FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires  - 06/03 - MOZAMBIQUE (13 juin)

MOZAMBIQUE (13 juin)

D’après une mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires en avril/mai 2003, la production céréalière de la campagne 2002/03 devrait atteindre 1,8 million de tonnes, ce qui correspond à une progression d’environ 2,5 pour cent par rapport à l’an dernier. Le volume comprend 1,2 million de tonnes de maïs, ce qui est proche de la bonne récolte obtenue l’année précédente. Plus de la moitié des céréales (56 pour cent) a été produite dans les provinces centrales, 38 pour cent dans le nord et 6 pour cent seulement dans le sud, touché par la sécheresse. On prévoit une production de manioc de 6,1 millions de tonnes, soit une croissance de 3,8 pour cent par rapport à l’an dernier. Toutefois, dans la majeure partie des provinces méridionales et dans certaines des provinces centrales, de longues vagues de sécheresse et des températures élevées durant la campagne ont entraîné la perte quasi totale des récoltes de maïs. Ailleurs, la situation a été normale en Zambézie (au centre) et dans toutes les provinces septentrionales où la production a été exceptionnelle.

La répartition inégale de la production céréalière entre les régions se traduira par de graves pénuries alimentaires dans les provinces du sud et par d’abondantes disponibilités dans le nord et le centre. À la fin de la campagne de commercialisation 2002/03, les cours des céréales étaient plus faibles que l’an dernier mais nettement plus élevés sur les marchés du sud. Les prix devraient continuer à être en baisse dans le nord mais en hausse dans le sud, reflétant la situation d’excédent et de déficit des régions. Le coût élevé des transports intérieurs pour transférer le maïs du nord vers le sud ainsi que la réduction des possibilités d’exportation due à l’accroissement de la production céréalière en Zambie et au Malawi, pays voisins, risquent de se traduire par des stocks volumineux dans le nord et le centre. Les pénuries existantes dans le sud et dans certaines zones du centre devraient être couvertes par l’aide alimentaire et par des importations commerciales.

La mission estime que 949 000 personnes dans 40 districts des régions méridionale et centrale du Mozambique auront besoin d’une aide alimentaire jusqu’en mars 2004, du fait de l’échec quasi complet des récoltes de 2003 provoqué par la sécheresse, de l’effet cumulé de quatre faibles récoltes, de la prévalence des maladies animales, de l’incidence des maladies chroniques et du VIH/SIDA ainsi que des contraintes structurelles de l’économie. Ce chiffre représente 30 pour cent de la population totale des deux régions, mais seulement 5 pour cent de la population totale du pays. Compte tenu des problèmes actuels de commercialisation, la majeure partie des besoins d’aide alimentaire devront être couverts par des importations; la mission recommande toutefois de privilégier les achats locaux dans le nord et dans le centre afin de soutenir les agriculteurs de ces régions.