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Bilan de l'État de la Préparation à la Sécheresse et à l'Atténuation de ses Effets en Guinée-Bissau

M. Kaoussou DIOMBÉRA 1


Résumé

Compte tenu de ses conditions climatiques et en particulier de l'importance de la pluviométrie, la Guinée-Bissau n'est pas à proprement parler confrontée à un problème de désertification au sens strict du terme (au même titre que la Mauritanie, le Niger, le Burkina Faso ou encore le Sénégal). Cependant, elle est exposée à différents processus de dégradation de ses écosystèmes naturels qui affectent ses ressources agricoles, pastorales, halieutiques et forestières. En effet, si la désertification n'est pas à craindre (sauf dans certaines plages d'érosion de la région de Boé et dans les zones à forte densité de population) la vitesse avec laquelle les ressources naturelles productives se dégradent demeure alarmante. Elle est de nature à poser la question de la compatibilité de l'intensification de la production et de la conservation des richesses naturelles du pays.

Aussi, sur le plan purement administratif et institutionnel, il est paradoxal de constater qu'en réalité peu d'actions d'envergure ont été développées concrètement depuis la ratification de la Convention en mars 1995 et ce, à cause justement du tatonnement ou du flottement institutionnel dont fait l'objet l'appareil d'État. La multiplicité des structures intervenant dans la gestion de l'environnement explique pour une large part le blocage du processus d'élaboration du Programme d'Action National. En effet, on ne sait trop qui, de la Direction Générale de l'Environnement, ou du CONACILSS, ou encore de la Direction Générale des Forêts et Chasse (DGFC), est chargé de la coordination ou de la mise en oeuvre de la convention, alors que le processus d'élaboration du Programme d'Action National requiert et doit être solidement ancré autour d'une structure professionnelle bien identifiée gouvernementale, reconnue et qui serait la locomotive aux actions à définir en partenariat avec les acteurs du développement.

Globalement, ce qui ressort de la situation actuelle en Guinée-Bissau est l'implication, ou du moins l'utilisation des organisations non gouvernementales nationales, voire internationales, pour la sensibilisation du public en matière de conservation de l'environnement et la réalisation d'activités de conservation-développement au niveau de la base. Cette stratégie a permis l'émergence d'institutions locales sur lesquelles repose la pérennité du message et des actions conduites.

Plus récemment, plusieurs plans directeurs ont été élaborés (et de nombreux séminaires tenus) avec l'appui d'organismes internationaux de coopération (PNUD, UICN, FAO, CE, etc...) et d'autres sont en cours de finalisation (Tourisme, Environnement, Agriculture, etc...)

En tous les cas, la question foncière en débat actuellement à l'Assemblée Nationale serait un facteur essentiel dans l'aménagement du territoire et la concrétisation des objectifs de développement. Aussi, la formulation d'une politique claire et conséquente dans ce domaine ne serait-elle pas nécessaire et obligatoire afin de redresser les tendances actuelles du processus de détérioration du milieu naturel et par répercussion les effets catastrophistes de la sécheresse et/ou de la désertification?

C'est sûrement là, une piste qu'il conviendrait de creuser et qui serait susceptible d'ouvrir la voie à l'action dans les années à venir.


Introduction

La sécheresse des années 68-73 a incité la communauté mondiale à examiner l'état des territoires arides et à élaborer des stratégies de lutte contre la désertification.

L'analyse de la situation actuelle en Guinée-Bissau indique que le milieu naturel pour des raisons diverses, est soumis à un processus de dégradation multifaciale, continue plus ou moins intense selon les lieux et qui risque de compromettre à moyen et long terme le développement économique et social du pays, basé essentiellement et pour longtemps encore sur le secteur rural.

En revanche, la Guinée-Bissau, de par sa position éco-climatique singulière, est confrontée aujourd'hui à de nombreux problèmes environnementaux: sécheresse, érosion côtière, déforestation etc. Sa partie la plus sèche correspond à la zone soudano-guinéenne à soudanienne avec une pluviométrie annuelle moyenne de 1.200 mm répartie sur 5 mois (Juin-Octobre). C'est pourquoi, on ne peut pas parler pour l'instant de désertification au sens strict du terme; celle-ci ayant toute une autre consonnance éco-biogéographique.

