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Scierie Opitciwan, un partenariat porteur d'avenir pour une communauté Atikamekw

Simon Awashish 1, Louis-Marie Bouchard, ing.f.2, Manon Pelletier, ca 3


Résumé

Au début des années 1990, la communauté Atikamekw d'Opitciwan, située en pleine forêt boréale québécoise, est confrontée à d'importants problèmes d'ordre socio-économique. Avec l'objectif de solutionner ces problèmes, le Conseil des Atikamekw d'Opitciwan commande en 1994 une étude de faisabilité pour la construction d'une usine de sciage. L'étude s'avère prometteuse. Issue d'un partenariat avec une entreprise bien implantée dans cette industrie, la Compagnie Abitibi-Consolidated du Canada, la Société en commandite Scierie Opitciwan voit le jour en 1998. Le Conseil des Atikamekw d'Opitciwan y détient une participation majoritaire. Rapidement, d'importants programmes de formation de la main-d'œuvre sont élaborés de concert avec la communauté. Le projet se concrétise et la scierie débute officiellement ses opérations en janvier 1999. Grâce à la formation, la main-d'œuvre Atikamekw est en mesure d'occuper 87 % des postes dans la scierie. Parallèlement, les activités d'approvisionnement et d'aménagement forestier sont confiées aux Services forestiers Opitciwan, une entreprise détenue à 100 % par le Conseil des Atikamekw d'Opitciwan. Ces activités procurent de l'emploi à plus de 135 personnes, dont 55 % sont des Atikamekw. Certaines activités de récolte et d'aménagement forestier sont réalisées avec des modalités particulières afin de favoriser une harmonisation avec les activités traditionnelles des Atikamekw. Après à peine trois ans d'activité, les impacts positifs de l'avènement de la scierie sont évidents: le niveau d'emploi est plus élevé, l'entrepreneuriat est en forte hausse et l'activité économique de la communauté a été ravivée. Ce succès a valu à la Société en commandite Scierie Opitciwan des prix d'excellence, dont celui de l'`Entreprise autochtone de l'année' en 2001. Elle est maintenant citée en exemple comme modèle de partenariat entre une communauté autochtone et une entreprise non autochtone.


Introduction

Au début des années 1990, la communauté atikamekw d'Obedjiwan (Opitciwan en langue atikamekw) est confrontée à d'importants problèmes d'ordre socio-économique. Un chômage endémique y sévit. Les jeunes n'ont aucune perspective d'avenir et sont désabusés. Le taux de décrochage scolaire est élevé et près de 80 % de la population de plus de 15 ans est sans certificat d'études secondaires. Pour sortir son peuple de cette morosité, le Conseil des Atikamekw d'Opitciwan (alors connu sous le nom de Conseil Indien d'Obedjiwan), sous la gouverne de Simon Awashish alors chef, explore diverses avenues. En 1994, le Conseil commande une étude de faisabilité pour la construction d'une usine de sciage. Ce projet vise non seulement à développer des emplois pour la communauté, mais également à permettre à celle-ci de participer activement à la gestion de la ressource forestière en y intégrant ses préoccupations et ses valeurs. Cette décision du Conseil devait s'avérer plus tard être l'événement déclencheur qui permettrait à cette communauté de retirer davantage de retombées socio-économiques d'une forêt au sein de laquelle elle évolue depuis plus de trois siècles. Ce texte relate l'avènement de la scierie et présente sommairement son impact sur la communauté d'Opitciwan.

La communauté atikamekw d'Opitciwan

Établie sur la Réserve d'Obedjiwan, elle-même sise sur la rive nord du réservoir Gouin (figure 1), la communauté atikamekw d'Opitciwan est une des trois communautés de la nation Atikamekw. Plus de 2 000 personnes y résident. Elle est située en plein c_ur de la forêt boréale du Québec, par 74 degrés 56 minutes de longitude ouest et 48 degrés 39 minutes de latitude nord. Isolée, la réserve est accessible par des routes gravelées la reliant notamment aux villes de St-Félicien et La Tuque, respectivement distantes de 275 et 320 kilomètres. Située à l'origine sur les lieux d'un ancien poste de traite des fourrures de la Compagnie de la Baie d'Hudson, la communauté a été relocalisée à deux reprises pour permettre la réalisation d'aménagements hydroélectriques, dont la construction du barrage La Loutre en 1918.

Figure 1 - Situation géographique

L'exploitation commerciale de la forêt dans le voisinage de la communauté débute au cours des années 1940 avec la construction d'un camp forestier (camp Cooper) en 1945 et le début des opérations de récolte approvisionnant une usine de pâte kraft localisée à La Tuque. De façon sporadique entre 1960 et 1980, la communauté bénéficie d'emplois reliés à la récolte du bois. Vers 1984, la communauté s'implique graduellement dans la réalisation de travaux sylvicoles tels que la récolte de cônes et le reboisement.

