0217-C4
Joël TUAKUILA KABENGELE
Dans le cadre du XIIe Congrès forestier mondial qui se tiendra au Canada, dans la ville de Québec, du 21 au 28 septembre 2003, il a été organisé, à lUniversité de Kinshasa, un sondage dopinions sur limpact des activités anthropiques à nos forêts, luniversité étant considérée comme le miroir de toutes les institutions denseignements supérieurs et universitaires du pays.
Il ressort de lanalyse faite que les connaissances actuelles sur nos forêts sont médiocres et rudimentaires dans la communauté universitaire (corps académique, scientifique, administratif et estudiantin). Sur ce, au moins 80% des personnes contactées sur le sujet ne disposent pas de la vraie information en dépit de plusieurs rencontres régionales et internationales organisées à ce propos. Luniversité étant un haut lieu du savoir, susceptible dinfluencer les différents centres de décision du pays, la menace dextinction pèse sur la vie de nos espèces endémiques en particulier, et sur toute notre biodiversité en général.
Il est vrai que la République Démocratique du Congo (RDC) occupe une place de choix en considérant les forêts tropicales denses humides réparties sur 125 millions dhectares, dont 47% du massif forestier tropical du continent et 6% des forêts tropicales du monde.
Avec un nombre important despèces endémiques dans les écosystèmes fauniques et floriques, à elles seules, ces forêts peuvent offrir à la nation ainsi quà la planète toute entière une gamme importante de produits et de services, en loccurrence le bois, les denrées alimentaires, les plantes médicinales, la réduction du taux de CO2 atmosphérique par la photosynthèse, etc.
Néanmoins, ces forêts sont menacées non seulement par les agressions atmosphériques et le braconnage, mais aussi par les conflits armés de cette dernière décennie en déversant plus dun million de personnes en déplacement.
LUniversité de Kinshasa, haut lieu du Savoir et miroir de toutes les institutions denseignements supérieurs et universitaires en RDC, qui déverse sur le marché demploi, chaque année, des universitaires appelés à gérer dune manière ou dune autre le patrimoine national, est-elle informée de toutes les formes de menace dont font lobjet nos forêts? Cest la problématique à laquelle nous réserverons une ou plusieurs réponses à lissue de nos investigations et analyses.
Sur base des renseignements concernant les objectifs de létude, les ressources disponibles, les données à obtenir et de lutilisation prévue des résultats, un questionnaire a été conçu comme instrument denquête.
Notre échantillon comportait 400 personnes choisies dans les quatre corps formant la communauté universitaire (corps académique, scientifique, administratif et estudiantin) en raison de 100 personnes par corps, soit 10 personnes par service (Faculté).
Les renseignements obtenus ont été traités par les méthodes statistiques de sondage dopinions.
Tableau 1. Niveau de connaissances de forêts (activités anthropiques) dans le corps académique.
Service |
Personnes contactées |
Niveau de connaissances de nos forêts |
||
A |
B |
C |
||
1. Agronomie |
10 |
4 |
4 |
2 |
2. Droit |
10 |
8 |
2 |
0 |
3. Economie |
10 |
6 |
3 |
1 |
4. Lettre & Philosophie |
10 |
9 |
1 |
0 |
5. Médecine |
10 |
8 |
1 |
1 |
6. Pharmacie |
10 |
4 |
3 |
3 |
7. Polytechnique |
10 |
6 |
4 |
1 |
8. Psychologie |
10 |
7 |
2 |
1 |
9. Sciences |
10 |
4 |
4 |
2 |
10. Sciences sociales Politique et Administratives |
10 |
8 |
1 |
1 |
Total (en %) |
100 |
64 |
24 |
12 |
Légende: A = Niveau médiocre, B = Niveau moyen, C = Niveau excellent
Tableau 2. Niveau de connaissances de nos forêts(activités anthropiques) dans le corps scientifique.
