Ce Manifeste sur le les aliments oubliés est le résultat d'un processus général et intensif de consultation mené en Afrique, en Asie-Pacifique, en Europe et au Moyen-Orient. Il a été facilité par le Forum mondial pour la recherche et l'innovation agricoles (GFAR) dans le cadre de ses actions collectives visant à donner aux agriculteurs les moyens de s'engager au cœur de l'innovation ; sous la direction d'une coalition d'organisations régionales de recherche et de leurs partenaires, notamment l'Association des institutions de recherche agricole du Proche-Orient et d'Afrique du Nord (AARINENA), l'Association des institutions de recherche agricole d'Asie-Pacifique (APAARI), le Forum pour la recherche agricole en Afrique (FARA) ; et soutenu par le programme des cultures pour le futur (CFF) et l'Alliance internationale de la biodiversité et du CIAT. Dans ce processus, un grand nombre d'acteurs de nombreux pays ont pris part à des activités de recherche, à l'analyse de données, à des présentations et des discussions, à des réflexions et des débats, ainsi qu'à la rédaction de trois manifestes régionaux sur les aliments de rebut, pour aboutir à ce document concis et  basé sur le consensus.

L'échelle et la portée de cette initiative sont sans précédent et représentent un grand progrès pour l'agenda mondial du rebut alimentaire. Le contenu de ce Manifeste constitue un point de repère en présentant une proposition cohérente, à dimensions multiples mais systémique, orientée vers l'action collective, qui couvre la recherche et l'innovation, et le développement (politique).

Le Manifeste vise à servir de guide pour le présent et l'avenir du rebut alimentaire. Ses promoteurs appellent à une transformation du système de recherche et d'innovation agricoles par le biais d'un changement de méthodologies/paradigme de recherche, d'un changement professionnel, de changements dans la gouvernance/l'organisation du développement, de la recherche et de l'innovation, de changements dans les institutions et de changements dans les approches et les programmes de formation/renforcement des capacités.

Le Manifeste attribue une place centrale aux petits exploitants agricoles, en tant que producteurs et gardiens d'aliments ignorés et de connaissances connexes, agents du changement et coproducteurs de (nouvelles) connaissances et pratiques. Le Manifeste appelle à des actions concrètes qui contribuent à la réalisation de plusieurs des objectifs de développement durable des Nations unies, ainsi qu'au "droit à l'alimentation" et au "droit à la santé" inscrits dans la Déclaration universelle des droits de l'homme. Il est également destiné à constituer une contribution majeure au Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires qui se tiendra en 2021.