La lutte au charançon du pin blanc, un exemple de campagne d’information

0684-B3

Robert Lavallée([1]), Charles Coulombe([2]) et Gaëtan Daoust([3])


Résumé

Dans les années 80, le charançon du pin blanc a mis en échec le programme québécois de reboisement avec l’épinette de Norvège. Des informations sur cet insecte étaient toutefois disponibles pour le public intéressé. Cependant, l’augmentation du nombre de plantations attaquées et l’arrêt du reboisement de cette essence soulignent d’importantes lacunes: soit que la technique de contrôle suggérée n’est pas efficace, soit qu’elle est mal appliquée par manque de compréhension de la biologie du charançon du pin banc. Nos objectifs ont donc été de vérifier l’efficacité de la méthode du contrôle mécanique et de faire connaître la technique de contrôle et la biologie de l’insecte aux producteurs forestiers. Si certains ouvrages de vulgarisation des résultats de recherche réussissent à atteindre les ingénieurs et autres décideurs, ils atteignent peu les techniciens et les propriétaires de lots boisés. Le contact direct avec les forestiers semble une technique efficace pour les sensibiliser rapidement.

Mots-clés: Insectes nuisibles, charançon du pin blanc, forêts privées, recherche, éducation, vulgarisation, information.


Pomme de terre, charançon du pin blanc et épinette de Norvège...

Qu’ont en commun la communauté Chilimpapas des hautes terres andine du Pérou avec certains Beaucerons propriétaires de plantations privées du sud du Québec? Les deux groupes sont confrontés à une espèce de charançon ravageur. Au Pérou, la communauté doit affronter depuis longtemps le charançon de la pomme de terre (Cylas formicarius Fabr.) qui ravage leur principale culture. Au Québec, le charançon du pin blanc (Pissodes strobi Peck.) (Photo 1) a réussi à réduire de façon importante le programme de reboisement de l’épinette de Norvège (Picea abies (L.) Karst.), une des espèces les plus productives en plantation.

De même que pour le charançon de la pomme de terre au Pérou, le charançon du pin blanc a tiré profit de la méconnaissance et de l’inertie des forestiers à son égard. Laissés à eux-mêmes, ces derniers ne semblaient aucunement posséder les connaissances nécessaires pour limiter la progression de l’insecte et réduire son impact, le laissant ainsi devenir la principale nuisance dans les plantations privées du Québec. Encore aujourd’hui, nombreux sont les conseillers forestiers et les propriétaires qui refusent d’utiliser l’épinette de Norvège.

Le charançon du pin blanc est un insecte connu depuis plus de 200 ans. D’importants dommages causés à l’épinette de Norvège avaient été rapportés dans les années 50 (Holst 1955, MacArthur 1964) et pourtant cela ne nous a pas empêché, quelques décennies plus tard, de nous retrouver dans une situation où l’espèce a été reboisée à grande échelle sans tenir compte de ce ravageur. Comment en sommes-nous arrivés là?

Au Pérou, pour lutter contre le charançon de la pomme de terre, le Centro Internacional de la Papa (CIP) et l’Instituto Nacional de Investigaciòn Agraria (INIA) ont mis en place une campagne d’information pour rejoindre chaque agriculteur et les inciter à faire de la lutte intégrée (CRDI 1998). C’est avec une approche similaire que nous avons entrepris au Québec une campagne d’information auprès des propriétaires sur la manière de contrôler les infestations de charançon du pin blanc.

De causes à effets

- Une ressource hôte localement abondante et sans protection

Durant les années 80, un vaste programme de reboisement a été mis en place au Québec. Parmi les différentes essences utilisées, l’épinette de Norvège représentait une des essences de choix pour les terres privées (Figure 1). Pour l’année 1988 seulement, près de 18 millions de plants ont été reboisés en plantations pures, principalement sur d’anciennes terres agricoles. Une fois mis en terre, ces arbres ont rarement fait l’objet d’inspections et de contrôle des ravageurs.

