FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires  - 06/03 - ZIMBABWE* (1er juin)

ZIMBABWE* (1er juin)

La mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires qui a été envoyée dans le pays du 21 avril au 10 mai 2003 a estimé la production céréalière à 980 000 tonnes, soit une avancée de 41 pour cent par rapport à la faible récolte de l’an dernier. La production de maïs, principale denrée de base, a été évaluée à 803 000 millions de tonnes, ce qui correspond à une croissance de 61 pour cent par rapport à l’année précédente, mais à une diminution de 46 pour cent par rapport à 2000/01. Le résultat de cette année, qui est très inférieur à la moyenne, résulte surtout de l’irrégularité des pluies, de la disponibilité limitée de semences et d’engrais (alors que de nombreuses zones doivent réensemencer deux, voire trois fois) et des difficultés qu’ont eu les agriculteurs réinstallés de fraîche date à faire pleinement fructifier la terre par manque d’accès aux capitaux et aux intrants, ou faute de garantie. Suite au programme de réforme agraire, le secteur des grandes exploitations commerciales ne produit aujourd’hui qu’un dixième environ de ce qu’il produisait dans les années 90.

En dépit de l’augmentation considérable de la production nationale de céréales par rapport à l’an dernier, le déficit alimentaire continue à être important, notamment pour les personnes qui ont subi des pertes de récoltes, en raison surtout des fluctuations météorologiques dans diverses régions du pays. Les mécanismes de survie sont fortement érodés, voire quasiment épuisés, par les graves pénuries de l’an dernier. Les besoins d’importations céréalières pour la campagne de commercialisation 2003/04 devraient s’établir à 1,3 million de tonnes, dont 980 000 tonnes de maïs. Avec des importations commerciales de céréales prévues à 677 000 tonnes (370 000 tonnes de maïs, 298 000 tonnes de blé et 9 000 tonnes de riz), le volume du déficit, qui sera couvert par l’aide alimentaire, se chiffrera à 610 000 tonnes. Face à ce besoin, les produits dans la filière représentent 140 000 tonnes. Des contributions supplémentaires, de maïs entièrement, doivent être mobilisées à hauteur de 470 000 tonnes. Les semences de maïs manquent cruellement au Zimbabwe et à moins de s’en procurer, la superficie cultivée sera très réduite lors de la prochaine campagne. Il faut immédiatement réunir des variétés de maïs adaptées et de petites céréales également afin de les distribuer en septembre 2003.