que le budget du projet n'est pas employé pour acheter des semences, de 65 à 80 pour cent des fonds alloués restent entre les mains de la communauté, et notamment des femmes. Rappelons que près de la moitié des ventes de semences dans les foires qui se tiennent au Kenya, au Soudan et en Ouganda, et plus de 80 pour cent des mêmes ventes de semences en République-Unie deTanzanie, sont à mettre à l'actif des femmes.

Promouvoir l'adaptation et s'appuyer sur les connaissances locales: bien souvent, les institutions traditionnelles et les connaissances transmises de génération en génération constituent un socle précieux pour l'adaptabilité. Cependant, les crises présentent souvent des défis inédits nécessitant des réponses créatrices. Afin de renforcer les connaissances locales et de s'appuyer sur la capacité d'adaptation et de réorganisation des agriculteurs, un certain nombre de projets ont tiré parti avec succès des écoles pratiques d'agriculture. Ainsi, un projet mis en œuvre au Zimbabwe s'est appuyé sur des cours à orientation participative dirigés par des agriculteurs locaux, pour enseigner à des veuves du sida comment produire du coton biologique. Alors que, traditionnellement, le coton était considéré comme une «culture masculine», du fait, notamment, que les femmes avaient rarement les moyens d'acquérir les coûteux intrants nécessaires à la culture traditionnelle du coton, celle du coton biologique a permis de réduire de façon substantielle aussi bien les coûts des intrants que les besoins en main-d'œuvre. En dépit du déclin des rendements moyens, inférieurs à ceux obtenus pour les cultures traditionnelles, l'économie réalisée au titre des pesticides, à savoir 48 dollars EU par hectare en moyenne, a permis aux cultivatrices de coton biologique d'en obtenir des bénéfices nettement plus élevés (voir graphique).

Les composantes de cette adaptabilité constituent autant d'éléments importants pour structurer les efforts visant à reconstruire l'économie rurale de la Sierra Leone, réduite à néant par plus d'une décennie de guerre civile, et pour atteindre l'objectif national qui est d´éliminer la faim d'ici 2007. Ainsi, pour compenser la chute brutale de la disponibilité en céréales occasionnée par la guerre, les agriculteurs se sont rabattus sur des cultures nécessitant une quantité plus faible d'intrants et ne dépendant pas de l'accès à des marchés éloignés. L´augmentation rapide de la production de manioc et d'autres tubercules (voir graphique) contribua simultanément à maintenir la diversité et à promouvoir la production de manioc, deux aspects qui sont apparus comme décisifs, durant la campagne de reconstruction, pour redresser la situation et préparer l'avenir.

Les efforts de reconstruction ont également mis à contribution les patrimoines de connaissances locales et mobilisé les équipes traditionnelles à l'échelon des villages pour aider à identifier, multiplier et distribuer des variétés locales de semences très appréciées. L'expérience des écoles pratiques d'agriculture est aujourd'hui étendue à tous les ménages ruraux du pays, afin de stimuler l'innovation et de promouvoir les institutions participatives dans le cadre communautaire.

À mesure que s'enrichissent les enseignements tirés de l'expérience, on voit mieux combien il importe de renforcer la capacité d'adaptation des sociétés et des systèmes alimentaires avant que n'éclate une crise, et d'incorporer le facteur d'adaptabilité aux stratégies de réponse aux crises prolongées, dans un cadre prévoyant:

une compréhension évolutive des possibilités et des capacités au niveau communautaire;

une approche participative pour la définition des priorités communautaires;

des stratégies et des politiques orientées vers les préoccupations à long terme des communautés en matière de sécurité alimentaire;

des mécanismes visant à garantir que les évaluations de la sécurité alimentaire, le suivi des programmes et les évaluations d'impact tiennent compte de l'adaptabilité des systèmes alimentaires et communautaires.

