FAO au Bénin

La FAO dote le Bénin d’une Stratégie nationale de développement de l’Agriculture intelligente face au climat (AIC)

Les représentants des organisations professionnelles agricoles, les cadres des Ministères en charge de l’Environnement, de l’Agriculture et du Développement et les responsables de la FAO ont validé le 29 Novembre 2017 à Cotonou la Stratégie nationale de développement de l’approche AIC et son plan d’actions quinquennal.
29/11/2017

Le Représentant Résident de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) au Bénin, Dr Tiéméko YO, et le Secrétaire général adjoint du Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP), Innocent TOGLA, ont présidé le 29 Novembre 2017 au Palais des Congrès de Cotonou les travaux de l’atelier de validation de la Stratégie nationale de développement de l’Agriculture intelligente face au climat (AIC) et de son Plan d’actions (2018 – 2022). La rencontre qui a permis de doter le Bénin d’un document de stratégie qui planifie diverses actions pour adapter l’agriculture béninoise aux effets néfastes du changement climatique est organisée dans le cadre du projet régional GCP/RAF/496/NOR «Soutenir la transition vers une agriculture et des systèmes alimentaires intelligents face au climat» lancé depuis 2015 par la FAO au profit de sept pays africains : Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Niger, Ethiopie, Zambie et Bénin.

La Stratégie nationale de développement de l’AIC au Bénin et son Plan d’actions (2018 – 2022), validés au terme d’un atelier national organisé le 29 Novembre 2017 à Cotonou, vont permettre la mise en œuvre pendant les cinq prochaines années, d’actions concrètes et durables pour inverser la tendance de baisse de productivité dans le secteur agricole, due aux affres des changements climatiques, notamment le retard et l’irrégularité dans l’installation des saisons de pluie, l’apparition des poches de sécheresse de plus en plus longues, la fréquence et l’ampleur des inondations. «Prenant la mesure de la situation, le Bénin a intégré de fort belle manière l’AIC dans son Plan stratégique de développement du secteur agricole (PSDSA, 2017-2025) et son Plan national d’investissement agricole et de sécurité alimentaire et nutritionnelle (PNIASAN, 2017-2021) en consacrant le troisième axe stratégique à la question de changement climatique et de résilience. Cependant, il faut un cadre harmonisé et cohérent pour servir d’ancrage politique pour toutes les interventions en faveur de l’AIC. D’où la nécessité de doter le secteur agricole d’une stratégie et d’un plan d’actions AIC», a souligné le Secrétaire général adjoint du MAEP dans son discours d’ouverture de l’atelier de validation. «Aucune action dans le secteur agricole ne peut aujourd’hui prospérer sans la prise en compte de l’approche AIC. Une approche qui consiste à une transformation et une réorientation des systèmes agricoles visant à augmenter de manière durable et équitable la productivité et les revenus agricoles, à renforcer l’adaptation et la résilience face à la variabilité et aux changements climatiques qui ont pour corolaire la baisse de la production et de la productivité, compromettant la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations», a-t-il soutenu, tout en se réjouissant de l’appui de la FAO pour l’élaboration de la Stratégie de promotion de l’AIC. Au niveau institutionnel et en ce qui concerne les actions transversales, les axes stratégiques prévus dans le document sont liés au renforcement du cadre juridique du Bénin sur les changements climatiques et l’approche AIC, au renforcement de la coordination entre les institutions chargées de la gestion des changements climatiques, à l’amélioration des recherches-développement et vulgarisation des résultats sur les changements climatiques et l’approche AIC, et à la mobilisation des financements pour la mise en œuvre des pratiques AIC. Au plan technique, les axes stratégiques concernent l’amélioration des capacités d’adaptation et de résilience des communautés et des écosystèmes, le renforcement de l’adaptation aux risques climatiques, le renforcement de la (co)gestion des écosystèmes (forestiers et aquatiques), et la promotion des pratiques de séquestration et réduction des Gaz à effet de serre (GES). «A travers une analyse situationnelle et un diagnostic des pratiques AIC par sous-secteur de l’agriculture, quatre contraintes et enjeux majeurs ont été identifiés : l’inexistence d’un cadre législatif spécifique au changement et l’AIC ; le faible niveau de coordination entre les institutions chargées de la gestion des changements climatiques et l’AIC ; la vulnérabilité des systèmes agricoles et des écosystèmes aux changements climatiques et l’émission des GES dans les sous-secteurs agricoles», a résumé le Pr Irénikatché AKPONIKPE, le consultant principal ayant conduit l’élaboration de la Stratégie de développement de l’AIC au Bénin. «La mise en œuvre de la Stratégie nationale de développement de l’AIC au Bénin et de son Plan d’actions quinquennal permettra d’accroitre la résilience des communautés et d’assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle à l’échelle nationale », a-t-il assuré.

Au Bénin, le projet «Soutenir la transition vers une agriculture et des systèmes alimentaires intelligents face au climat» a contribué au renforcement des capacités des cadres du MAEP sur la prise en compte de la problématique des changements climatiques dans le processus de planification du Plan PNISAN (2017-2021), en plus de l’élaboration de la Stratégie de promotion de l’AIC. Ses résultats ont aussi contribué à la formulation de la Note conceptuelle d’un projet visant l’amélioration de la capacité d'adaptation et la réduction de la vulnérabilité aux changements climatiques des agroécosystèmes et des communautés rurales du bassin de l'Ouémé, qui sera soumis au Fonds Vert pour le Climat pour son financement.