Figure 2 - Démographie Opitciwan et Canada

La situation démographique de la communauté d'Opitciwan diffère largement de celle de la population du Canada, mais elle est représentative des communautés autochtones isolées du Québec. La figure 2 compare la distribution de la population par classe d'âge pour la population d'Opitciwan et la population totale du Canada. On y observe que plus de 57 % de la population d'Opitciwan a moins de 25 ans, comparativement à 32 % pour celle du Canada. Cette réalité démographique représente un défi de taille pour le Conseil des Attikamekw d'Opitciwan qui doit trouver les moyens d'offrir des perspectives d'avenir à tous ces jeunes qui voudront bientôt intégrer le marché du travail et fonder famille.

La Société en commandite Scierie Opitciwan

L'étude de faisabilité commandée en 1994 par le Conseil des Atikamekw d'Opitciwan pour la construction d'une scierie s'avère prometteuse. Par la pratique de ses activités traditionnelles de chasse, de pêche et de piégeage, la communauté a acquis une connaissance incontestable du territoire et dispose de la main d'œuvre requise pour le projet. Mais compte tenu des connaissances techniques limitées et de l'absence d'expérience dans la transformation des bois, le Conseil des Atikamekw d'Opitciwan décide de s'associer à un partenaire technique et financier qui accepterait de partager la vision et les orientations des Atikamekw en matière de développement et d'utilisation de la ressource. Le Conseil porte son choix sur la Compagnie Abitibi-Consolidated du Canada, connue alors sous le nom de Produits forestiers Donohue Inc.. Bien implantée et avantageusement reconnue dans l'industrie du sciage, cette entreprise opère déjà plusieurs usines de sciage dans la région et conduit également des opérations forestières à proximité de la réserve d'Obedjiwan.

Par une convention signée en juin 1998, les deux partenaires créent la Société en commandite Scierie Opitciwan. La participation des partenaires fut fixée à 55 % pour le Conseil des Atikamekw d'Opitciwan et à 45 % pour Abitibi-Consolidated. Afin d'assurer un processus décisionnel autonome et transparent, la convention prévoit également une majorité de représentants atikamekw sur le conseil d'administration composé de 7 membres. La figure 3 présente les membres du premier conseil d'administration. À l'arrière-plan, on retrouve Louis Cleary, Paul Bourque, Jean-Claude Pronovost et André McNeil, un consultant forestier représentant le Conseil des Attikamekw d'Opitciwan. À l'avant-plan, Louis-Marie Bouchard, Simon Awashish alors président, ainsi que Paul Méquish, l'actuel chef du Conseil des Atikamekw d'Opitciwan.

Figure 3 - Le premier conseil d'administration

La Société en commandite Scierie Opitciwan se donne la mission suivante:

L'entente de partenariat assure le respect des critères établis par les deux parties:

Afin développer la main d'œuvre atikamekw pour assurer le succès du projet, un programme de formation donnant accès à un diplôme d'enseignement professionnel est élaboré en collaboration avec le Secteur éducation du Conseil des Atikamekw d'Opitciwan ainsi que la Direction des ressources humaines Opitciwan. Des cours sont ainsi offerts localementpour des postes d'opérateur d'abatteuse multifonctionnelle et de transporteur, d'opérateur de matériel roulant pour le chargement et déchargement des bois, d'affûteur, d'ébouteur et de travailleur sylvicole.

Par des stages de formation en usine réalisés en 1996-97 dans les scieries d'Abitibi-Consolidated au Lac St-Jean, les futurs employés de la scierie d'Opitciwan ont pu acquérir de l'expérience à tous les postes de production.

La scierie

En juin 1998, la construction de la scierie (figure 4) débute, avec un budget total de 8 millions $CAN. La scierie est inaugurée en octobre 1998. Le démarrage a lieu en décembre 1998 et les opérations débutent officiellement en janvier 1999.

La scierie a une capacité de production annuelle de 36 millions de pieds mesure de planche (85 000 mètres cubes de produits finis) en bois d'œuvre de sapin, d'épinette et de pin gris. Les bois sciés produits le sont dans des longueurs variant de 2,4 à 4,8 m.

Figure 4 - Vue aérienne de la scierie

Les activités de transformation du bois à la scierie comprennent l'écorçage des bois, la transformation primaire, le triage par produit, ainsi que le transport du bois brut vers une usine du partenaire industriel afin d'y réaliser le séchage et le rabotage. Le bois d'œuvre ainsi produit est mis en marché par Abitibi-Consolidated et identifié (figure 5) comme étant produit conjointement avec la première nation Atikamekw d'Obedjiwan.

Ainsi que le stipule l'entente créant la société en commandite, l'organisation du travail dans la scierie doit tendre vers un équilibre entre la création d'emplois et la rentabilité financière de l'entreprise. Alors que les étapes de l'écorçage et de la transformation primaire des bois sont largement automatisées et optimisées, les partenaires ont convenu de conserver une opération manuelle pour l'éboutage, le triage et l'empilage des bois sciés. Malgré cette particularité, la scierie présente des coûts de production comparables à ceux de la compétition.

La scierie est opérée 5 jours par semaine sur deux factions. Elle procure de l'emploi à 63 personnes dont 87 % proviennent de la communauté atikamekw. Les emplois occupés par des atikamekwsont variés: contremaître, mécanicien, électricien, affûteur, opérateur (sciage, machinerie lourde et transport), journalier, entretien, cuisine, secrétariat, comptabilité.

Afin de respecter la culture et de permettre une harmonisation entre l'opération de la scierie et la pratique des activités traditionnelles des membres de la communauté, les arrêts de production de la scierie sont synchronisés avec des événements inscrits au calendrier scolaire en vigueur dans la communauté. Ainsi, des périodes d'arrêt de production sont prévues pour la chasse aux outardes au printemps, pour la récolte des petits fruits vers la fin de l'été, ainsi que pour la chasse à l'orignal à l'automne. De plus, afin de permettre le financement d'événements ou de programmes reliés aux activités traditionnelles des Atikamekw, la scierie verse au Conseil des Atikamekw d'Opitciwan une contribution financière annuelle de 0,10 $CAN par mètre cube d'approvisionnement.

L'approvisionnement et l'aménagement forestier

La scierie bénéficie d'un approvisionnement annuel de 120 000 mètres cubes de bois résineux provenant des forêts publiques avoisinantes. Ces forêts sont situées dans le domaine bioclimacique de la pessière noire à mousse et dans celui de la sapinière à bouleau blanc.

Selon l'entente de partenariat, les activités reliées à l'aménagement forestier et à l'approvisionnement en bois de la scierie sont confiées par contrat aux Services forestiers Opitciwan, une entreprise détenue à 100 % par le Conseil des Atikamekw d'Opitciwan. Cette entreprise Atikamekw détient déjà une expertise de plusieurs années dans la réalisation de travaux sylvicoles. Pour réaliser les activités d'aménagement forestier reliées à l'approvisionnement de la scierie, plus de 135 personnes oeuvrent en forêt, dont 55 % sont des atikamekw. Ces derniers y occupent notamment des emplois de contremaître, d'opérateur d'équipements forestiers, de conducteur de camion et de travailleur sylvicole.

À l'exception de certaines zones sensibles ou de topographie plus difficile qui imposent une récolte avec des équipes manuelles, la récolte est principalement réalisée avec des abatteuses multifonctionnelles (figure 6). Plus dispendieuses à l'achat, ces abatteuses modernes présentent plusieurs avantages sur le plan environnemental en plus d'offrir plus d'opportunités pour la réalisation de coupes partielles telles que l'éclaircie commerciale. Elles permettent également de mieux protéger la régénération déjà établie au moment de la récolte, assurant ainsi un renouvellement plus rapide des peuplements forestiers récoltés. Ces abatteuses abattent, ébranchent et tronçonnent les tiges en billes de 4,8 m directement à la souche, permettant ainsi de répartir le feuillage, les cimes et les cônes sur l'ensemble du parterre de coupe. Les billes sont regroupées en de petits empilements le long du parcours de l'abatteuse. Ces empilements sont récupérées à l'aide d'un «transporteur» qui amène les billes en bordure de la route pour y constituer de plus gros empilements. À l'aide d'une chargeuse mobile, les billes sont finalement chargées sur des camions forestiers pour être acheminées à la scierie.

Les activités d'aménagement forestier permettant d'approvisionner la scierie sont régies par les lois et règlements qui constituent le régime forestier québécois ainsi que par un plan général d'aménagement forestier. Ce plan prévoit la mise en œuvre d'une stratégie d'aménagement forestier qui assure notamment la pérennité de la ressource en ne permettant que le prélèvement de la production annuelle de la forêt, le «capital» forestier étant en tout temps préservé.

Figure 6 - Abatteuse multifonctionnelle et transporteur

La Société en commandite Scierie Opitciwan adhère totalement au principe de l'aménagement durable des forêts et tend à réaliser une véritable gestion intégrée des ressources. À cet effet, des consultations ont cours avec les représentants des territoires familiaux et le Conseil du Territoire du Conseil des Atikamekw d'Opitciwan, afin de s'assurer que les activités de récolte et autres travaux d'aménagement forestier ne soient pas en conflit avec les utilisations traditionnelles (figure 7) du territoire.

