FAO/SMIAR - Perspectives alimentaire No.4 - octobre 2002 p.7

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Stocks de report

Net recul prévu des stocks mondiaux de céréales

Selon les prévisions les plus récentes de la FAO concernant la production et la consommation de céréales en 2002/03, les stocks mondiaux de céréales pour les campagnes s'achevant en 2003 devraient chuter de 108 millions de tonnes, soit 19 pour cent de moins que leur niveau d'ouverture. Ils devraient ainsi se stabiliser aux alentours de 466 millions de tonnes, une baisse de 31 millions de tonnes par rapport au précédent rapport de juillet. Les corrections apportées ce mois-ci traduisent avant tout un important ajustement à la baisse des stocks de maïs et de blé aux États-Unis, du fait d'un recul des prévisions de récolte. À l'heure actuelle, on prévoit que les stocks céréaliers aux États-Unis devraient diminuer de 33 millions de tonnes, pour le moins. Toutefois, la baisse constante des stocks en Chine, qui avoisine les 44 millions de tonnes, explique toujours une part importante du recul prévu des stocks mondiaux de report.

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Les stocks mondiaux de blé à l'issue des campagnes s'achevant en 2003 devraient, selon les prévisions, baisser de 6 millions de tonnes par rapport aux prévisions de juillet, pour atteindre 168 millions de tonnes, soit un recul de 47 millions de tonnes, ou 22 pour cent, par rapport à leur niveau d'ouverture. À l'instar de la campagne précédente, cette réduction devrait principalement intervenir en Chine (moins 24 millions de tonnes), où la production a diminué pour la troisième année consécutive, mais également dans trois gros exportateurs de blé, les États-Unis, le Canada et l'Australie, dont la production a considérablement chuté. Rien qu'aux États-Unis, si les stocks devaient baisser de 12 millions de tonnes comme prévu, les stocks de report de ce pays chuteraient à leur niveau le plus bas depuis 1996, année où ils étaient tombés à 10 millions de tonnes. La diminution des stocks des grands pays exportateurs devrait aussi entraîner un net recul du ratio stocks globaux de blé/écoulement total (somme de la consommation intérieure et des exportations), qui chuterait ainsi à 15,5 pour cent, une baisse brutale de près de 21 pour cent par rapport à la campagne précédente. Il s'agirait du taux le plus bas depuis 1996, année où il était tombé à 14 pour cent. De même, la part des grands exportateurs dans les stocks mondiaux de blé pourrait tomber sous les 20 pour cent, contre près de 22 pour cent au cours de la campagne précédente. La forte baisse des stocks attendue cette année dans les pays exportateurs traditionnels viendra soutenir les prix, mais une offre abondante de blé chez les exportateurs non traditionnels (même si elle concerne avant tout le blé tendre), allant de pair avec une bonne production dans plusieurs grands pays importateurs, pourrait atténuer la faiblesse générale de l'offre pour cette année.

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Par ailleurs, on attend une baisse des stocks de quelque 4 millions de tonnes en Inde. Une telle évolution de la situation serait bien accueillie en Inde, où le Gouvernement continue d'encourager les exportations pour réduire la charge financière liée à des stocks importants. Au Pakistan, une consommation intérieure et des exportations en progression devraient permettre de réduire nettement les stocks (de près de 3 millions de tonnes), malgré une production qui devrait être, à nouveau, supérieure à la moyenne. Des exportations relativement importantes malgré une baisse de la production pourraient également conduire à une diminution des stocks dans plusieurs autres pays, comme la Hongrie, la Roumanie et le Mexique. Au sein de la CEI, la hausse des stocks escomptée en Azerbaïdjan, au Bélarus, au Turkménistan, en Ukraine et en Ouzbékistan devrait être plus que compensée par des stocks de report moindres en Fédération de Russie (en raison de fortes exportations) et au Kazakhstan (en raison de fortes exportations et d'une production intérieure plus faible). On prévoit aussi une baisse des stocks dans plusieurs pays d'Afrique et notamment en Éthiopie et en Tunisie, du fait d'un déclin de la production pour cette campagne.