Éducation des populations rurales et sécurité alimentaire

La grande majorité des 852 millions de personnes qui souffrent de sous-alimentation chronique vivent dans les régions rurales du monde en développement. Il en va de même pour la majeure partie des 860 millions d'adultes illettrés - en majorité des femmes - et les 130 millions d'enfants - surtout des fillettes - qui ne sont pas scolarisés. Il n'est pas fortuit que la faim, l'analphabétisme et la non-scolarisation affectent souvent de façon concomitante une région ou une population. Ce phénomène ne reflète pas simplement le fait que la faim comme le manque d'instruction sont des caractéristiques de la pauvreté extrême. La faim, la malnutrition et l'insécurité alimentaire attaquent les aptitudes cognitives et réduisent la fréquentation scolaire. À l'inverse, l'analphabétisme et le manque d'instruction réduisent la capacité de gain et contribuent de façon directe à la faim et à la pauvreté.

Les taux de fréquentation scolaire et d'alphabétisation sont particulièrement faibles parmi les femmes et les jeunes filles des régions rurales (voir graphique). Dans les 50 pays en développement pour lesquels on dispose de données, le taux de scolarisation primaire des fillettes des campagnes n'atteint en moyenne que 58 pour cent, contre 63 pour cent pour les jeunes garçons et plus de 75 pour cent pour les enfants vivant dans les villes. Il s'ensuit que près des deux tiers de la population analphabète du monde en développement sont composés de femmes, et que l'inégalité est nettement plus accusée dans les campagnes.

Les enfants souffrant de la faim et de la malnutrition sont moins enclins à fréquenter l'école, et, lorsqu'ils y vont, leur capacité d'apprentissage accuse un retard. Une étude menée dans les campagnes du Pakistan a démontré qu'il suffirait d'une amélioration marginale de la nutrition pour augmenter la probabilité de fréquentation scolaire de 4 pour cent chez les garçons et de 19 pour cent chez les filles. Un poids faible à la naissance, les carences en protéines, l'anémie ferriprive et le déficit en iode sont tous liés aux déficiences cognitives qui sapent la capacité d'apprentissage des enfants. Ainsi, selon les estimations, la déficience en iode affecterait 1,6 milliard de personnes à travers le monde, et on lui attribue une réduction moyenne de 13,5 points du quotient intellectuel d'une population.

Quant au manque d'instruction, il réduit la productivité et la capacité de gain, tout en augmentant la vulnérabilité à la faim et à la pauvreté extrême. Les recherches indiquent qu'un agriculteur ayant accompli quatre années d'instruction élémentaire présenterait, en moyenne, un surcroît de productivité de 8,7 pour cent relativement à un homologue sans aucune instruction. Lorsque viennent s'ajouter des paramètres complémentaires tels que les engrais, les nouvelles semences ou les machines agricoles, la productivité augmente alors de 13 pour cent.

Une éducation meilleure, nourriture du corps et de l'esprit

L'amélioration de l'éducation peut se révéler une démarche des plus efficaces pour combattre la faim et la malnutrition. En effet, les taux de malnutrition reculent à mesure qu'augmente l'alphabétisation, notamment celle des femmes. Par ailleurs, il existe une corrélation entre l'amélioration du taux d'alphabétisation des femmes rurales et une scolarisation accrue des fillettes au niveau de l'école primaire, parallèlement à un abaissement du taux de malnutrition (voir graphique).

Ajoutons que l'éducation constitue la première ligne de défense contre le VIH/SIDA. Une étude récente menée en Ouganda révèle en effet que les personnes ayant achevé le cycle primaire sont deux fois moins exposées à contracter le VIH que celles totalement ou quasiment dépourvues d'instruction - et la probabilité tombe à 15 pour cent pour celles qui ont reçu une éducation secondaire.

L'État du Kerala, en Inde, est souvent cité comme la parfaite illustration du cercle vertueux des bénéfices découlant des investissements dans l'éducation et la nutrition. Après l'indépendance, les gouvernements qui se sont succédé au Kerala ont fait de l'éducation une priorité, en accordant une attention particulière aux fillettes et aux femmes des régions rurales.

L'investissement s'est révélé productif: bien que le Kerala ne soit pas l'un des États les plus riches de l'Inde, il occupe, et de loin, la première place pour l'alphabétisation des femmes et leur taux de fréquentation scolaire. Le Kerala peut en outre s'enorgueillir d'avoir le taux le plus faible de malnutrition parmi les enfants, outre un taux de mortalité infantile cinq fois inférieur à celui de l'ensemble du pays (voir graphique).

