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Les enjeux et stratégies majeurs de la foresterie urbaine et péri urbaine

Jean Prosper KOYO


Résumé:

Avec des densités de populations de plus en plus fortes, plus de la moitié de la population mondiale vit aujourd'hui dans les villes et aux alentours. La situation des ressources forestières urbaines et périurbaines est variable selon les continents et les pays.

Les pays européens, nord américains et quelques pays asiatiques ont consenti de gros efforts pour aménager les ressources forestières urbaines et périurbaines. Les pays en développement en général, et africains en particulier, accusent des insuffisances dans ce domaine.

Globalement, les enjeux de pollution, d'érosion, d'inondation et d'approvisionnement de produits agricoles et énergétiques sont préoccupants selon les cas. En considération de ces enjeux, les pouvoirs publics municipaux des grandes agglomérations de par le monde pourraient, en fonction de la spécificité propre à chaque cas, sous-tendre leurs programmes d'aménagement durable des ressources forestières urbaines et périurbaines sur les trois types de stratégies suivants:


1. Introduction:

D'après le FNUAP les proportions moyennes, au niveau mondial, des populations vivant en zones urbaines et péri urbaines sont passées de 30 % en 1950 à 47 % en 2000, soit 2,8 milliards de personnes. En 2015, près de 53 % de la population mondiale, soit environ 3,8 milliards de personnes vivront en villes et dans les alentours.

L'urbanisation pays s'accompagne presque toujours de la destruction des ressources forestières urbaines et péri urbaines, l'augmentation des niveaux de pollutions et de nuisances provoquant des pathologies diverses et la naissance de ceintures de pauvreté endémique autour des grandes agglomérations.

Pour faire face à ces défis, les politiques et actions entreprises par les différentes municipalités du monde visant à maintenir un environnement forestier acceptable varient en fonction des continents et du niveau de développement socio-économique des pays.

Les efforts déployés à ce jour par les pays en voie de développement restent globalement insuffisants et les résultats relativement faibles, au regard de la démographie sans cesse croissante en zones urbaines et péri urbaines et

du niveau élevé de dégradation des ressources naturelles pour satisfaire les besoins domestiques de logement, d'énergie et d'alimentation.

Quant aux pays industrialisés, des efforts non négligeables ont été accomplis en matière d'arborisation des zones urbaines et d'aménagement des grands espaces verts voire des aires protégées en zones péri urbaines. Cependant, ces efforts restent encore insuffisants au regard des niveaux de pollutions diverses et des besoins grandissants de loisirs des populations urbaines de ces pays.

La présente contribution au XII Congrès Forestier Mondial se propose d'examiner la situation globale de la foresterie urbaine et péri urbaine et de dégager les éléments de stratégie susceptibles de restaurer et d'aménager de manière durable les ressources forestières dans et autour des villes.

2. Contexte général sur la foresterie urbaine et péri urbaine

La situation de la foresterie urbaine et péri urbaine est très variable selon les continents et les pays. Elle est le résultat des évolutions à la fois historiques et de développement socio-économique des pays concernés.

2.1 Situation dans les pays européens et nord américains:

Depuis des siècles, les administrations municipales des grandes agglomérations européennes et nord américaines pratiquent la foresterie urbaine et péri urbaine. D'après G. Profous et R. Rowntree (1992), les efforts de plantations forestières dans et autour de Prague datent du treizième siècle. La superficie des espaces verts à Prague est estimée à 10155 ha dont 4060 ha de parcs (Tichy, 1981).

A l'instar de Prague, on peut constater qu'il existe beaucoup de parcs publics, des arbres de bordure le long des avenues et des boulevards dans des villes comme Paris, Londres, Bruxelles, Rome, Washington, Montréal etc. Dans les zones péri urbaines de la plupart ces villes européennes et nord américaines, il existe plusieurs aires protégées du genre: Forêt de Soignes à Bruxelles, Bois de Vincennes et de Fontainebleau à Paris, Parc national du Circeo au sud de Rome etc.

