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Des bergers et des forestiers: L’exemple de l'aménagement sylvopastoral du Haut-Verdon

Gérard Decaix


Résumé

On a souvent opposé bergers et forestiers.

Et pourtant, tout rapproche ces gens de la nature.

Leur vision de celle-ci, leurs irremplaçables savoirs naturalistes, leur vie au grand air font d’eux des hommes du terroir.

Ce terroir est souvent valorisé par leurs actions conjuguées. Tout le monde connaît le rôle du pâturage pour limiter l’inflammabilité des sous-bois. Le forestier par une sylviculture adaptée peut favoriser la masse foliaire et la capacité fruitière des arbres et arbustes, enrichir l’étage herbacé participant ainsi aux ressources que peuvent utiliser les troupeaux. Glands et châtaignes constituent des aliments de choix pour les animaux, ruminants ou porcins à certains moments privilégiés comme la finition des porcs ou la reconstitution des réserves corporelles des chèvres laitières ou des brebis allaitantes après les mises bas. Enfin, les bergers et les forestiers sont les artisans d’un paysage vif et diversifié important pour le développement d’un tourisme local au plus grand plaisir des randonneurs ou simples promeneurs.

La présente communication est le témoignage de cette action conjuguée et concertée entre bergers et forestiers, commencée il y a maintenant près de vingt ans.

Elle se veut également la reconnaissance du rôle des forestiers dans le sylvo-pastoralisme.

Il nous rappelle que ce type d’élevage doit avoir sa place dans la recherche d’amélioration de notre alimentation. Quoi de mieux qu’un troupeau qui choisit sa nourriture parmi des ressources en herbe et en végétaux ligneux diversifiées, quoi de mieux qu’un troupeau qui coure et se muscle dans un espace naturel donnant à la viande qualité et parfum naturels?

Du Verdon, tout le monde connaît les vertigineuses gorges qui entaillent les calcaires de Haute-Provence. Mais, si on se donne la peine de remonter le cours de cet impétueux affluent de la Durance, on découvrira rapidement un tout autre paysage: la vallée s’élargit en vastes cuvettes, les sommets s’élèvent jusqu’à culminer au-dessus de 2000 m, le climat et la végétation prennent une tonalité montagnarde.

Cet ensemble qui forme le lien entre le pays méditerranéen et la haute montagne alpine, autrefois très peuplé et parcouru d’immenses troupeaux, ne s’anime plus qu’en période estivale. Depuis une quinzaine d’années, dans un souci de gestion de l’espace rural, l’Office national des Forêts, en collaboration avec de nombreux partenaires, y mène des opérations de rénovation d’anciens parcours ovins, progressivement colonisés par la lande et le Pin sylvestre.

Après une description rapide du contexte régional, nous examinerons plus en détail l’exemple de remise en valeur sylvopastorale de la Colle Saint-Michel sur la commune de Thorame-Haute, qui est entrée dans sa phase de gestion depuis 1988. Nous le compléterons par des observations faites sur d’autres opérations menées depuis dans les communes voisines, pour essayer, en conclusion, de dégager les éléments de réussite de tels projets.


LE CONTEXTE PHYSIQUE ET HUMAIN. LES PROBLEMES DE GESTION

Le milieu naturel

Le climat, de type montagnard marqué d’influence méditerranéenne, peut paraître modéré au regard des moyennes (précipitations de 1000 à 1200 mm, températures moyennes de 8°C). En fait, celles-ci cachent une grande irrégularité inter et intra-annuelle défavorable à la végétation, avec un important déficit hydrique estival.

Le substrat est constitué pour l’essentiel par des marno-calcaires alternat en bancs d’épaisseur variable et donnant naissance à des éboulis cryoclastiques ou à des éluvions peu épais recouvrant les formations en place.

