CL 123/INF/19


Conseil

Cent vingt-troisième session

Rome, 28 octobre – 2 novembre 2002

RAPPORT SUR LE SOMMET MONDIAL POUR
LE DÉVELOPPEMENT DURABLE
(Johannesburg, 26 août-4 septembre 2002)

Table des matières



I. Introduction

1. Le Sommet mondial pour le développement durable (SMDD) a été organisé conformément à la Résolution 55/199 de l’Assemblée générale des Nations Unies pour examiner, dix ans après, la suite donnée aux recommandations de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (CNUED) de 1992. L'examen devait porter plus particulièrement sur les réalisations et les domaines où des efforts supplémentaires s'imposent pour que le Programme Action 21 et les autres résultats de la Conférence soient vraiment appliqués, ainsi que sur les décisions à prendre dans ces domaines. Le Sommet devait examiner, dans le cadre d'Action 21, les nouveaux défis à relever et les occasions à saisir et devait déboucher sur un engagement politique renouvelé et sur un soutien au développement durable en vertu, notamment, du principe des responsabilités communes, mais différenciées.

2. Le Sommet a été accueilli par la République d'Afrique du Sud, à Johannesburg, du 26 août au 4 septembre 2002. Il a rassemblé des participants de toutes les couches de la société, notamment des représentants de la société civile et des ONG, des représentants de gouvernements, des représentants d'organisations internationales, régionales, nationales et locales et des médias. Les négociations qui ont eu lieu pendant le Sommet, qui a duré 10 jours, ont porté sur les deux principaux documents soumis pour adoption à Johannesburg, à savoir la Déclaration politique et le Plan d'exécution de mise en oeuvre. À l'initiative du Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, le Sommet de Johannesburg a examiné cinq grandes questions, à savoir l'eau, l'énergie, la santé, l'agriculture et la biodiversité (EESAB) reconnus comme des domaines prioritaires clés pour assurer aux populations des moyens de subsistance et promouvoir la conservation des ressources naturelles.

3. Le Sommet est parvenu à deux types de résultat: les résultats du “Type 1” négociés entre les États et ceux du “Type 2” qui n'ont pas été négociés et auxquels ont participé des représentants de gouvernements d’organisations internationales, de grands groupes et de la société civile. La première catégorie inclut une déclaration politique réaffirmant l'engagement à assurer un développement durable tel que défini lors de la CNUED et à mettre en oeuvre le Programme Action 21; et un Plan de mise en œuvre mondial s'appuyant sur les acquis depuis la tenue de la CNUED et spécifiant des mesures concrètes à prendre à tous les niveaux pour accélérer la réalisation des objectifs d'action 21. La deuxième catégorie de résultats inclut les partenariats volontaires et d'autres initiatives reflétant l'engagement de diverses parties prenantes ainsi que des programmes orientés sur l'action et sur des résultats concrets, visant à traduire les engagements politiques dans la réalité.

4. De nombreuses analyses régionales et nationales ont été effectuées pour préparer le SMDD. Au niveau mondial, la Commission du développement durable, constituée en Comité préparatoire du SMDD (CDD-10), a organisé quatre réunions préparatoires (PrepCom) avant le Sommet afin d'identifier les diverses composantes de la Déclaration politique et de rédiger un projet de Plan de mise en oeuvre. Les négociations relatives à ce dernier ont été menées au sein de groupes de travail et de groupes de contact, tandis que la plénière, le dialogue avec les parties prenantes et le segment ministériel de haut niveau (convoqués pendant la réunion préparatoire PrepCom IV), ont fourni des éléments tant pour la Déclaration que pour le Plan de mise en œuvre. Des consultations informelles ont eu lieu sur certains partenariats ou initiatives. Au cours de la dernière réunion préparatoire (PrepCom IV), les délégués sont parvenus à s'accorder sur 80 pour cent du projet de Plan de mise en œuvre mais ont dû laisser en suspens d'importantes questions à résoudre pendant le Sommet lui-même.