- Un insecte indigène discret

Le charançon du pin blanc est un coléoptère mesurant environ 5 mm de longueur et qui ne possède qu’une génération par année. L’adulte pond ses œufs au printemps sous l’écorce des flèches terminales de son hôte. Le développement des larves tue la flèche terminale ainsi que la nouvelle pousse en croissance (Photo 2) et la nouvelle génération d’adultes émerge vers le milieu de l’été. Le dommage causé par l’insecte se limite alors à la mort de la partie supérieure de l’arbre et, en début d’infestation, ce symptôme passe souvent inaperçu. Ainsi, en affectant la tête des arbres et par conséquent leurs formes, c’est dans les jeunes plantations âgées de 5 à 15 ans que le charançon cause les problèmes les plus sérieux. Après cette période, même si l’insecte est présent, son impact sur la qualité de la bille est moins dommageable.

Dans un contexte de reboisement intensif et sans intervention de contrôle, un insecte discret comme le charançon du pin blanc peut facilement s’implanter. Avant d’atteindre un niveau d’infestation qui éveillera l’attention du propriétaire, il se sera écoulé de 4 à 5 années. Ces années sont déterminantes si on considère l’impact des dommages causés au tronc de ces arbres en bas âge.

La méthode de contrôle suggérée contre le charançon est le «contrôle mécanique» et fait référence à la coupe des flèches terminales attaquées. Très efficace, cette technique permet de retirer entièrement la nouvelle génération.

- Impact

Puisque le charançon tue rarement son hôte, il est difficile de quantifier l’impact de cet insecte nuisible. Toutefois, un impact plus évident est la perte financière résultant de la non-utilisation d’une essence génétiquement améliorée et possédant un très haut rendement ligneux. Ainsi, en considérant la croissance exceptionnelle des épinettes de Norvège issues, entre autres, des programmes d’amélioration génétique, on estime le manque à gagner en retombées directes et indirectes à 2,5 millions de dollars annuellement pour le gouvernement du Québec (Côté et al. 1999). Ceci, sans considérer pour le propriétaire la privation éventuelle des revenus de la vente de son bois, l’épinette de Norvège pouvant donner un rendement de 6 à 10 m3/ha/an selon la qualité des stations, comparativement à 4 m3/ha/an pour l’épinette blanche (G. Prégent, communication personnelle).

Les lacunes des voies traditionnelles de transfert d’information

Au Québec, la littérature concernant les principaux problèmes entomologiques est disponible auprès des services gouvernementaux (Service canadien des forêts (SCF) et le ministère des Ressources naturelles du Québec) et de certains offices de producteurs de la forêt privée. Écrit dans un style simple et sous forme de feuillets d’information, ces documents permettent d’identifier un ravageur et indiquent, à l’occasion, comment le contrôler.

C’est dans cet optique que la littérature sur le charançon du pin blanc a été écrite au SCF. Différents feuillets d’information ont été publiés au cours des années (Benoît 1976, 1982, Lavallée et Benoît 1989, Lavallée et Morissette 1989, Lavallée et al. 1997). Pour le dernier feuillet seulement, c’est plus de 3000 copies qui ont été distribuées. Cependant, avec les années, il nous est apparu évident que ces publications ne rejoignaient pas les propriétaires qui étaient les premiers concernés par ce problème. En effet, l’information gouvernementale rejoint plus facilement une clientèle composée d’étudiants, d’ingénieurs et de gestionnaires forestiers que de propriétaires forestiers non reliés au circuit traditionnel de transfert d’information.

Se convaincre pour convaincre

Notre premier objectif de travail a été de valider l’efficacité de la méthode de contrôle mécanique dans la forêt privée du sud du Québec. Notre second objectif était de faire connaître la biologie du charançon et les succès obtenus lors du contrôle car l’expérience péruvienne démontrait bien que les cultivateurs n’avaient pu combattre leur charançon nuisible connaissant mal son cycle de vie (CRDI 1998).

