FAO au Bénin

Promotion de la transformation du riz local : La FAO outille des groupements de femmes transformatrices du riz sur la valorisation des brisures de riz en aliments dérivés

Les participants à la formation sur les bonnes pratiques de valorisation des brisures de riz en aliments dérivés tels que le couscous et le «ablo» de riz
04/10/2018

Une trentaine de représentantes de groupements de femmes transformatrices du riz membres des Plateformes d’innovation au niveau des bassins rizicoles de Glazoué, Bantè et Malanville ont pris part du 02 au 04 Octobre 2018 à Bohicon à une session de formation sur les bonnes pratiques de valorisation des brisures de riz en aliments dérivés tels que le couscous et le gâteau local «ablo» de riz, à l’initiative du Projet de coopération Sud-Sud GCP/RAF/489/VEN «Partenariat pour le développement de systèmes rizicoles durables en Afrique subsaharienne» en cours d’exécution par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) dans dix pays africains (Bénin, Côte d’Ivoire, Sénégal, Guinée, Nigeria, Mali, Cameroun, Kenya, Tanzanie et Ouganda). Cette formation fait suite à celle organisée par la FAO du 25 au 27 septembre 2018 dans l’unité d’étuvage de Agouagon dans la commune de Glazoué sur les bonnes pratiques d’hygiène et de production de riz étuvé et de gestion d’une unité d’étuvage, dans le cadre du même projet.

«Les transformatrices du riz au Bénin sont généralement confrontées au cours du décorticage du riz paddy à la question des brisures qui représentent environ 20%  de la quantité décortiquée. Or, le riz long grain est plus compétitif sur les différents marchés que le riz brisé. C’est pour cela qu’afin d’accroître leurs revenus, nous conseillons aux femmes transformatrices la valorisation des brisures de riz en aliments dérivés tels que le couscous et le gâteau local dénommé ablo, très appréciés dans notre pays et qui se vendent bien dans les différentes régions du pays», a expliqué le principal communicateur lors de cette session de formation, Dr Paul Houssou, chercheur agronome, spécialiste de la transformation des céréales et Responsable du Programme Technologies agricoles et alimentaires (PTAA) de l’Institut national des recherches agricoles du Bénin (INRAB). Se basant sur des manuels de formation édités par la FAO et l’INRAB dans le cadre de ce projet, il a entretenu les femmes transformatrices du riz sur les bonnes pratiques d’hygiène et de production du «ablo» à partir de la farine de riz ; de fabrication du couscous de riz avec les brisures de riz, et la gestion financière de l’activité de production du «ablo» et du couscous à base des brisures de riz. Ces différentes connaissances théoriques ont été par la suite mises en application au cours de modules pratiques qu’il a animés avec l’assistance de la Responsable du Sous-Programme Recherche Rizicole à l’INRAB et coordonnatrice nationale du projet GCP/RAF/489/VEN, Mme Iliyath Bello Tidjani, l’assistant de recherche Valère Dansou et la technicienne au PTAA, Hermine Djivoh. Au cours des séances de démonstration culinaires qui ont marqué cette phase pratique de la formation, l’accent a été mis sur les mauvaises pratiques que ces femmes transformatrices du riz doivent éviter ainsi que les bonnes pratiques qui affectent la qualité des aliments. «Des manuels de formation spécifiques sur les bonnes pratiques de valorisation des brisures de riz en couscous et ablo de riz ont été édités et mis à la disposition de l’ensemble des participants afin de capitaliser et vulgariser les pratiques acquises au cours de cette formation», a indiqué la coordonnatrice nationale du projet GCP/RAF/489/VEN «Partenariat pour le développement de systèmes rizicoles durables en Afrique subsaharienne». Ce projet exécuté depuis 2017 par la FAO dans dix pays africains (Bénin, Côte d’Ivoire, Sénégal, Guinée, Nigeria, Mali, Cameroun, Kenya, Tanzanie et Ouganda) ambitionne de contribuer à l’intensification durable de la production du riz local et l’accroissement de sa compétitivité par rapport au riz importé, à travers l’actualisation des acquis, savoirs et connaissances en matière de production et de transformation du riz, entre autres. «Le projet de Coopération Sud-Sud GCP/RAF/489/VEN intitulé "Partenariat pour le développement de systèmes rizicoles durables en Afrique subsaharienne" vise le développement de la filière riz par le biais de partage d’expériences entre pays du Sud (Afrique, Asie et Amérique latine). Au niveau régional, le projet a identifié des thématiques clés d’accompagnement des dix pays bénéficiaires dont le Bénin. Il s’agit de la production de semences de qualité ; la mécanisation ; les pertes post-récoltes et la transformation. Des ateliers de formation et des visites d’échanges ont été organisés et le Bénin a pris part à ces rendez-vous en envoyant ses participants pour améliorer leurs connaissances. Dans cette même veine, une visite d’échanges en Ouganda sera organisée pour les producteurs de riz du Bénin pour découvrir les avancées notées dans ce pays au niveau de ce maillon de la filière», a souligné dans son discours d’ouverture de la session de formation, l’Adjoint au Programme à la FAO-Bénin, Sanni Bio Yérima.

Engagement des participantes à partager au sein de leurs groupements les bonnes pratiques de valorisation des brisures de riz

Tout en se réjouissant d’avoir amélioré leurs connaissances en matière de préparation du couscous et du gâteau «ablo» à base du riz, les participantes ont exprimé au terme de la session de formation leur détermination à vulgariser dans leurs localités respectives, auprès des autres membres des groupements auxquels elles appartiennent, les notions théoriques et pratiques acquises pour la valorisation des brisures de riz en aliments dérivés, en vue du développement de leur activité de transformation du riz local. «A Malanville où je vends du ablo avec d’autres femmes du groupement Nonvitcha, je suis convaincue que l’application des bonnes pratiques assimilées au cours de ces trois jours de formation va nous permettre de préparer une plus grande quantité de riz et d’accroître les recettes. Moi seule, je prépare par jour du ablo pour 25 kg de farine de riz et arrive à écouler mes gâteaux. J’ai compris qu’avec les brisures de riz, on obtient une plus grande quantité de farine de riz en dépensant moins par rapport au riz long grain. C’est cela, en plus d’autres pratiques de cuisson, que je compte partager avec les autres membres du groupement», a confié Mme Margerite Sossou, une des participantes. Mme Garba Sakira, vendeuse de riz à Malanville, compte quant à elle proposer dorénavant à sa clientèle du couscous à base des brisures de riz et partager autour d’elle les notions de préparation de ce mets. «Le couscous de riz préparé avec de la carotte râpée et d’autres légumes m’a personnellement intéressée et je suis sûre qu’il plaira aussi à mes clients», a-t-elle témoigné.   Cette formation a aussi permis de diffuser le cuiseur de «ablo» à six (06) niveaux mis au point par le PTAA de l’INRAB pour permettre la préparation d’un grand nombre de «ablo» en un temps réduit.