II. Objectifs et principaux messages de la FAO au SMDD

5. Les objectifs visés par la FAO à l'occasion du Sommet étaient de sensibiliser l'opinion à l'importante contribution potentielle de l'agriculture à la réalisation des objectifs du SMDD et de faire connaître la conception qu'a l'Organisation de sa future contribution au développement durable et à l'accélération de l'exécution d'Action 21. La délégation de la FAO avait pour mission de promouvoir le programme de lutte contre la faim en tant qu'action menée en partenariat dans le contexte de EESAB; de sensibiliser l'opinion à l'importante contribution de l'agriculture et du développement rural durables (ADRD) et du travail de la FAO en matière de mise en valeur durable des montagnes à l'appui des objectifs du Sommet, et d'identifier les défis à relever et les occasions à saisir par la FAO pour l'après SMDD.

6. Les principaux messages transmis par la FAO pendant le Sommet peuvent se résumer comme suit: liens entre pauvreté, faim et dégradation de l'environnement et rôle clé de l'agriculture dans la résolution de ces problèmes. Dans ce contexte, la FAO a souligné la nécessité urgente d'accélérer les investissements et d'introduire des réformes d'ordre politique conduisant à une agriculture et à un développement rural durables, afin de réduire sensiblement et durablement la faim et la pauvreté. Le Directeur général de la FAO a formulé ces messages à plusieurs reprises et en particulier dans son allocution en séance plénière (Annexe I), dans les allocutions d'ouverture des événements collatéraux et des manifestations parallèles organisés par la FAO et lors d'une conférence de presse.

7. Une deuxième version du Programme de lutte contre la faim a été publiée à l'occasion du Sommet et ses principaux éléments ont été présentés lors d’une table ronde en plénière, dans le cadre du segment Agriculture du EESAB.

III. Contribution de la FAO à la préparation et aux activités du SMDD

PRÉPARATION DU SMDD

8. À l'invitation de la CDD, la FAO a rédigé un texte documentant l'assistance de la FAO aux États Membres pour l'exécution d'Action 21 et le suivi de la CNUED. Ce document intitulé "Contribution de la FAO à l'exécution d'Action 21 et au suivi de la CNUED" a été mis à la disposition de PrepCom II. Il mettait en lumière l'assistance prêtée par la FAO aux États Membres souhaitant intégrer les questions de durabilité dans leurs stratégie, politique et processus de planification nationaux et décrivait les mesures prises par la FAO pour intégrer ces questions dans ses propres stratégies structurelles et opérationnelles.

9. Outre ce bilan de l'application d'Action 21 et en tant que maître d'oeuvre pour les chapitres 10, (Planification et gestion intégrées des ressources en terres), 11 (Lutte contre le déboisement), 13 (Développement durable des montagnes) et 14 (Agriculture et développement rural durables) d'Action 21, la FAO a contribué au processus préparatoire en rédigeant les rapports ci-après:

10. En outre, la FAO, en tant que principal partenaire pour la mise en oeuvre du Chapitre 17 (Océans et zones côtières), a présidé pendant trois années consécutives le Sous-Comité du CAC sur les Océans et les zones côtières (SOCA), contribuant à la préparation du rapport du Secrétaire général sur ce chapitre et mettant au point, au nom du Sous-Comité, l'Atlas des Océans de l'ONU, portail Internet et interinstitutions sur la mise en valeur durable des océans lancé avec succès le 5 juin 2002.

11. À sa cinquième réunion, tenue à New York le 2 novembre 2001, le Bureau du CDD a invité les Chefs de secrétariat du système des Nations Unies assistant au PrepCom II à faire de brefs exposés sur les questions ci-après:

En réponse à cette demande, un exposé et un document ont été préparés sur le thème:”Défis à relever et occasions à saisir par le Sommet mondial pour le développement durable:Perspective de la FAO”.

12. À la demande du Président du PrepCom III, la FAO a communiqué au PrepCom IV des précisions sur les résultats du “Type 2”. Les documents exposés ont été préparés en veillant à ce qu'ils soient conformes au Plan à moyen terme et au Programme de travail et budget de la FAO. Étant donné que l'agriculture fait partie des cinq domaines prioritaires EESAB pour le Sommet, la contribution de la FAO a été communiquée au Groupe de travail sur EESAB.

