NERC/04/INF/7


Vingt-Septième Conférence Régionale de la FAO pour le Proche-Orient

Doha, Qatar, 13 - 17 mars 2004

Promotion de la Recherche et de la Vulgarisation Agricoles pour un Développement Durable au Proche-Orient: Cadre d'Action

TABLE DES MATIÈRES



I. APPEL D'AMMAN À L'APPUI DE LA RECHERCHE ET DE LA VULGARISATION AGRICOLES DANS LA RÉGION DU PROCHE-ORIENT


1. Nous, les participants de l’atelier régional de la FAO sur “l’Évaluation des besoins institutionnels pour la recherche, l’élaboration de technologies et la vulgarisation agricoles dans la région Proche-Orient”, accueilli par le National Centre for Agricultural Research and Technology Transfer (NCARTT), qui s’est tenu du 29 au 31 mai 2002 à Amman (Jordanie):

Préoccupés par le fait que l’agriculture dans la Région n’a pas pu répondre à la demande croissante pour les produits alimentaires et agricoles ce qui signifie que la Région continue d’être le plus gros importateur net de produits alimentaires parmi les régions en développement;

Alarmés par le fait que plus de 60 pour cent de la population de la Région vit dans des zones rurales et est tributaire de l’agriculture pour assurer ses moyens de subsistance et que 29 pour cent de la population de la Région vit avec moins de deux dollars par jour;

Sachant que les possibilités d’étendre les zones cultivées dans la Région sont minimes et que l’espoir de parvenir à des niveaux plus élevés de sécurité alimentaire repose en grande partie sur les nouvelles technologies, de meilleures pratiques agricoles, des politiques gouvernementales favorables et une utilisation plus rationnelle des eaux et des terres;

Convaincus que le renforcement des systèmes nationaux de recherche et de vulgarisation agricoles pourrait contribuer utilement à la production agricole et à la sécurité alimentaire dans la Région;

Présentent ce Cadre d’action pour l’examen et l’action des gouvernements, donateurs, organisations régionales et internationales de développement et autres parties prenantes;et

Lancent un appel pressant pour qu’ils renouvellent leur intérêt et leur appui en faveur de la recherche et de la vulgarisation agricoles dans la Région.

II. PROMOTION DE LA RECHERCHE ET DE LA VULGARISATION POUR UN DÉVELOPPEMENT DURABLE DANS LA RÉGION DU PROCHE-ORIENT: UN CADRE D’ACTION1


A. GÉNÉRALITES

2. Le Cadre d’action est fondé sur quatre études, demandées en 2002 par le Bureau régional de la FAO et la Division de la recherche, de la vulgarisation et de la formation sur les besoins, obstacles et possibilités qui caractérisent les domaines de la recherche, de la vulgarisation agricole et de l'élaboration de technologies dans la région Proche-Orient. Les conclusions de ces quatre études ont été regroupées dans un cadre d'action qui est destiné à constituer un engagement interactif et concerté pour les actions nationales, sous-régionales et régionales. Il met en évidence les forces qui conditionnent les arrangements politiques et institutionnels de recherche et de vulgarisation dans le monde. Il analyse les contraintes et difficultés particulières auxquelles se trouvent confrontées les organisations de recherche et de vulgarisation agricoles dans la région et il décrit les mesures prises pour une action future, visant à réformer et à développer la recherche, la vulgarisation et le transfert de technologies à l’appui du développement durable et de la sécurité alimentaire. On espère que ce cadre offrira une base concrète pour des actions devant être entreprises par des pays de la région, par la FAO et par d’autres institutions internationales, ainsi que par les donateurs intéressés et autres parties prenantes. La plus grande partie des recommandations sont adressées à la FAO dans l’objectif de l’aider à mobiliser le soutien et les ressources extrabudgétaires nécessaires pour son application.

B. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES

3. Le Cadre est déterminé par plusieurs facteurs qui corroborent tous la nécessité d’efforts renouvelés et concertés pour relancer le soutien à la recherche et à la vulgarisation agricoles dans la région aux niveaux national et régional. Ces facteurs sont les suivants: incapacité de la région à se nourrir elle-même; près de 29% de la population de la région vit avec moins de deux dollars par jour; faiblesse des institutions de recherche et de vulgarisation; lenteur dans l’adoption de nouvelles technologies, et pressions exercées sur les institutions de recherche et de vulgarisation dans le monde entier, notamment: privatisation, développement des sciences et des technologies et préoccupations d’environnement.