Les espaces verts urbains et péri urbains bénéficient d'une réglementation et d'une attention soutenues des autorités municipales. D.J. Nowak et E.G McPherson, tous deux chercheurs forestiers au Northeastern Forest Experiment Station de Chicago rapportent qu'en 1992, la municipalité de la ville de Chicago a financé pour 900.000 dollars américains un projet intitulé «The Chicago Urban Forest Climate Project (CUFCP)». Ce projet a démontré que les espaces verts peuvent influencer de manière significative et positive la réduction du niveau de CO2 dans l'atmosphère ainsi que le microclimat.

W.R. Burch, Jr et J.M. Grove de l'Université de Yale aux Etats Unis rapportent aussi qu'un projet basé sur l'approche participative a été initié en 1992 sur la restauration des ressources forestières à Baltimore incluant les chercheurs, les planificateurs et les citadins.

En dépit des efforts mentionnés ci-dessus, les villes européennes et nord américaines se heurtent aujourd'hui à des défis de pollution et de nuisances sous toutes leurs formes. En effet, selon FNUAP (1992), les Etats Unis seuls, avec 4,6 % de la population mondiale émettent 25 % des gaz à effet de serre.

2.2 Situation dans les pays d'Asie et du Pacifique:

Sur les 369 villes de plu de 750.000 habitants qui existent dans le monde, l'Asie en compte 160. La population urbaine représente environ 35 % de la population totale. Entre 1990 et 1995, cette population urbaine a cru de 3, 2 %, alors qu'en zones rurales, pendant la même période, le taux de croissance n'a été que de 0,8 %.

Les projections pour 2025 montrent que les villes chinoises seules abriteront plus de 832 millions d'habitants. D'après Su Ming et Georges Profous (1992), l'effort d'afforestation urbaine et péri urbaine à Beijing est passé de 3,2 % en 1949 à 28 % en 1992 de la superficie de l'agglomération.

Des villes telles que New Delhi, Jakarta et Manille ont des niveaux de particules en suspension dans l'air d'environ 10 fois le seuil toléré par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

La pollution atmosphérique est devenue une des causes de mort précoce dans la plupart des pays asiatiques. En Chine par exemple la fumée et les particules de charbon de bois en suspension dans l'air causent plus de 50.000 décès précoces et plus de 400.000 cas de bronchites chroniques par an (FNUAP 1992). Entre 1975 et 1995, les émissions de dioxide de carbone ont cru deux fois plus vite en Chine et au Japon que dans le reste du monde.

Comme dans les villes européennes et nord américaines, la pollution reste un des défis majeurs des villes asiatiques, même si des gros efforts ont été consentis dans des agglomérations comme Beijing, Kuala Lumpur etc.

2. 3 Situation dans les pays latino-américains et des Caraïbes:

Près de 75 % de la population des pays latino-américains et des Caraïbes vivent en villes (FNUAP, 1992).

La pollution atmosphérique due à l'émission de gaz carbonique cause environ 4000 décès prématurés par an à Sao Paulo (16 millions d'habitants) et Rio de Janeiro (10 millions d'habitants). En 1995, la concentration moyenne d'ozone à Mexico City (16 millions d'habitants) était d'environ 0,15 unités par millions d'habitants, soit dix fois supérieure à la concentration observée dans les conditions naturelles (FNUAP, 1992).

D'après Caballero Deloya (1992), Mexico City est la ville la plus polluée du monde avec ses 1000 nouveaux arrivants par jour, ses 2,9 millions d'automobiles et ses 30.000 entreprises industrielles. La proportion de la superficie urbaine et péri urbaine occupée par les espaces verts est passée de 14 % en 1794 à 2,8 % en 1910 et à 2,2 % aujourd'hui soit 33,1 km2. Ce qui représente environ 1,94 m2 par habitant, alors que l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande 9 m2 par habitant.

Les pays latino américains et des Caraïbes sont responsables de près de

4,3 % de toutes les émissions de dioxide de carbone d'origine industrielle du monde et de 48,3 % des émissions de gaz dues aux activités liées agricoles et forestières.

Au regard de ce qui précède, les villes de pays latino -américains et des Caraïbes, au même titre toutes les autre villes du monde, sont confrontées aux problèmes de pollution et de nuisances. Elles sont en outre affectées par les effets de la pauvreté dont l'impact sur les ressources forestières est inéluctable.

