FAO au Burundi

Démarrage officiel sur terrain du « Projet pilote intégré d’appui à l’amélioration de la sécurité alimentaire et la résilience climatique dans les hautes terres du Burundi

Le Représentant de la FAO prononce son mot de circonstance
12/02/2018

Le projet qui vient de démarrer officiellement sur terrain a l’objectif d’améliorer les systèmes de production diversifiés pour une sécurité alimentaire durable et la nutrition, grâce à une gestion intégrée du paysage et la création des chaînes de valeur alimentaire durables dans les provinces de Muramvya, Gitega et Mwaro.  Ce projet a été lancé en date du 7 février 2018  au centre urbain de la province de Gitega par le Secrétaire Permanent au Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage en présence du Représentant de la FAO au Burundi, du Gouverneur de la province de Gitega, des Représentants des Gouverneurs des provinces de Mwaro et de Muramvya et d’autres autorités et cadres des zones bénéficiaires.

En donnant le coup d’envoi au projet, le Secrétaire Permanent, M. Epaphras NDIKUMANA a indiqué que  l’atelier était destiné à informer les parties prenantes de cette nouvelle initiative pour qu’ils s’en approprient et formulent des suggestions en vue de la réussite de ce projet.  «  Je remercié la FAO pour ses efforts en appui à la promotion de la sécurité alimentaire et à la restauration des écosystèmes dans le pays », a indiqué M. Ndikumana.

La dégradation croissante des ressources naturelles, notamment celle des sols et des eaux, la variabilité climatique à la base des pertes en terres et l’apparition de la sécheresse consécutive au départ précoce et à l’arrivée tardive des précipitations ont, lors de la cérémonie, été identifiées et cataloguées   comme constituant une réelle menace à la sécurité alimentaire au Burundi.

Selon le Représentant de la FAO au Burundi, M. Isaias Angue Obama, un des défis de la dégradation des terres est leur morcellement excessif. En effet, la population dépend fortement de cette ressource pour l’agriculture, l’élevage et le bois. La conséquence est la disparition progressive des formations forestières, l’exploitation des terres marginales ainsi que la déstabilisation des équilibres environnementaux à l’origine de pertes énormes de l’habitat de la diversité biologique.  Ces facteurs entraînent l’érosion, les inondations, les déficits hydriques et une baisse de la productivité agricole à l’origine de l’insécurité alimentaire dans plusieurs localités du pays. « Le projet s’appuiera sur les leçons tirées des initiatives récentes  et des approches et technologies  qui ont déjà fait preuve dans le pays et dans la sous - région. La finalité étant l’augmentation de la couverture végétale et du système de production durable et rentable sur un paysage de 80 000 hectares », a indiqué M. Obama, qui a souhaité qu’une collaboration soutenue entre partenaires puisse prévaloir lors de la mise en œuvre de ce projet.

Il a félicité le Burundi pour avoir été retenu parmi les 12 pays de l’Afrique Subsaharienne ayant bénéficié de ce financement et  a remercié le FEM pour avoir donné priorité à la sécurité alimentaire dans cette partie de l’Afrique.

Selon M. Obama, le projet  vise à promouvoir la diversification agricole et l’amélioration de l’accès aux marchés des produits vivriers issus des chaînes de valeurs durables notamment par la vulgarisation de bonnes pratiques agricolesIl participe également à la mise en œuvre de trois conventions des nations Unies ratifiées par le Burundi sur les changements climatiques, la lutte contre la désertification et la diversité biologique

 

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Pour le Secrétaire Permanant du MINAGRIE, les mesures correctives englobent, l’apprentissage par la recherche - action notamment à travers l’Approche Champ Ecole des Producteurs (CEP). Il trouve que le développement des chaînes de valeurs résilientes aux changements climatiques, l’amélioration des moyens d’existence des communautés, des activités génératrice des revenus, la réduction de l’effet de serre via l’augmentation de la couverture végétale sont autant d’actions à entreprendre.  Il n’a pas manqué de mentionner qu’un renforcement du cadre institutionnel et des mécanismes d’appui  ainsi qu’un suivi-évaluation judicieux des avantages mondiaux vont contribuer à la pérennisation des interventions du projet.

Dans sa présentation descriptive, le Coordinateur du projet, M. Salvator NDABIRORERE a décrit les composantes de ce projet. En effet, la première composante porte sur le renforcement du cadre institutionnel et des mécanismes d’appui. Le deuxième est l’amélioration des moyens d’existence et la sécurité alimentaire à travers  une gestion intégrée des bassins versants. La dernière composante est le suivi-évaluation des avantages environnementaux mondiaux et les impacts socio-économiques.

«  Les moteurs de changement de ce projet seront axés sur la capitalisation des bonnes pratiques déjà expérimentées à travers d’autres projets, l’approche coopérative(réseautage), la prise des mesures incitatives pour des chaînes de valeur durable en place. Cela exigera notamment le recours aux  Champs Ecoles des Producteurs (CEP) comme porte d’entrée, la structuration de ces dernières en coopératives, la recherche d’un accès aux marchés »,  a indiqué M.NDABIRORERE. Selon cet Expert de la FAO, ce projet aura un impact manifeste sur la production durable, la résilience climatique et la sécurité alimentaire. Soulignons que le FIDA est chef de file de ce projet dans les douze pays bénéficiaires en l’occurrence le Burundi, le Kenya, l’Uganda, la Tanzanie, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, le Mali, le Ghana, Burkina Faso, l’Ethiopie et le Swaziland.