FAO au Bénin

Atelier de réflexion sur les alternatives à promouvoir aux pesticides chimiques dangereux : Les principales recommandations

31/08/2016

A l'initiative de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture - FAO, un Atelier sur la détermination des alternatives potentielles aux pesticides chimiques conventionnels s'est tenu les 30, 31 Août et 1er septembre 2016 dans les locaux de l'Institut International d'Agriculture Tropicale - IITA, à une dizaine de kilomètres au nord de Cotonou. Organisé dans le cadre d'un protocole d'accord entre l'IITA et la FAO pour la mise en œuvre de la composante 4 intitulée "Promotion d'alternatives aux POPs et autres pesticides chimiques dangereux" du projet « Elimination des POPs et pesticides obsolètes et renforcement de la gestion du cycle de vie des pesticides au Bénin » (GCP/BEN/056/GFF), l'atelier ouvert le mardi 30 août avait pour objectifs de trouver des solutions alternatives et viables aux pesticides chimiques en vue d'une agriculture durable. Les travaux des experts ont tourné autour de trois axes prioritaires.

L'inventaire des alternatives aux pesticides, à travers l'état des lieux, les problèmes et besoins des producteurs, a constitué le premier axe. Le second axe a porté sur les champs écoles paysans (CEP) qui constituent une approche participative pour diffuser les alternatives. Enfin, il s'est agi d'étudier les indicateurs économiques, environnementaux et sociaux pour suivre les impacts du projet.

Durant les trois jours qu'ont duré les travaux, les experts venus de tous les secteurs publics et privés de l'agriculture ont su avec harmonie amender et valider les listes des méthodes alternatives à tester soit sur le terrain sous la conduite de l'IITA soit au centre de recherche du même institut en vue d'une homologation future. Cet atelier a été surtout l'occasion pour les experts de l'Institut National des Recherches Agricoles du Bénin (INRAB), de la FAO, des organisations paysannes des producteurs, des chercheurs et autres universitaires, de discuter et de valider les résultats des «focus groupes » sur les méthodes alternatives aux pesticides chimiques relatives à la production du coton en association avec le maïs et le soja, du riz, et des cultures maraichères (oignon, tomate, piment) dans le bassin cotonnier du Bénin (départements Borgou et Alibori).

Un plan d'action assorti de recommandations sur les alternatives a été validé par l'atelier. Ce plan d'action prend en compte le plan d'essais des alternatives retenues par l'IITA pour 2016-2017 et la mise en place des Champs Ecoles Paysans (CEP). Au total, dix huit (18) villages ont été parcourus lors des « focus groupes » pour la collecte des données sur les cultures pratiquées, leur importance et les différentes pratiques de protection sanitaire. Ainsi, onze (11) villages ont été retenus pour la mise en place des CEP des différentes cultures retenues. Les premiers CEP vont démarrer en 2016-2017 et concernent uniquement les cultures maraîchères installées au niveau de trois (03) villages. Au cours de l'atelier, les Curricula sur les cultures maraîchères retenues (oignon, piment et tomate) ont été présentés et validés. En outre, le plan de mise en œuvre de ces CEP en 2016-2017 est connu ainsi que le plan de suivi-évaluation des CEP et de la Composante 4 du projet.

Ces résultats obtenus en trois jours de travaux confortent le représentant résident de la FAO au Bénin, le Dr Yo Tiémoko qui, lors de la cérémonie d'ouverture des travaux de l'atelier, a expliqué que « La FAO s'est engagée à apporter son appui technique au Bénin, en vue d'éliminer les stocks résiduels de pesticides obsolètes présents sur le territoire, de renforcer les capacités nationales pour une gestion rationnelle et une utilisation raisonnée de ces produits, et de promouvoir l'application de méthodes alternatives en lieu et place des produits chimiques. »
Mais avant de valider ces différents outils et techniques les experts ont participé activement aux débats scientifiques et techniques, et des démonstrations sur la fiabilité et la pertinence des données ont eu lieu et leur ont permis de s'entendre sur une liste d'alternatives allant des pratiques culturales à l'utilisation de produits à base d'extraits botaniques sans oublier les produits biopesticides.

Ainsi, les experts recommandent l'utilisation de la matière organique (bouse de vache et déjections), la pratique de la rotation et des associations de culture, l'utilisation de plantes améliorantes (Mucuna, Cajanus cajan ), l'utilisation de tourteaux de palmistes et tourteaux de graines de coton, le déploiement d'ennemis naturels, l'utilisation d'extrait aqueux (neem, tomate, papaye, hyptis), l'utilisation de l'huile de neem, et les produits biopesticides tels que le green muscle (metarhizium anisoplae, beauveria bassiana, bacillus thurigensis).