Face à tous ces défis auxquels le pays se trouve actuellement confronté, un certain nombre d'action ont été entreprises à l'échelle nationale et parfois locale avec l'appui de partenaires au développement. C'est ainsi que des plans et programmes ont vu le jour avec des résultats malheureusement mitigés du fait de la dispersion des efforts consentis.

Aussi, la conférence de Rio en 1992 et les décisions auxquelles elle a donné lieu, notamment la convention de lutte contre la désertification permet aujourd'hui de rectifier le tir et de procéder à une harmonisation des initiatives en matière de gestion des ressources naturelles. Cette "Convention des Nations Unies sur la Lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique", pour utiliser son titre complet, a été adoptée le 17 Juin 1994 à Paris et ouverte à la signature au mois d'Octobre de la même année. Elle est entrée en vigueur le 26 Décembre 1996, et constitue un engagement de la communauté internationale pour lutter de manière concertée et pour une longue période contre la désertification et ses effets dévastateurs.

Selons ses propres termes, la Convention a pour objectif de "lutter contre la désertification et d'atténuer les effets de la sécheresse dans les pays gravement touchés..." Pour atteindre cet objectif, la Convention propose une action faisant intervenir une démarche de coopération internationale et de partenariat centrée sur l'amélioration de la productivité des cultures, la régénération des sols, la conservation et une gestion durable des ressources hydriques et terrestres. Cette action devrait aussi prévenir les conséquences à long terme de la désertification, y compris les irrigations massives, la disparition des espèces, les changements climatiques et la nécessité d'une aide d'urgence aux populations en situation de crise.

Dans cette perspective, quel bilan exact peut-on aujourd'hui établir en Guinée-Bissau de l'application de cette convention?

Le sujet pertinemment évoqué dans les discours politiques officiels, est tout à fait actuel et demande des mesures concrètes. Dans le cadre de cette communication, les tenants et les aboutissants de la Lutte Contre la Désertification (LCD ou CCD), les phénomènes de dégradation des écosystèmes, leur localisation dans l'espace et dans le temps seront analysés de manière approfondie. Ce qui nous permettra d'établir un bilan des actions entreprises (ou en cours) par les différents acteurs: État, ONG, Secteur privé, projets et associations de base.

I Évaluation de la désertification et changements climatiques en Guinée-Bissau

1-1 Le concept de désertification: une notion écosystémique dynamique.

La désertification touche aujourd'hui un quart de la superficie du globe. Si l'on en croit les Nations Unies dans un rapport établi en 1997, en Afrique, plus d'un milliard d'hectares, soit 73% des terres sèches servant à l'agriculture sont modérément ou gravement touchés par la désertification.

Tout d'abord qu'est-ce qu'est la désertification? Quels sont les différentes notions qui lui sont associées? Quel est le sens de la dynamique acteulle et quel contenu pourrait-elle avoir à l'avenir?

Les dirigeants du monde lors du Sommet de la Terre en 1992 ont défini "la désertification" dans le cadre de la Convention comme étant "la dégradation des terres dans les zones arides, semi arides et sub-humides sèches par suite de divers facteurs parmi lesquels les variations climatiques et les activités humaines". Alors que l'expression "lutte contre la désertification" désigne les "activités qui relèvent de la mise en valeur intégrée des terres dans les zones arides, semi-arides et sub-humides sèches en vue d'un développement durable qui vise à prévenir et/ou réduire la dégradation des terres, remettre en état les terres partiellement dégradées et restaurer les terres désertifiées".

En effet, lorsque la dégradation des sols qui s'accélère sans cesse, réduisant les réserves des sols productifs touche les zones arides, elle crée un environnement similaire à celui des déserts: on parle alors de désertification. La désertification ne se contente pas de détruire la base des ressources productives, elle provoque aussi la perte des ressources génétiques, elle augmente la poussière atmosphérique, perturbe le processus de recyclage naturel des eaux et désorganise l'économie d'un pays entraînant des déplacements de populations. Elle est synonyme de perte de productivité biologique et économique des terres cultivables, des pâturages et des terres boisées.

