FAO au Bénin

Plan National d’Investissements Agricoles: Le Bénin et la FAO mettent l’accent sur la prise en compte de l’Agriculture Intelligente face au Climat

L'adoption de nouvelles techniques culturales est un impératif dans un contexte de changements climatiques aux conséquences nuisibles à l'agriculture
21/09/2016

 

Sous l’égide de la représentation de la FAO au Bénin, Cotonou a abrité du 20 au 21 septembre 2016 un atelier national de formation pour une meilleure prise en compte de l’agriculture intelligente face au climat (AIC) dans le nouveau plan national d’investissement agricole au Bénin (PNIA 2016-2021) en cours d’élaboration. Un atelier de réflexion qui s’inscrit dans le cadre des activités du projet régional dénommé ‘’Soutenir la transition vers une agriculture et des systèmes alimentaires intelligents face au climat’’ et connu sous le code GCP/RAF/496/NOR ; un projet conduit par la FAO dans sept pays africains et dont l’objectif est de contribuer à une productivité agricole, des revenus plus  accrus et une résilience renforcée face aux changements climatiques contribuant ainsi à la réduction de la faim et de la pauvreté dans les pays cibles.

En effet, le Bénin, à travers le ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche - MAEP a engagé le processus d’élaboration de son plan national d’investissement agricole - PNIA de deuxième génération depuis mai 2016. Tenant compte du contexte national et international marqué par l’émergence de nouveaux enjeux climatiques, l’Agriculture Intelligente face au Climat (AIC) a été retenu comme un des piliers dudit plan en vue de renforcer la résilience des moyens de subsistance et des systèmes de production face aux aléas et autres risques liés au climat. Les travaux d’élaboration du nouveau PNIA étant déjà avancés puisque démarrés depuis mai 2016, l’atelier des 20 et 21 septembre derniers s’est fixé comme objectif principal de s’assurer de la prise en compte de l’AIC dans le PNIA. Les participants avaient à examiner le PNIA en cours d’élaboration afin d’identifier les activités/programmes ayant une contribution conséquente à l’AIC.

L’essentiel des travaux a été réalisé dans des groupes de travail et s’est basé sur les cinq (05) axes du plan stratégique de développement du secteur agricole (PSDSA) qui est le document national de base que le plan d’investissement en cours d’élaboration est appelé à financer. Le premier axe est l’Amélioration  de la productivité et de la production des produits  végétaux, animaux  et halieutiques des filières agricoles prioritaires. Le deuxième axe concerne la promotion et la structuration des Chaînes de Valeurs Ajoutées (production, transformation, normalisation,  standardisation et labellisation, cadre de concertation et commercialisation des produits  végétaux,  animaux et halieutiques des filières prioritaires, indications géographiques). Le troisième axe est le renforcement de la résilience des populations vulnérables  (nutrition,  filets  sociaux, gestion durable des terres/adaptation aux changements climatiques, gestion des risques) face aux changements climatiques. Chacun des trois premiers groupes s’est occupé de chacun de ses trois axes. Le dernier groupe a travaillé  sur les quatrième et cinquième axes du PSDSA, notamment l’amélioration de la gouvernance (renforcement institutionnel et coordination intersectorielle à différentes échelles) du secteur agricole, de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et la mise en place de mécanismes de financements et d’assurances adaptés et accessibles aux différents types d’exploitations agricoles et catégories d’acteurs des maillons des filières agricoles y compris les femmes, les jeunes et primo-entrepreneurs.

 

Un travail minutieux assorti de propositions bénéfiques à l’agriculture face au climat

 

Au sortir de l’atelier, le  21 septembre 2016, les participants en l’occurrence les cadres, experts, chercheurs, universitaires, acteurs d’organisations paysannes, agriculteurs, statisticiens ont formulé plusieurs recommandations selon les différents axes du PSDSA sur lesquels ils ont travaillé dans les groupes thématiques. Ainsi, les participants ont retenu le renforcement des capacités de l’INRAB dans la formulation des engrais spécifiques, de prévoir une action de promotion de  l’utilisation de biocarburants, d’énergies renouvelables et des machines moins polluantes pour contribuer à l’atténuation des gaz à effets de serres, promouvoir les variétés de cultures résistantes à la sécheresse et  aux inondations sans oublier de prendre en compte  la dimension protection environnementale dans le cadre de  l’actualisation des textes législatifs et réglementaires. Dans le cadre de l’appui à la mise en place des unités de production d'emballages adaptés, les experts ont estimé qu’il faille prendre en compte les emballages biodégradables et recyclables, s’assurer que les normes de qualité à définir pour les produits des filières prioritaires sont climato-sensibles et prennent en compte les projections climatiques, tenir compte des projections climatiques et orienter les recherches sur des technologies propres pour l’élaboration. Le développement d’instruments de promotion des produits agricoles béninois n’a pas été du reste. A ce sujet, une recommandation capitale : prendre en compte les produits issus de technologies climato-sensibles et protectrices de  l’environnement.

Quant au troisième axe, l’atelier a recommandé le renforcement du système d’alerte précoce afin de rendre les informations accessibles aux acteurs et populations surtout celles des zones reconnues à risque et la   mise en place d’une réserve de stock alimentaire désignée banque de céréales.

En plus de ses recommandations purement techniques, les participants ont soumis au gouvernement, à la FAO et aux autres partenaires intervenant dans le domaine de l’agriculture et des changements climatiques d’autres propositions liées aux axes 4 et 5. Ce sont, entre autres, l’intégration des technologies résilientes aux changements climatiques dans les mécanismes de suivi et d’appui-conseil des entrepreneurs agricoles, la prise en compte des coûts  d’adaptation et d’atténuation du changement climatique et l’impact économique  dans l’élaboration annuelle des comptes économiques.

La prise en compte de toutes ces recommandations permettra  selon Paterne Lokohoundé et Benjamin de Ridder respectivement point focal du projet au Bénin et coordonnateur régional du projet à la FAO,  d’obtenir un plan national d’investissement agricole (PNIA) climato-sensible, prenant en compte les piliers de l’AIC. Les participants quant à eux, ont insisté sur l’urgence de la prise en compte de leurs propositions par le gouvernement afin que l’agriculture intelligente face au climat devienne une priorité nationale et que des politiques d’actions à adopter officiellement lui soient consacrées.