Un certain nombre de pays, ayant pris acte de l'importance de l'éducation des populations rurales, ont adopté des politiques destinées à la rendre plus accessible et plus pertinente. Près de la moitié des écoles rurales de Colombie, par exemple, ont adopté le modèle de la Escuela Nueva (École nouvelle). Ces écoles privilégient l'apprentissage participatif et appliquent un programme d'études qui associe le contenu national de base à des modules d'inspiration locale correspondant à la culture et aux besoins de la population rurale, tout en appelant à une participation active des parents aux activités scolaires. Dans ces écoles, le taux d'abandon est nettement moins élevé, et les notes obtenues en espagnol et en mathématiques par les élèves de troisième année sont sensiblement meilleures que dans les écoles traditionnelles.

En Inde, l'État du Madhya Pradesh s'est engagé à construire, dans un délai de 90 jours, une école primaire dans toutes les communautés rurales qui fourniraient l'espace à cette fin et engageraient un enseignant qualifié. Aujourd'hui, tous les enfants de cet État en âge de fréquenter l'école primaire sont scolarisés.

Dans plusieurs pays, les programmes qui s'attaquent de façon directe et concomitante aux carences éducatives et à la malnutrition ont obtenu des résultats tout à fait positifs.

Au Bangladesh, le programme Vivres-contre-scolarisation permet aux familles de recevoir de la nourriture lorsqu'elles envoient leurs enfants à l'école plutôt que de les mettre au travail. Une évaluation conduite au bout de huit ans par l'Institut international de recherche sur les politiques alimentaires a révélé que des gains avaient été réalisés en matière tant éducative que nutritionnelle; la fréquentation de l'école primaire avait augmenté, notamment pour les fillettes, les absences ainsi que les taux d'abandon étaient en déclin, et la consommation de calories et de protéines parmi les familles participantes avait enregistré de nets progrès.

Le programme mexicain PROGRESA (Programa de Educación, Salud y Alimen-tación) a instauré la distribution de primes en argent liquide à plus de 2,6 millions de familles rurales pauvres, à condition qu'elles envoient leurs enfants à l'école. Les catégories qui en ont tiré le plus grand profit sont les adolescents et les filles, plus exposés à l'abandon scolaire avant le passage au niveau secondaire. Ce programme offre aussi des compléments nutritionnels aux nouveau-nés et aux enfants en bas âge des familles participantes.

Après trois années d'application du programme PROGRESA, le taux d'inscription pour l'année critique de transition entre le primaire et le secondaire avait augmenté de 20 pour cent pour les filles et de 10 pour cent pour les garçons. La simulation de l'impact sur une période plus longue indique qu'en moyenne, les enfants bénéficiaires gagnent 60 pour cent d'une année scolaire, et que 19 pour cent d'entre eux passeront un certain temps dans le cycle secondaire (voir graphique).

Le riz et la sécurité alimentaire

Le riz occupe une place centrale dans la sécurité alimentaire mondiale. Principale source de calories pour près de la moitié de la population de la planète, il est l'aliment de base de 34 pays d'Asie, d'Amérique latine et d'Afrique (voir carte). Dans plusieurs pays d'Asie, la population est tributaire du riz pour plus des deux tiers des calories absorbées et 60 pour cent des protéines contenues dans le régime alimentaire.

La culture et la transformation du riz constituent de surcroît la principale source d'emploi et de revenu pour environ 2 milliards de personnes. Près de 90 pour cent de la production mondiale de riz proviennent de petites exploitations situées dans les pays en développement. Dans nombre des pays les plus pauvres d'Asie, 60 pour cent des terres arables sont consacrées à la culture du riz, et les couches les plus pauvres de la population dépensent entre 20 et 40 pour cent de leur revenu pour s'en procurer.

Rendements meilleurs, prix moins élevés

Au cours des 40 dernières années, les progrès technologiques et l'évolution des politiques ont entraîné des progrès rapides de la production rizicole, parallèlement à un déclin très marqué des prix. Les variétés à haut rendement introduites durant la Révolution verte ont considérablement stimulé la production. Entre 1961 et 1990, la production mondiale a plus que doublé, passant de 216 à 518 millions de tonnes. Les rendements ont également fait un bond, passant de moins de 1 900 kg à l'hectare à plus de 3 500 kg à l'hectare, tandis que les prix réels chutaient de plus de 50 pour cent (voir graphique).