De la même façon, l'expression "atténuation des effets de la sécheresse" désigne les activités liées à la prévision de la sécheresse et visant à réduire la vulnérabilité de la société et des systèmes naturels face à la sécheresse dans le cadre de la lutte contre la désertification.

Quant au terme "sécheresse": il désigne le phénomène naturel qui se produit lorsque les précipitations ont été sensiblement inférieures aux niveaux normalement enregistrés et qui entraîne de graves déséquilibres hydrologiques préjudiciables aux systèmes de production des ressources en terres.

Nous avons aussi parlé de "développement durable" d'où implicitement de "gestion durable". Il est important à nos yeux de clarifier ce concept pour la suite du débat et de notre présentation.

En fait, la "gestion forestière durable" (dans le cadre de la LCD) peut être considérée comme un aspect particulier du "développement durable" défini par la Conférence des Nations Unies sur l'Environnement Humain comme celui "répondant aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs" (Stockholm, 1972).

Mais c'est Rio (CNUED, Rio de Janeiro en 1992) qui a également imposé mondialement l'application du concept de développement durable à la gestion forestière (voir principe 2 b de la Déclaration de principe sur les forêts). A ce jour, c'est à nos yeux, la Conférence d'Helsinki (1993) qui a le mieux défini ce concept de gestion durable:"La gestion durable signifie la conduite et l'utilisation des forêts et terrains boisés d'une manière et à une intensité telles qu'ils maintiennent leur diversité biologique, leur productivité, leur capacité de régénération, leur vitalité et leur capacité à satisfaire, actuellement et dans le futur, les fonctions écologiques, économiques et sociales pertinentes".

Au-dela donc de cette définition, nous transcendons et comprenons aisément que la lutte contre la désertification s'est progressivement élargie ou étendue à la gestion multifonctionnelle du patrimoine ou des ressources, fondée sur une connaissance parfaite issue de la pratique et d'une recherche de qualité sur:

1-2 Ses implications en Guinée-Bissau

En Guinée-Bissau, le concept de Lutte Contre la Désertification (LCD ou CCD) est défini comme une approche globale d'utilisation rationnelle et durable des ressources naturelles. Les objectifs de LCD se confondent avec ceux du développement économique et social du pays. En 1984, la Guinée-Bissau a élaboré un Plan National d'action pour lutter contre la dégradation du milieu traduit en programmes d'activités comprenant un certain nombre de projets majeurs. Ce plan fut l'objet de réorientation en 1988 pour enfin culminer en 1992 en un rapport national pour un développement durable présenté à la Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le Développement. La même année (1992), fut élaboré et adopté par le Gouvernement un autre plan celui portant sur le développement forestier national.

Aujourd'hui, les activités d'agroforesterie et de gestion communautaire des forêts sont considérés comme les fers de lance de la lutte contre la sécheresse et la désertification. Au mieux, certains départements publics directement ou indirectement impliqués dans le domaine de l'environnement, mais également des ONG et associations de base conduisent des actions visant à une meilleure utilisation des ressources et à la nécessité de planifier leur exploitation.

II Stratégie de gestion des ressources naturelles: intégrer les politiques sectorielles

Cette intégration passe nécessairement par la compréhension de la manière dont les stratégies nationales de conservation des ressources naturelles sont prises en compte dans la planification socio-économique et au plan de développement national. C'est pourquoi, il ne s'agit pas pour nous d'une énumération exhaustive, mais bien d'une illustration de la manière dont l'aspect environnemental est traité ou pris en compte dans les différents plans directeurs. Par ailleurs, la Guinée-Bissau a pris part aux différentes rencontres internationales en faveur de la promotion du développement durable. Jusqu'à présent elle a souscrit à plusieurs plans sous régionaux tels que OMVG, CILSS, etc... signé et ratifié les 3 conventions internationales préparées dans le cadre de la Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le Développement, telles que la CCD, celle sur les changements climatiques, sur la biodiversité, ainsi que celle de RAMSAR, CITES etc... pour ne citer que ceux-là.

III Bilan des réalisations et activités générales dans la lutte contre la désertification

Il existe en Guinée-Bissau, une série d'activités qui ont été développées (et d'autres sont en cours) et qui s'intégrent bien dans le programme d'action national tel que prévu par la Convention sur la Désertification et l'annexe de mise en oeuvre pour l'Afrique. Les activités en cours viennent compléter celles déjà entreprises dans le cadre de projets, associations communautaires etc... avec l'assistance de partenaires bilatéraux et multilatéraux.

3-1 Conservation des écosystèmes fragiles de mangrove

Du point de vue environnemental, l'écosystème mangrove joue un rôle tampon très important et bénéfique pour l'espace côtier. En effet, en dehors de son rôle de protection des berges contre l'érosion côtière, la mangrove constitue un biotope très riche pour les lamantins, les espèces de poissons, crustacés et mollusques auxquels elle fournit habitat et nourriture abondante.

En Guinée-Bissau, l'abondance des fleuves et rivières tributaires, des baies et des chenaux forment un réseau dense, où l'influence de la marée peut se faire sentir jusqu'à 150 km à l'intérieur des terres. L'aire de distribution des mangroves en Guinée-Bissau serait de 2.484 km2 pour 350 km des côtes, soit environ 6% de la surface du pays (contre 8% en 1976).

3-2 Classification de l'Archipel des Bijagos patrimoine mondial de l'UNESCO

Ving sites pourraient voir le jour en Guinée-Bissau: 6 monuments naturels, 5 réserves forestières, 2 réserves fauniques, 5 parcs nationaux, 1 réserve intégrale et la zone de conservation de la vallée de Corubal (zone d'exploitation contrôlée). La réserve de la biophère englobant l'archipel des Bijagos a été instituée et classée patrimoine mondial accordé sous le patronnage de l'UNESCO en 1995. Des propositions préliminaires envisagent à la fois le développement des secteurs de la pêche et du tourisme, ainsi que la création de réserves intégrales, de réserves forestières, de noyaux de préservation et de classement de sites ayant une haute valeur esthétique.

Sur le plan biologique, l'archipel des Bijagos jouit d'une grande productivité; elle s'explique principalement par sa localisation au point de contact de 2 principaux courants marins côtiers et des estuaires du Rio Géba et du Rio Grande de Buba. Cet archipel est souvent considéré par les biologistes marins comme une des principales nurseries de la côte Ouest-africaine pour de nombreuses espèces halieutiques commerciales. L'archipel est également un lieu de migration important de nombreux oiseaux.

3-3 Création des parcs nationaux de Cacheu et des îles Orango

Les parcs nationaux jouent un rôle important dans la conservation des ressources génétiques et constituent un réservoir d'espèces pour la sélection de variétés utiles et résistants à la sécheresse.

Des propositions qui consistent à mettre sous protection en tant que Parcs Nationaux, les aires naturelles suivantes représentant 12% du territoire national au sein desquelles sont intégrés à peine 3% d'îlots-refuges totalement protégés:

Les 2 aires protégées dans lesquelles l'UICN est aujourd'hui impliquée sont le Parc Naturel des mangroves de Cacheu au Nord du pays et le Parc National des îles Orango dans l'archipel des Bijagós. Depuis plusieurs années, en partenariat avec plusieurs ONG et les autorités du pays, un processus de consultation des populations résidentes a été mis en place qui a permis d'établir un zonage en accord avec les réalités économique, sociale, culturelle et écologique de chaque région. L'institutionnalisation de ces 2 parcs nationaux a été approuvé en Conseil des Ministres extraordinaire le 22 Décembre 1997.

Le parc national de Cacheu est une des zones de mangroves les plus importantes du continent. Des populations d'hippopotames et des forêts sèches bien préservées y sont encore présentes ainsi que des particularités culturelles uniques,importantes pour l'ensemble sociologique du pays. De la même façon, le parc national d'Orango fait partie de la réserve de la biosphère Bolama-Bijagós et représente au sein de l'archipel, une des régions avec des indices de biodiversité les plus élevées (zone de reproduction des poissons, crevettes et de production du phytoplancton). On peut encore y trouver des populations importantes d'hippopotames, de crocodiles et de lamantins ainsi que des écosystèmes primaires en particulier des systèmes dunaires et des forêts de mangrove.