La végétation se différencie avec l’altitude et l’exposition. A l’étage montagnard, les versants secs sont occupés par la lande à Genêt cendré ou à Buis, plus ou moins arborée, alors que les ubacs et les zones de faible pente sont le domaine de la forêt de Pin sylvestre surtout et de Sapin ou de Hêtre. Au subalpin, si la pelouse domine encore, elle est progressivement envahie par le Pin sylvestre et le Mélèze.

Dans cet ensemble, ce sont les zones de topographie les plus douces (piémont et croupes sommitales arrondies), entre 1000 et 1600 m d’altitude, anciennement parcours ovins, aujourd’hui colonisées par la lande et la pinède sylvestre, qui nous intéressent dans le cadre de la remise en valeur sylvopastorale.

Les activités humaines

Jusqu’à l’aube du XXe siècle, la population est importante. L’agriculture, et en particulier l’élevage, sont la base des activités d’un monde presque strictement rural, au point de structurer complètement l’espace et de reléguer la forêt à quelques ubacs inaccessibles.

Avec le XXe siècle, l’exode rural commence et s’amplifie après la Première Guerre mondiale. La mise en valeur du territoire évolue profondément. D’abord à travers les reboisements induits par la politique de restauration des terrains en montagne (RTM), puis avec la régression du pastoralisme, par l’embroussaillement et la reforestation naturelle de vastes espaces abandonnés par les troupeaux.

Aujourd’hui, l’élevage, même profondément modifié, reste un élément important de l’économie locale. Mais la forêt a acquis une place non négligeable, malgré des potentialités de production moyenne et une filière bois réduite et fragile. Récemment, la fonction sociale de tous ces espaces a pris une importance prépondérante à travers l’accueil d’un tourisme aux activités de plus en plus diversifiées et de leur rôle paysager. Enfin, la préservation de richesses écologiques, souvent ignorées au profit d’espaces plus prestigieux, devient une préoccupation grandissante.

Les problèmes de gestion

Dans ce contexte, la gestion des anciens parcours aujourd’hui colonisés par la lande et le Pin sylvestre se heurte à des nombreux problèmes de natures variées:

La fermeture de l’espace entraîne:

- une profonde modification du paysage qui, perdant ses lignes de force, se banalise;

- une sous-exploitation pastorale généralisée mais, paradoxalement, une surexploitation localisée des dernières pelouses pouvant aller jusqu’à leur destruction;

- un risque accru vis-à-vis de l’incendie;

- un appauvrissement de la biodiversité.

L’hétérogénéité des boisements, leur productivité réduite et la qualité moyenne des bois jamais éclaircis n’autorisent que rarement une sylviculture classique basée sur des prélèvements réguliers mais trop faibles.

La structure foncière est un blocage à de nombreux projets et, dans ces conditions, l’importance de la propriété communale est souvent un atout prépondérant.

Le développement touristique et le main tien d’une certaine biodiversité sont à intégrer dans tout projet de mise en valeur.

Dans ces conditions, l’aménagement sylvopastoral peut apparaître comme une solution intéressante à plusieurs titres: mise en valeur forestière et pastorale bien entendu, mais aussi amélioration du paysage, maintien de la biodiversité et intégrationdes aménagements touristiques.

L’EXEMPLE DE L'AMENAGEMENT SYLVOPASTORAL DE LA COLLE SAINT-MICHEL (commune de Thorame-Haute)

En 1982, la commune de Thorame-Haute, soucieuse de mettre en valeur ses anciens parcours, soumet au régime forestier près de 700 ha, «sous réserve» d’y mettre en place un aménagement intégrant les objectifs pastoraux, forestiers et touristiques (ski de fond et randonnées pédestres). L’ONF, nouveau gestionnaire, s’entoure aussitôt d’organismes complétant ses propres compétences: l’INRA-Ecodéveloppement, le CEMAGREF de Montpellier, le CERPAM 04 (centre d’Etudes et de recherche pastorale Alpes-méditerranée).