C. ÉLÉMENTS D’ACTION

4. Le rôle des gouvernements, de la FAO et d’autres organisations internationales et régionales intéressées par la promotion de la recherche et de la vulgarisation agricole dans la région pourrait s’inscrire dans les grands axes suivants:

5. Le cadre d’action porte sur quatre domaines étroitement liés, à savoir recherche, vulgarisation, technologies et liens fonctionnels entre ces domaines et avec les décideurs et les agriculteurs. Le cadre offre des analyses et des éléments d’action dans chacun de ces quatre domaines.

D. RECHERCHE AGRICOLE

6. Le cadre note que les institutions agricoles nationales ne peuvent plus tenir pour acquis qu’elles pourront compter sur un appui permanent et doivent améliorer leurs approches et leurs opérations. De même, les gouvernements et les donateurs devraient redoubler d’efforts pour promouvoir la recherche agricole comme mesure à long terme pour la sécurité alimentaire et l’utilisation durable des ressources naturelles. Par ailleurs, la FAO et les autres organisations internationales de développement ont une responsabilité spéciale à assumer pour faciliter ce processus. Il identifie en outre les domaines d’action suivants:

E. TECHNOLOGIES AGRICOLES

7. En ce qui concerne la technologie agricole, le cadre note que pour entrer pleinement dans le domaine de la technologie du vingt-et-unième siècle, les politiques nationales de recherche doivent faire spécifiquement référence aux progrès techniques. La participation du secteur privé est à peu près inexistante alors que la commercialisation des intrants agricoles a pour l’essentiel été transférée au secteur privé. Des sociétés de consultants du secteur privé ont récemment été encouragées à fournir des services en matière de développement agricole, souvent en partenariat avec des sociétés étrangères. Les processus d’identification des technologies nécessaires au plan national doivent être rationalisés y compris la détermination des grandes priorités dans le secteur agricole, l’utilisation des ressources dans des zones données afin d’optimiser les revenus nets des agriculteurs; il faut également identifier pour chaque zone agro-écologique les technologies nécessaires pour certains produits et certaines rotations, et pour différentes catégories d’agriculteurs.

8. Les organisations régionales concernées par le développement agricole peuvent jouer un rôle important dans le processus d’identification et d’adoption des technologies en particulier grâce au partage de données d’expérience acquises dans des conditions analogues. Les organisations orientées vers la recherche peuvent être particulièrement efficaces en aidant à créer des techniques améliorées spécifiques aux conditions existantes dans plusieurs pays de la région. La FAO a le mandat et les capacités internes nécessaires pour aider les pays membres à analyser et renforcer le processus dans leurs propres pays. Les autres organismes pertinents participant déjà au processus sont le PNUD et la Banque mondiale qui identifient et/ou mettent en œuvre dans différents pays de la région des projets visant à stimuler l’identification et l’adoption de techniques pour le développement agricole. En outre, les organismes donateurs de plusieurs pays développés ont des programmes réguliers qui aident les pays en développement à promouvoir l’identification et l’adoption de techniques selon différentes modalités.

9. Le cadre a identifié un certain nombre de domaines d’action, notamment:

F. VULGARISATION AGRICOLE

10. Dans ce domaine, le cadre note que pour assurer l’efficacité de la vulgarisation agricole les gouvernements doivent dans un premier temps définir avec précision la mission qui lui est dévolue, en indiquant quel doit être son champ d’action, qui elle doit servir, quels sont les résultats escomptés et comment elle sera évaluée.

11. Plusieurs stratégies pour une réforme de la vulgarisation agricole ont été mises en œuvre dans des pays très différents, dans des pays à revenu élevé, moyen et faible. La grande diversité des mesures prises tend à montrer qu’il n’existe pas de schéma directeur pour la réforme de la vulgarisation. Il existe plusieurs options pour la réforme, mais dans la catégorie “qui paie, qui réalise”, il semble que les partenariats pluralistes avec le secteur privé pour fournir des services de vulgarisation avec l’appui financier du secteur publique sont une voie encourageante dont il conviendrait d’étudier les possibilités.