Grâce à l'augmentation de l'offre de riz à des prix plus abordables, on a vu décroître rapidement le nombre de personnes souffrant de la faim dans les pays où le riz constitue la denrée alimentaire de base. En Asie, la consommation annuelle par habitant a progressé de plus de 20 kg, tandis que la proportion des personnes sous-alimentées tombait de près de 40 pour cent à 16 pour cent.

L'évolution des modes de consommation

Au cours des quatre dernières décennies, on a assisté à une évolution convergente des modes de consommation du riz dans différentes régions. En Asie, où le riz constitue depuis des siècles la base de l'alimentation, la consommation par habitant a augmenté rapidement au cours des années 60 et 70. Entre-temps, la gamme des régimes alimentaires s'est étendue, faisant décroître la contribution relative du riz. En revanche, dans certaines régions d'Afrique, du Proche-Orient et d'Amérique latine ainsi que des Caraïbes, la consommation de riz a notablement progressé, tant du point de vue du volume que de la proportion occupée dans l'apport calorique (voir graphique). Aujourd'hui, le riz est la source de nourriture dont la progression est la plus rapide en Afrique.

Relever le défi

Selon les estimations de l'Institut international de recherches sur le riz (IRRI), d'ici 2025, le nombre de personnes tributaires du riz comme principale source d'alimentation augmentera de plus de 40 pour cent, faisant un bond de 2,7 milliards à 3,9 milliards. Pour faire face à cette demande, il va falloir adapter les politiques gouvernementales ainsi que les pratiques culturales afin de sous-tendre des augmentations durables de la production rizicole.

Les gouvernements devront étudier avec soin leurs politiques agricoles et commerciales afin que le riz reste une denrée abordable pour les consommateurs pauvres, tout en restant une source de profit pour les petits agriculteurs. À titre d'exemple, en Indonésie, l'Office de la logistique (Bulog) garantit aux agriculteurs un prix plancher pour l'achat de leur production de riz et distribue plus de 2 millions de tonnes de riz subventionné aux ménages pauvres, par le biais d'un programme ciblé d'assistance sociale.

En Afrique de l'Ouest, plusieurs gouvernements ont adopté des mesures destinées à accroître la production. Au Mali, le secteur du riz a progressé rapidement au cours de la dernière décennie, et la libéralisation des prix a encouragé les agriculteurs et les distributeurs à investir dans l'expansion de la production. Parallèlement, la prolifération des petites meuneries villageoises a entraîné une réduction marquée des coûts de transformation, tandis que le gouvernement intensifie les investissements publics dans l'infrastructure. Aujourd'hui, le Mali, où les surfaces propres à la riziculture irriguée sont importantes, ambitionne de devenir «le grenier à riz du Sahel» en faisant passer sa production de 735 000 tonnes à 4,5 millions de tonnes d'ici 2010.

Réduire l'écart de productivité

Compte tenu des limites des surfaces qui se prêtent à une expansion de la production rizicole, il conviendra, pour répondre à la demande croissante, de réduire «l'écart de productivité» entre les taux obtenus dans les stations de recherche et ceux que parviennent à atteindre les agriculteurs sur le terrain. Les experts de la FAO estiment qu'il faudra réaliser un gain de 1 pour cent par an si l'on veut satisfaire la demande sans alimenter la spirale des prix.

L'adoption de variétés hybrides de riz constitue souvent une méthode avérée d'intensification de la production. Ces variétés donnent généralement un rendement supérieur de 15 à 20 pour cent à celui des meilleures variétés à haut rendement. Depuis la mise en culture réussie de la première variété hybride en 1974, la Chine a augmenté sa production de près de 50 pour cent, alors même que les terres cultivées en riz subissaient une réduction de près d'un quart.