La phase expérimentale

En 1983, le CEMAGREF va tester, sur des pacettes de référence, une première conception du traitement consistant à:

- débrousailler les zones de landes;
- éclaircir de façon uniforme les peuplements de Pin sylvestre (de 30-60 ans, atteignant 15 m de haut et 2000 à 3000 tiges/ha) à la densité moyenne de 3m x 3m et 4m x 4m, élaguer les tiges restantes à 2 m de haut, évacuer les rondins de la coupe et broyer broussailles et rémanents préalablement mis en andains.

Le tableau I résume le coût de chacune des interventions.

Tableau I

Opération

Pourcentage du temps

Coût à l’hectare

Abattage-façonnage..........................
Elagage..............................................
Enstérage des billons, mise en andais de produits d’élagage, débroussaillage et rémanents

24
12
60

3 400 F
1 700 F
8 500F

Broyage mécanique des andais

4

8 000 F

Dépense totale


21 600F

Recette (45 m3/ha à 10F/m3)


- 4500 F

Coût total


17 100 F

Cette première phase a permis de tirer certaines conclusions:

- Les coûts très élevés (surtout enstérage et broyage) ne permettent pas d’envisager le traitement de grandes surfaces.

- La sélection des tiges ne permet pas une véritable amélioration du peuplement, tandis que les effets de l’éclairement au sol sont insuffisants pour que s’installent de véritables espèces fourragères.

- La commercialisation des bois sur pied est aléatoire à cause du volume hectare faible et de difficultés de débardage.

Aussi, la conception du traitement a fortement évolué: à la superposition forêt-pelouse a été substituée la juxtaposition de parquets de 5 à 10 ha, les uns plus strictement forestiers, les autres pastoraux. Cette conception a permis d’intégrer plus facilement les besoins touristiques en créant des «couloirs» où se sont insérées les pistes de ski de fond.

La phase de rénovation

L’extension de ce traitement sur une centaine d’hectares a nécessité une description initiale des milieux, puis la définition précise des différentes interventions. Devant l’extrême diversité d’un espace en pleine évolution, seulement trois types de milieux ont été retenus et cinq traitements définis visant à l’amélioration et à l’augmentation de la ressource pastorale (traitements A, B et C) ou forestière (D et E). Préalablement, un réseau de 15 km de pistes d’exploitation, adaptées à la pratique du ski de fond, a été élaboré.

Le tableau II résume l’ensemble de ces mesures, tandis que les cartes 1 et 2 en donnent l’extension spatiale. On peut en tirer les conclusions suivantes:

- le coût total à l’hectare traité atteint 5800F (et s’abaisse à 4700 F si on exclut la desserte) nettement inférieur aux 21600 F de la phase expérimentale;

- la recette atteint 400F/ha et le bilan se situe donc à un coût de 5200 F/ha au lieu de 17100 F;

- le coût de débroussaillement est raisonnable (1800 F/ha), alors que l’incinération des rémanents et la remise en état de l’ancienne coupe alourdissent les dépenses.

Tableau II

Type de milieu

(surface/ha)

Traitement

Surface traité (ha)

Travaux et coupes

Coût total

Coût/ha traité

Revenu total

Revenu/ha traité

Pelouse plus ou moins embroussaillée (17 ha)

A

17

Débroussaillement mécanique gyrobroyeur à axe vertical à chaînes.

30 600

1 800



Elagage de 1,5 m et mise en tas des branches.

43 800

2 576



Brûlage des tas.

10 000

810



Boisement de Pins sylvestre (59ha).
40 à 60 ans.
2 000 à 3 000 tiges/ha

B

9

Coupe rase





- mise en tas et brûlage des rémanents.

18 000

2 000



- Débroussaillement.

16 200

1 800



D

32

Coupe d’amélioration


0



- vendue sur 17 ha.



42 250

2 485

- Délivrée gracieusement sur 10 ha.