12. La vulgarisation durable est fondamentale pour le développement de l’agriculture, la lutte contre la pauvreté rurale et le renforcement de la sécurité alimentaire. Les pays de la région devraient donc faire de réels efforts pour renforcer les systèmes de vulgarisation. Bien que ce soit aux gouvernements de la région qu’il incombe de donner les moyens voulus aux systèmes de vulgarisation, le rôle des donateurs et leur contribution à la réforme et au développement de la vulgarisation ne devrait pas être négligé. Il n’existe pas d’organisation internationale de vulgarisation agricole comparable au réseau de recherche fourni par le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (CGIAR) et ses centres internationaux de recherche agronomique (CIRA) qui collaborent avec les Systèmes nationaux de recherche agronomique (SNRA) dans les pays en développement. Il faudrait une sorte de système international de centralisation de la vulgarisation et de réseau mondial.

13. Il n’y a pas à l’heure actuelle d’étude régionale sur les services de vulgarisation agricole dans l’ensemble de la Région Proche-Orient. Il y a longtemps que la situation aurait dû être analysée sous un angle régional. Il n’existe même pas de répertoire, encore moins de compilation, des études de cas indiquant les problèmes et les tendances de la vulgarisation dans les 29 pays de la Région Proche-Orient.

14. Le cadre identifie un certain nombre de domaines d’action, en particulier:

G. LIENS FONCTIONNELS

15. À l’examen des liens de la recherche et de la vulgarisation agricoles, le cadre note que les liens fonctionnels entre les instituts de recherche et de vulgarisation agricoles d’une part et les décideurs et les agriculteurs d’autre part sont primordiaux pour le développement et la diffusion des technologies. Il n’y a pas qu’une seule formule pour relier efficacement les institutions de recherche agricole et de transfert des technologies. Pour établir des liens efficaces et durables entre ces institutions, il faut une analyse attentive des contraintes et des possibilités que présente leur situation particulière.

16. Il a été tenté à multiples reprises de renforcer les liens entre la recherche et la vulgarisation y compris la fusion effective des deux en une institution ou un programme unique, dans l’objectif de renforcer l’efficience et de faciliter la communication et la collaboration entre les deux. Le succès de la liaison recherche/vulgarisation est fortement tributaire de l’existence entre la recherche et le transfert de technologie d’un domaine d’intérêt commun très ciblé, qu’il s’agisse d’un produit, d’une région ou d’un problème.

17. Dans de nombreux pays du Proche-Orient, les résultats de la recherche sont peu satisfaisants ou n’atteignent pas l’utilisateur final ou encore n’arrivent pas en temps utile et, le plus souvent, ils nécessitent des intrants qui sont inaccessibles ou trop onéreux. Le soutien technique au niveau du terrain des autres divisions spécialisées des ministères de l’agriculture et des autres institutions (y compris les universités nationales) concernées par les activités de vulgarisation agricole est faible ou totalement inexistant.

18. À l’évidence, compte tenu de la complexité que présente l’établissement de liens entre la recherche et la vulgarisation, les responsables préfèreront vraisemblablement utiliser une combinaison de mécanismes selon les besoins plutôt qu’une formule unique. Quelque soit l’arrangement formel adopté, les relations spontanées et positives entre le personnel de la recherche et de la vulgarisation rendent les liens efficaces. Par ailleurs, les liens avec les universités doivent être renforcés.

19. Le cadre d’action identifie un certain nombre de domaines d’action, y compris:

H. ACTIONS RECOMMANDÉES

20. Les États Membres sont invités à:

21. La FAO et les autre organisations internationales concernées sont invitées à:


1 Le Cadre d’action repose sur quatre études commissionnées par le Bureau régional pour le Proche-Orient (RNE) et la Division de la recherche, de la vulgarisation et de la formation (SDR) de la FAO. Il a été examiné et approuvé, tel qu’amendé, par les chefs de file de la recherche et de la vulgarisation agricoles participant à l’atelier régional sur l’évaluation des besoins institutionnels pour la recherche, le développement des technologies et la vulgarisation agricoles au Proche-Orient, qui s’est tenu du 29 au 31 mai 2002 à Amman (Jordanie). Ce document est une version résumée du document original.