13. Le Sommet mondial de l'alimentation: cinq ans après (SMA: cinq ans après), qui s'est tenu à Rome du 10 au 13 juin dernier, a contribué à préparer le SMDD. L'affirmation selon laquelle l'élimination de la pauvreté et de la faim est une condition sine qua non du développement durable correspond à l'inséparabilité, soulignée par le SMDD, des trois piliers du développement durable que sont la protection de l'environnement, le développement économique et un développement social équitable, aux niveaux local, national, régional et mondial.

14. Lors du SMA: cinq ans après, la FAO a présenté une première ébauche d'un document intitulé “Programme de lutte contre la faim”. Ce document recommandait de réduire la faim de deux façons: en associant l'investissement dans l'agriculture et le développement rural à une assistance alimentaire directe en faveur des plus nécessiteux. Afin d'accélérer la réduction de la faim et la réalisation de l'objectif du Sommet mondial de l'alimentation de réduire de moitié le nombre de personnes sous-alimentées avant 2015, le document identifiait cinq domaines d'action prioritaire: 1) accroissement de la productivité agricole des communautés rurales pauvres; 2) mise en valeur et conservation des ressources naturelles; 3) expansion de l'infrastructure rurale et de l'accès au marché; 4) création et diffusion de connaissances, et 5) meilleur accès à la nourriture des plus nécessiteux. Une deuxième version de ce projet explicitait les liens entre les objectifs de la FAO et ceux du SMDD et proposait des orientations générales pour l'agriculture et le développement rural. Grâce à la participation active de la FAO à l’élaboration des documents relatifs à l'initiative EESAB, les mesures prioritaires prévues dans le Programme de lutte contre la faim correspondaient à la composante Agriculture de cette initiative. En fait, nombre des orientations du Programme de lutte contre la faim correspondent également aux priorités du document EESAB.

15. Au cours du processus préparatoire, la FAO a participé activement au débat général sur les forêts, notamment au sein du Forum des Nations Unies sur les forêts, qui, à sa seconde session, a rédigé une déclaration ministérielle sur laquelle le SMDD s’est appuyé. Le rôle du important du Partenariat de collaboration sur les forêts dans l'instauration d'une gestion durable des forêts apparaît clairement dans le Plan de mise en œuvre du SMDD. Le Partenariat réunit treize organisations internationales et secrétariats de convention et est présidé par la FAO.

16. La FAO a également collaboré avec le Gouvernement suisse pour appeler l'attention sur le développement agricole durable des régions de montagne. Une Conférence sur ce sujet a été préparée et organisée et a permis d'approfondir la question et de formuler des recommandations.

17. La FAO, en collaboration avec des gouvernements, plusieurs grands groupes et la société civile, a posé les fondements de trois initiatives lancées à l'occasion du Sommet par le biais de deux événements collatéraux et de trois manifestations parallèles: L'Initiative pour une agriculture et un développement rural durables (ADRD) – Participation à l'application du Chapitre 14, le Partenariat international pour une mise en valeur durable des régions de montagne et le Programme pilote FAO/UNESCO sur l'éducation pour les populations rurales. La FAO et le GCRAI ont également lancé une initiative, annoncée pour la première fois lors du SMA: cinq ans après, visant à créer un fonds fiduciaire mondial pour la Conservation des ressources phytogénétiques.

ACTIVITÉS DU SOMMET

18. Le 27 août, dans le cadre du segment sur l'agriculture de la séance plénière consacrée au EESAB, la FAO a centré son intervention sur deux thèmes principaux: a) réduire la pauvreté et la faim pour parvenir au développement durable; et b) placer l'agriculture et le développement rural durables (ADRD) au coeur de toute stratégie de développement visant à réduire de manière sensible et durable la faim et la pauvreté. Elle a défini les éléments d'un environnement porteur pour une agriculture et un développement rural durables, à savoir non seulement des investissements accrus, mais aussi un cadre politique favorable à un accroissement durable de la productivité agricole des petits agriculteurs, des forestiers et des artisans pêcheurs, notamment. Elle a également appelé l'attention sur les mesures et les politiques définies dans le Programme de lutte contre la faim conçu par la FAO.

