AQUASTAT - Système d'information mondial de la FAO sur l'eau et l'agriculture

    Ressources en eau

    AQUASTAT collecte des statistiques sur les ressources en eau auprès de sources nationales. Celles-ci sont systématiquement examinées pour assurer la cohérence des définitions et la cohérence entre les pays partageant le même bassin hydrographique. Une méthodologie a été mise au point et des règles ont été établies pour calculer les différents éléments des ressources en eau nationales. Les règles de calcul sont fournies dans les fiches pays sur les ressources en eau, accessibles via la page des profils de pays, et qui sont générées dynamiquement par la base de données, de sorte qu'un produit simple et actualisé est accessible sans nécessiter de navigation dans la base de données. Récemment, la méthodologie utilisée pour prendre en compte les flux transfrontaliers a fait l’objet d’un remaniement approfondi afin de s’adapter aux rivières traversant les frontières de manière particulièrement complexe. Le nouveau système suit les flux individuels des rivières à travers chaque frontière, puis regroupe tous les flux pays par pays dans une matrice globale, enfin ces résultats sont ensuite agrégés au niveau national. Cette approche permet une augmentation significative de la qualité des données, tout en fournissant des détails spécifiques auparavant non publiés expliquant les flux transfrontaliers.


    Avertissement préliminaire

    La dénomination "Ressources en eau" appliquée dans AQUASTAT aux statistiques d'écoulement total (intérieur ou extérieur, superficiel ou souterrain, mesuré ou calculé) ne signifie pas que ces écoulements soient totalement mobilisables et disponibles.

    Les eaux continentales renouvelées par le cycle de l'eau planétaire sont les principales sources d'approvisionnement en eau offertes à l'humanité. Mais une partie seulement de ces écoulements constitue des sources d'approvisionnement ("Water Supply") exploitables et utilisables effectives, parce que:

    • les possibilités de mobilisation des eaux naturelles sont très variées et inégalement praticables
    • les critères socio-économiques d'exploitabilité varient selon les utilisations et dépendent aussi des conditions physiques d'accessibilité
    • une partie des écoulements naturels est à réserver aux besoins écologiques de la biosphère, et aussi aux utilisations in situ
    • une partie de ces écoulements est génératrice de risques et catastrophes (inondations) incomplètement contrôlables par des aménagements. Pour les risques d'inondations, voir fréquence des inondations.
    • les écoulements ne sont pas consistants de mois en mois, ou d'année en année, ce qui peut rendre difficile de les capter et utiliser de manière adéquate. Voir variabilité interannuelle et variabilité saisonnière.

    Toutes ces complications font que la notion de ressource en eau exploitable ou disponible ne peut être le sujet d'une définition unique ni universelle, même c'est la partie la plus importante de l'analyse des ressources en eau renouvelables.

    Même si expliqué dans leurs définitions, il est utile de souligner aussi ici que les statistiques liées aux ressources en eau fournies dans AQUASTAT sont des moyennes annuelles à long terme (typiquement de 1961 à 1990, bien que l'information sur la période de de référence spécifique soit donnée si elle est connue). Cela signifie que toutes les années ont la même valeur pour chaque variable des ressources en eau renouvelables. Cela ne veut pas dire qu'AQUASTAT ne reconnaît pas le changement climatique, juste que les statistiques rapportées ici supposent un état stable. Toutefois, en raison de changement climatique les ressources en eau renouvelables vont changer de manière significative, et AQUASTAT encourage les pays à communiquer des informations sur lesdites conditions changeantes. Basée sur les données disponibles, la seule étude qu'AQUASTAT a pu mener jusqu'ici pour tenter de quantifier l'effet du changement climatique se réfère à des moyennes cumulatives de précipitations annuelles (1961-1990, 1971-2000, 1981-2010), qui n'a pas été concluante. Pour les résultats, une note est en cours de préparation par AQUASTAT et sera disponible ici prochainement.


    Discussion thématique

    La méthodologie change en Mars 2015 pour inclure 2 modifications:

    1. Les variables des ressources en eau ne sont plus «réelles» ou «naturelles»: la distinction entre «naturelle» (c'est-à-dire la situation théorique qui existerait en l'absence d'humains) et «réelle» (c'est-à-dire en prenant en compte l'eau qui a été prélevée et qui est soit évaporée ou transpirée par les activités économiques humaines dans les pays en amont) a été éliminée car AQUASTAT n'était pas suffisamment sûr que la consommation en amont soit bien comprise.
    2. Les variables des flux des cours d'eau frontaliers ont été modifiées: Les cours d'eau frontaliers partagés sont inclus dans les flux comptabilisés des cours d'eau frontaliers, eux-mêmes maintenant inclus dans les flux entrants comptabilisés. Cette modification a été principalement introduite car les cours d'eau sont rarement uniquement des cours d'eau frontaliers, ils entrent et/ou sortent également d'autres pays. Ce changement permettra que tous les flux de cours d'eau soient comptabilisés de manière plus cohérente.

