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La dendroénergie au Comité des forêts 2005

Les gouvernements manifestent un surcroît d’intérêt pour les liens entre la dendroénergie et le développement durable.

La dendroénergie est la source dominante d’énergie pour plus de 2 milliards d’individus, notamment pour le chauffage et la cuisson dans les ménages des pays en développement. Plus de 50 pour cent de la production mondiale de bois rond sert de combustible (bois de feu et charbon de bois) et pour certaines régions en développement ce pourcentage peut dépasser 80 pour cent. C’est pourquoi la question des combustibles ligneux devrait faire partie intégrante de la gestion durable des forêts.

De fait, les responsables des politiques et les gestionnaires forestiers n’ont attaché qu’une importance relativement faible à cette question dans le passé. Parmi les raisons de cette indifférence figurent le manque de données fiables sur la production et la consommation des combustibles ligneux; l’absence de compréhension de la part des responsables des politiques de la potentialité des biocombustibles; et le manque de coordination entre les secteurs forestier, agricole et de l’énergie au sein des gouvernements nationaux. Toute­fois, la tendance paraît avoir été inversée, les débats sur les changements climatiques stimulant l’intérêt pour la bioénergie dans les pays développés et en développement. Un regain d’intérêt au niveau politique était évident lors du Comité des forêts 2005: un certain nombre de délégués ont souligné l’importance de la bioénergie, en particulier la dendroénergie.

Une session collatérale sur les forêts et la bioénergie a été organisée lors du Comité des forêts pour mettre en évidence les liens entre la dendroénergie et le développement rural durable, et pour identifier les changements dans les politiques forestières qui peuvent promouvoir le développement des industries nationales de dendroénergie. Trois présentations ont permis de sensibiliser l’auditoire et de fournir des éléments de réflexion.

Amantino Ramos de Freitas de la Société brésilienne de sylviculture a analysé les liens entre la dendroénergie et les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Les OMD ne mentionnent pas spécifiquement l’énergie, mais l’accès à une énergie propre, sans danger et abordable est indispensable pour réduire la pauvreté. Dans la plupart des pays en développement, la bioénergie est normalement considérée comme une source d’énergie pour les pauvres qui n’ont pas accès à la technologie moderne, alors que dans les pays développés le passage des combustibles fossiles à la bioénergie est un progrès indéniable. Les pays en développement ne sont pas forcés de suivre la voie empruntée par les pays développés, c’est-à-dire passer de la bioénergie aux combustibles fossiles puis à un intérêt renouvelé pour la bioénergie. Toutefois, un appui au niveau national et l’assistance financière et technique de la communauté internationale seront nécessaires si les pays en développement veulent éviter, dans toute la mesure possible, la transition des combustibles fossiles.

Certains pays développés, par exemple en Europe, accordent une haute priorité à l’accroissement de la part de l’énergie renouvelable dans leurs efforts visant à atténuer les changements climatiques. L’emploi accru de bois pour la production d’énergie est un choix réaliste, mais il y a des obstacles à surmonter, notamment les coûts élevés. Pentti Hakkila de VTT Wood Energy Technology a montré pourquoi l’emploi de biomasse ligneuse est économiquement viable en Finlande où, semble-t-il, ses progrès sont constants.

Pour la plupart des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), toutefois, la promotion des industries de dendroénergie demeure une entreprise difficile. Kyriakos Maniatis de la Commission européenne a examiné les possibilités d’un développement ultérieur des industries de bioénergie, soulignant que les instruments d’action sont davantage nécessaires que le développement technologique.

L’utilisation de la dendroénergie est étroitement associée au développement rural durable (ici, un foyer à bois pour fumer le poisson au Ghana)
FAO/18297/P. CENINI

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