Pour atteindre les propriétaires des plantations d’épinette de Norvège et les convaincre d’intervenir contre le charançon du pin blanc, une campagne d’information a été mise en place en 1996. Pour exécuter ces travaux, nous avons recherché l’appui et la collaboration de propriétaires forestiers et de conseillers forestiers directement impliqués dans le transfert auprès des propriétaires afin que les gens de première ligne constatent qu’il est possible de contrôler le charançon. À prime abord, plusieurs d’entre eux ne croyaient pas qu’il était possible de contrôler le charançon et laissaient les dommages progresser dans les plantations.

Valider la méthode de contrôle, une première étape de la campagne d’information

C’est donc dans le contexte particulier de la forêt privée qu’a été mis en place un réseau de démonstration pour valider la méthode et renseigner les propriétaires et les conseillers forestiers aux prises avec le charançon du pin blanc.

Ainsi, dans une région du Québec, 14 plantations ont été sélectionnées en 1997 en fonction des critères suivants: jeune plantation d’environ 7 ans, superficie de 2 à 3 ha et faible niveau d’infestation (moins de 10 % d’arbres infestés).

Dès la mise en place de la campagne d’information, nous avons rapidement constaté que l’information écrite ne se diffusait que très lentement chez les utilisateurs. Ainsi, plusieurs forestiers faisaient encore référence à un feuillet d’information datant de 1989 alors qu’une nouvelle publication et de nouvelles directives avaient été publiées en 1997. De plus, nous avons aussi constaté que l’information à transmettre aux propriétaires devait être le plus simple possible et devait se traduire par un minimum d’effort de leur part. Ainsi, les dernières recommandations visant la protection des prédateurs naturels du charançon avaient été abandonnées car elles n’amélioraient aucunement le résultat final de contrôle et que la destruction des pousses attaquées était suffisante pour abaisser les dommages à un niveau plus qu’acceptable (Figure 2).

Adapter l’information et développer un plan de communication, la deuxième étape de la campagne

Pour rejoindre efficacement et directement les propriétaires et conseillers forestiers, un plan de communication a été mis en place. Ainsi, l’utilisation des médias écrits et parlés a permis de faire connaître nos résultats de la première étape et des sessions d’information et de formation de terrain ont permis de rejoindre de nombreux propriétaires et forestiers. Au cours de l’été 2001 et de l’été 2002, plus de 30 organismes et groupements forestiers ont suivi la formation de terrain d’une demi-journée.

Toujours dans un effort de simplification, nous avons opté pour la production et la distribution d’une affiche synthèse. Un de nos objectifs était d’inciter les forestiers à placer cette affiche bien en évidence dans leur lieu de travail (Figure 3). Ainsi, près de 500 affiches ont été distribuées dans les différentes régions du Québec aux prises avec ce ravageur.

La formation pratique sur le terrain avait pour but de démystifier la méthode de contrôle et la somme de travail requise pour contrôler le charançon. Ainsi, ces formations ont permis de visiter les plantations du réseau où le contrôle du charançon avait été effectué, de reconnaître les symptômes, de comprendre la biologie du charançon et de savoir comment couper la flèche attaquée de façon à ne pas endommager l’arbre davantage. Pour aider les forestiers à déterminer quand intervenir durant la saison, un indice phénologique innovateur, soit la maturité des framboises sauvages, a été suggéré.

Du feed-back positif

Les commentaires reçus suite à la distribution des affiches et la tenue des sessions de formation sont révélateurs des lacunes comblées. Dans plusieurs régions, une meilleure compréhension de la dynamique de l’insecte a incité les gestionnaires à modifier la norme d’intervention de façon à réduire l’âge de la plantation à partir duquel seront autorisés les travaux de contrôle subventionnés. Ainsi, les travaux peuvent désormais débuter alors que les dommages sont encore très faibles, élément-clé du contrôle des populations. Ceci représente sûrement le succès le plus important de notre campagne d’information auprès des propriétaires et conseillers forestiers ainsi que des gestionnaires.