0



- Exploitée onéreusement sur 5 ha.

29 500

5 900



Non traité

19






Ancienne coup (28 ha) datant de 15 ans.
60 à 100 ans.
100 à 150 tiges/ha

C

14

Nettoyage (élagage à 1,5 m, abattage, démontage des houppiers, mise en tas, incinération, débroussaillage-gyrobroyeur et débroussailleuse portée)

70 000

5000



E

14

Plantation (1)

184 000

13 180



86

Total travaux sylvopastoraux

402 100

4674



Desserte piste en 3 ml de large

100 000




total

502 100




1() en potets de Mélèze et Sapin en godet à la densité de 1 100 plants/ha.

La phase de gestion

Le modèle de gestion doit permettre de concilier les activités pastorales, forestières et touristiques en améliorant le potentiel de production. Il comprend deux volets, l’un forestier, l’autre pastoral, avec pour chacun des mesures imposées par l’exploitation touristique du site.

L’aménagement forestier crée une véritable série de production syvopastorale visant à l’amélioration quantitative et qualitative des productions pastorales et forestières. Il préconise un traitement classique par parquets mais où certains parquets ne sont pas boisés. Age d’exploitabilité: 100 ans environ; dépressage dans les jeunes peuplements (10-15 ans) laissant environ 1100 tiges/ha; trois coupes d’éclaircie à 40, 60 et 80 ans ramenant la densité autour de 400-500 tiges/ha; coupe d’enemencement forte laissant 200 à 250 semenciers/ha suivie au maximum d’une secondaire mais le plus souvent d’une coupe définitive.

Le volet pastoral, à travers une convention pluriannuelle avec l’éleveur, impose le gardiennage en parcs clôturés selon un plan prédéfini et un calendrier d’utilisation basé sur la ressource pastorale et la phénologie des espèces, ainsi que l’entretien des équipements et le débroussaillage des recrus éventuels. La contrepartie à ces contraintes pour l’éleveur consiste en un gain de temps appréciable. Une intervention quotidienne pour l’abreuvement du troupeau, voire bi-hebdomadaire (quand l’eau peut être distribuée dans chaque parc, suffit à surveiller la santé du cheptel, l’état des clôtures et l’avancement de la consommation d’herbe dans le parc.

L’utilisation touristique est garantie par l’entretien des pistes, la mise en place de passages aménagés au niveau des clôtures, la réglementation des exploitations forestières (périodes d’interdiction, respect des clôtures, remise en état des sentiers...). de plus, l’aménagement sylvopastoral est utilisé comme outil pédagogique (à travers un sentier d’interprétation) présentant les problèmes de gestion de l’espace rural.

Les évolutions récentes

Depuis la mise en oeuvre de la phase de gestion à La Colle Saint-Michel en 1988, plusieurs autres aménagements sylvopastoraux ont vu progressivement le jour à Thorame-Basse, Vergons, Angles, Lambruisse. Ils ont permis d’affiner et d’adapter, à d’autres conditions, la conception initiale de ce type d’exploitation.

Au niveau des traitements

A côté des parquets strictement pastoraux ou forestiers, se sont insérés des parquets de pâturages arborés. Ils ont été installés là où la qualité initiale du boisement ne peut laisser espérer une véritable production forestière, mais où le maintien du Pin sylvestre à la densité de 80 à 100 tiges par hectare assure un couvert qui retarde le dessèchement de la strate herbacée, un meilleur confort pour les animaux et une activité mieux soutenue. Ainsi dans ces conditions écologiques difficiles, peut-on étaler la location d’un pâturage d’estive.

Dans ce type de traitement, après l’abattage des arbres et leur extraction, on procède à l’élagage des tiges restantes puis au broyage des broussailles et de la totalité des rémanents pour un coût de 6500 à 7000 F/ha.

