0929-B1
Djarga Seidi
D'une superficie de 36.125 km2, la Guinèe-Bissau, compte aujourd'hui environ 1,2 million d'habitants (recensement de 1992) qui vivent essentiellement de l'exploitation directe des ressources naturelles dont dispose le pays.
Son économie repose principalement sur les activités agricoles et agro-pastorales ainsi que sur l'exploitation forestière et sur la pêche; ces actions occupent quelque 85% de la population actuelle du pays, et la pêche contribue pour 45% du budget de l'Etat. La situation du secteur forestier national reste très précaire pour mériter une réflection approfondie. Les réalisations concrètes en matière de gestion forestière restent également limitées. Bien qu'exposées à une forte dégradation de l'ordre de 30 à 40.000 ha/an, les ressources forestières proprement dites restent néamoins importantes compte tenu de leur superficie (plus de 2 millions d'ha, soit les deux tiers du territoire national) et d'une densité de population peu élevée estimée à 29 habitants/km2.
Il existe un potentiel total en bois de plus de 100 millions de m3. Cependant, ce capital ligneux s'amenuise de plus en plus, faute d'un systéme d'aménagement des forêts permettant de gérer cette ressource d'une manière durable. Dans le domaine de l'environnement, la destruction des mangroves apparaît comme le problème écologique le plus grave. En effet, à cause de leur rôle régulateur écologique, la moindre dégradation qui les affecte se répercute sur les autres écosystèmes qui les entourent. C'est pourquoi, il est impératif de revoir la politique forestière nationale conduite jusqu'à présent et de définir une stratégie à long terme qui soit un facteur de pérennisation des ressources boisées locales.
Les surfaces arborées représentaient en 1985, selon l'inventaire d'Atlanta Consult, environ 2,034 millions d"ha, soit 56% du territoire national et qui se divise en fôret dense, semi-dense, humide et subhumide au Sud-Ouest du Pays et en Forêt séche au Nord-Est, il faut ajouter à cette superficie, celle des mangroves, environ 8% du territoire.
Tableau 1: Biogéographie des principales formations boisées de Guinée-Bissau
Zones Biogéographiques |
Types de formations Végetales |
Localisation |
Saudano Guinéenne |
Forêt Sèche |
Nord Est |
Guinéenne Intérieur |
Forêt Séche |
Centre et Sud-Est |
Guinéenne maritime |
Forêt semi séche et palmerais |
Nord-Est |
Guinéenne sub humide |
Forêt sub humide |
Sud-Ouest |
Source: PAFT, 1992Ces formations forestiéres, (y compris les mangroves) subissent de fortes pressions pour l'exploitation industrielle, la prodution de bois d'énergie. Cependant, deux catégories de bois sont interessantes à distinguer: la bois d'oeuvre de qualité exportable et le bois de service à vocation domestique et de bois d'ènergie.
Les pertes réelles de surface entre 1978 et 1985 sont estimées par différents auteurs entre 50.000 et 60.000 ha par an5PAFT, 1992). Le Rytheme semble s'accélérer en particulier dans le Sud du Pays en zone de forêt dense séche. On assiste aujourd'hui à une dégradation croissante des écosystémes forestiers et de mangroves notament pour le bois de feu et le charbon de bois(exploitation miniére par coupe rase, sans protection de la régéneration cntre les feux, le bétail, etc..). En effet les combustibles ligneux représentent environ 90% de l'énergie nationale consomée.
Si les cause de la dégradation forestiére sont bien connues, la part de chacune d'entre elles n'est pas clairement quantifiée pour autant. La part due aux défriches et celles occasionées par les feux de brousse sont mal apprehendées, leur déterminisme et leur compréhension technique et sociologique sont encore inssufisament étayées par des enquêtes et des études.
La sythése des informations disponibles permet d'établir une analyse comparative des 2 inventaires de 1978 et 1985 telle qu'elle suit:
Tableau 2: Tableau comparatif des superficies et types de forêts existantes en 1978 et 1985
Types de Forêts en ha |
1978 |
1985 |
Mangroves |
302.000 |
287.000 |
Forêts Sub-humides |
177.500 |
135.431 |
Forêts séches |
885.600 |
884.959 |
Savanes |
1.107.500 |
99.985 |
Forêts Ripicoles |
79.500 |
|
Forêts sempervirentes sub tropicales |
|
48.611 |
Forêts en régéneration |
|
4.298 |
Palmeraies |
112.200 |
|
Total (hors palmeraies et mangroves) |
2.250.100 |
2.030.284 |
Estimation faite par |
Scet-Agri |
Atlanta Consul |
Tableau 3: Volume disponible en 1986 des essences utilisées commercialement
Nom Scientifique |
Volume en 1000 m3 |
Daniella Oliveiri |
3.327,3 |
Pterocarpus Erinaceus |
3.071,7 |
Prosopis Africana |
1929,3 |
Chlorophora Regia |
1.170,9 |
Khaya Senegalensis |
1.012.2 |
Afzelia Africana |
811,6 |
Ceiba pentandra |
654,2 |
Antiaris Africana |
637,8 |
Erythrophelium Guineensis |
224,839 |
Toatl |
12.839 |
Source: Inventaire d'Atlanta Consul, 1985
Malheureusement, ces données jamais confirmées ont étè à la base d'autorisation de concessions et d'exploitation forestiére portant exclusivement sur les 5 essences suivantes: khaya senegalensis, Pterocarpus erinaceus, Danielle oliveri, Afzelia Africana et Chlorophora excelsa.
Concernant précisement l'exploitation forestiére nationale, elle est réglementée par le décret-loi n° 4-A/91 du 29/01/91, portant régime des forêts et de la chasse. Ce décret organise le patrimoine forestier en régime de production et de protection. D'prés donc le code de 1991, les forêts et les périmetres de reboisement appartiennent au domaine de l'Etat.
On ne peut pas parler vraisemblablement d'aménagement et de gestion forestiére durable car tout d'abord ni le domaine forestier ni les concessions ne sont délimitées. Il n' y a pas ou sinon rarement d'inventaire d'exploitation prealable, ni d'organisation de la coupe selon des paecelles bien établies, base de la gestion durable de la forôt. Tout au plus, des mesures de gestion au moyen de taxes sont appliquées plus ou moins rigoureusement et dans certaines cas des restrictions d'exploitation (400 tiges de rônier maximum par xploitation et interdiction de son exploitation, restriction de la coupe du schrebera arborea.
Par cause d'exploiattion incontrolée ou abusivement, le désert avance chaque année en fléche, entrainant également la sécheresse surtout dans la province d'Est Et Nord.
Situation mérite d'être étudier afin de proposer des alternatives adequates, durable et rentable economiquement pour le pays, consideré l'un des plus pauvre du monde, d'ou la population vivent avec moin d' 1 USD/jour.
Par: Djarga Seidi
Secretaire Executif de l'ONG "Nafa-Gonal"
BP 640 Fax(245) 21 14 14 Tél: (245) 20 18 14
Email: [email protected]
>BISSAU, Guinée-Bissau