Le concept de l’exploitation biologique en gestion communautaire de l'Andhra Pradesh (APCNF officiel abrégé en anglais), qui a été lancé en 2016 dans l'Andhra Pradesh, en Inde, constitue un changement de paradigme dans le développement agricole. Pour la première fois dans le pays, le gouvernement d'un État a reconnu et admis les limites des modèles semences-eau-engrais promus par la révolution verte et a proposé de les remplacer par une agriculture naturelle gestionnée par la communauté.

L'APCNF est une approche d'agriculture agroécologique. L'APCNF soutient le principe de base selon lequel le sol contient déjà tous les éléments nutritifs nécessaires à la croissance des plantes. Il n'est pas nécessaire d'ajouter des intrants externes pour fournir des nutriments. Au contraire, les nutriments existants doivent être libérés et mis à la disposition des plantes. L'APCNF facilite ce processus. Beejamrutham (traitement des graines avec des microbes), Jeevamrutham (incorporation de microorganismes dans les sols), Acchadana (paillage) et Waaphasa (aération) sont les quatre principales pratiques agricoles de l'APCNF. Afin de protéger les cultures des ravageurs et des insectes, l'APCNF prescrit un certain nombre de fongicides et de pesticides naturels, appelés Kashayams et Asthrams, fabriqués à partir d'ingrédients disponibles localement comme les feuilles de margosier, les piments, l'ail, le tabac, le babeurre acide, etc.

La diversification du modèle de culture est une autre caractéristique clé de l'APCNF. Dans le cadre de l'APCNF, différentes cultures sont pratiquées intensivement et de diverses manières. Il s'agit notamment de la rotation des cultures, de la culture associée, de la culture interne, de la culture en lisière et de celle en botte, de la culture du semis à sec de pré-mousson (PMDS pour son acronyme an anglais), etc. L'une des grandes innovations de cette intervention est l'introduction de modèles de culture à plusieurs piliers, connus sous le nom de modèle à 5 et 7 marcottes.

L'étude a été menée pendant la saison kharif 2019-2020, y compris les cultures kharif à semis tardif et les cultures rabi à semis précoce au cours de l'année. Les données de terrain ont été collectées entre le 19 novembre 2019 et le 29 février 2020. L'étude s'est concentrée sur 13 cultures principales cultivées dans toute la région, tout au long de la période d'étude. Ces cultures sont les suivantes: rizière, le maïs, gesse chiche, l'arachide, le coton, le sorgho sucré, les piments, le haricot mungo, millet à chandelle, l’ambrevade, la canne à sucre, l'oignon et le curcuma.

La méthodologie d'évaluation est basée sur une approche de comparaison entre les résultats d'un échantillon aléatoire de fermiers APCNF cultivant une culture particulière et les résultats d'un échantillon aléatoire de fermiers cultivant la même culture en utilisant des intrants chimiques.

L'APCNF apporte des avantages en termes de rendement dans deux domaines: économique et écologique. Les avantages économiques comprennent la réduction du coût de la production, l'augmentation des revenus nets de la culture, la réduction des dépendances liées aux marchés des intrants et du crédit, ainsi que les fluctuations et les chutes de production. Les avantages environnementaux comprennent l'amélioration de la qualité des sols, le renforcement des services environnementaux. De plus, la qualité des aliments s'améliore car ils sont libérés des résidus chimiques toxiques. Des pourcentages considérables d'agriculteurs ont déclaré bénéficier de plusieurs avantages économiques, sanitaires et environnementaux liés à l'APCNF, tels que l'amélioration de la qualité des sols, la résistance accrue des cultures aux irrégularités climatiques, la perception de l'agriculture, la réduction des dépenses de santé de la famille et l'amélioration de leur situation financière.