19. L'Initiative ADRD a été présentée en tant qu'événement collatéral et en plénière au Centre de Conférence officiel, ainsi que dans le cadre d'une manifestation parallèle extérieure, à des représentants des gouvernements, de la société civile et d'autres parties prenantes. Tous ces événements pluripartites visaient essentiellement à susciter une prise de conscience et un engagement à l'égard de l’initiative ADRD et de l'application du Chapitre 14. Les résultats escomptés incluent l'affinement du cadre de l'initiative grâce à l'identification de ressources, des études de cas, des résultats de recherche, des projets, des technologies, des réseaux, des initiatives et la constitution d'une expertise. Les parties prenantes ont été invitées à exprimer de façon plus concrète leur engagement et/ou à formaliser leurs déclarations d'intérêt pour cette Initiative.

20. L'événement collatéral a débuté par des allocutions d'ouverture prononcées par le Directeur général de la FAO, le Conseiller spécial du Nigéria en matière d'agriculture, le Sous-Secrétaire philippin aux affaires étrangères, l'Ambassadeur de la Suisse et un représentant d'ONG. Il était coprésidé par le Département national de l'agriculture et des terres de l'Afrique du Sud et un représentant des populations autochtones. L'Initiative multipartite a été présentée comme visant à faciliter la transition vers une agriculture et un développement rural durables centrés sur les populations et à renforcer la participation à l'élaboration des programmes et politiques. L'Initiative cherche à instaurer l'ADRD en appuyant des efforts pilotes et en aidant les communautés rurales, les groupes défavorisés et d'autres parties prenantes à se doter des moyens d'améliorer leur accès aux ressources (matériel génétique, technologies, terre, eau, marchés et information), à promouvoir les bonnes pratiques d'ADRD et à améliorer les conditions d'emploi dans l'agriculture.

21. La manifestation parallèle ADRD a été ouverte par le Sous-Directeur général chargé du Département du développement durable de la FAO, le Ministre ghanéen de l'environnement et des sciences et un représentant kenyan de la Fédération internationale des producteurs agricoles. Après de brèves déclarations de soutien de la part de représentants des grands groupes ou des médias, une consultation à laquelle ont participé quelque 200 personnes s'est tenue avec l'aide d'un modérateur. Le Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture a ensuite été présenté et a fait l'objet d'un débat entre les délégations nationales, visant à promouvoir sa ratification. Au cours de ces événement collatéraux et de ces manifestations parallèles, 44 gouvernements se sont déclarés intéressés par l'initiative ADRD et ont exprimé leur soutien à cette initiative.

22. Le Partenariat international pour la mise en valeur durable des régions de montagne a d'abord été présenté à l'occasion d'un événement collatéral au centre de Conférence, puis a été officiellement lancé à l'occasion d'une manifestation parallèle (à laquelle ont participé des représentants de la société civile et d'autres parties prenantes). Des discours ont été prononcés par le Directeur général de la FAO, le Ministre suisse des affaires étrangères et plusieurs ministres et chefs de secrétariat d'organisations internationales, la FAO a organisé cet événement en collaboration avec le Gouvernement suisse et le PNUE pour lancer l'idée d'une alliance en faveur de la mise en valeur durable des régions de montagne, qui contribue à l’application du Chapitre 13 d'Action 21. À l’occasion du lancement de ce partenariat, le Directeur général a indiqué que la FAO serait prête, si on le lui demandait, à accueillir un secrétariat restreint à l'appui du partenariat, en pleine collaboration avec d'autres parties prenantes. Le Gouvernement italien a annoncé qu'il appuierait cette initiative. Plusieurs autres interventions ont reconnu et apprécié le rôle de chef de file de la FAO dans l'application du, Chapitre 13 d'Action 21 et la célébration de l'Année internationale de la montagne 2002.

23. La FAO a également contribué au lancement du nouveau “Programme pilote FAO/UNESCO sur l'éducation pour les populations rurales" à l'occasion d'une manifestation parallèle. Éducation et nourriture pour tous, nouveau programme pilote placé sous l'égide de l'Éducation pour tous, a été conçu pour contribuer à la réalisation de deux des objectifs pour le développement du Millénaire: Éducation pour tous, promu par l'UNESCO, et De la Nourriture pour tous, promu par la FAO. Le Directeur général de la FAO a prononcé l'allocution d'ouverture de cette manifestation. Les représentants de plusieurs organes des Nations Unies et gouvernements ont également contribué au débat.

