FAO au Burundi

La FAO et ses partenaires engagés à promouvoir l’emploi des jeunes en agribusiness

25/05/2018

Cette validation a été réalisée dans un atelier  organisé ce 23 mai 2018 à Bujumbura dans le cadre du Projet est africain “Promoting Youth Employment in the Agricultural Sector” couvrant le Burundi, le Rwanda, la Tanzanie, l’Ouganda, le Kenya et le Sud Soudan. Cette rencontre a vu la participation de nombreux acteurs notamment la FAO au Burundi, le Ministère en charge de l’Environnement, l’Agriculture et l’Elevage, la Coordination régionale du projet, les organismes et organisations tant nationales qu’internationales ainsi que les organisations de jeunes entrepreneurs.

 Le projet en question vise notamment la réduction de la pauvreté rurale, la multiplication des emplois ruraux comme alternative à la migration, l’amélioration des emplois ruraux existants particulièrement dans le domaine agricole.

Défis identifiés

Lors de sa présentation, M. SAHR ABRAHAM GRASS-Sessay, Coordonnateur du Projet au niveau du Bureau régional de la FAO, a souligné la nécessité d’investir dans la jeunesse dans le contexte où l’Afrique regorge d’une forte population de jeunes dont 22.5 millions demandeurs d’emploi. Selon lui, le domaine de l’agriculture n’ a pas   encore été  beaucoup exploité par les jeunes et l’agrobusiness peut contribuer à réduire la pauvreté et favoriser  la croissance économique.   « Même si l’agriculture est généralement considérée comme une solution potentielle à l’insécurité alimentaire, au chômage et au sous-emploi, le niveau d’implication de la jeunesse burundaise reste bas », a souligné M. Sessay. Le peu de jeunes qui investissent dans ce secteur font face à de nombreux défis.

Selon le rapport présenté sur les meilleures pratiques d’agribusiness, ces défis sont liés notamment à l’acquisition et l’exploitation de la terre, l’accès aux ressources financières, le niveau élevé de pauvreté, un faible taux du niveau de mécanisation, l’accès limité à une main d’œuvre formée et l’insuffisance des infrastructures.  Les jeunes investisseurs font également face à un accès limité aux marchés, une mauvaise perception de l’agriculture et une implication limitée des jeunes dans la conception des projets. Les jeunes n’ont pas ou ont un accès limité aux technologies adéquates pendant la période post-récolte. Ils manquent aussi les connaissances et le savoir-faire –pour s’approprier ou s’investir aux affaires.

Ce même rapport mentionne les opportunités d’investissement notamment dans la production des intrants agricoles, la pratique de différents métiers liés à l’agri-élevage dans les différents maillons de la chaîne de production y compris la conservation et transformation.

Les meilleures pratiques en question

Les études de cas ont notamment englobé une compilation de principes à appliquer à la ferme et en post production pour la sécurité sanitaire des aliments produits. Les meilleures pratiques identifiées sont surtout la transformation du champignon en poudre, la pisciculture, l’agriculture intégrée, la fabrication du fumier composé, la fabrication de la farine enrichie de porridge, la transformation du riz en spaghetti, le séchage et la conservation du poisson dans de bons emballages.   

 Le rapport identifie aussi des modèles d’agribusiness pour jeunes. Ces modèles sont bâtis sur l’approche « marché et connaissances techniques », l’approche service-conseil », l’approche « accès aux ressources financières », l’approche « réseautage multi-acteurs » et l’approche « plateforme d’innovation ».  

Les facteurs à prendre en compte sont, selon le rapport, la vulgarisation des idées sur le petit business, l’accès des jeunes aux intrants (semences et fumure) de qualité en temps utile et à des prix contrôlés, l’échange des idées avec d’autres jeunes fermiers. Aussi, faut-il faire de l’agriculture un métier bien rentable et donner conseils aux jeunes fermiers.  Il y a besoin d’un renforcement des capacités techniques et financières pour les jeunes entrepreneurs agricoles et d’intégration de l’agriculture dans le système éducatif burundais. Une sensibilisation de la jeunesse pour une perception positive de l’agriculture s’avère aussi nécessaire.

Recommandations et perspectives

Parmi les recommandations émises, il a été demandé au Gouvernement d’investir dans les infrastructures, l’équipement et le renforcement des capacités pour promouvoir les chaînes de valeur agricoles, d’élevage et des pêches. Cela aiderait à étendre les opportunités d’emploi des jeunes. Le Gouvernement est également appelé à initier des interventions spécifiques pour affronter les défis identifiés et qui empêchent les jeunes à se lancer dans l’agriculture. Ces interventions engloberaient l’accès à la terre, aux intrants de qualité, aux services de vulgarisation et aux mécanismes de connexion avec les marchés.

Soulignons enfin que le projet de coopération technique concerné est un projet pilote. Les meilleures pratiques identifiées serviront de référence pour promouvoir l’emploi des jeunes dans tout le pays. D’après le Coordinateur régional du projet, Il est prévu dans un tout proche avenir une validation régionale du rapport et la constitution d’une base de données sur l’emploi des jeunes dans la région de l’EAC. Notons que trois jeunes entrepreneurs sont présentement en formation dans l’agribusiness et les pratiques agroécologiques durables organisée au Centre d’Excellence de Songhaï au Bénin.