FAO/SMIAR: Rapport sur l'Afrique No.1, avril 2002 p.5

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DEUXIÈME PARTIE : SITUATION PAR SOUS-RÉGION

La récolte céréalière de 2001/2002 a débuté en Afrique australe. En Afrique de l’Est, les cultures de la principale campagne arrivent à maturité en Tanzanie; ailleurs, les semis des cultures de la principale campagne sont en cours sauf en Érythrée, en Éthiopie et au Soudan où les semis ne commenceront que dans un ou deux mois. Les semis ont commencé en Afrique centrale et dans les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest, mais ne débuteront pas avant le mois de juin dans les pays du Sahel.

Calendrier des cultures céréalières

Sous-région Cultures céréalières
Semis Récolte
Afrique de l’Est 1/ mars-juin août-décembre
Afrique australe octobre-décembre avril-juin
Afrique de l’Ouest    
Régions côtières (première campagne) mars-avril juillet-septembre
Région du Sahel juin-juillet octobre-novembre
Afrique centrale 1/ avril-juin août-décembre

1/ Hormis le Burundi, le Rwanda et la République démocratique du Congo qui ont deux campagnes principales, et la Tanzanie, dont la campagne principale suit le calendrier des semis de l'Afrique australe. Pour le Soudan, les semis des céréales secondaires se font en juin-juillet et la récolte a lieu entre octobre et décembre.

En Afrique de l’Est, les récoltes de céréales de la campagne secondaire sont terminées, sauf en Éthiopie, où les cultures « belg » sont moissonnées à partir du mois de juin. Selon les dernières estimations de la FAO, la production totale de céréales de 2001/2002, en hausse de 13 pour cent par rapport à l’an dernier, atteint 23,3 millions de tonnes. L’Érythrée doit aux pluies favorables tombées pendant la principale campagne agricole une récolte beaucoup plus importante que celle de l’an dernier: la production totale de céréales devrait, avec 220 000 tonnes, être supérieure de trois fois à celle de l’an dernier. En Éthiopie, on annonce une production supérieure à la moyenne, qui devrait atteindre 8,8 millions de tonnes. Grâce à un temps propice, les récoltes de la campagne « meher » ont été exceptionnelles. Au Kenya, les pluies sont tombées en abondance sur les principales régions de production; de ce fait, les estimations provisoires concernant la totalité de la production céréalière de 2001/2002 font état de 3,2 millions de tonnes, ce qui correspond à une hausse de 54 pour cent par rapport au résultat de l’an dernier et de 22 pour cent par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Les semis des céréales secondaires de la principale campagne de cette année sont en cours. En Tanzanie, la récolte, effectuée récemment, des céréales de la seconde campagne a été satisfaisante, contrairement à celle de la principale campagne, gâchée par l’irrégularité des précipitations. La production céréalière de 2001 est estimée au total à 4 millions de tonnes environ, ce qui représente une hausse de 16 pour cent par rapport à l’an dernier. Les perspectives pour 2001/2002 sont favorables en ce qui concerne la principale récolte de maïs dans les régions à régime de précipitations unimodal, car depuis le début de la campagne les pluies sont tombées en quantité suffisante. En Somalie, les cultures céréalières de la campagne secondaire («deyr») viennent d’être moissonnées et, grâce aux pluies favorables tombées pendant la campagne, on prévoit une production de 140 000 tonnes, chiffre nettement supérieur à la moyenne qui prévaut depuis la fin de la guerre. Les résultats de la principale campagne (« gu ») sont cependant, avec 127 000 tonnes, inférieurs à la moyenne. Selon les dernières estimations, la production totale de céréales de 2001/2002 s’établirait à 267 000 tonnes et reculerait donc de 17 pour cent par rapport à l’an dernier. Un temps favorable a permis au Soudan d’enregistrer cette année une hausse de sa production céréalière: estimée à 4,8 millions de tonnes environ, elle serait en hausse de 36 pour cent par rapport à celle de l’an dernier. La moisson du blé va bientôt commencer et l’on prévoit une production de 315 000 tonnes, soit 5 pour cent de plus que l’an dernier. En Ouganda, des précipitations favorables ont permis de bonnes récoltes pour les deux campagnes (principale et secondaire). L’ensemble de la production céréalière est par conséquent estimé à 1,7 million de tonnes, soit 9 pour cent de plus que l’an dernier et 3 pour cent de plus que la moyenne des cinq dernières années.

Les besoins d’importations céréalières de la sous-région sont estimées pour 2001/2002 à 3,9 millions de tonnes. Les importations commerciales devant atteindre 2,9 millions de tonnes, les besoins d’aide alimentaire sont estimés à 0,96 million de tonnes. Fin mars, le volume de l’aide alimentaire annoncée s’élevait à 328 000 tonnes, dont 306 000 tonnes ont déjà été livrées.

En Afrique australe, les longues périodes de sécheresse du mois dernier ont, dans plusieurs pays, contribué à assombrir les pronostics concernant les récoltes céréalières de 2002 qui doivent commencer à partir du mois d’avril. Au Zimbabwe, on prévoit, pour la deuxième année consécutive, une production de maïs inférieure à la moyenne due à une réduction des semis et à un temps sec. On s’attend également à des moissons médiocres dans certaines régions du Malawi, de la Zambie et du Swaziland, les précipitations y ayant été nettement inférieures à la moyenne. Au Lesotho, la récolte céréalière risque fortement d’être amputée par les pluies torrentielles qui se sont abattues sur le pays. Au Mozambique, le temps sec est à l’origine d’importantes pertes de cultures dans les provinces méridionales et l’on s’attend par conséquent une réduction de la production céréalière. L’irrégularité des pluies dans les principales zones de production (le nord et le centre) rend difficile tout pronostic assuré en ce qui concerne les résultats des récoltes. En revanche, un accroissement des superficies ensemencées complété par des précipitations propices dans les principales régions productrices de maïs rendent la situation en Afrique du Sud globalement favorable. La production de maïs devrait donc être plus satisfaisante que celle de l’an dernier.