24. La FAO a participé en tant que partenaire à une manifestation parallèle organisée par l'IPGRI, pour lancer une initiative visant à créer un Fonds mondial pour la conservation en tant que dotation permanente pour la conservation à perpétuité de la diversité agricole dans les banques de gène partout dans le monde. Le Fonds protégerait la biodiversité agricole qui ne cesse de se dégrader, dans le cadre convenu du Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture adopté par la Conférence de la FAO en novembre 2001 et désormais ouvert à la signature et à la ratification. Pendant le processus d'établissement du Fonds, la FAO s'occupera des questions de gouvernance et de gestion du fonds.

25. Dans le cadre des activités des institutions des Nations Unies concernant l'eau, la FAO a présenté aux participants du SMDD l'Atlas des Océans des Nations Unies et le portail interinstitutions sur la mise en valeur durable des océans, produit par la FAO au nom des institutions des Nations Unies s'occupant des océans et co-financé par la Fondation pour les Nations Unies.

26. La FAO a préparé plusieurs documents qui ont été distribués aux participants au Sommet dans un dossier d'information. Il s'agissait des cinq notes ci-après:

Un document d'information générale intitulé la FAO au travail – Aider à construire un monde libéré de la faim, a également été distribué.

27. Dans le cadre du Groupe de travail interdépartemental de la FAO sur la désertification et en coopération avec le Ministère italien de l'environnement, la FAO a rédigé un document d'information distribué lors du CMDD intitulé "Vers des moyens de subsistance durables en zones arides ", qui traite du lien entre la pauvreté, la dégradation des terres et la désertification. La FAO et ses partenaires continueront à étudier cette question.

28. La déclaration intitulée les femmes rurales: des partenaires cruciaux de la lutte contre la faim et la pauvreté issue de l'événement collatéral du Sommet mondial de l'alimentation: cinq ans après consacré à cette question, a été distribuée à l'occasion des événements collatéraux et des manifestations parallèles sur l'ADRD, de même qu'une note d'information sur l'appui de la FAO au NEPAD.

29. Du matériel d'information supplémentaire provenant des départements techniques a été exposé à Sandton, Centre de Conférence, au pavillon FAO de l'exposition sur le village Ubuntu et à l'occasion des événements collatéraux et des manifestations parallèles pertinentes.

La plupart de ces documents et notes d'information ont également été mis à la disposition des participants sur le site web de la FAO consacré au SMDD.

IV. Conclusions du Sommet

30. Le Sommet a réuni plus de 21 000 participants venus de plus de 190 pays, dont des chefs d'État ou de gouvernement, des membres de délégations nationales, des dirigeants d’organisations non gouvernementales (ONG) et des représentants du secteur privé et d'autres grands groupes.

31. Pour ce qui a trait à l’agriculture en général, les résultats du “Type 1” sont les suivants:

32. En ce qui concerne les résultats du “Type 2” la FAO a lancé avec succès trois initiatives de partenariat à l'occasion d’événements collatéraux sur l'agriculture et le développement rural durables (ADRD), la mise en valeur durable des régions de montagne et (avec l'UNESCO) l'éducation pour les populations rurales. Ces manifestations ont réuni le Directeur général de la FAO, des représentants au niveau ministériel de pays en développement et développés, plusieurs hauts fonctionnaires d’institutions des Nations Unies, des représentants de la société civile et d'autres parties prenantes. Un soutien politique, voire financier, a été obtenu, et la planification de la suite à donner à ces initiatives a progressé.

V. Suivi du SMDD

33. Après le Sommet, la FAO appliquera un certain nombre de programmes contribuant directement à la réalisation des objectifs du SMDD. Les accords portant sur les cinq domaines prioritaires EESAB et sur d’autres questions seront mis en oeuvre dans le cadre de projets en cours et conduiront à l’élaboration de nouvelles initiatives. La contribution de la FAO aux objectifs du SMDD correspond également aux engagements pris lors du SMA: cinq ans après. Le Programme de lutte contre la faim de la FAO associe l’amélioration de la productivité et l’utilisation durable des ressources naturelles à la réduction de moitié du nombre de personnes sous-alimentées avant 2015 et peut servir de cadre à de nombreuses initiatives découlant du SMDD.