Les progrès accomplis dans la culture du riz ont également permis de réaliser des gains importants en Afrique de l'Ouest. L´Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l'Ouest a en effet réussi à croiser les variétés africaines présentant une bonne résistance à des variétés à rendement élevé importées d'Asie, obtenant la qualité connue aujourd'hui sous l'appellation NERICA (nouveau riz pour l'Afrique). Ainsi, avec une augmentation minime de l'utilisation d'engrais, ces nouvelles variétés permettent d'accroître jusqu'à 150 pour cent le rendement obtenu dans les hautes terres et dans les basses terres à culture pluviale. Le Nigéria, par exemple, a privilégié le recours à la variété NERICA comme pivot de sa campagne d'augmentation de la production, laquelle devrait passer d'une moyenne de 3 millions de tonnes en 2000-2002 à près de 15 millions en 2007.

Autonomiser les petits agriculteurs

Les progrès technologiques peuvent, certes, améliorer les rendements, et les politiques gouvernementales constituer un cadre favorable à la production et à la commercialisation de la production rizicole. Cependant, si l'on veut consolider les succès obtenus en matière de sécurité alimentaire, il faut permettre aux millions de petits agriculteurs de bénéficier de ces progrès, afin que l'augmentation de la production s'inscrive dans des systèmes agricoles durables et diversifiés.

Les écoles pratiques d'agriculture représentent dans ce domaine une démarche qui a fait ses preuves, puisque entre 1990 et 2000, plus de 2 millions de riziculteurs asiatiques y ont participé et y ont gagné un surcroît d'autonomie, apprenant notamment à réduire leur utilisation de pesticides et à faire un emploi plus judicieux et plus durable des engrais mais aussi de l'eau. Cet enseignement s'est traduit par une réduction des coûts, une augmentation des rendements et une progression des revenus (voir graphique).

Autre exemple, à Sri Lanka, les agriculteurs qui ont participé aux écoles pratiques d'agriculture ont réduit le recours aux pesticides de plus de 80 pour cent, tout en augmentant leur rendement au-delà de 20 pour cent. Ainsi, grâce aux économies substantielles réalisées sur les pesticides, conjuguées à l'amélioration des rendements, ils ont plus que doublé leurs revenus provenant de la riziculture.

Prochaine étape: accélérer l'action pour ralentir la faim

Il reste peu de temps pour atteindre l'objectif du Sommet mondial de l'alimentation (SMA), et beaucoup de chemin à parcourir. Le temps est venu d'accélérer la cadence et de prendre les mesures qui s'imposent et dont nous savons qu'elles sont réalisables.

Les progrès se sont longtemps fait attendre mais l'objectif du SMA n'est pas hors d'atteinte et nous avons les moyens financiers d'y arriver. Des améliorations rapides sont encore possibles, les études le montrent, à condition d'appliquer une stratégie sur deux fronts visant les causes aussi bien que les conséquences de la pauvreté extrême et de la faim (voir le schéma). Cette stratégie consiste, premièrement, à intervenir pour améliorer la situation alimentaire et les revenus des pauvres en revalorisant leurs activités de production; et, deuxièmement, à procurer aux familles les plus nécessiteuses un accès direct et immédiat à la nourriture par le biais de programmes ciblés.

Pour atteindre l'objectif du SMA, la stratégie sur deux fronts doit se concrétiser en programmes appliqués sur une vaste échelle dans les pays où la faim est généralisée et les ressources, particulièrement limitées.

Dans ce contexte, il importe de donner la priorité, au cours de la prochaine décennie, aux mesures qui auront un impact immédiat sur la sécurité alimentaire des millions de personnes vulnérables. Là où les ressources manquent, il faut adopter des moyens peu coûteux d'aider les petits agriculteurs à augmenter leur production au bénéfice de leur famille et de leur collectivité. Parallèlement, les mesures de protection ciblées doivent de toute urgence être élargies.

Améliorer la productivité, l'état nutritionnel et les moyens d'existence des pauvres

La grande majorité des affamés du monde vivent dans les campagnes et sont tributaires de l'agriculture tant pour le revenu que pour la nourriture. Une hausse même modeste de la production agricole dans un très grand nombre de petites exploitations agricoles permettrait d'améliorer le régime alimentaire et de faire chuter radicalement la faim et la pauvreté en zone rurale.

L'augmentation de la productivité des petits agriculteurs a des effets bénéfiques en cascade dans toutes les collectivités rurales pauvres. Les petits exploitants qui disposent d'un revenu supplémentaire l'utilisent pour se procurer des biens et services à forte utilisation de main-d'œuvre dans le secteur non agricole local ce qui améliore les revenus de tous les ruraux, y compris les travailleurs sans terre, qui dans bien des pays représentent une forte proportion des plus démunis.