3-4 Protection des massifs forestiers de Cantanhêz et développement de la foresterie communautaire participative

Le Sud Ouest du pays abrite les derniers lambeaux de la forêt primaire sub-humide. Cet environnement très particulier d'une diversité végétale et animale est à terme menacé de disparition sous la pression des agriculteurs résidents ou migrateurs. Initiative Cantanhêz est une activité menée dans le secteur de Cubucaré par 3 ONG nationales (AD, Tininguena et Alternag) avec l'appui des Pays Bas dans le cadre du programme de l'UICN. Cet ensemble d'ONG est parvenu à convaincre les anciens et les chefs traditionnels de classer une grande partie des forêts de leurs territoires. Ces forêts correspondent en fait aux zones traditionnellement sacrées ou "matus malgos".

Pour consolider ce succès, il s'agit à présent d'appuyer les populations dans la mise en place d'activités agricoles alternatives qui vont pouvoir compenser le manque à gagner immédiat causé par le classement volontaire de zones à protéger et ainsi garantir leur pérennité. Initiative Cantanhêz a ainsi engagé une série d'activités dans les domaines de la pêche artisanale, de l'apiculture, de la communication sociale, la réhabilitation des rizières de mangroves abandonnées par faute de main d'oeuvre au profit du riz sur brûlis qui pose un danger pour la forêt de par les défrichements.

3-5 Promotion des systèmes agroforestiers et du reboisement

Le reboisement est l'une des méthode efficaces de remise en état des terres dégradées. L'administration forestière a fait du mois de Juillet, le «mois de l'arbre» en Guinée-Bissau. Le reboisement est pris en charge par les populations elles-mêmes mais aussi les groupemnts associatifs. Cependant, une lacune importante freine cette initiative: l'absence d'un centre national de semence, pourvoyeur de graines de bonne qualité, en quantité suffisante et dans les délais voulus.

IV Conclusions

Il ressort de l'analyse des résultats de l'ensemble de ces activités développées des succès notamment en matière de foyers améliorés, lutte anti-érosive, aménagement des forêts naturelles, maîtrise de l'eau, mais aussi des insuccès en particulier dans le cas du reboisement, surexploitation sélective des ressources arborées, réglementation contraingnante etc... Il est à noter que si leur impact reste faible, quelques résultats louables demeurent cependant dans la LCD, notamment:

En régle générale, le dispositif actuel de prévention et de lutte contre la désertification se fonde essentiellement sur les actions des groupements communautaires et associatifs, d'ONG et de projets notamment en ce qui concerne la sensibilisation et vulgarisation, le développement de systèmes agro-forestiers et sylvo-pastoraux, la protection des bassins versants et les périmètres irrigués, la conservation des parcs et aires protégées et les forêts communautaires. Encore faut-il que les mécanismes de prévisions, planification, d'aide et d'assistance puissent fonctionner pleinement, autrement dit que l'État, les autorités locales ou des groupes constitués définissent clairement les règles du jeu et que chacun joue pleinement son rôle.

C'est pourquoi, il est utile de rappeler que la lutte contre la sécheresse et la désertification doit se faire principalement dans le cadre d'un programme globale de mise en valeur rationnelle des ressources. C'est à travers des méthodes d'exploitation, à la fois performantes et restauratrices de la capacité productive de la ressource exploitée, qu'on assurera (mieux qu'à travers la mise en défens ou la récupération a posteriori) la capacité productive des sols, des prairies, des forêts et de "bolanhas" (riz de mangrove). Cette approche retenue comme critère de base s'intégre parfaitement dans les principes fondateurs du plan d'action de la convention elle-même.


1 Ingénieur des Eaux et Forêts/Conseiller technique DGFC
B.P 71 Bissau (Guinée-Bissau) Tél: (245) 22 12 00 ou 22 30 43 Fax: (245) 22 10 19
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