34. En tant que maître d’oeuvre des Chapitres 10, 11, 13 et 14 d’Action 21, la FAO continuera à fournir une assistance technique, des orientations en matière de politiques et de planification et un appui à la formation et au renforcement des capacités de ses Membres. En ce qui concerne les initiatives annoncées lors du SMDD, elle prendra les mesures ci-après:

35. La FAO continuera à jouer son rôle de partenaire principal pour l’exécution des chapitres d’Action 21 concernant la désertification et la sécheresse (Chapitre12), la diversité biologique (Chapitre 15), les océans et les mers (Chapitre 17), l’eau douce (Chapitre 18) et les produits chimiques toxiques (Chapitre 19). Les engagements pris dans le Plan de mise en oeuvre du SMDD constitueront le cadre des futurs programmes de coopération avec les pays membres.

36. En ce qui concerne le secteur des pêches, la FAO mettra l’accent sur les activités relatives à l’application du Code de conduite pour une pêche responsable et de ses Plans d’action internationaux et sur l’approche par écosystème. Elle continuera, en outre, à donner aux États Membres des conseils en matière de politique et à appuyer les pêches artisanales, ainsi qu’à renforcer les organes régionaux des pêches. Elle se chargera également de présenter, diffuser et mettre à jour “l’Atlas des océans des Nations Unies".Les ressources nécessaires pour atteindre l’objectif fixé en matière de stocks de poisson appauvris devront être examinées, de même que l’aptitude de la FAO à renforcer les capacités nationales et locales en matière de sciences et de gestion maritimes.

37. Les résultats du Sommet pourraient aussi avoir des incidences sur d’autres activités de la FAO, décrites ci-après:

 

Annexe I

 

ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE

Discours prononcé
par

Jacques Diouf
Directeur général

lors du Sommet mondial sur le
développement durable

Johannesburg (Afrique du Sud)
30 août 2002

Monsieur le Président,
Monsieur le Secrétaire général,
Mesdames, Messieurs,

Je voudrais vous remercier, Monsieur le Président, de l’occasion qui m’est offerte aujourd’hui de m’adresser aux participants du Sommet mondial sur le développement durable.

L’économie mondiale a enregistré une croissance significative dans les pays développés et certains pays en développement dans la décennie qui a suivi la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement (CNUED). Pourtant, 1,2 milliard d’êtres humains doivent encore vivre avec un dollar par jour seulement et 815 millions d’entre eux sont sous-alimentés. Vivant principalement dans les pays en développement, ils sont confrontés en permanence à la dégradation de leurs ressources naturelles et de leur environnement. Leurs institutions manquent de moyens. Les infrastructures, notamment les marchés, font défaut. Les technologies sont inadéquates. Des conflits accentuent les inégalités sociales et continuent de freiner la progression vers les objectifs de Rio. Le mandat de la FAO dans les domaines de l’agriculture, de la pêche, des forêts, de la sécurité alimentaire et du secteur rural accorde une place primordiale aux actions destinées à favoriser un développement durable aux niveaux national, régional et mondial. L’Organisation a participé activement au processus préparatoire de la CNUED qui a abouti à l’adoption au Sommet de la Terre de Rio, en 1992, d’Action 21, des accords multilatéraux sur l’environnement et des principes forestiers.

La FAO, à cette occasion, a été désignée maître d'œuvre des chapitres 10 (Planification et mise en valeur intégrées des ressources en terres), 11 (Lutte contre le déboisement), 13 (Mise en valeur durable des montagnes) et 14 (Développement agricole et rural durable). Elle est aussi l'un des partenaires pour la mise en œuvre des chapitres 12 (Lutte contre la désertification et la sécheresse), 15 (Diversité biologique), 17 (Océans et mers), 18 (Eau douce) et 19 (Produits chimiques toxiques).

