FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires  - 06/03 - CÔTE D'IVOIRE (29 mai)

CÔTE D'IVOIRE (29 mai)

Après le début des pluies fin février, des précipitations abondantes sont tombées dans tout le pays en avril. Toutefois, les pluies ont diminué et sont restées dans l’ensemble inférieures à la moyenne en mai, ce qui peut avoir eu des conséquences sur le développement végétatif du maïs dans le sud ainsi que sur les semis et sur la levée des cultures de mil et de sorgho dans le nord. La production agricole ne devrait pas atteindre cette année le niveau d’avant la crise en raison de déplacements de population de masse et de pénuries probables de semences, suite à la guerre civile.

Bien que la sécurité ait commencé à s’améliorer, la situation alimentaire dans le pays reste critique, surtout dans les régions du nord et de l’ouest contrôlées par les rebelles. Au nord, l’accès aux produits vivriers est très difficile pour les exploitants de coton qui se sont retrouvés dans l’impossibilité de vendre leur récolte à cause du conflit. À l’ouest, région qui a été au cours des derniers mois victimes d’attaques continues contre les civils et de nouveaux déplacements de population et où le renouvellement des combats a conduit à un nouvel afflux de personnes déplacées, les familles d’agriculteurs ont un accès limité à leurs champs à cause de l’insécurité et ont peu de débouchés pour les cultures commerciales.

Le conflit a provoqué le déplacement de plus d’un million de personnes. Au moins 800 000 personnes ont fui le nord et le centre vers le sud et environ 300 000 ont été déplacées à l’ouest autour de la ville de Man. Deux cent mille autres, pour la plupart des travailleurs migrants des pays voisins du Burkina Faso, de la Guinée, du Libéria et du Mali ont quitté le pays. Le PAM a lancé une opération d’urgence régionale pour assister 588 600 personnes en Côte d’Ivoire et 275 000 personnes en transit/rapatriés vers les pays voisins (Ghana, Burkina Faso et Mali) pour une période de huit mois (mai-décembre 2003). Il reste très difficile, pour les agences humanitaires, d’accéder sans danger aux personnes déplacées à l’intérieur du pays (PDI) en Côte d’Ivoire, en particulier à l’ouest.