FAO au Bénin

Intensification durable de la production de maïs dans le Borgou et l’Alibori : La FAO organise des journées paysannes à Bembéréké, Gogounou et Kandi

Bagou, dans la commune de Gogounou, une des étapes des Journées paysannes communales organisées par le projet de la FAO : TCP/BEN/3603 «Intensification durable de la production du maïs chez les petits producteurs des départements de l’Alibori et du Borgou au Bénin»
10/09/2018

En vue d’évaluer les tests d’intensification durable de la culture de maïs réalisés dans les communes de Bembéréké, Gogounou et Kandi par 300 producteurs bénéficiaires du projet TCP/BEN/3603 «Intensification durable de la production du maïs chez les petits producteurs des départements de l’Alibori et du Borgou au Bénin», la Représentation de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) au Bénin a organisé du 07 au 10 Septembre 2018 des Journées paysannes d’échanges d’expériences au profit desdits producteurs. Dans la convivialité et l’enthousiasme, ces exploitants agricoles ont échangé autour des bonnes pratiques adoptées pour la culture intensive du maïs et reçu des enseignements pour un bon entretien de leurs champs, dans la perspective d’atteindre l’objectif d’un rendement de 5 tonnes à l’hectare. Une centaine de parcelles avaient été installées courant les mois de juin et juillet 2018 dans chacune des trois communes d’intervention du projet TCP/BEN/3603 «Intensification durable de la production du maïs chez les petits producteurs des départements de l’Alibori et du Borgou au Bénin» (Bembéréké, Gogounou et Kandi) pour les tests d’intensification durable de la culture de maïs, après la distribution par la FAO de 30 tonnes d’engrais NPK aux 300 producteurs bénéficiaires du projet (soit 2 sacs de 50kg chacun), de 15 tonnes d’engrais Urée 46% (1 sac de 50kg chacun) et de 06 tonnes de semences certifiées de maïs à cycle précoce (75 à 85 jours, contre 120 jours pour les variétés de maïs ordinaires dans le Borgou et l’Alibori), en marge d’une formation sur les techniques de culture intensive du maïs au profit desdits producteurs. Près de trois mois après l’installation de cette phase des tests, la descente sur le terrain effectué par les responsables de la FAO à l’occasion des Journées paysannes communales d’échanges d’expériences entre producteurs a permis de constater des champs de maïs dont la bonne croissance et l’entretien exemplaire témoignent du respect par les producteurs des normes enseignées pour la culture intensive du maïs. De Gamia à Beroubouay dans la commune de Bembéréké, Bagou dans la commune de Gogounou, Kassakou et Donwari dans la commune de Kandi, les visites de champs de maïs entretenus par les bénéficiaires du TCP/BEN/3603 ont été l’occasion pour les responsables de la FAO et des conseillers techniques du projet partenaire, PRoSOL, d’encourager ces producteurs à appliquer davantage les notions de fertilisation des sols, les techniques de culture intensive du maïs et d’entretien des champs. L’utilisation des résidus de récoltes au champ comme matière organique, l’apport d’engrais spécifiques, la culture du mucuna, du pois d’Angole, du soja ou autres légumineuses pour la jachère ou comme cultures associées au maïs, la rotation de cultures pour la fertilisation des terres, le labour perpendiculaire à la pente quand la parcelle se trouve en hauteur, le désherbage des champs, et les semis précoces (dès le mois de Juin) pour obtenir les récoltes avant la fin de la saison des pluies, sont entre autres bonnes pratiques notées chez la dizaine de producteurs et productrices dont les champs ont été visités, suscitant l’enthousiasme de ces derniers et de l’ensemble des producteurs pour la culture intensive du maïs.

Engouement des producteurs pour les semences améliorées. Orou Garan Ngobi, producteur de maïs à Bagou Yagbo, dans la commune de Gogounou, est cité comme un modèle à imiter par ses pairs pour avoir obtenu un rendement de 3 tonnes pour un hectare cultivé l’année dernière (53 sacs de 100kg) en observant les mesures de fertilisation des sols enseignées par les techniciens du projet PRoSOL et les techniques de culture intensive du maïs vulgarisées par le TCP/BEN/3603. A ces mesures, il a ajouté cette année, sur une parcelle de 2 hectares, les engrais spécifiques et les semences améliorées de maïs offerts par la FAO. Très fier du travail abattu, dont le résultat se dresse en un vaste champ vert de tiges et épis de maïs de grandes tailles et robustes, il confie être assuré d’atteindre avec les récoltes programmées dans quelques semaines, un rendement supérieur à 3 tonnes à l’hectare prévu par le projet. «Si vous faites comme lui, il n’y a aucun doute que vous obtiendrez également un fort rendement de maïs et que vous allez atteindre l’objectif du projet en accroissant les revenus de votre ménage et de la localité grâce à une meilleure production de maïs», a exhorté le coordonnateur du projet TCP/BEN/3603, Barnabas Worou, à l’endroit des autres producteurs de Gogounou. Témoignant d’une nette amélioration du rendement de leurs champs avec les semences améliorées de maïs distribuées par la FAO depuis 2017, les producteurs ont insisté pour un appui de l’organisation dans la mise en place, chaque année, des variétés améliorées de maïs à leur niveau. «Il s’agit de semences certifiées de maïs, adaptées aux conditions de vos localités respectives, achetées sur place auprès de producteurs de semences agréés par le Ministère en charge de l’Agriculture et installés dans les départements de l’Alibori et du Borgou», a rassuré le Chargé de Programme à la FAO-Bénin, Jean Adanguidi, tout en leur recommandant de s’approvisionner auprès de ces derniers pour chaque campagne.

Regroupement des producteurs en associations pour pérenniser la culture intensive du maïs. Le Chargé de Programme à la FAO-Bénin a saisi l’occasion de ces échanges avec les producteurs bénéficiaires du TCP/BEN/3603 «Intensification durable de la production du maïs chez les petits producteurs des départements de l’Alibori et du Borgou au Bénin»pour les inviter à pérenniser les acquis de ce projet qui est d’une durée de deux ans. «Les connaissances assimilées par les exploitants agricoles des communes bénéficiaires en matière de gestion durable des terres et d’intensification durable de la production du maïs se démontrent à travers l’aspect très appréciable des champs que nous avons visités et sont à perpétuer au sein de regroupements de producteurs qui peuvent se former dans chacune des localités bénéficiaires afin de vulgariser les techniques de culture intensive du maïs dans les communes voisines», a exhorté M. Adanguidi. Il a salué à ce propos l’initiative des producteurs de Gamia, dans la commune de Bembéréké, qui ont déjà créé une association dans cet arrondissement afin de capitaliser les acquis du projet pour une augmentation de la production de maïs dans la localité.