Pour donner suite à la recommandation de la CNUED relative aux dispositions institutionnelles à renforcer, la FAO a créé en 1995 le Département du développement durable et a décidé d'intégrer les questions de durabilité dans des activités environnementales touchant les ressources naturelles et les questions socio-économiques. L’accent est mis, notamment, sur la promotion et l’intégration de concepts, approches, stratégies et méthodes assurant la durabilité dans les activités sectorielles des unités techniques de l’Organisation, mais aussi dans les conseils qu'elle donne à ses membres en matière de politiques de développement.

Planification et mise en valeur intégrées des ressources en terres

Dans le cadre de la mise en œuvre d’Action 21, la FAO participe à l’évaluation des ressources en terres, notamment avec l’Initiative sur la fertilité des sols qui aide une vingtaine de pays d’Afrique subsaharienne à améliorer leur productivité et à promouvoir l’agriculture de conservation, afin de réduire la dégradation des sols et de favoriser le piégeage du carbone. Elle accorde en particulier la priorité à la conservation et à l’utilisation efficace des ressources en eau, en mettant l'accent sur la gestion des périmètres d’irrigation, des aires de drainage et des bassins versants.

Mise en valeur des forêts

La FAO appuie et encourage aussi les processus participatifs de gestion durable de tous les types de forêts, grâce à son programme Forêts, arbres et communautés et à l’élaboration d’un Code modèle des pratiques d’exploitation forestière. La FAO préside également le Partenariat de collaboration sur les forêts au service du Forum des Nations Unies sur les forêts.

Mise en valeur durable des montagnes

L’Organisation contribue à sensibiliser l'opinion à l’importance des écosystèmes montagnards et aux obstacles au développement auxquels les populations de montagne sont confrontées, notamment pour assurer la conservation des réserves d’eau douce et de la biodiversité de la planète. La FAO, chef de file des Nations Unies pour l’Année internationale de la montagne 2002, participe également au lancement de l’Initiative montagne dans le cadre de ce Sommet.

Développement agricole et rural durable (DARD)

Les efforts entrepris par la FAO pour promouvoir le développement agricole durable se sont traduits par l’organisation du Sommet mondial de l’alimentation et l’appui à la mise en œuvre du Plan d’action du Sommet. La FAO aide les pays à faible revenu et à déficit vivrier à accroître durablement leur production agricole grâce à son Programme spécial pour la sécurité alimentaire, qui est opérationnel dans 69 pays, dont plus de la moitié en Afrique. La protection intégrée des cultures, l’agriculture biologique, l’intégration de la problématique hommes-femmes dans le développement ainsi que la promotion de la conservation et de l’utilisation durable des ressources génétiques pour l’alimentation et l’agriculture sont autant d'exemples de l’action de la FAO en tant que maître d’œuvre du chapitre 14. L’un des résultats concrets de ces efforts est le Traité international sur les ressources génétiques pour l’alimentation et l’agriculture adopté en novembre 2001 et en cours de ratification.

Je voudrais signaler en outre l'élaboration par la FAO du Code de conduite pour une pêche responsable, contribution majeure à la mise en œuvre du chapitre 17 (Océans et mers).

Monsieur le Président,

Nombre des personnes présentes aujourd’hui participaient aussi au Sommet mondial de l’alimentation: cinq ans après. Il faut s’en féliciter. Les objectifs du Sommet mondial sur le développement durable et du Sommet mondial de l’alimentation: cinq ans après sont complémentaires et visent à l’éradication de la pauvreté, défi majeur pour le monde et condition sine qua non du développement durable, en particulier pour les pays en développement.

Au Sommet de Rome, la communauté internationale s’est attaquée à la racine de l’extrême pauvreté, la faim et la malnutrition chroniques qui continuent de frapper quelque 800 millions de personnes, vivant pour la plupart dans des zones rurales.

La Déclaration du Sommet mondial de l’alimentation: cinq ans après a invité l’ensemble des parties - gouvernements, organisations internationales, organisations de la société civile et secteur privé - à redoubler d’efforts et à agir en tant qu’alliance internationale contre la faim pour atteindre l’objectif du Sommet mondial de l’alimentation, repris dans la Déclaration du Millénaire des Nations Unies. Elle demande également que des dispositions spécifiques soient prises pour renforcer la volonté politique et mobiliser les ressources nécessaires afin de réduire de moitié le nombre des personnes sous-alimentées avant 2015.

