FAO au Bénin

L'atelier régional de l’enquête par télédétection 2025 de la FAO - À la découverte des forêts sacrées du Bénin

21/06/2024

L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a organisé un atelier régional de télédétection à Cotonou, au Bénin, Cet atelier s’inscrit dans un effort mondial visant à récolter des données pour l'enquête de télédétection de l'évaluation mondiale des ressources forestières (Global Forest Resources Assessment - FRA) 2025 de la FAO. FRA fournit des informations essentielles pour comprendre l'étendue des ressources forestières, leur état, leur gestion et leur utilisation à travers le monde.

Vingt-et-un experts, provenant du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d'Ivoire, de la Guinée, du Mali et du Sénégal, ont participé à l'atelier qui a été organisé du 17 au 21 juin 2024 avec l'appui financier de l'Union européenne et du Gouvernement de la Norvège.

Le Représentant résidant de la FAO au Bénin, Monsieur Isaias Angue Obama OYANA a souligné dans son discours de bienvenue l’importance des forêts d'Afrique de l'Ouest, qui représentent un trésor écologique mondial avec leurs écosystèmes riches et diversifiés. Lui fait écho Monsieur N’SIA Sévérin, Conseiller Technique aux réformes, représentant le ministre du Cadre de Vie et des Transports en charge du Développement rural (MCVT) qui dans son discours d’ouverture de l’atelier, déclare que ces banques de biodiversité et puits de carbone nous confèrent la vie et donc leur évaluation s’avère obligatoire pour orienter les dispositifs de suivi et de gestion durable sur le plan national et global.

Les formatrices de l'atelier, Anne Branthomme et Erica Lupi, ont formé les participants à la méthodologie l’enquête par télédétection de FRA 2025 qui permet de faire un suivi des changements de la forêt et des facteurs de déforestation au niveau régional, des grandes zones écologiques et mondiale.

Les participants, dont la plupart avaient participé au précédent FRA RSS 2020, ont été formés avec une approche d'apprentissage par la pratique aux bases de la physique de la télédétection, à la théorie de la photointerprétation et à l'utilisation de l’outil d’analyse des images satellitaires,  Collect Earth Online (CEO). Jonathan Vega, un expert de l’outil, a également participé à cet atelier pour améliorer CEO en fonction des besoins de l'atelier et des participants.

Au cours de la visite de terrain, les participants ont confronté leur interprétation des images satellites à la réalité de terrain dans différentes localités du pays. Grâce aux collègues du MCVT, des sites particulièrement difficiles à interpréter par l’imagerie satellitaire ont été sélectionnés, ce qui a permis d'approfondir les connaissances pratiques en matière d'interprétation d'images.

Par sa position dans le sillon sec dahoméen (Dahomey Gap), le Bénin se retrouve être un pays avec un potentiel forestier faible à modéré. De ce fait, quoiqu’occupant les mêmes latitudes que la Côte d’Ivoire, les superficies de forêts denses sont réduites à des ilots de forêts dont les superficies vont des plus réduites à quelques centaines d’hectares.

Dans ce contexte de faible potentiel, les fonctions culturelles ont pu garantir à travers les âges un minimum de formations forestières fermées abritant des caractéristiques identitaires propres aux populations riveraines qui entretiennent des relations ancestrales avec ces ilots de forêts. On distingue donc les forêts cimetières, les forêts abritant des divinités et les forêts servant de couvant dédiées à des initiations secrètes spécifiques. Il est largement reconnu que la sacralisation est un facteur de conservation et de gestion durable des écosystèmes forestiers du Bénin.

C’est l’exemple de la Forêt de Watôdé qui a été visitée lors de la sortie du terrain. C’est une forêt sacrée d’environ cinq hectares de superficie avec des arbres de 15 à 20 m de hauteur ou c’est interdit d’y entrer. La couverture au sol de la canopée est totale et le sous-bois est bien fourni. C’est une forêt de zone humide qui est bordée par un cours d’eau et une végétation de marécage. L’observation des images satellites permet de noter un contraste net marqué par la présence de la forêt dans un environnement généralement non forestier. L’image montre que les autres formations forestières environnantes ont été exploitées et converties en agrosystème et habitation. Des images au drone au niveau de cette forêt ont permis de confirmer l’interprétation faite des images satellites en même temps que d’apprécier l’environnement autour de la forêt avec une accessibilité bien difficile.

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