FC 102/12


Comité financier

Cent deuxième session

Rome, 5-9 mai 2003

Budgétisation des investissements

Table des matières


OBJET
MÉCANISME
DÉPENSES ET GOUVERNANCE
SOURCES DE FINANCEMENT


Introduction

1. À sa dernière session, le Comité financier a examiné une proposition qui avait été avancée dans le Plan à moyen terme 2004-2009 (PMT), visant à introduire une budgétisation des investissements à la FAO. Le rapport du Comité rend ainsi compte des débats sur cette question:

20. Le Comité a été informé des avantages que pouvait présenter pour l’Organisation une budgétisation des investissements pour le financement exceptionnel d’immobilisations. Tout en reconnaissant qu’il s’agissait d’une pratique bien acceptée, il a demandé des informations complémentaires afin de pouvoir analyser les avantages de cette formule. Il a été indiqué au Comité qu’un document plus détaillé sur ce type de budgétisation serait élaboré à son intention.1

2. À sa cent vingt-troisième session, le Conseil a examiné le Plan à moyen terme et le rapport du Comité financier et il a conclu ce qui suit:

58. Le Conseil a également noté que le Plan à moyen terme avait abordé la question de la budgétisation des investissements pour le financement d’objets de dépenses ponctuels. Il a déclaré attendre avec intérêt la poursuite de l’examen de cette question par le Comité financier, afin d’évaluer ses incidences.2

3. Le présent document examine cette proposition plus en détails et sollicite l’appui du Comité financier pour l’introduction d’une forme limitée de budgétisation des investissements en 2004-2005.

Historique

4. L’évolution technologique rapide et la nécessité de mettre en place de nouvelles générations de systèmes administratifs plus performants à intervalles réguliers, obligent l’Organisation à effectuer des acquisitions très coûteuses concentrées sur de brèves périodes. Ces considérations s’appliquent aussi bien au matériel de communication et aux technologies de l’information qu’à l’amélioration des locaux. Toutefois, la FAO opère sur la base d’un budget biennal qui ne lui permet pas de reporter ou d’accumuler des « réserves » à la fin de l’exercice.

5. Les sociétés commerciales peuvent comptabiliser les amortissements et prévoir des dispositions en matière de budgétisation des investissements, les gouvernements peuvent allouer une provision pour des dépenses exceptionnelles dans les budgets des administrations publiques sans les contraindre à absorber ces coûts dans un budget donné. Actuellement, la FAO n’a pas cette possibilité mais on attend d’elle qu’elle exécute ses programmes de manière rentable, efficace et en temps opportun, or cette gestion peut être perturbée par des besoins financiers ponctuels exceptionnellement élevés pour lesquels aucune réserve n’est prévue. Malheureusement, elle est alors contrainte de « faire au mieux » en s’efforçant d’équilibrer les ressources et les investissements non renouvelables nécessaires, dans le cadre d’une enveloppe budgétaire fixe. Cette pratique a souvent entraîné des retards et des déconvenues, obligeant même à effectuer des virements budgétaires avec des ressources des programmes de fonds. Il est arrivé aussi que le travail en pâtisse, comme dans le cas du projet Oracle dont la mise en œuvre a connu beaucoup de problèmes attribués en grande partie à l’absence de ressources suffisantes et garanties.

6. Il importe de noter que deux sources indépendantes au moins ont récemment recommandé d’introduire la budgétisation des investissements à la FAO.

7. Un grand cabinet international d’experts-comptables, KPMG, a été prié d’examiner la structure du personnel de la Division des systèmes et des techniques d’information (AFI) et il a noté plusieurs contraintes à l’exécution efficace de ses fonctions. En particulier, il a conclu que:

L’exécution des opérations relatives aux technologies de l’information nécessite une infrastructure moderne de technologies d’information et de communication qui doit être constamment mise à jour. Pour que ces systèmes soient utilisables à long terme, des programmes de renouvellement du matériel et du logiciel doivent être mis en place pour garantir que les plates-formes et les systèmes d’exécution soient périodiquement actualisés. Un mécanisme de budgétisation des investissements permettrait de financer une transition harmonieuse entre les plates-formes sous l’autorité et la responsabilité de AFI.3

8. Au même moment, le Corps commun d’inspection des Nations Unies dans son examen de la gestion et de l’administration de la FAO est arrivé à une conclusion similaire:

Le Conseil est invité à approuver les propositions incluses dans le Plan à moyen terme 2004-2009 visant à introduire la budgétisation des investissements pour garantir un financement stable et suffisant nécessaire au développement ultérieur des systèmes administratifs de l’Organisation.4

Budgétisation des investissements au sein du Système des Nations Unies

9. Les états et règlements financiers des organisations ci-après ont été examinés: FAO, AIEA, OACI, OIT, UIT, ONUDI, UNESCO, UPU, PAM ET OMS pour identifier leurs comptes ou fonds spéciaux. Un tableau décrivant ces comptes ou fonds, leurs sources de financement et leurs objectifs, figure à l’Annexe 1 au présent document. Les données concernant l’OMI, l’OMPI et l’OMM n’étaient pas disponibles sur leurs sites web. L’ONU a été exclu de cette étude car chaque sous-unité a des règles différentes et les organisations financées à titre bénévole (PNUD, UNHCR, UNICEF) ne peuvent servir d’exemple pour les institutions spécialisées compte tenu du fait que leur structure et leur financement sont différents.

10. Sept des dix organisations citées en annexe (OIT, IUT, ONUDI, UNESCO, UPU, PAM et OMS) ont créé des fonds spéciaux pour le financement des grands travaux de réfection et de remise en état de leurs locaux. Les fonds de l’OIT, l’IUT, l’UNESCO et l’OMS bénéficient des recettes des locations. Les fonds de l’IUT, l’UPU et l’ONUDI sont financés par des crédits budgétaires. L’objectif de ces fonds est de fournir des ressources financières pour des travaux de réfection et de rénovation, prévus ou non, sans soucis des restrictions budgétaires. À l’exception du Fonds immobilier de l’OMS, les prélèvements sur ces fonds ne nécessitent ni ouverture de crédits ni autorisation de la Conférence mais toutes ces dépenses sont consignées dans les états financiers.

11. Quelques fonds – OIT, AIEA et OMS – sont crédités des intérêts des soldes inemployés.

12. L’AIEA a disposé d’un fonds de renouvellement du matériel financé par un excédent de crédits de 1993, mais ce fonds n’a pas été reconstitué. L’OIT a été en mesure d’utiliser ses excédents de 1998/99 pour financer le projet ERP au moyen d’un fonds spécial non soumis aux contraintes de clôture de l’exercice biennal. Les documents établissant la création du fonds ne semblent pas en limiter l’utilisation future pour d’autres usages, si des crédits sont disponibles. Le projet SAP du PAM (WINGS) a également été géré comme un fonds spécial non soumis à la clôture de l’exercice biennal. Il était financé par des crédits budgétaires et des dons directs des États-Unis et du Japon. Le solde non utilisé d’environ 5,5 millions de dollars a été viré sur un fonds d’immobilisations pour lequel le PAM s’efforce d’élaborer des règles d’utilisation.

13. Aucune des dix institutions examinées n’amortit ses immobilisations. Le projet de rapport de l’équipe spéciale des Nations Unies sur les normes comptables du système des Nations Unies [UNSAS] et les normes comptables du secteur public international [IPSAS] indique qu’il en va de même dans tout le système des Nations Unies et qu’une des principales objections à l’application des normes IPSAS est liée au problème de l’incidence des critères d’amortissement de la norme 17 sur les biens, les installations et le matériel.

14. Ces exemples indiquent qu’en général ces comptes ou fonds ont été créés de façon ponctuelle pour répondre à des besoins particuliers et non pas sur la base d’une planification des dépenses d’investissement à moyen terme. Le Directeur général estime qu’une approche plus systématique doit être adoptée pour les investissements nécessaires dans des technologies et infrastructures modernes, condition indispensable au maintien de l’avantage comparatif de l’Organisation. Toutefois, il serait sans doute trop radical de proposer dès à présent que la FAO introduise de véritables procédures de comptabilisation des immobilisations prévoyant un amortissement, ce qui l’éloignerait trop des méthodes appliquées dans les autres organisations du système des Nations Unies.

Budgétisation des investissements à la FAO: approche envisageable

15. Au lieu d’introduire un changement soudain et radical, le Secrétariat estime que l’Organisation devrait envisager une approche progressive qui pourrait évoluer sur plusieurs exercices biennaux avec l’amélioration des connaissances sur les caractéristiques des dépenses d’équipement. Il conviendrait de créer un dispositif pour les dépenses d’équipement (appelé le dispositif) qui est détaillé ci-après.