Le Programme de mise en œuvre du Sommet mondial sur le développement durable réaffirme l’objectif de développement du Millénaire. Il souligne que l'agriculture et le développement rural durables jouent un rôle indispensable dans l’adoption d’une stratégie intégrée d’accroissement de la production vivrière visant à améliorer durablement la sécurité alimentaire et la sécurité sanitaire des aliments.

Comment réaliser ces objectifs interdépendants? En d’autres termes: quels engagements concrets sommes-nous aujourd’hui disposés à prendre pour y parvenir?

Il faut d’abord la volonté politique:

C’est en effet aux gouvernements, en coopération avec la société civile et le secteur privé et avec l’appui de la communauté internationale, qu’il appartient de garantir la sécurité alimentaire sur le plan national. Il faut pour cela réduire de plus de 22 millions par an le nombre de personnes souffrant de la faim pour réaliser l’objectif du Sommet mondial de l’alimentation avant 2015. Une amélioration correspondante des indicateurs permettant de suivre et de mesurer les progrès accomplis en direction de cet objectif doit également être réalisée par les partenaires du développement.

Les gouvernements, les organisations internationales et les institutions financières devraient utiliser leurs ressources de façon efficace, améliorer leurs réalisations et renforcer leur coopération, en déployant des efforts concertés pour combattre la faim et renforcer le rôle primordial de l’agriculture et du développement rural durables dans la sécurité alimentaire. Le rôle des trois institutions s’occupant d’alimentation et d’agriculture dont le siège est à Rome - la FAO, le PAM et le FIDA - doit être souligné à cet égard.

Ressources:

La lutte contre la faim et la pauvreté sera sans effet si l’on ne veille pas à placer les femmes, les femmes rurales notamment, au cœur même du processus. C’est la conclusion tirée de l’un des événements collatéraux les plus suivis du Sommet mondial de l’alimentation: cinq ans après, intitulé Les femmes rurales: partenaires indispensables de la lutte contre la faim et la pauvreté.

La FAO a élaboré un projet de Programme de lutte contre la faim portant sur cinq domaines d’action prioritaires: 1) la productivité agricole dans les communautés rurales pauvres; 2) la mise en valeur et la préservation des ressources naturelles; 3) le renforcement des infrastructures rurales et de l’accès aux marchés; 4) la génération et la diffusion de connaissances; et 5) l’accès à la nourriture des plus nécessiteux.

Ce Programme requiert des investissements publics supplémentaires de l’ordre de 24 milliards de dollars. Je note avec satisfaction que les quatre actions prioritaires du Programme de lutte contre la faim sont similaires à la composante Agriculture de l’initiative WEHAB du Secrétaire général de l’ONU. Les investissements dans ces quatre domaines prioritaires, d'un montant de 18,5 milliards de dollars E.-U., permettraient de réduire rapidement et sensiblement la faim et l’extrême pauvreté. Il faut souligner que les investissements additionnels requis doivent être équitablement répartis entre les gouvernements des pays en développement et les bailleurs de fonds. La réalisation de l’objectif du Sommet mondial de l’alimentation apportera des bénéfices annuels estimés à 120 milliards de dollars par an au profit de l’économie mondiale dans son ensemble.

Enfin, Monsieur le Président, la FAO, en coopération avec ses partenaires, a lancé deux initiatives conçues au cours de la phase préparatoire de ce Sommet: Pour une agriculture et un développement rural durables (ADRD) et pour un Partenariat international à l'appui de la mise en valeur durable des régions de montagne. Toutes les deux sont des alliances globales de partenaires libres de s’associer pour des actions spécifiques. Des gouvernements, des organisations intergouvernementales et des organisations de la société civile ont manifesté un vif intérêt pour ces initiatives et les ont appuyées sans réserves. J’ose espérer que les processus qui ont démarré ici se traduiront, au cours des cinq prochaines années, par des progrès concrets et mesurables dans la mise en œuvre d’Action 21 et la réalisation des objectifs de la Déclaration du Millénaire.

Je vous remercie de votre aimable attention.