2.4 Situation sur le continent africain:

L'Afrique semble être aujourd'hui le continent qui a le taux d'urbanisation le plus élevé du monde (FNUAP 1992). En 1960, au moment des indépendances, 20 % de la population africaine vivait en zones urbaines et péri urbaines. En 1995, c'est à dire trente cinq ans plus tard, 35 % des africains vivaient en villes et dans les alentours.

Avant la période d'indépendances la quasi majorité des villes africaines était généralement constituée de deux grands ensembles:

- La ville dite européenne qui était habitée par les européens et qui bénéficiait d'infrastructures urbaines relativement viables. On pouvait y trouver des espaces verts et des arbres en bordure d'avenues et dans les concessions habitées.

- La ville africaine, habitée essentiellement par les africains ne disposant pas d'infrastructures urbaines suffisantes. Les espaces verts étaient presque inexistants. Son développement s'est fait de manière incontrôlée, au gré des besoins croissants en logements des populations pauvres venant des zones rurales.

Dans les zones péri urbaines de ces villes, les puissances coloniales avaient pris soin de créer quelques espaces verts d'une certaine envergure: réserves, parcs nationaux, forêts classées, jardins botaniques etc. C'est ainsi qu'on pouvait trouver: les réserves de la Patte d'Oie et de la Tsiémé à Brazzaville, le Parc de Hann et la forêt classée de Mbao à Dakar, la forêt classée de Moanda à Libreville, le Parc national de la Ruzizi à Bujumbura, le National Parc à Nairobi etc.

Cinquante ans après les indépendances, le constat général est plutôt dramatique. Les espaces verts et les arbres de bordure hérités des puissances coloniales en zones urbaines ont été dans la plupart cas soit détruits ou mal gérés, soit aliénés en vue des lotissements ou de construction d'édifices administratifs.

L'expansion démesurée des quartiers périphériques des villes s'est faite au détriment de la plupart des espaces verts et des aires protégées péri urbaines citées plus haut. C'est ainsi que les deux réserves de la Patte d'Oie et de la Tsiémé de Brazzaville ont été aliénées, les collines de Sororezo, Kiriri et Vugizo surplombant la ville de Bujumbura ont été loties sans aménagement préalable etc.

La quasi majorité des populations des villes africaines utilisent le bois de feu comme principale source d'énergie domestique. La consommation du bois énergie dans les grandes agglomérations béninoises serait d'environ 724164 tonnes, soit 27 % de la consommation nationale (Justin AGBO et al 1997). Ce bois est généralement prélevé dans les galeries forestières ou des aires protégées des zones urbaines et péri urbaines. Autour de la ville de Bangui, le prélèvement de bois de feu a fait reculer la forêt sur des dizaines de kilomètres. Les sols sont mis à nus ouvrant la voie à l'érosion.

Une grosse part de produits agricoles consommés dans ces mêmes villes vient aussi des zones urbaines et péri urbaines. Les sols sont ainsi surexploités sur plus de 50 km autour de des villes.

Outre la pollution, l'aliénation des espaces verts existants et la dégradation des maigres ressources forestières urbaines et péri urbaines constituent aujourd'hui les enjeux majeurs de la foresterie urbaine et péri urbaine en Afrique.

3. Enjeux et éléments d'une stratégie d'aménagement durable et équilibré des périmètres boisés en zones urbaines et péri urbaine

Plus de la moitié de la population vivant aujourd'hui dans les villes et aux alentours, et compte tenu des niveaux croissants de pollution dans toutes les villes du monde, la question de la foresterie urbaine et péri urbaine devient chaque jour plus préoccupante.

3.1 Enjeux et nécessité de la foresterie urbaine et péri urbaine:

Les enjeux de la situation actuelle de la foresterie urbaine et péri urbaine varient en fonction des continents et du niveau de développement des pays.

Les pays développés européens, nord américains, asiatiques et du Pacifique ont certes fait de gros efforts en aménageant des espaces verts dans et autour des grandes villes. Néanmoins ces efforts restent insuffisants en considération non seulement des niveaux de pollution atteints à ce jour avec des conséquences multiples sur la santé publique, mais aussi des aspirations sans cesse croissantes des populations de ces villes développées en matière de qualité de la vie.

Par conséquent, il devient urgent pour les municipalités des pays développés de concevoir et mettre en œuvre des politiques de foresterie urbaine et péri urbaine adaptées aux circonstances environnementales actuelles et futures.

