FAO au Burundi

Célébration de la Journée Mondiale de l’Alimentation 2017 à Makamba

Le Représentant de la FAO au Burundi en compagnie des représentants du Gouvernement et de l’Assemblée Nationale en train de lancer officiellement la saison A2018 lors de la célébration de la JMA 2017
26/10/2017

Faire des migrations un choix par le relèvement de la sécurité alimentaire

Le Burundi s’est joint au reste du monde pour célébrer la Journée Mondiale de l’Alimentation, Edition 2017 sous le thème «Changeons l’avenir des migrations : investissons dans la sécurité alimentaire et le développement rural». La célébration de cette trente huitième Journée a été organisée dans la province de Makamba au Sud du pays. Des autorités de marque avaient rehaussé de leurs présences cette  journée. Ces autorités étaient notamment un envoyé du Président de la République, Chef de cabinet civil à la deuxième Vice-Présidence, M. Déo-Bède Mpfubusa ; la Deuxième Vice-Présidente de l’Assemblée Nationale, Mme Jocky-Chantal Nkurunziza ;   le Ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, M. Déo- Guide Rurema ; les Représentants des Organisations internationales, dont celui de la FAO au Burundi, M. Isaias Angue Obama ; les parlementaires et d’autres hauts cadres du pays.

 Les cérémonies ont été préludées par une visite chez les Sœurs-visitandines qui gèrent une ferme intégrée. En effet, un élevage de porcs, de vaches et de lapins et des champs potagers ont été visités.

 C’est après cette visite qu’il y a eu plantation des semences sur la colline Kanzege, près du centre provincial de Makamba, pour marquer le lancement de la nouvelle année agricole.   

 Les cérémonies proprement dites ont été concentrées au stade de la province Makamba où le gros des messages a été délivré par différentes autorités.  Le Gouverneur de cette province a d’abord salué le fait que sa province a été choisie pour héberger les cérémonies de la Journée Mondiale de l'Alimentation 2017. Il a souligné  que les réfugiés retournent ces derniers temps dans sa province et que des semences leurs seront données pour qu’ils participent eux aussi aux activités de la saison.

 Le Représentant de la FAO au Burundi, Monsieur Isaias Angue Obama, a, à son tour, lancé  le message au nom du Directeur Général de cette Organisation, M. José Graziano Da Silva. Le message explique notamment pourquoi il y a toujours eu des migrations. Selon lui, les migrants se déplacent «en quittant, dans la plupart des cas, des zones rurales pauvres à la recherche d’opportunités plus productives». Bien que les migrations soient, dans certains cas, porteuses d’avantages notamment économiques et culturels, elles sont, dans d’autres cas, forcées par les situations de conflits, d’instabilité politique, de famine, de changement climatique et de dégradation de l’environnement. En ce moment où il y a de vastes mouvements migratoires, il y a selon la FAO, nécessité de régulariser, ordonner et sécuriser ces flux souvent liés à l’insécurité alimentaire, particulièrement à la sous-alimentation.

«815 millions de personnes souffraient de la faim en 2016 ; soit 38 millions de plus qu’en 2015. Cela tient en grande partie à la recrudescence des conflits, des sécheresses et des inondations. Quelques 64 millions de personnes dans le monde sont actuellement déplacées par les conflits et les persécutions, un nombre sans précédent depuis la seconde guerre mondiale», a indiqué le le Représentant de la FAO au Burundi citant le rapport sur «l’Etat de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde, 2017».

 Les changements climatiques, notamment le phénomène el niño sont autant d’autres facteurs qui, selon l’autorité de la FAO, réduisent l’accès à la nourriture surtout dans les milieux ruraux. M. Angue Obama a également souligné le défi d’atteindre l’Objectif de Développement Durable «Faim Zéro» en 2030, dans une planète où, en 2050, la population aura augmenté de 33 pour cent et où l’urbanisation reste croissante. «Nos systèmes agricoles et alimentaires, qui comprennent tous les stades, depuis la culture jusqu’à la transformation des aliments, devraient évoluer rapidement pour faire face à ces pressions», a indiqué M. Angue Obama, précisant qu’il faut changer le visage des migrations, pour qu’elles constituent un choix.

