FAO/SMIAR: Rapport sur l'Afrique No.3 - décembre 2002 p.3

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FAITS SAILLANTS

En Afrique australe, la crise alimentaire empire, en particulier au Zimbabwe, à mesure de l'aggravation des pénuries alimentaires. À l'échelle de la région, les besoins d'aide alimentaire s'établissent à 1,6 million de tonnes, dont la moitié environ n'est toujours pas couverte. À la suite de deux mauvaises récoltes céréalières successives, 14,4 millions de personnes vivant au Zimbabwe, en Zambie, au Malawi, au Mozambique au Lesotho et au Swaziland ont besoin d'une aide alimentaire d'urgence qui leur permettra de survivre jusqu'à la prochaine récolte, en avril 2003. Les forts taux de prévalence du VIH/SIDA dans la région ne font qu'aggraver les conséquences de ces pénuries de vivres. En juillet, le PAM a lancé un appel d'urgence en vue de la fourniture de 993 050 tonnes de vivres pour venir en aide aux 10,3 millions d'individus les plus gravement touchés dans ces six pays. À la fin du mois de novembre, les annonces d'aide alimentaire s'élevaient à 662 945 tonnes, soit 67 pour cent de l'objectif visé. Les importations commerciales de maïs s'opèrent lentement et les prix ont commencé à augmenter dans plusieurs pays. À l'approche de la période critique de janvier à mars, pendant laquelle le risque de famine est le plus grand, il importe d'accélérer d'urgence le rythme des importations commerciales et des distributions d'aide alimentaire. Les prévisions relatives aux récoltes céréalières de 2003 dont les semis ont lieu actuellement, sont incertaines. Le temps sec a prédominé dans la sous-région pendant les vingt derniers jours du mois de novembre, ce qui a retardé les semis et abrégé la campagne agricole. Les précipitations ont repris dans plusieurs régions durant les dix premiers jours de décembre, en particulier en Afrique du Sud, apportant aux populations un répit dont elles avaient grand besoin. Ailleurs, cependant, la pluie, qui permettrait d'éviter une autre mauvaise récolte en Afrique australe, se fait toujours attendre. En Angola, bien que l'accès aux populations démunies se soit amélioré, les taux d'insécurité alimentaire et de malnutrition demeurent élevés, et les personnes déplacées de retour chez elles ne trouvent sur place aucun service de santé de base. La FAO a appelé les donateurs à verser 12,7 millions de dollars E.-U. afin d'aider les agriculteurs les plus touchés de la sous-région à se procurer les intrants agricoles nécessaires, en prévision de la prochaine campagne agricole.

En Afrique de l'Est, de graves pénuries de vivres ont commencé à se faire sentir dans plusieurs pays de la Corne de l'Afrique. La situation alimentaire est particulièrement préoccupante en Érythrée et en Éthiopie, où une aide alimentaire est requise d'urgence pour prévenir la famine. En Érythrée, plus d'un tiers de la population est confrontée à de sérieux déficits vivriers dus à la sécheresse. De plus, les populations déplacées du fait de la guerre avec l'Éthiopie de 1998-2000 et les réfugiés de retour du Soudan ont toujours besoin d'une aide humanitaire. En Éthiopie, des précipitations faibles et irrégulières ont entraîné de sérieuses difficultés au plan alimentaire, notamment dans les zones d'élevage de l'est, où les réserves en eau et la superficie de pâturage sont en régression. De nombreuses têtes de bétail ont péri et des mouvements de population inhabituels ont été observés dans ces régions. Le gouvernement a récemment fait appel la communauté internationale dans l'espoir d'obtenir une aide alimentaire en faveur de plus de 11 millions de personnes. Au Soudan, au Kenya, en Somalie et en Ouganda, de nombreux individus, victimes de la production agricole insuffisante due aux faibles précipitations et aux troubles civils, ont besoin d'une aide alimentaire.

Dans la région des Grands Lacs, les perspectives alimentaires ne sont guère encourageantes au Rwanda et au Burundi, où les premières récoltes de l'année 2003, qui démarreront en janvier, devraient, selon les prévisions, être moins abondantes que les années précédentes du fait de l'arrivée tardive des pluies. En République démocratique du Congo, l'aggravation des combats dans l'est du pays a conduit à de nouveaux mouvements de population. La malnutrition ne cesse de s'aggraver parmi les populations déplacées, l'insécurité entravant la livraison de l'aide humanitaire.

En Afrique de l'Ouest, on estime que la production céréalière du Sahel sera inférieure cette année à l'année précédente, du fait du déficit pluviométrique observé en plusieurs points de la région. La situation alimentaire est particulièrement grave en Mauritanie, où l'on a enregistré trois mauvaises récoltes successives. Une aide alimentaire doit être apportée de toute urgence aux populations touchées, notamment dans les zones rurales. Dans les pays riverains du golfe de Guinée, les perspectives de récoltes sont en demi-teinte. Au Libéria, la reprise des troubles civils a perturbé les activités agricoles, ce qui devrait entraîner un repli de la production rizicole cette année. En Côte d'Ivoire, une aide alimentaire s'impose d'urgence pour venir en aide aux populations victimes de la reprise des combats, tandis que la Sierra Leone et la Guinée, confrontées à la présence de nombreux réfugiés et personnes déplacées, demeurent fortement dépendantes de l'aide alimentaire internationale.

Les besoins d'importations céréalières des pays d'Afrique subsaharienne devraient augmenter en 2003 par rapport à l'année précédente en raison de la baisse de production enregistrée en Afrique de l'Est, en Afrique de l'Ouest et en Afrique australe, due principalement à la sécheresse.


FAO/SMIAR - décembre 2002

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