Au niveau des techniques

L’incinération des rémanents, qui nécessite de nombreuses manipulations et ne peut être réalisée en période de risque d’incendie, a été abandonnée au profit du broyage.

Les broyeurs à marteaux portés sur un tracteur à roues de 240 chevaux ou sur le bras d’une pelle donnent des résultats supérieurs à l’incinération pour un coût variant de 4000 à 6000 F/ha selon la topographie et l’importance des rémanents. Portés par une pelle, ils permettent également de broyer certaines tiges sur pied.

Au niveau de l’impact paysager et de l’utilisation touristique

Si à La Colle Saint-Michel aucune étude paysagère n’a été faite, l’imbrication des parquets pastoraux et forestiers offrent toutefois un site très apprécié des skieurs et des randonneurs.

Les nouveaux projets, par conter, intègrent dès le départ des préoccupations paysagères. A Layon, sur la commune de Thorame-Basse, la répartition comme la forme des coupes ont fait l’objet d’une modélisation préalable permettant de tester plusieurs scénarios. Confrontés aux contraintes topographiques, à la nature des peuplements et aux potentialités pastorales, en est dégagé un compromis.

A Layon toujours, le site rénové servant aux aires d’envol des parapentes et deltaplanes, des aménagements mineurs ont permis de concilier les différentes activités: installation des clôtures en fonction des aires d’envol, mise en place de «passages canadiens» adaptés aux ovins supprimant les problèmes de porte, etc...

En guise de conclusion: quelques éléments indispensables à la réussite

Après dix ans d’expérience, la palette des traitements possibles ainsi que les techniques de rénovation sont assez bien représentatives d’une large gamme de situations, seules des adaptations mineures peuvent être envisagées. Pourtant, étendre ce type de mise en valeur aux milliers d’hectares d’anciens parcours ovins, qui couvrent les Préalpes du Sud, nécessite de prendre certaines précautions pour éviter un échec.

Définir clairement les objectifs et les actions qui en découlent

Une analyse détaillée de l’état initial permettant de cerner les potentialités forestières et pastorales mais aussi les contraintes de protection, de paysage et d’accueil du public, est indispensable.

En la confrontant aux besoins exprimés par les propriétaires et les utilisateurs potentiels des sites rénovés, on doit faire ressortir clairement les objectifs et donc les actions de remise en état à entreprendre.

Garantir le suivi de gestion

L’investissement initial est toujours important pour un revenu direct (production forestière et location du pâturage) réduit. Il convient donc que toutes les précautions soient prises pour assurer la gestion et l’entretien du site.

Le gardiennage en parcs clôturés doit être obligatoire. C’est en effet le meilleur moyen de maintenir des charges pastorales permettant l’utilisation optimale de la strate herbacée et limitant les rejets de la strate arbustive et donc les entretiens ultérieurs.

Un contrat de gestion fixant les droits et les devoirs du propriétaire et de l’éleveur est aussi indispensable. Il doit préciser, en particulier, l’importance du troupeau, la période d’utilisation, le calendrier des parcours et la charge pastorale sur chaque parc, les conditions d’entretien des équipements et de réalisation des débroussaillements complémentaires.

La concertation entre les différents partenaires

De ce qui précède, il ressort à l’évidence que la concertation entre les différents partenaires est une nécessité indispensable dès la phase initiale du projet.

Le propriétaire et le gestionnaire doivent définir, avec les techniciens pastoraux, le profil des éleveurs en fonction du type de remise en valeur retenue. De la discussion avec les éleveurs se précisent les possibilités de gestion. Ainsi le projet s’affine progressivement; le délai moyen pour la définition et la mise en place des cinq projets sylvopastoraux entrepris a été de six mois et deux années respectivement.

L’animation semble toujours devoir être menée par les techniciens pastoraux qui ont, de loin, la meilleure approche du milieu professionnel. Inscrire dans leur activité quotidienne, elle reste difficile à chiffrer.