OBJET

16. L’objet de ce dispositif serait de permettre à la FAO de gérer les activités qui comportent des dépenses d’équipement. Il s’agit de dépenses engagées pour des actifs corporels ou incorporels ayant une durée de vie utile supérieure à l’exercice financier biennal de la FAO et qui nécessitent généralement un niveau de ressources tel que les ouvertures de crédits d’un seul exercice biennal n’y suffisent pas. Ces dépenses nécessitent, par définition, une gestion des ressources sur une période de plus de deux ans.

MÉCANISME

17. Le dispositif comprendrait deux éléments distincts mais interdépendants:

18. Le chapitre 8 de la résolution portant ouverture de crédits fournirait une autorisation de dépense conformément aux dispositions de l’article 4.1a) du Règlement financier. Les prévisions de dépenses seraient éventuellement basées sur un programme de dépenses d’équipement à moyen terme qui serait élaboré dans le cadre du programme continu du Plan à moyen terme et par conséquent remis à jour tous les deux ans. Durant chaque exercice biennal, le montant des ouvertures de crédits serait constitué par des fonds du programme ordinaire mais aussi par des recettes composées en totalité ou en partie des ressources déjà détenues dans le fonds pour les dépenses d’équipement.

19. Par conséquent la résolution portant ouverture de crédits inclurait une déduction sur les ouvertures de crédits nettes, égale à la part des dépenses qu’il est proposé de financer par le fonds pour les dépenses d’équipement, pour parvenir au chiffre des contributions ordinaires – de la même manière que l’on procède aujourd’hui pour les recettes accessoires.

20. Aux fins des disponibilités totales de ressources, telles qu’elles apparaissent, par exemple, au tableau qui précède le paragraphe CSX du Sommaire du programme de travail et budget 2004/05, on indiquera le financement supposé nécessaire pour cet exercice biennal sur la base du solde du fonds pour les dépenses d’équipement, comme suit:

Source de financement

2002/03

2004/05

Contributions des États Membres

Recettes accessoires

Fonds pour les dépenses d’équipement

Ouverture de crédits nette votée par la Conférence

… le reste du tableau relatif aux contributions volontaires resterait inchangé

21. Au cours de l’exercice biennal, des virements entre chapitres budgétaires (chapitre 8) pourraient être proposés par le Directeur général et soumis l’approbation du Comité financier, en application des dispositions de l’article 4.5 (b) du Règlement financier.

22. À la fin de chaque exercice financier (exercice biennal), tout solde figurant au chapitre 8 et résultant de la différence entre le montant des dépenses et le montant des ouvertures de crédits (après que les virements auront été approuvés) serait viré au fonds pour les dépenses d’équipement.

DÉPENSES ET GOUVERNANCE

23. Les dépenses proposées au titre du dispositif seront présentées dans le Plan à moyen terme et précisées dans les propositions budgétaires au chapitre 8 du Programme de travail et budget. Un compte-rendu sera soumis a posteriori aux membres dans les états financiers, le rapport annuel sur l’exécution du budget et le rapport sur l’exécution du programme.

SOURCES DE FINANCEMENT

24. Il est proposé de recourir aux sources de financement ci-après:

25. Il est également proposé d’allouer au dispositif le solde non dépensé, au 31 décembre 2005, des arriérés versés par le principal bailleur de fonds. Cela ne modifierait en rien l’utilisation prévue de ces fonds.

Conclusion et recommandations

26. Cette proposition constitue une première étape vers l’introduction d’une budgétisation des investissements à la FAO. L’approche proposée reste prudente car les données disponibles sur les dépenses d’équipement sont rares étant donné que leur définition n’est ni reconnue ni inscrite dans nos systèmes d’information. Il nous faudra donc recueillir les informations nécessaires pour permettre d’affiner cette approche dans les années à venir et d’introduire une prévision des dépenses d’équipement dans le Plan à moyen terme comme il est envisagé au paragraphe 18 ci-dessus.

27. En attendant le Comité financier est invité à examiner et approuver cette proposition qui sera ensuite soumise au Conseil. Lorsque cette proposition aura été approuvée dans son principe, le Secrétariat envisagera les modifications qu’il conviendra d’apporter au Règlement financier et qui seront ensuite examinées par le Comité financier, par le Comité des questions constitutionnelles et juridiques, par le Conseil et par la Conférence.