Le cas d’Eugène Poulin, un cas-type révélateur du succès de la campagne

En 1996, Eugène Poulin, de St-Georges Est, recevait le conseil technique de détruire sa plantation de 4,6 ha d’épinettes de Norvège alors âgée de 7 ans et de recommencer avec une autre essence moins problématique. Méticuleux, travailleur et fier, Eugène Poulin a accepté de mettre à l’essai la méthode proposée, soit la récolte annuelle des flèches attaquées. Au début, la première récolte de flèches attaquées fut impressionnante, soit 1 100 flèches sur un total de 13 600 arbres, mais dès l’année suivante, le traitement donnait des résultats positifs alors que seulement 740 flèches furent récoltées. Depuis les quatre dernières années, le traitement annuel permet de maintenir le taux d’infestation sous le seuil du 2 %, alors qu’il aurait facilement pu atteindre les 30 à 40 %. Aujourd’hui, la fierté d’Eugène Poulin est grande lorsqu’on visite sa plantation à titre d’exemple modèle du succès de la campagne.

La campagne d’information à long terme

Continuer d’informer les propriétaires et les conseillers est essentiel pour lutter contre le charançon du pin blanc qui risque de s’implanter dans les nouvelles plantations. Ainsi, au cours des prochaines années, l’information recueillie dans le réseau de démonstration sera présentée sur un site Internet. Évidemment, comme tous les propriétaires n’ont pas accès à cette technologie, nous projetons, afin d’en rejoindre le plus grand nombre possible, réaliser une vidéocasette qui présentera la biologie de l’insecte et la méthode de contrôle. Cette vidéocasette pourrait ainsi être distribuée par le réseau des offices de producteurs et les syndicats de producteurs.

Conclusion

Au cours de nos travaux, nous avons pu constater qu’une information biologique de base, lorsque mal diffusée, peut avoir des conséquences graves sur des programmes de recherche. Ainsi, ne sachant pas comment lutter contre le charançon du pin blanc, les forestiers se sont désintéressés du reboisement de l’épinette de Norvège. Cette essence avait pourtant bénéficié de plus de 50 années de recherche de la part des améliorateurs et généticiens. Donc, si le rôle d’une organisation de recherche comme le SCF est de promouvoir le développement durable des forêts canadiennes (RNCan 2000), elle doit continuer de participer au transfert des connaissances. Ne pas rejoindre les utilisateurs situés loin dans la chaîne de diffusion peut avoir des conséquences importantes.

De plus, le problème entomologique qui nous préoccupe affecte principalement la forêt privée et touchera donc autant le personnel technique que le grand public. Il faut chercher à rejoindre les producteurs dans leur plantation et leur démontrer pratiquement ce qu’on peut faire car l’information écrite est peu utile. On peut anticiper que cette information, une fois assimilée, deviendra un acquis. Tel que nous l’avons observé, ces démarches résultent en une acceptation de collaborer à la lutte contre un insecte nuisible. Les travaux du CIP au Pérou le démontrent bien: l’éducation des agriculteurs est plus importante que la simple publication des recommandations sur les pratiques particulières (CRDI 1998). Les éléments de base pour améliorer la communication sont: l’éducation de base, la formation, la diffusion de l’information, utiliser les savoirs locaux et mettre en place des réseaux de transfert d’information (Bessette 1996).

Finalement, dans la lutte au charançon du pin blanc, il est apparu que les normes administratives pouvaient être un sérieux obstacle à la saine gestion de la ressource. Il s’agit peut-être là du résultat d’un manque de communication entre les chercheurs et les praticiens et décideurs de la forêt (Glover 1995).

