20 octobre 2003, Rome - Des
infestations de criquets pèlerins en Mauritanie, au Niger et au
Soudan pourraient menacer les cultures, selon la FAO, qui vient
de lancer une alerte destinée aux gouvernements concernés et à
la communauté internationale des bailleurs de fonds.
Des infestations de criquets pèlerins ont été
signalées au nord-ouest de la Mauritanie, au nord du Niger et au
nord-est du Soudan. Les essaims de cet insecte migrateur peuvent
dévaster les cultures sur une vaste échelle lors de leurs
déplacements à la recherche de nourriture.
"Le nombre de criquets augmente rapidement.
Ils commencent à se regrouper, ce qui est caractéristique
d'une pullulation", selon les experts en lutte
antiacridienne de la FAO. "Nous devons résoudre ce
problème rapidement avant que la situation ne se
détériore."
Les criquets
pèlerins sont habituellement solitaires et dispersés. Mais,
lorsque les conditions climatiques sont favorables, par exemple
après des pluies exceptionnelles et une température douce, ils
se multiplient rapidement.
A la fin de la
saison humide, lorsque le couvert végétal se réduit, les
criquets se regroupent en certains points de la végétation, ils
muent et entament un processus de grégarisation.
Après plusieurs années de sécheresse, des pluies
exceptionnelles en Mauritanie ont permis aux criquets pèlerins
de se reproduire et de se multiplier, selon la FAO.
La végétation s'est asséchée plus rapidement que
prévu dans le pays, amenant les criquets à se concentrer dans
trois zones principales dans les régions centrales et
occidentales.
Essaims
Lorsqu'ils se regroupent, les
criquets, qui n'ont pas encore atteint le stade ailé,
partent à la recherche de nourriture. Ils passent au stade
d'adulte ailé et forment des essaims pouvant contenir des
dizaines de millions d'insectes et atteindre, en taille,
des kilomètres.
Les criquets pèlerins
peuvent parcourir de grandes distances, sans se soucier des
frontières internationales.
"Cette situation peut se développer
rapidement, parfois c'est une question de
semaines", selon les experts. "Il faut
absolument renforcer les moyens de prospection et de lutte
préventive pour contrer les infestations."
En Mauritanie, les opérations de surveillance ont
couvert plusieurs centaines d'hectares jusqu'ici. Des
équipes supplémentaires ont été dépêchées sur les lieux portant
à cinq les équipes de surveillance alors que deux équipes
motorisées dotées d'épandeurs de pesticides sont déjà à
pied d'œuvre.
Au Niger, on
signale que les criquets ont atteint des densités allant
jusqu'à 20 insectes par m2, et au Soudan, des essaims
d'ailés adultes ont été aperçus le long de la rivière
Atbara où ils déposent leurs œufs. Cinq avions y ont
été affrétés pour la lutte antiacridienne.
"Si la situation se détériore, les essaims
migrateurs pourraient traverser la région nord de la Mauritanie
et passer au Maroc alors que d'autres passeraient du Soudan
vers la mer Rouge et du Mali et Niger au sud de
l'Algérie", selon les experts en lutte
antiacridienne.
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Stephanie Holmes
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