FAO au Burundi

Le projet « Contribution à l’augmentation de la productivité animale à travers l’amélioration de l’alimentation du bétail auprès des ménages » se dote des facilitateurs CEP.

Mesure de la hauteur au garrot d'un veau dans le cadre l'Analyse de l'Agroécosysteme (AESA)
25/04/2017

 

Trente-cinq facilitateurs des Champs-écoles-Producteurs dont quinze femmes et vingt hommes viennent d’être formés dans le cadre des activités du ce projet « Contribution à l’augmentation de la productivité animale à travers l’amélioration de l’alimentation du bétail auprès des ménages » Tous étaient venus des zones d’action des projets constitués par les communes de Bugendana, Matana et Gashikanwa.

 La formation visait à doter  les techniciens vétérinaires communaux (TVC) et les présidents des coopératives laitières ainsi que les éleveurs- agents de développement communautaire, des compétences nécessaires pour assurer, suivant l’approche « Champs Ecoles Paysans », la formation des agri-éleveurs en techniques de production des aliments du bétail à travers une intensification et une diversification des ressources fourragères, leur transformation et conservation ainsi que leur commercialisation.  Cette formation visait donc en priorité, le développement des agri-éleveurs afin de leur permettre d’évaluer leurs problèmes et de trouver des moyens pour les résoudre.

 Quid de l’approche Champs Ecoles-Producteurs-CEP

 L’approche « Champs – Ecoles – Producteurs » a été adoptée par le Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage (MINAGRIE) comme étant une approche méthodologique de choix pour la vulgarisation dans le but de permettre aux producteurs de prendre de bonnes décisions après avoir analysé et comparé des solutions usuelles et des solutions potentielles dans la résolution d’un problème donné. C’est ainsi que, tout au long du processus d’apprentissage, un facilitateur doit inculquer aux apprenants, membres des CEP, des valeurs positives qui leur permettront de continuer le processus d’apprentissage dans les domaines de l’agriculture et de l’élevage mais également dans le développement des activités génératrices de revenus afin d’augmenter le niveau de vie de la population en général et des producteurs en particulier.

 « Le lauréat de la formation doit absolument mettre en application la formation requise à travers la conduite des groupes de CEP et ainsi continuer à améliorer non seulement son savoir-faire mais aussi son savoir-être. Ainsi, le facilitateur est appelé à animer la communauté et être un véritable leader par qui les innovations doivent passer », a souligné Tharcisse Sebushahu.

 En effet, le processus d’apprentissage des adultes à travers l’approche CEP est assuré sur base de l’existence des encadreurs qui maîtrisent les principes d’apprentissage des adultes et les bonnes pratiques d’un facilitateur, différents de ceux  d’un enseignant.

Spécifiquement,  les CEP cherchent à renforcer les connaissances et les compétences des producteurs pour qu’ils deviennent experts techniques dans leurs propres champs. Les séances CEP aiguisent aussi les capacités de prendre des décisions critiques et informées en vue d’augmenter la rentabilité et la durabilité de leurs exploitations. Aussi, les CEP suscitent de nouvelles façons de penser et de résoudre les problèmes et aider les agri-éleveurs à apprendre comment mieux gérer leur quotidien et celui de leurs communautés. Enfin, les CEP intensifient les échanges entre les agri-éleveurs, les agents de vulgarisation et les chercheurs, de façon à pouvoir travailler ensemble pour tester, évaluer et adapter une variété d’options dans le respect du contexte local.

Dans le cadre de l’application des principes de cette approche, les participants à la formation ont notamment appris des connaissances sur l’alimentation du bétail, la production et la conservation des fourrages, la santé animale. Ils ont également abordé des thèmes transversaux jugés indispensables pour les facilitateurs CEP, notamment la Communication environnementale, le Genre et Développement; le leadership, l’Entreprenariat et les activités génératrice de revenus ainsi que la prévention, la gestion et la résolution des conflits.

 Les formateurs ont utilisé des outils et techniques appropriés pour l’apprentissage des adultes pour permettre l’assimilation effective et l’appropriation des thèmes par les participants. Ainsi, les techniques telles que les présentations et résumés des modules étaient faites en utilisant une projection PowerPoint en plus des questions-réponses, des discussions de groupe et des visites de terrain. Des procédées tels que le brainstorming, l’évaluation, la révision des matières précédentes, les démonstrations, l’utilisation des auxiliaires visuels, la dynamique des groupes et les exercices, à côté de l’usage des supports pédagogiques appropriés , ont été très édifiants pour cette formation.

 Des perspectives et une évaluation positive

Lors de la formation, il a été recommandé de démarrer les CEP le plus tôt possible, d’être dynamiques et dévoué dans la mise en place et le fonctionnement des CEP. Il faudra solliciter l’appui des administratifs au moment du démarrage et de l’encadrement des CEP. Les facilitateurs devront s’aider de chansons pour mémoriser les principes directeurs des CEP, des normes et des notions importantes telles que la prévention des maladies importantes des animaux et la production des fourrages. Aussi, faudra-t-il organiser des sessions de rappel et de mise à niveau (recyclage) des facilitateurs CEP  en plus des  visites d’échanges entre les CEP mis en place et des CEP qui sont plus anciens. « Il est aussi important de se rassurer que les techniciens vétérinaires et les ingénieurs zootechniciens jouent leur rôle de modèle d’une part et, de superviseur d’autre part » a rappelé Révocate Bigirimana, Maître-formatrice en FFS/JFFLS et Directrice du Département de la Promotion des productions Animales.

 Aussi, faut-il impliquer davantage le MINAGRIE en général et les services ayant la vulgarisation agricole dans leurs attributions en particulier pour qu’ils s’approprient davantage de l’approche CEP et qu’il l’adopte au niveau national, pour tous les intervenants dans les secteurs de l’agriculture et de l’élevage.

 Les participants apprécient beaucoup les résultats de la formation et se sont engagés à entreprendre des actions concrètes sur base des connaissances acquises.

 «  Ces formations ontété un réel succès. Nous avons appris beaucoup de choses non seulement sur l’approche CEP mais aussi et surtout dans le domaine de l’alimentation du bétail et de l’élevage en général. Nous sommes préparés pour entamer un travail de terrain, dès notre retour sur nos collines d’origine, pour la mise en place des CEP. Il sera nécessaire d’entreprendre des activités agricoles de nature à stimuler l’augmentation de la production des matières premières pour la fabrication des aliments tels que le maïs, les arachides, le tournesol, le soja, le sorgho, et d’autres. Nous nous engageons à sensibiliser la population pour faire de même », a indiqué Mme Congera Desiderata, participante de Bugendana.