GESTION DES EXCÉDENTS BUDGÉTAIRES DANS
LES INSTITUTIONS SPÉCIALISÉES DES NATIONS UNIES

Organisation

Procédure de clôture des comptes budgétaires

Observations

 

FAO

NÉANT

AIEA

Fonds pour le renouvellement du matériel

Fonds des services communs du Centre international de Vienne (géré par l’ONUDI)

Économies en 1993 y compris excédents de recettes

Chaque organisation du Centre international de Vienne (ONUDI, AIEA, CTBTO et ONUV) apporte la même contribution, à parité avec celle de la République autrichienne

Renouvellement du matériel informatique
 

Grands travaux de réparation au Centre

GOV/2788, GOV/2089 et GOV/COM.9/OR2.11

Accord entre les occupants

OACI

NÉANT

OIT

Fonds pour les locaux du siège

 


 

Fonds pour les technologies des systèmes d’information

Location d’une partie des locaux de l’OIT et intérêts du solde

 

 

25 millions de dollars d’excédents de 1998/99et intérêts du solde

Pour couvrir les dépenses de construction, aménagement, réfection et renouvellement des installations appartenant à l’OIT

Amélioration des systèmes informatiques (finances, achats et ressources humaines)

Article 11.3 du Règlement financier – appliqué avec l’autorisation de l’organe directeur


 

Décision de la Conférence d’utiliser les excédents en dépit de l’article 18.2 du Règlement financier prévoyant la distribution des excédents aux États Membres

UIT

Fonds pour l’entretien des locaux
 

Fonds pour l’entretien du restaurant/bar/cafétéria

Crédits budgétaires de l’UIT


Recettes du traiteur

Grands travaux de réparation ou d’entretien des locaux

Amortissement du coût du matériel et des installations

Article 25 du Règlement financier
 

Article 26 du Règlement financier; doit être associé au Fonds pour l’entretien des locaux

UNESCO

Fonds d’utilisation des locaux du siège

Location de bureaux aux délégations permanentes, salles de réunions, garages et concessionnaires; recettes de la pompe à essence et du lave-auto

Exploitation des garages, de la pompe à essence, du lave-auto; coût de l’appartement du Directeur général, frais de location de locaux et de concessions

Paragraphes 26-27 de l’annexe 12 B du manuel de l’UNESCO

ONUDI

Fonds des services communs du Centre international de Vienne

Jusqu’à 1 235 300 euro par an de ONUV, ONUDI, CTBTO, AIEA (répartis en parts égales) et un montant équivalent de la République autrichienne

Principaux travaux de réfection et de rénovation des bâtiments, locaux et installations techniques

Accord entre les organisations du Centre international de Vienne et la République autrichienne

UPU

Fonds pour l’entretien des locaux

Retraits du Fonds de réserve décidés par le Conseil d’administration

Principaux travaux d’entretien des locaux de l’UPU

Article 22 ter du Règlement financier

OMS

Fonds immobilier

Location de biens immobiliers plus allocation de revenus occasionnels par l’Assemblée mondiale de la santé et intérêts du solde

Entretien, réparation et renouvellement des locaux du personnel; principales réparations des locaux de l’OMS; construction ou agrandissement des locaux sous réserve d’en rendre compte au Conseil exécutif; acquisition de terrains avec l’autorisation préalable de l’Assemblée mondiale de la santé

Résolution 23.14 de l’Assemblée mondiale de la santé.
L’Assemblée mondiale de la santé peut ajouter des fonds provenant des recettes occasionnelles; le Directeur général a autorisé l’emploi de fonds pour les fins convenues

PAM

Fonds d’immobilisations

Créé fin 2002 avec le solde non employé du fonds spécial établi pour les programme FMIP

Le fonds est établi mais l’élaboration des directives est en cours. Il est destiné à être utilisé pour promouvoir le programme WINGS mais pourrait servir pour les locaux, etc

Résolution de la session d’octobre 2002 du Conseil d’administration

___________________________

1 CL 123/15 paragraphe 20

2 CL 123/REP paragraphe 58

3 Examen de la structure du personnel de AFI, KPMG, juin 2002, paragraphe 6.2.2

4 CL (JIU/REP/2002/8), recommandation 6