A densité de population égale, les enjeux de la pollution dans certaines municipalités asiatiques sont semblables à ceux des pays développés. C'est le cas par exemple des villes japonaises, chinoises, malaises etc. La situation dans d'autres agglomérations telles que New Delhi, Jakarta, Calcutta est par contre beaucoup plus inquiétante.

Le cas des villes africaines est beaucoup plus grave car, outre les pollutions de tout genre, le bois de feu, en tant que principale source d'énergie domestique, constitue le principal enjeu socio économique et environnemental des villes africaines. L'approvisionnement de ce bois se fait dans la plupart des cas à partir des quelques lambeaux de massifs boisés ou des galeries forestières situés dans les périmètres urbains et péri urbains. La conséquence immédiate étant le recul des couvertures forestières autour des villes ouvrant ainsi la voie à l'érosion, aux glissements de terrain et aux inondations. Certaines villes comme Bujumbura, Brazzaville, Bangui, Kinshasa en sont régulièrement affectées.

3.2 Eléments d'une stratégie de gestion durable des périmètres boisés en zones urbaines et péri urbaines

En considération des enjeux ci-dessus, les programmes d'aménagement durable des espaces verts urbains et des ressources forestières péri urbaines devraient désormais figurer parmi les activités priorités des principales municipalités de la planète.

Les différentes stratégies susceptibles de sous tendre la conception et la mise en œuvre de ces programmes peuvent se résumer comme suit:

· Eléments de stratégie relatifs aux enjeux liés à la pollution atmosphérique et aux fonctions récréatives des espaces verts:

Toutes les grandes villes du monde étant menacées d'une manière ou d'une autre par la pollution atmosphérique due aux différents gaz résultant de l'activité industrielle et des véhicules, les municipalités devraient articuler leurs programmes d'aménagement durable des espaces verts autour des éléments de stratégie suivants:

- Toute expansion des agglomérations urbaines devrait se faire dans le cadre d'un plan directeur où la place réservée à l'arbre obéirait aux normes internationales de santé publique 9 m2 d'espace boisé par habitant.

- Les institutions de formation forestières devraient ouvrir dans leur cursus une spécialité sur la foresterie urbaine et péri urbaine afin de prendre en compte l'importance avérée de cette branche de la foresterie.

- La recherche forestière devrait aussi désormais se pencher sur les problèmes spécifiques des arbres en milieux urbains et péri urbains. Les programmes de recherche seraient axés, entre autres, sur la capacité des espèces adaptées, à purifier l'air en absorbant le plus de dioxide de carbone possible en zones urbaines et péri urbaines.

- L'éducation des enfants et de la population urbaine sur les vertus des espaces verts en milieux urbains et péri urbains.

- la mise en œuvre des programmes d'arborisation le long des avenues et d'afforestation en périmètre péri urbain en vue d'inverser les effets des pollutions atmosphériques actuelles.

- La promotion des programmes d'arborisation le long des avenues en périmètre urbain et le développement d'aires protégées dans les zones péri urbaines. Il s'agit en particulier de mettre en place des espaces verts, réserves, parcs nationaux, arboreta, jardins botaniques etc. Des exemples de telles aires protégées existent en nombre très réduit dans quelques villes de par le monde: Nairobi, Bogor, Paris, Bruxelles, Dakar, Bujumbura, Accra etc. La création de nouvelles aires protégées autour des grandes villes et l'aménagement durable de celles qui existent déjà, avec la participation des populations riveraines, devraient contribuer à la satisfaction des besoins des résidents des grandes villes du monde.

· Eléments de stratégie relatifs aux enjeux liés à la lutte contre l'érosion en milieux urbains et péri urbains:

Des quartiers entiers de certaines villes africaines ont été construits sans tenir compte de la topographie du terrain et des risques d'inondations. Pour peu que la couverture végétale soit détruite sur les hauteurs, il y a souvent de l'érosion suivie de glissements de terrain voire d'inondations. La stratégie pour lutter contre ces phénomènes pourrait passer par:

- Le maintien de la couverture forestière sur les principales hauteurs dans ou autour des villes.