Figure 7 - Activités traditionnelles

Sur deux des trois unités d'aménagement d'où proviennent les approvisionnements en bois de la scierie, les opérations de récolte respectent des modalités particulières permettant d'assurer une meilleure répartition spatiale des secteurs de coupe, afin de réduire les impacts négatifs sur le paysage et de répondre à des préoccupations relatives au maintien de la biodiversité. D'autres modalités de récolte particulières ont été convenues avec la communauté afin de protéger davantage les ravages d'orignaux. Enfin, certaines adaptations ont été apportées à la façon de réaliser les travaux d'éclaircie précommerciale afin de maintenir des conditions d'habitat favorables au petit gibier.

En vertu du plan général d'aménagement forestier, les Services forestiers Opitciwan doivent réaliser les travaux sylvicoles requis pour assurer le renouvellement de la forêt et le maintien du rendement forestier. À cet effet, environ 18% des parterres de coupe sont l'objet de plantations (figure 8), le reste étant bien pourvu en régénération naturelle. Des travaux d'éclaircie précommerciale sont également prescrits.

Les résultats

L'avènement de la scierie et des activités reliées à son approvisionnement en bois a amené la création de 195 emplois dont 138 sont détenus par des travailleurs atikamekw. Ces emplois se distribuent comme suit:

Secteur d'activité

Nombre d'emplois

Scierie Opitciwan

55

Machinerie et transport

50

Aménagement forestier - Récolte

30

Aménagement forestier - Travaux sylvicoles

60

Total

195

Total de travailleurs atikamekw

138 (70,8 %)

La scierie et les activités d'aménagement forestier ont également des répercussions très positives sur le développement de l'entrepreneuriat au sein de la communauté, ainsi qu'en fait foi le tableau suivant:

Entrepreneuriat (75 emplois)

Secteur d'activité

Entrepreneurs

% d'employés autochtones

Nombre

% autochtone

Abattage / façonnage

3

---

20 %

Transport:
Bois rond
Copeaux
Bois de sciage


5
5
2


40 %
80 %
50 %


40 %
84 %
50 %

Manutention:
Chargement et déchargement
Expédition


2
1


75 %
100 %


75 %
100 %

Voirie forestière

1

---

20 %

Sur le plan financier, la scierie est rentable depuis sa mise en opération, jamais les partenaires n'ont eu à réinjecter de nouveaux fonds dans l'entreprise.

Avec une masse salariale de plus de 3 millions CAN$ pour la scierie et les activités de supervision et de sylviculture des Services forestiers Opitciwan, l'activité économique de la communauté a été significativement revitalisée.

Conclusion

En 1999, l'Association d'affaires des Premiers Peuples octroyait le prix «Création d'entreprise» à la Société en commandite Scierie Opitciwan lors de son gala annuel des Prix d'Excellence Mishtapew. En 2001, toujours dans le cadre de la remise des Prix d'Excellence Mishtapew, la société en commandite recevait cette fois le prix de «l'entreprise autochtone de l'année». Cette reconnaissance officielle par le milieu autochtone témoigne du succès et du rayonnement de cette initiative de partenariat entre une communauté autochtone et une entreprise non autochtone.

Au sein de la communauté d'Opitciwan, ce partenariat a pavé la voie pour un développement économique accru, dans le respect des valeurs et des activités traditionnelles des Atikamekw. Il a permis d'y développer davantage l'esprit d'entrepreneur. Le défi que représentait le maintien d'un équilibre entre la création d'emplois et la rentabilité de l'entreprise a été relevé avec succès. Avec des parents et des amis qui occupent maintenant des emplois en scierie ou en forêt, les jeunes atikamekw d'Opitciwan disposent maintenant plusieurs modèles. Au sein de la nation Atikamekw, la réussite de ce partenariat alimente le développement d'un autre projet de même type, soit l'implantation d'une scierie près de la communauté de Weymontachie.

La réalisation de ce projet n'aurait pu être possible sans la participation de plusieurs organisations dont le Ministère des Ressources naturelles du Québec, le Ministère des Affaires indiennes et du Nord du Canada, Développement économique Canada, la Direction des ressources humaines Opitciwan et le Secteur éducation du Conseil des Atikameks d'Opitciwan.

Bibliographie

Groupe Cleary, Roche, RSF, 2002. Plan directeur du développement économique - Communauté d'Opitciwan - Rapport d'étape I, version finale. Québec, 110 p.

Joly, S. et E. Lapointe, 2000. Vert forêt, vert espoir. Reportage de l'émission télévisée Zone Libre, Société Radio-Canada (www.radio-Canada.ca/actualite/zonelibre/00-10/obedjiwan.html)

Pelletier, Manon., 1998. Plan d'affaires. Société en commandite Scierie Opitciwan. Obedjiwan, 139 p.


1 Membre du conseil d'administration de la Société en commandite Scierie Opitciwan
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