La baisse importante de la production de maïs de 2001 et les retards dans les importations font que la situation en matière de disponibilités alimentaires est difficile dans l’ensemble de la sous-région. Une forte hausse du prix du maïs a été enregistrée, en particulier au Malawi, en Zambie et au Zimbabwe, pays dans lesquels de graves pénuries alimentaires ont été signalées.

Compte tenu du mauvais résultat des récoltes et de l’épuisement des stocks de report, les besoins d’importations céréalières pour la campagne de commercialisation 2002/2003 devraient dépasser ceux, déjà élevés, de 2001/2002.

En Afrique de l’Ouest, un temps sec de saison règne au Sahel et la période de croissance vient de commencer dans les pays situés le long du golfe de Guinée. Grâce des conditions de croissance généralement bonnes - en particulier entre juin et août 2001 - tous les pays du Sahel, à l’exception de la Mauritanie, ont fait des récoltes supérieures à la moyenne, voire exceptionnelles. En 2001, la saison des pluies a généralement commencé à temps et s’est caractérisée jusqu'à la fin par des précipitations régulières et bien réparties. Selon les estimations des missions conjointes FAO/CILSS d’évaluation des récoltes qui se sont rendues dans les neuf pays membres du CILSS, la production céréalière de 2001 devrait atteindre 11, 7 millions de tonnes (en englobant le riz sous forme de paddy). Les plus grosses récoltes ont été faites au Tchad, au Mali et au Sénégal. La production du Cap-Vert est en baisse par rapport à celle de l’an dernier mais reste cependant supérieure à la moyenne.

Dans les pays côtiers riverains du golfe de Guinée, la saison des pluies vient de commencer et les semis de maïs de la première campagne sont en cours. Les récoltes céréalières ont dans l’ensemble été satisfaisantes sauf au Libéria et en Sierra Leone où les troubles intérieurs - qu’il s’agisse des conflits actuels ou des conséquences de conflits plus anciens - ont été préjudiciables aux activités agricoles, et dans le nord du Ghana où un temps inhabituellement sec a nui à la production agricole. Le Libéria et la Sierra Leone restent étroitement tributaires de l’aide alimentaire internationale.

Les besoins d’importations de céréales de la sous-région sont estimés à 7,3 millions de tonnes pour 2001/2002. Le volume des importations commerciales devrait atteindre 6,9 millions de tonnes, celui de l’aide alimentaire (il s’agira principalement de blé et de riz) 400 000 tonnes. Fin mars 2002, les annonces d’aide alimentaire communiquées au SMIAR s’élevaient à 200 000 tonnes dont 150 000 tonnes ont déjà été livrées à ce jour. Il est fortement recommandé d’acheter sur place, que ce soit pour assurer le déroulement des programmes d’aide alimentaire en cours ou prévus ou pour reconstituer les stocks nationaux de sécurité.


SITUATION CONCERNANT LES ACRIDIENS

En ce qui concerne les criquets pélerins, la situation continue à ne donner aucun motif d’inquiétude. Des ailés, en très petit nombre, ont été signalés dans certaines régions du nord-ouest de la Mauritanie et du Niger, ainsi qu’au Soudan et en Érythrée sur la côte de la mer Rouge.

Malgré une pluviosité très réduite pendant le mois de février, les conditions de reproduction des criquets vont certainement être favorisées par les pluies qui - phénomène rare pour la saison - sont tombées au mois de janvier dans le sud-ouest de la Mauritanie. On a signalé la présence d’ailés épars au Niger, à proximité d’Arlit, et de criquets adultes à Aguelhok au Mali. La situation ne devrait guère se modifier dans les mois à venir.

Au Soudan, on signale la présence persistante d’ailés épars et de criquets migrateurs africains dans le delta du Tokar, sur la côte de la mer Rouge. En Érythrée, la présence d’ailés épars a été signalée dans les plaines côtières du nord. Ailleurs la situation reste calme.


En Afrique centrale, on prévoit des récoltes généralement bonnes en République centrafricaine et au Cameroun, où la production totale de céréales devrait être moyenne ou supérieure à la moyenne. En République du Congo, l’agriculture connaît une reprise soutenue après le conflit civil qui a secoué le pays en 1998 et 1999. Des troubles intérieurs persistants en République démocratique du Congo continuent cependant de perturber le déroulement des activités agricoles et commerciales.

Pour la campagne de commercialisation 2001/2002, les besoins d’importations céréalières des sept pays de la sous-région sont estimés à 826 000 tonnes. Les annonces d’aide alimentaire communiquées au SMIAR à la fin mars s’élevaient à 31 000 tonnes, dont 18 000 tonnes ont déjà été livrées.

Le tableau ci-dessous détaille, par sous-région, les besoins d'importations céréalières et d'aide alimentaire de l’Afrique subsaharienne.

Afrique subsaharienne: besoins d'importations céréalières et d'aide alimentaire par sous-région (en milliers de tonnes)


Sous-région

Production 2001
2001/02 or 2002
Besoins
d’importations
céréalières
Importations
commerciales
prévues
Besoins d’aide
alimentaire
Afrique de l’Est 23 291 3 878 2 920 958
Afrique australe 19 269 3 918 3 586 332
Afrique de l’Ouest 38 497 7 299 6 911 388
Afrique centrale 2 844 826 780 46
TOTAL 83 901 15 921 14 197 1 724

FAO/SMIAR - avril 2002

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