Il existe de nombreux appels visant à transformer le système alimentaire actuel en réponse à la faim, à la malnutrition, au changement climatique et à la perte de biodiversité. Les institutions financières, les donateurs et les autres acteurs ont eu tendance à se concentrer sur l'augmentation de la productivité et le développement de chaînes de valeur mondiales, ce qui a causé de grands dommages à l'environnement tout en ne parvenant pas à mettre fin à la faim, à la pauvreté et aux inégalités.

C'est là qu'intervient l'agroécologie: une vision alternative qui reflète une transformation plus fondamentale et systémique vers des systèmes alimentaires équitables et durables. Dans un contexte politique favorable, l'agroécologie s'est avérée capable de réaliser des gains solides en matière de réduction de la pauvreté, de sécurité alimentaire et nutritionnelle, d'autonomisation des femmes et des jeunes, de biodiversité et de résilience climatique.

Cette note d'orientation a été publiée par ActionAid en collaboration avec l'Agroecology and Livelihoods Collaborative de l'Université du Vermont et Cultivate! et propose une série de considérations et de recommandations pour augmenter la quantité et la qualité du financement de l'agroécologie:

• Le financement de l'agroécologie devrait être sous-tendu par un principe de co-gouvernance où les donateurs sont responsables envers les personnes les plus touchées. Les donateurs devraient envisager un soutien à long terme, en plusieurs phases, pour construire l'agroécologie dans les territoires;

• Pour que l'aide financière soit efficace dans le soutien à l'agroécologie, une grande partie de celle-ci doit être constituée de subventions de petite à moyenne échelle par le biais d'organisations de producteurs alimentaires et d'organisations de la société civile qui sont proches du terrain;

• Actuellement, l'agroécologie est souvent marginalement, ou inexistante, dans les programmes de financement agricole. Les bailleurs de fonds devraient évaluer de près leurs programmes de financement et s'orienter explicitement vers l'agroécologie comme cible de financement;

• Les transitions vers l'agroécologie sont des processus sociaux et participatifs complexes qui nécessitent une adaptabilité dans la façon dont les plans sont développés et mis en œuvre. Dans ce contexte, il est vital que les bailleurs de fonds permettent une certaine flexibilité dans les dépenses, les activités, ainsi que dans le suivi et l'évaluation;

• Il est recommandé aux bailleurs de fonds d'engager un dialogue approfondi et continu avec les organisations de producteurs alimentaires afin d'examiner et d'augmenter la quantité et l'efficacité des fonds alloués à l'agroécologie, et d'améliorer la qualité des prestations.