- La protection des berges de cours d'eau traversant les villes en plantant un cordon permanent d'arbres forestiers le long des berges.

- La mise en place d'infrastructures de canalisation et de voirie appropriées pour permettre un écoulement contrôlé des eaux de ruissellement.

· Eléments de stratégie relatifs aux enjeux liés à la production agricole et de bois énergie:

Dans la plupart des pays en voie développement, notamment en Afrique, les zones péri urbaines constituent des lieux privilégiés de production agricole et de bois énergie, du fait de la proximité des marchés urbains. La consommation de la ville de Conakry en charbon de bois est de l'ordre de 109.000 tonnes par an pour un total de 266.357 tonnes pour l'ensemble du pays, soit 40 % (Djiramba Diawara 1992). Dans la quasi majorité des cas, pour des raisons de coût de transport, les producteurs de bois énergie font tout pour trouver ce bois dans les environs les plus immédiats des lieux de consommation c'est-à-dire des zones urbaines. Il en est de même pour certains produits agricoles et d'élevage, notamment les fruits et légumes.

La production agricole et de bois énergie soutenue et durable dans les périmètres péri urbains, tout en y développant les aires protégées, pourrait s'appuyer sur les éléments de stratégie ci-après:

- Restauration et aménagement durables des forêts péri urbaines en considération de la dégradation des formations forestières autour des grandes agglomérations urbaines comme Bangui, Libreville, Douala etc.. Les populations vivant dans un rayon d'environ 100 Km autour de ces grandes villes pourraient être encadrées tant aux pratiques de micro boisements péri urbains avec des espèces à croissance rapide qu'à celles de la restauration des forêts dégradées. Une telle stratégie aiderait à la production durable de bois énergie et limiterait la pression sur les lambeaux de forêts qui subsistent encore autour de ces villes.

- La promotion de l'agro-sylvo-pastoralisme: Dans les exploitations agricoles l'intégration de l'agriculture, l'élevage et de la sylviculture, concilierait la production des trois spéculations sur un espace relativement réduit sans dégrader les sols et dénaturer irrémédiablement l'environnement.

- L'aménagement de bassins versants dans des zones accidentés: Dans des villes construites au pieds des montagnes comme Bujumbura, Yaoundé etc. l'aménagement de bassins versants par le reboisement des crêtes dénudées des collines, la réalisations de haies anti-érosives isohypses composées d'arbres agroforestiers, d'herbes fourragères, la mise en place des ouvrages de drainage et d'irrigation dans les marais et enfin l'intégration de l'animal en stabulation semi permanente à tout le système.

4. Conclusion.

Les densités de populations de plus en plus fortes dans les agglomérations urbaines du monde entier, couplées avec les différents modes de vie des citadins et le faible niveau de ressources forestières dans et autour de ces mêmes agglomérations présentent aujourd'hui des enjeux fort préoccupant, en matière de santé publique, d'approvisionnement en produits agricoles et énergétiques, d'érosion, d'inondations etc.

S'il est incontestable que les efforts déployés par les pouvoirs publics des différents pays varient en fonction du niveau de développement socio économique et de la prise de conscience de la société civile, il n'en reste pas moins vrai que la situation globale des ressources forestières en zones urbaines et péri urbaines reste très préoccupante. Il est par conséquent impérieux d'asseoir de nouvelles stratégies et de mettre en œuvre de programmes d'aménagement appropriés afin de rétablir à court terme des

équilibres écologiquement acceptables entre les populations citadines et les ressources forestières urbaines et péri urbaines.

Parmi ces stratégies à promouvoir, on peut mentionner: la conception et le respect de plan directeur, la formation et la recherche en matière de foresterie urbaine et péri urbaine, l'éducation sur les vertus des ressources forestières en zones urbaines et péri urbaines, la mise en œuvre de programmes d'envergure de restauration et d'aménagement durable des ressources forestières urbaines et péri urbaines, la promotion des pratiques agroforestières et le développement des aires protégées en zones péri urbaines etc.

Bibliographie

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Caballero Deloya, Miguel., 1993: Urban forest in Mexico City. Unasylva no 173

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FNUAP, 2001: L'état de la population du monde en 2001

Novak, David., J., et al 1993: Quantifyiang the impact of trees: the Chicago urban forest climate project. Unasylva no 173

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