Élargir les dispositifs de protection sociale et renforcer les programmes de transfert

Devant l'urgence des besoins, la façon la plus rapide de réduire la faim est, dans bien des cas, d'offrir une assistance directe aux ménages les plus démunis pour s'assurer qu'ils aient à manger. Pour donner aux interventions une portée étendue et durable, il faut élargir les dispositifs de protection et renforcer les programmes de transfert de fonds en portant une attention particulière aux groupes les plus vulnérables: femmes enceintes ou qui allaitent, nourrissons et enfants en bas âge, enfants d'âge scolaire, jeunes chômeurs urbains, et personnes âgées, handicapées ou malades, y compris celles atteintes du VIH/SIDA.

Rien n'empêche d'incorporer, dans les dispositifs de protection, des éléments qui viendront appuyer la démarche de développement. Dans nombre de cas, les banques de vivres et les distributions alimentaires dans les écoles peuvent, à condition que la nourriture soit achetée localement auprès des petits agriculteurs, stimuler les revenus, améliorer la sécurité alimentaire et encourager le développement dans les communautés rurales vulnérables. De la même façon, les interventions alimentaires en faveur de personnes inscrites à l'école ou à des cours de formation contribueront à améliorer en même temps leur état nutritionnel et leurs perspectives d'emploi.

Donner les moyens nécessaires aux communautés rurales

Souvent, ce sont les communautés rurales qui sont les mieux à même d'identifier les causes locales profondes de la faim chronique et de trouver les solutions les plus efficaces exigeant le moins de ressources externes.

L'expérience a montré que les mesures de soutien à l'éducation des adultes et à l'habilitation des collectivités, telles les écoles pratiques d'agriculture, aident les agriculteurs à augmenter leur production et permettent de mieux cibler les dispositifs de protection sociale.

La Sierra Leone a fait des écoles pratiques d'agriculture un élément clé d'une campagne de mobilisation générale visant à éliminer la faim d'ici cinq ans. On prévoit qu'en septembre 2006, plus de 200 000 des 450 000 agriculteurs du pays auront reçu une formation autofinancée axée sur la sécurité alimentaire (voir le graphique).

Un financement plus généreux, des engagements plus fermes

Pour mettre en œuvre les interventions directes qui permettront d'atteindre l'objectif du SMA tout en augmentant les investissements à long terme requis pour l'agriculture et le développement rural durables, il faudra également relever le niveau des engagements financiers et raffermir les volontés politiques. Par bonheur, plusieurs pays ont entrepris de mobiliser la volonté politique et de préconiser des mécanismes de financement novateurs.

Décrivant la faim comme «la pire des armes de destruction massive», le Président du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva, a plaidé en faveur d'un impôt sur le commerce international des armes et sur certaines transactions financières en usage dans les «paradis fiscaux». Les Présidents du Chili, de l'Espagne et de la France, de même que le Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, se sont joints au Président Lula pour mettre sur pied un «Groupe des cinq contre la faim», qui examine actuellement un éventail de mécanismes de financement possibles.

Le Royaume-Uni a proposé pour sa part de créer un Mécanisme international de financement permettant de «débloquer l'aide en une fois afin d'accélérer les progrès en vue de la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement». Par le moyen de titres garantis par des engagements à long terme des pays donateurs, le nouveau mécanisme verserait aux pays les plus pauvres de la planète 50 milliards de dollars EU par an au titre de l'aide au développement, et cela jusqu'en 2015 (voir le schéma).

Le 20 septembre 2004, plus de 100 pays ont participé à un Sommet d'un jour des dirigeants mondiaux sur la lutte contre la faim au Siège de l'ONU, à New York. À l'issue de cette rencontre, ils se sont engagés à soutenir une campagne annuelle visant à réunir ces fonds supplémentaires de 50 milliards de dollars EU pour combattre la faim, déclarant:

«Le plus grand scandale n'est pas celui de la faim, c'est celui de la persistance de la faim dans un monde qui a les moyens de l'éradiquer. Le temps est venu d'agir.»

«La faim ne peut pas attendre.»

 

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