Service |
Personnes contactées |
Niveau de connaissances de nos forêts |
||
A |
B |
C |
||
1. Agronomie |
10 |
8 |
1 |
1 |
2. Droit |
10 |
10 |
0 |
0 |
3. Economie |
10 |
8 |
2 |
0 |
4. Lettre & Philosophie |
10 |
10 |
0 |
0 |
5. Médecine |
10 |
8 |
2 |
0 |
6. Pharmacie |
10 |
5 |
4 |
1 |
7. Polytechnique |
10 |
8 |
2 |
0 |
8. Psychologie |
10 |
9 |
1 |
0 |
9. Sciences |
10 |
6 |
3 |
1 |
10. Sciences sociales Politique et Administratives |
10 |
9 |
1 |
0 |
Total(en %) |
100 |
81 |
16 |
3 |
Légende: A = Niveau médiocre, B = niveau moyen, C = niveau excellent.
Tableau 3. Niveau de connaissances de nos forêts(activités anthropiques) dans le corps administratif.
Service |
Personnes contactées |
Niveau de connaissances de nos forêts |
||
A |
B |
C |
||
1. Académique |
10 |
8 |
1 |
1 |
2. Banque |
10 |
10 |
0 |
0 |
3. Cliniques |
10 |
10 |
0 |
0 |
4. Ecole de Santé |
10 |
6 |
3 |
1 |
5. Intendance générale |
10 |
10 |
0 |
0 |
6. Oeuvres estudiantines |
10 |
10 |
0 |
0 |
7. Personnel |
10 |
9 |
1 |
0 |
8. Poste et télécommunication |
10 |
10 |
0 |
0 |
9. Police universitaire |
10 |
10 |
0 |
0 |
10. (Services) généraux |
10 |
10 |
0 |
0 |
Total(en %) |
100 |
93 |
5 |
2 |
Légende: A = niveau médiocre; B = niveau moyen; C = niveau excellent
Tableau n°4: Niveau de connaissances de nos forêts(activités anthropiques) dans le corps estudiantin.
Service |
Personnes contactées |
Niveau de connaissances de nos forêts |
||
A |
B |
C |
||
1. Agronomie |
10 |
9 |
0 |
|
2. Droit |
10 |
10 |
0 |
1 |
3. Economie |
10 |
9 |
1 |
0 |
4. Lettre & Philosophie |
10 |
10 |
0 |
0 |
5. Médecine |
10 |
10 |
0 |
0 |
6. Pharmacie |
10 |
9 |
1 |
0 |
7. Polytechnique |
10 |
10 |
0 |
0 |
8. Psychologie |
10 |
9 |
1 |
0 |
9. Sciences |
10 |
8 |
2 |
0 |
10. Sciences sociales Politique et Administratives |
10 |
9 |
1 |
0 |
Total(en %) |
100 |
93 |
6 |
1 |
Légende: A = niveau médiocre; B = niveau moyen; C = niveau excellent
Figure 1. Teneur moyenne de niveau de connaissances de nos forêts(activités anthropiques) dans la communauté universitaire.
Les résultats obtenus saccordent avec ceux des études antérieures.
Il ressort de notre étude quau moins 80% de personnes contactées sur les sujet nont pas la vraie information sur la situation actuelle de nos forêts, bien quon ait souvent initié des rencontres régionales et internationales y afférentes.
Cet état des choses résulterait du manque de collaboration entre le pouvoir public (les décideurs) et le monde scientifique dans un cadre précis déchanges (conférences, séminaires, etc.) pour informer, vulgariser et sensibiliser un grand nombre de personnes sur le défi à relever (forêt, source de vie). Alors que luniversité serait, de par sa vocation, à même dinfluencer les différents centres de décisions du pays, afin darrêter la menace dextinction qui pèse sur nos écosystèmes.
Toute fois, une faible proposition (environ 10%) de personnes contactées aurait accédé aux informations grâce à leurs propres efforts.