 Pour y arriver, la FAO propose qu’il ait un développement rural inclusif qui est de nature à atténuer les conflits. L’Organisation propose aussi la création des opportunités d’emplois décents pouvant être créées par l’agriculture productive et des activités de soutien, telles que la recherche semencière, le crédit. Ces opportunités peuvent convaincre les jeunes qu’ils peuvent trouver sur place un sort meilleur en milieu rural. "Il faudrait aussi pomouvoir des mesures stratégiques en faveur des personnes vulnérables, notamment par la formation des jeunes, un accès inclusif au crédit, la mise au point de programmes de protection sociale offrant des transferts en espèces ou en nature», a souligné M. Angue Obama. La FAO propose aussi la mise sur pied des mesures spécifiques d’appui aux migrants retournant dans leurs zones rurales d’origine, une assistance pour la fourniture de semences, d’engrais et de services de santé animale, l’optimisation des systèmes d’alerte rapide pour les risques météorologiques et des mesures favorisant l’utilisation durable des ressources naturelles et des terres.

Le Burundi a, à travers la mise en œuvre de ses mécanismes stratégiques tels que le Cadre de Programmation Pays (CPP) signé entre le Gouvernement et la FAO, le Cadre Stratégique de Croissance et de Lutte contre la Pauvreté, deuxième génération au niveau national, la Stratégie Agricole Nationale (SAN) ainsi que le Plan National d’Investissement Agricole (PNIA), contribué à l’objectif de faire de la migration plutôt un choix.

Considérant ses différentes réalisations, la FAO est donc optimiste quant à l’avenir des migrations pour le cas du Burundi. «le Bureau de la FAO au Burundi, en étroite collaboration avec le Gouvernement et  les autres Partenaires Techniques et Financiers, s’est notamment investie, au cours de ces deux dernières années,  dans la restauration  et le renforcement des moyens d’existence de plus de 65 000 ménages victimes des conflits, des aléas et changement climatique», a indiqué M. Angue Obama.   Ces réalisations ont, notamment été faites dans les Provinces de l’Est (Cankuzo et Ruyigi), du Nord-Est et du Centre (Karuzi, Muyinga et Kirundo), du Sud-Est (Rutana et Makamba) et de l’Ouest (Bubanza, Cibitoke et Rumonge).

L’Organisation a parmi d’autres réalisations,  aussi appuyé le développement des chaînes de valeurs économiquement rentables et viables, la mise en place de mécanismes d’accès des petits producteurs ruraux au financement, «Notre optimisme est d’autant plus fondé et revigoré, que le Burundi s’est doté d’une vision à l’horizon 2025 dont la clé de voute est: une nation Unie, solidaire en paix, bâtie sur une société de droit, avec un patrimoine culturel riche, une économie prospère au service du bien-être de tous", a  souligné M. Angue Obama.  

L’envoyé du Président de la République, M. Déo-Bède Mpfubusa a, quant à lui, lancé un appel à la population burundaise de travailler avec assiduité pour pouvoir avoir assez à manger. « L’agriculture maintient la vie de plus de 90 pourcent de la population et apporte le plus grand nombre de devises. Le Gouvernement fera tout pour développer ce secteur», a souligné M. Mpfubusa.  Il a rappelé les projets en cours au niveau du Gouvernement reflétés dans le Programme National d’Investissement agricole(PNIA) qui valorise notamment la commercialisation et la transformation de la production. Il a indiqué que le Gouvernement est en passe de prendre des initiatives en faveur de l’accès aux engrais et aux semences de qualité. Un projet de vulgarisation des cultures adaptées aux régions spécifiques a été adopté. La stabulation permanente et l’irrigation adaptée aux moyens de la population sont autant d’autres actions sur lesquelles le Gouvernement est en train de travailler.  

M. Mpfubusa a clôturé son discours en annonçant le lancement de l’année agricole 2017-2018.

La JMA 2017 a également été l’occasion de primer les meilleurs agri-éleveurs. C’est l’Association Ntusesagure de la Commune Nyanza-Lac en province de Rumonge qui a gagné une  génisse ayant constitué le meilleur prix. Cette association, comme d’autres associations primées pour leurs performances, dont les Sœurs Visitandines et un entrepreneur privé, ont reçu des prix constitués du riz, des semences maraichères et du matériel agricole.