FAO au Bénin

Grippe aviaire : La Fao accompagne le Bénin à lutter contre la pathologie

12/11/2015

Face à la grippe aviaire qui menace de nouveau la sous-région ouest africaine,  le Bénin a sollicité le soutien de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), pour contrer la pathologie. Grâce au projet TCP/BEN/3501-Baby 02 intitulé « Appui aux Services Vétérinaires de la République du Bénin pour la prévention et le contrôle de l’IAHP à virus H5N1 » le Bénin a pu procéder à la revue et à la mise à jour de son plan intégré d’intervention d’urgence contre la grippe aviaire en Août 2015 passé. Dans la poursuite de ces objectifs à travers ce projet, l’agence onusienne a mené des actions visant à renforcer les capacités des services vétérinaires publics et privés et du personnel de laboratoire de diagnostic vétérinaire.

L’ambition est noble : préparer le Bénin à prévenir et contrôler la Grippe aviaire dès son apparition. À la faveur d’une session de formation qui s’est déroulée à Parakou, du 3 au 6 novembre 2015, au Laboratoire de diagnostic et de sérosurveillance (Ladisero), les capacités du personnel des laboratoires du Bénin ont été renforcées pour la prévention contre la grippe aviaire. Une formation faite de phases théoriques et pratiques à travers des descentes au marché de Kobo Kobo à Parakou pour des prélèvements sur des oiseaux avant les analyses au Ladisero, dirigé par Gilbert Luc Akplogan. Les participants se sont habitués à une nouvelle technique appelée Pcr-Rt (Real time). Une forme évoluée du Pcr classique qui permet de détecter en deux heures l’influenza aviaire hautement pathogène à virus H5N1 qui est à l’origine de la grippe aviaire.

Ce nouveau plateau technique acquis par le Bénin pour le Ladisero est une grande avancée scientifique dans la région. « Avec les nouveaux équipements, nous sommes en mesure de raccourcir la procédure de diagnostic du H5N1 de 6h à 2h. Avant, on était obligé d’envoyer nos prélèvements l’extérieur pour être analysés et cela nous prenait plus de temps et ne nous permet pas d’être efficace », se réjouit Dr. Akplogan. Un tel plateau technique suscite l’envie chez les techniciens des autres villes. C’est pourquoi Germain Atchadé, lui aussi docteur vétérinaire, venu du laboratoire de Bohicon et participant à cet atelier, a lancé un appel au gouvernement afin que son laboratoire bénéficie également d’un tel équipement.

Parlant de son implication dans l’encadrement de cet atelier, Angélique Angot, expert dépêchée au Bénin par la FAO a le triomphe modeste : « Mon rôle n’est pas de les former, il consiste à revoir avec les participants les techniques de diagnostic du Pcr-Rt au laboratoire afin d’être prêt pour affronter la menace de grippe aviaire ».

L’ETAPE DE COTONOU ; la FAO consolide la résilience du Bénin

Après la formation du personnel des laboratoires à Parakou, Cotonou a accueilli les 11 et 12 novembre 2015 la formation des agents des services vétérinaires publics et privés. Cette formation moins pratique que celle précédente entre dans le cadre des activités du Plan d’intervention d’urgence contre la grippe aviaire conçue par le gouvernement avec le soutien technique et financier de la FAO, pour prévenir et lutter contre la Grippe aviaire.

À la fin de la formation, les 59 participants, par le biais de leur porte-parole, Chimène Daga, estiment avoir assez appris au cours de cet atelier clôturé par la remise des attestations. «Nous nous engageons à restituer et à agir dans l’intérêt des populations», a-t-elle laissé entendre.

Charles Babey, le facilitateur principal ne cache pas lui non plus sa satisfaction : «Je peux vous assurer que nous partons satisfaits», a-t-il indiqué par ailleurs, non sans évoquer la qualité des ressources humaines dont dispose le Bénin dans le domaine vétérinaire.

À travers cette formation, les participants ont approfondi leur connaissance de la grippe aviaire et ont étudié avec les experts Charles Babey et Angelique Angot, les modalités de la mise en application des différentes étapes du plan d’intervention.

Du côté de la FAO, le ton était également à la satisfaction. Tiémoko Yo, représentant résident assure que la FAO vient ainsi d’en finir avec l’une des phases importantes de la préparation du Bénin pour faire face à l’apparition d’éventuelles foyers de la grippe aviaire.

En procédant à l’ouverture des travaux de cette formation, il avait déjà rassuré que «la FAO continuera à apporter son appui en vue d’aider le Bénin à mettre en œuvre son plan de prévention et de lutte contre le virus H5N1».

Cet engagement de l’agence onusienne a été salué par Abdoulaye Toko, secrétaire général du ministère de l’agriculture représentant le ministre empêché. Le secteur de l’élevage est l’un des plus vitaux de l’économie nationale car il contribue à près de 32,5% du Pib. C’est pourquoi des efforts sont consentis pour empêcher l’arrivée sur le territoire béninois de la grippe aviaire.

En marge de ces formations organisées au profit de plusieurs cibles, c’est également la disponibilité d’un Plan d’urgence actualisé qui fait la fierté de la FAO. «Vous êtes bien formés, capables d’agir et de réagir», s’est réjoui Tiémoko Yo.