Le but que nous sommes assigné en abordant cette question, est de vérifier si lUniversité de Kinshasa, miroir de toutes les institutions denseignements supérieurs et universitaires du pays, est informée de nombreux problèmes posés à nos forêts par les activités anthropiques.
Comme méthode danalyse, nous avons appliqué les méthodes statistiques de sondage dopinions à travers le questionnaire qui a été distribué à 400 personnes choisies dans 4 corps formant la communauté universitaire (corps académique, scientifique, administratif et estudiantin) en raison de 100 personnes par corps soit 10 personnes par service (Faculté).
Nous avons constaté à cet effet que les connaissances actuelles sur nos forêts sont médiocres et rudimentaires dans la communauté universitaire. Sur ce, au moins 80% de personnes contactées nont pas la vraie information. Luniversité étant un haut lieu du savoir susceptible dinfluencer les différents centres de décisions du pays, la menace de dextinction pèse sur nos espèces endémiques en particulier et sur toute notre biodiversité en général.
Telle que dévoilée par les constats et les résultats de notre étude, la situation de nos forêts est un problème qui devrait intéresser au plus haut point toutes les couches socioprofessionnelles de notre pays. En effet, la forêt constitue une des ressources importantes de la vie. Elle participe au maintien de toutes les formes de vie sur Terre. Elle fournit une gamme importante de produits et services essentiels au développement humain. La capacité du milieu forestier à soutenir ces fonctions vitales dépend, en grande partie, de nos actions.
La RDC qui aspire à la reconstruction nationale, celle-ci doit impliquer entre autre la maîtrise des problèmes de ressources naturelles dont les forêts. A notre humble avis, nous pensons que pour bien gérer le patrimoine national (gestion rationnelle Des ressources naturelles) un accent devrait être mis sur la formation de lHomme qui reste au centre de tout développement durable. Sur ce, le corps enseignant (formateurs, chercheurs et autres) peut jouer un rôle prépondérant à ce propos, en transformant les difficultés répertoriées en thèmes de recherche en vue de trouver des solutions adéquates et durables.
Cependant, le contexte actuel du Congo ne permet pas dattendre Des réponses instantanées de la part des décideurs, car la stabilité du pays a été fortement entamée par les destructions causées par les pillages et conflits armés.
En dépit de tous ces écueils, le gouvernement congolais doit sortir de son sommeil. Ne dit-on pas que lHomme est le fils de lobstacle. Le pouvoir public doit, de manière progressive, réhabiliter tous les secteurs de la vie sociale, sans oublier que les problèmes des forêts sont une urgence parmi tant dautres.
Le travail que nous avons réalisé dans cette étude devra sétendre aux autres catégories socioprofessionnelles pour une meilleure généralisation des conclusions. Létude comparative et systématique simpose, en effet, pour dresser des tables de sondage dopinions susceptibles de fournir de données de base utiles aux spécialistes de forêts de notre pays.
1. Baya, M. et Peudje, G., 1992, La réserve de la biosphère de Luki, H.M. Editions, 92300 Levallois, 7-8 et 50 p.
2. Gilbert, G. et Lebrun, J., 1954, Une classification écologique des forêts du Congo, INEAC, 63-89p.
3. Ipalaka, J., Kapa, F., 1996, Conférence sur les écosystèmes de forêts denses et humides dAfrique centrale, Prestyterian Printing, Presse, Cameroon, 22-23 et 45 p.
4. Koyo, J.P., 1999, bases pour la mise en cohérence des politiques et lois forestière des pays dAfrique centrale, VICN-B
5. Lusamba, N., 1990, Eléments de statistique Appliquée, 4è édition, Université de Kinshasa, 26 et 102-105 p.
6. Mandongo, 1993, Forêt tropicale africaine, ateliers de lUNESCO, 279-280 p.
7. White, F., 1986, La végétation de lAfrique avec carte de la végétation, ORSTOM-UNESCO, 355-360 p.
Photo 1
Photo 2. Image foret Luki
Photo 3. Image Universite de Kinhasa