La forêt privée du Québec, c’est en fait 120 000 propriétaires qui se partagent 70 000 km2. Cette forêt, bien qu’elle ne représente que 8 % de l’ensemble des forêts du Québec, est la plus productive puisqu’elle est située dans le sud du Québec (MRNQ 2002). La forêt privée québécoise représente un milieu idéal pour la mise en place des pratiques simples de protection de la ressource forestière. Les propriétaires de forêts privées sont des intervenants de premier plan dans l’aménagement durable des forêts (RNCan 2001). Cette forêt à dimension souvent familiale devrait permettre aux propriétaires d’intervenir à leur guise, facilement et sans contraintes administratives. De plus, cette forêt représente souvent un bien qui constituera le patrimoine familial de la prochaine génération. Les retombées de saines pratiques améliorent la qualité et la valeur du bois produit et, par le fait même, contribuent au développement économique de régions partiellement dépendantes de cette ressource. La forêt privée, c’est aussi une réalisation de soi-même léguée aux générations suivantes. Il faudrait donc donner à cette forêt une valeur plus fondamentale que la simple valeur ligneuse (Carter 1998).

Références

Benoît, P. 1976. Le charançon du pin blanc. Feuillet d'information CRFL 18. Service canadien des forêts, Centre de foresterie des Laurentides. 10 p.

Benoît, P. 1982. Le charançon du pin blanc. Feuillet d'information CFL 18, 2e édition temporaire. Service canadien des forêts, Centre de foresterie des Laurentides. 13 p.

Bessette, G. 1996. Communiquer pour mieux développer. Centre de recherche pour le développement international. (http://www.idrc.ca/books/reports/f234-05.html)

Carter, D. 1998. Le savoir écologique traditionnel. Centre de recherche pour le développement international. (http://www.idrc.ca/books/reports/f211/ecol.html)

CDRI. 1998. La lutte intégrée et le charançon de la pomme de terre au Pérou. Centre de recherche pour le développement international, Banque d’information Nayudamma. http://www.idrc.ca/nayudamma/potatoes_18f.html

Côté, J.-F., G. Daoust, S. Masse et G. Prégent. 1999. Impact économique de l'amélioration génétique de l'épinette de Norvège. Notes de recherche No 8. Service canadien des forêts, Centre de foresterie des Laurentides. 4 p.

Glover, D. 1995. Politiques publiques: une rencontre entre chercheurs et décideurs? Centre de recherche pour le développement international. (http://www.idrc.ca/books/reports/f233-02.html)

Holst, M.J. 1955. An observation of weevil damage in Norway spruce. Tech. Note 4. Can. Dept. North Affairs and Natural Resources, Forestry Branch. 3 p.

Lavallée, R. et J. Morissette. 1989. Le contrôle mécanique du charançon du pin blanc. Feuillet d'information CFL 25, Forêts Canada, Centre de foresterie des Laurentides. 9 p.

Lavallée, R. et P. Benoît. 1989. Le charançon du pin blanc. Feuillet d'information CFL 18, Forêts Canada, Centre de foresterie des Laurentides. 13 p.

Lavallée, R., G. Bonneau et C. Coulombe. 1997. Mechanical and biological control of the white pine weevil. Information Leaflet LFC 28. Canadian Forest Service, Laurentian Forestry Centre. 11 p.

MacArthur, J.D. 1964. Norway spruce plantations in Quebec. Publication No 1059. Department of Forestry, Forest Research Branch. 44 p.

MRNQ. 2002. Forêts privées. Ministère des Ressources naturelles du Québec. (http://www.mrn.gouv.qc.ca/forets/privees/index.jsp)

RNCan. 2000. Établir des priorités, produire des résultats. Plan d’activités du Service canadien des forêts en sciences et technologie 2000 - 2003. Service canadien des forêts, Ressources naturelles Canada, Ottawa. 36 p.

RNCan. 2001. L’état des forêts au Canada 2000-2001. La foresterie durable: une réalité au Canada. Service canadien des forêts, Ressources naturelles Canada, Ottawa. 112 p.


[1] [email protected]; 418-648-5803
[2] [email protected]; 418-648-7063
[3] [email protected]; 418-648-5830