Les prévisions pour les stocks de céréales secondaires des campagnes s'achevant en 2003 ont été revues à la baisse de 21 millions de tonnes depuis le précédent rapport, pour être ramenées à 167 millions de tonnes, un fléchissement de 41 millions de tonnes, soit près de 20 pour cent, par rapport à la campagne précédente. La révision à la baisse la plus importante concerne les États-Unis, où le dernier rapport officiel (Département de l'agriculture des États-Unis, 12 septembre) estime que la production de céréales secondaires pour cette année sera inférieure de 20 millions de tonnes à celle de l'année dernière. En conséquence, les stocks de report des États-Unis pourraient chuter sous les 22 millions de tonnes, une baisse de 24 millions de tonnes par rapport à la campagne précédente; la diminution la plus forte concerne le maïs, pour lequel un net recul de la production et une demande intérieure et des exportations fortes pourraient ramener les stocks de clôture à quelque 18 millions de tonnes, le niveau le plus bas en sept ans. Globalement, l'ensemble des stocks de céréales secondaires détenus par les grands exportateurs pourrait n'atteindre que 47 millions de tonnes, contre 73 millions lors de la campagne précédente. Outre les États-Unis, le Canada et l'Australie devraient, eux aussi, connaître de fortes baisses. Dans l'UE, les stocks globaux pourraient diminuer, mais le niveau général resterait néanmoins relativement important. Au total, l'ensemble des stocks de céréales secondaires détenus par les grands exportateurs au cours de cette campagne représenterait environ 28 pour cent du total mondial, ce qui est largement inférieur à la moyenne de 34 pour cent enregistrée ces dernières années. Il est en outre probable que le ratio stocks/écoulement total des grands exportateurs diminue pour n'atteindre que 11 pour cent, contre 17 pour cent au cours des deux campagnes précédentes. Il s'agirait du ratio le plus faible depuis 1996.

Stocks céréaliers de report mondiaux

  Campagnes agricoles se terminant en:
2001 2002
estim.
2003
prévis.
  (......millions de tonnes......)
Blé 240,3 215,4 167,9
Céréales secondaires : 224,0 208,5 167,5
   dont:      
   Maïs 179,7 158,5 125,3
   Orge 25,3 27,1 21,6
   Sorgho 5,3 6,9 5,9
   Autres 13,8 16,0 14,7
Riz (usiné) 163,2 149,8 130,9
TOTAL 627,5 573,6 466,3

Source : FAO

En Chine, la progression prévue de la production n'empêchera pas un recul possible des stocks de céréales secondaires (principalement de maïs) d'au moins 8 millions de tonnes, si l'on s'appuie sur les prévisions actuelles concernant l'augmentation des exportations et de la consommation intérieure. Par ailleurs, on prévoit également des baisses importantes dans plusieurs autres pays, principalement en Fédération de Russie (baisse d'un million de tonnes concernant avant tout l'orge), au Brésil (baisse d'un million de tonnes concernant exclusivement le maïs), en Turquie (baisse d'un million de tonnes concernant avant tout le maïs et l'orge) et au Mexique (baisse de 500 000 tonnes concernant avant tout le maïs). Globalement, les stocks devraient diminuer de 1,6 million de tonnes en Afrique en raison de déficits de production (principalement de maïs) dans plusieurs pays et notamment en Afrique australe.

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Selon les prévisions, les stocks mondiaux de riz à la fin de la campagne s'achevant en 2003 devraient chuter à leur niveau le plus bas depuis 15 ans, soit 131 millions de tonnes, puisque l'on s'attend à ce que la consommation mondiale de riz dépasse la production pour la troisième année consécutive. Il s'agirait d'un recul d'environ 19 millions de tonnes par rapport aux niveaux d'ouverture révisés et l'une des diminutions les plus importantes jamais enregistrées en une seule campagne.

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Là encore, les prévisions situent la majeure partie de la baisse mondiale en Chine (moins 12,1 millions de tonnes), où il sera nécessaire de combler l'écart prévu entre la production et la consommation, ainsi qu'en Inde (5,3 millions de tonnes), en raison du déficit escompté pour les récoltes de 2002 et de l'importance attendue des ventes à l'échelon international en 2003. En revanche, les stocks de report de riz devraient rester très élevés dans d'autres grands pays exportateurs, dont le Viet Nam, la Thaïlande, le Myanmar et les États-Unis. Il est en outre probable que plusieurs grands importateurs, comme l'Indonésie, le Brésil et les Philippines, puisent quelque peu sur leurs stocks pour satisfaire leurs besoins internes.


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