    Une description détaillée des modifications est disponible dans le document suivant:

    AQUASTAT collecte des statistiques sur les ressources en eau. Ces données proviennent de références nationales et elles sont systématiquement vérifiées afin de s'assurer de la cohérence entre les définitions et entre les ensembles de pays partageant un même bassin. Afin de calculer les différents éléments des ressources en eau d'un pays, une méthode a été développée et des règles de calcul ont été établies. La méthodologie est décrite dans l'article Statistiques clés sur les ressources en eau dans AQUASTAT (en anglais). Les règles de calcul sont fournies dans les fiches des resources en eau des pays, qui peuvent être accédées à travers le menu déroulant ci-dessus.

    Avec l'assistance de Jean Margat, expert en évaluation globale des ressources en eau, une analyse comparative des données disponibles sur les ressources en eau des pays est conduite à intervalles réguliers. Sur cette base, AQUASTAT compile et met à jour les meilleures estimations des principaux éléments des ressources en eau pour chaque pays.

    La méthode choisie a conduit à agencer les variables de la façon suivante:

    Cliquez sur le graphique pour l'agrandir

    image

    Note 1: Cliquez sur le diagramme pour l'agrandir. Note 2: La superposition partielle entre les eaux de surface et les eaux souterraines doit être déduite de la somme de ces deux éléments. Note 3: Le flux d'eaux superficielles sortant garanti par des traités est déduit pour obtenir les ressources en eau renouvelables extérieures totales. Note 4: Voir le glossaire pour les définitions et les règles de calcul des variables ainsi que la terminologie utilisée dans AQUASTAT.


    Ressources en eau: évolutions

    Ces dernières années, des améliorations ont été apportées au mode de traitement de l'information dans AQUASTAT. La nouvelle méthodologie utilisée prévoit plusieurs nouvelles étapes permettant d'établir des notes et de vérifier les erreurs de façon plus méticuleuse. Cette évolution est due essentiellement à un suivi des points de franchissement de chaque cours d'eau d'importance internationale. Les flux en ces points sont conservés dans une base de données spécifique ù figurent également les métadonnées pertinentes, la comparaison avec les données du Centre mondial de données sur les eaux de ruissellement (GRDC), des informations sur la localisation, etc. Les données qui en sont extraites peuvent être rassemblées automatiquement dans une matrice globale des flux internationaux. Au niveau de cette matrice, les données et métadonnées peuvent être mieux évaluées et comparées aux sources nationales. Lorsque les données ont atteint un niveau de qualité acceptable, elles peuvent être transmises à la Base de données principale AQUASTAT par pays pour être publiées en ligne dans la page des résultats de la Base ainsi que dans les fichiers PDF sur les ressources en eau générés automatiquement (voir le premier menu déroulant en haut de cette page).

    Visuellement, le processus ressemble à peu près à ceci, les flèches noires représentant la circulation de l'information et les flèches bleues les étapes itératives du contrôle de la qualité:

    image

    Dans le schéma ci-dessus, la Base de données par points et la Matrice constituent les éléments moteurs du processus. Autres explications:

    Base de données sur les points de franchissement (1)

    Données

    • Données pour chaque point de franchissement de cours d'eau important
    • Données déclarées au niveau national, si disponibles
    • Chaque rubrique de données contient les informations suivantes: Nom du cours d'eau, Pays d'origine et ISO3, Pays de destination et ISO3, Continent, Flux total, Flux garanti par des traités, Statut des frontières, Champs de métadonnées (7), Classification des cours d'eau, Icônes cartographiques, Source des données, Fichier d'analyse, Latitude, Longitude, Centre GRDC le plus proche, le cas échéant

    Métadonnées

    • Jusqu'à 7 métadonnées descriptives individuelles par point

    Matrice (2)

    Données

    • Flux par pays
    • Valeurs totales nationales des flux ENTRANTS et SORTANTS
    • Valeurs déclarées au niveau national
    • Valeurs de la base de données AQUASTAT
    • Chacune des valeurs ci-dessus est introduite dans une matrice pour les rubriques Flux total, Flux soumis à des traités, Flux garantis par des traités, Eaux souterraines
    • De plus, les flux intérieurs sont suivis séparément (pas suivant un format matriciel), de façon spécifique: précipitations, eaux souterraines, eaux superficielles, chevauchements, ressources en eau renouvelables internes totales

    Métadonnées

    • Métadonnées agrégées par pays
    • Métadonnées agrégées au niveau national
    • Métadonnées sur la base de données, à des fins de comparaison

    Cette approche peut paraître à première vue inutilement complexe mais il est important de noter que les pays communiquent leurs données à des niveaux d'agrégation divers, avec des valeurs allant de l'échelle du cours d'eau à l'échelon national. Il importe avant tout de disposer d'un système permettant à AQUASTAT de stocker toutes les données et notes dans la bonne «case» et en fin de compte d'améliorer la qualité des données, de révéler davantage de métadonnées et de réduire la charge de travail pour le traitement de nouvelles données.

    En outre, nous étudions actuellement, en concertation avec certains experts, la possibilité de modifier plus profondément le mode de communication des données sur les ressources hydriques dans AQUASTAT. Lorsque ces discussions seront terminées, nous publierons un rapport montrant les raisons de ce changement.


    Sélection de publications

    Une liste de toutes les publications est disponible sur la page Publications. Une sélection non-exhaustive de certaines publications plus spécifiquement en lien avec l'irrigation est proposée ci-dessous: